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tenir la désobéissance et la rebellion qu'elles veulent insinuer insensiblement, sous le faux nom de patience chrétienne, par l'idée chimérique, qu'elles donnent aux lecteurs, d'une persécution qui règne aujourd'hui. Mais nous avons cru qu'il seroit inutile de rendre cette constitution plus longue par un détail particulier de ces propositions. Enfin, ce qui est le plus intolérable dans cet ouvrage: nous y avons vu le texte sacré du nouveau Testament altéré d'une manière qui ne peut être trop condamnée, et conforme, en beaucoup d'endroits, à une traduction dite de Mons, qui a été censurée depuis longtemps; il y est différent et s'éloigne, en diverses façons, de la Vulgate, qui est en usage dans l'Église depuis tant de siècles, et qui doit être regardée comme authentique par toutes les personnes orthodoxes, et l'on a porté la mauvaise foi, jusqu'au point de détourner le sens naturel du texte, pour y substituer un sens souvent dangereux.

Pour toutes ces raisons, en vertu de l'autorité apostolique, nous défendons de nouveau par ces présentes, et condamnons de rechef ledit livre, sous quelque titre et quelque langue qu'il ait été imprimé, de quelque édition et en quelque version qu'il ait paru ou qu'il puisse paraître dans la suite (ce qu'à Dieu ne plaise). Nous le condamnons comme étant très capable de séduire les âmes simples par des paroles pleines de douceur, et par des bénédictions, ainsi que s'exprime l'apôtre, c'est-à-dire par les apparences d'une instruction remplie de piété. Condamnons pareillement tous les autres livres ou libelles, soit manuscrits, soit imprimés, ou (ce qu'à Dieu ne plaise), qui pourroient s'imprimer dans la suite pour la défense de ce livre. Nous défendons à tous les fidèles de les lire, de les copier, de les retenir et d'en faire usage, sous peine d'excommunication qui sera encourue ipso facto par les contrevenants.

Nous ordonnons de plus, à nos vénérables frères les patriarches, archevêques et évêques et autres ordinaires des lieux, comme aussi aux inquisiteurs de l'hérésie, de réprimer et de contraindre, par les peines susdites et par les autres remèdes de droit et de fait, ceux qui ne voudroient pas obéir, et même d'implorer pour cela, s'il en est besoin, le secours du bras séculier.

Voulons aussi que même foi soit ajoutée aux copies des présentes, même imprimées, pourvu qu'elles soient signées de la main d'un notaire public, et scellées du sceau de quelque personne constituée en dignité ecclésiastique, que celle qu'on auroit à l'original, s'il étoit montré et représenté.

Que personne donc ne se donne la licence d'enfreindre en aucune manière les déclarations, condamnation, ordonnance, et défense que dessus, et n'ait la témérité de s'y opposer. Que si quelqu'un ose commettre cet attentat, qu'il sache qu'il encourra l'indignation du Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul.

Donné à Rome, à Sainte-Marie-Majeure, l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur 1713, le 8 septembre, et de notre pontificat, le treizième.

J. card. PRODATAIRE F. OLIVIERI.

Visa de la Cour, L. SERGARDI.

La Place -- du Sceau.

Registrée dans la secrétairie des Brefs.

L. MARTINETTI.

DISSERTATION

SUR

LES RAPPORTS QUI ONT EXISTÉ ENTRE SAINT VINCENT DE PAUL ET L'ABBÉ DE SAINT-CYRAN1.

Dans notre dixième volume, nous avons parlé des rapports de saint Vincent de Paul et de l'abbé de Saint-Cyran. Nous nous sommes cru obligé de réfuter sur ce point Abelly, premier historien de Vincent, et source première de toutes les erreurs qui ont été répétées depuis dans une foule d'ouvrages.

L'Ami de la Religion s'est scandalisé de ce que nous soutenions que saint Vincent de Paul avait été ami de l'abbé de Saint-Cyran; il s'est imaginé que la gloire du saint instituteur de la Mission était compromise, et il s'est mis à l'œuvre pour nous réfuter. On jugera s'il a bien réussi, par ce que nous allons lui répondre,

Comme préliminaires nous ferons deux observations : la première, c'est que, pendant toute sa vie, l'abbé de Saint-Cyran a été lié d'amitié avec les plus saints personnages de son temps, entre autres le cardinal de Berulle, le P. Bourdoise, le saint prêtre Charpentier du mont Valèrien, sainte Françoise de Chantal et bien d'autres. Le clergé de France lui donna une rémunération pour lui témoigner sa reconnaissance des ouvrages qu'il avait publiés; de plus, trois assemblées générales du clergé donnèrent à ses écrits sur la hiérarchie, publiés sous le pseudonyme de Petrus Aurelius Théologien, les plus magnifiques éloges, et offrirent à l'auteur une pension. Si l'abbé de Saint-Cyran ne crut pas devoir se faire connaître, ce fut une preuve de sa modestie; mais on savait

1 Nous répondons dans cette dissertation à une suite d'articles publiés dans le t. 168 du journal intitulé l'Ami de la Religion, avril et mai 1855.

bien qu'il était le principal auteur de ces ouvrages; les éloges du clergé lui étaient donc personnellement adressés.

Voilà des faits sur lesquels l'Ami de la Religion n'a pas jugé à propos d'insister; c'est qu'en effet, il faudrait détruire les actes du clergé de France pour essayer d'élever à cet égard le plus léger doute.

Si, comme le prétend l'Ami de la Religion, saint Vincent de Paul a regardé l'abbé de Saint-Cyran pendant sa vie comm un hérétique, il a été en opposition avec les plus saints personnages et avec tout le clergé de France. On peut croire que sa gloire gagne à cela; mais il est permis d'avoir une opinion contraire.

La seconde observation préliminaire que nous avons à faire se rapporte à une insinuation calomnieuse que l'Ami de la Religion s'est permise à notre égard, dès le début de ses articles. Il prétend que nous avons pris à tâche, dans notre ouvrage, de défendre la mémoire des héros du Jansénisme. Nous savons mieux que tout autre quel est le but que nous nous sommes proposé dans notre travail. Eh bien, nous déclarons à l'Ami de la Religion que notre unique but a été de dire la vérité. Si en racontant les faits, d'après les monuments les plus authentiques, et sans tenir compte des préjugés, nous avons été amené à louer ceux qu'il appelle les héros du Jansenisme, qu'il reproche ce résultat aux faits et non pas à nous; car les faits sont tout, dans notre histoire, et les rares observations que nous avons disséminées çà et là sortent du sein des faits et n'en sont que le résumé rigoureux. L'Ami de la Religion a peutêtre été dans son rôle de journal en insultant à nos intentions; mais lorsqu'on porte un titre comme le sien, il faudrait commencer, ce semble, par suivre les premiers principes de la morale chrétienne, et ne pas calomnier les intentions d'un prêtre qui n'écrit et ne travaille que pour l'Église.

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Arrivons maintenant à la question débattue entre l'Ami de la Religion et nous.

Nous avons réfuté Abelly à l'aide du témoignage de l'abbé de Barcos, neveu de l'abbé de Saint-Cyran, et du témoignage écrit de saint Vincent de Paul lui-même.

L'Ami de la Religion prétend: 1.o que l'abbé de Barcos ne doit pas être cru dans ce qu'il affirme, parce qu'il était Janseniste; 2.° Que le témoignage écrit de saint Vincent de Paul n'est pas authentique, parce qu'il n'a été cité que par des Jansénistes ;

3.o Qu'Abelly est plus digne de foi, parce qu'il a composé sa vie de saint Vincent sur les manuscrits des archives des Lazaris

tes, comme l'a attesté Alméras successeur de saint Vincent de Paul dans la charge de supérieur de la Mission;

4.° Que plusieurs personnes ont attesté que saint Vincent de Paul leur avait parlé de l'abbé de Saint-Cyran comme d'un hérétique; et plusieurs lettres de saint Vincent prouvent que telle était son opinion.

Examinons chacune de ces assertions.

I.

L'abbé de Barcos ne doit-il pas être cru parce qu'il fut Janséniste déclaré?

L'Ami de la Religion aurait dû commencer par prouver qu'il le fût. Il est vrai qu'en 1696, le cardinal de Noailles fit une ordonnance contre un opuscule qui lui fut attribué, et qui fut publié par, le P. Gerberon; mais cet opuscule fut imprimé vingt ans après la mort de l'auteur, sur une simple copie. L'opuscule de l'abbé de Barcos avait été fait à la prière du pieux évêque Pavillon d'Aleth, pour les élèves de son séminaire. Les séminaristes le copièrent pendant plus de vingt ans pour leurs études, et c'est sur une de ces copies que le P. Gerberon fit imprimer l'ouvrage. Ne peut-on pas penser que quelques mots avaient pu être changés dans un ouvrage qui avait passé par les mains d'un si grand nombre de copistes? Or, le cardinal de Noailles n'a relevé que quelques mots dans ce livre; et il était facile de leur donner une bonne interprétation, comme on l'a fait dans les remarques opposées à son instruction pastorale. Quant à Rome, on a mis purement et simplement l'ouvrage à l'Index, sans rien spécifier.

Mais nous voulons bien admettre que l'opuscule de l'abbé de Barcos contenait quelques expressions trop fortes, et qui tendaient à faire attribuer à l'auteur la doctrine de la grâce nécessitante; du moins, pour être juste, il ne faut pas attribuer cette doctrine à l'auteur, puisqu'il n'était plus là pour s'expliquer, et que son ouvrage ne fut pas imprimé sur son manuscrit.

On a attribué à l'abbé de Barcos une phrase de la préface du livre d'Arnauld sur la fréquente communion, phrase relative à saint Pierre et à saint Paul, comme chefs de l'Église. Les Jésuites qui poursuivaient le livre d'Arnauld trouvèrent une hérésie dans cette phrase. L'inquisition, qui ne leur accorda pas la condam

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