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L'histoire du pontificat, dans les deux derniers siècles, confirme la vérité de co qui vient d'être dit, elle ne présente que des faits sans importance, du moins quant aux affaires de ce monde. Les papes ne prennent part ni aux guerres que se font les princes, ni aux traités qui les suspendent. Ils règnent presqu'inaperçus au sein inême de cette Italie qui voudrait voir le Saint-Siége hater son indépendance, en devenant le point central d'une glorieuse fédération. Fidèle à de vieilles habitudes de chancellerie, et bornant tous ses efforts à conserver les débris d'immenses revenus, avec une police sans vigueur et une administration inhabile, ce gouvernement ne sait faire des Romains que le peuple le plus dévot et le plus dissolu de l'Europe.

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On a beaucoup déclamé de nos jours contre la philosophie du dix-huitième siècle : mais n'est-il pas temps enfin d'écarter les images sanglantes de la révolution et de juger

sérieusement les choses? N'est-il pas temps de reconnaître que la lenteur des la lenteur des gouvernemens à opérer les réformes invoquées, leur opiniâtreté à conserver ces traces de l'anarchie féodale, que la raison publique voulait voir effacées, ont fait tout le mal; que les théories absurdes et le fanatisme impie de quelques hommes n'eussent point, sans ce fatal secours, agité un village; et que, sous ce rapport, du moins, il y a identité parfaite entre la réforme religieuse du seizième siècle et la révolution politique qui s'est ouverte à la fin du dix-hnitième."

Quoi qu'il en soit, à l'époque où le Luther des institutions politiques, J. J. Rousseau, représentait en quelque sorte dans sa vie et dans ses écrits l'état d'agitation du siècle, à l'époque où de nouvelles idées germaient jusque dans le cœur de la plupart des rois de l'Europe, la cour pontificale ne se montrait pas tout à fait étrangère au mouvement général des esprits. Sans sortir d'une apathie qu'elle croyait de

la sagesse, elle écoutait avec mansuétude le langage des novateurs; ses princes ne dédaignaient pas de se parer du titre de philosophes; Ganganelli* détruisait la compagnie de Jésus, et Lambertini ** correspondait avec Voltaire.

Nous bornons ici ces considérations générales sur l'existence de la papauté. Elles étaient nécessaires pour donner une juste idée du point de vue sous lequel sera présentée cette esquisse de la vie du dernier des Pontifes romains. Ceux qui s'attendraient

à

y trouver des traces de ces passions violentes, de ces préjugés haineux qui égarent le jugement et dénaturent la vérité, peuvent se dispenser d'en continuer la lecture. En entreprenant de juger Pie VII d'une manière impartiale, d'apprécier la part qu'il eut aux événemens contemporains, de distribuer, selon nos lumières, aux actes de sa vie comme homme, comme

Clément XIV.
Benoît XIV.

prince et comme pontife, la louange et le blâme, nous avons contracté l'obligation dé respecter le plus auguste caractère dont un homme puisse être revêtu parmi les Chrétiens ; et nous quitterions la plume si nous craignions de la méconnaître.

CHAPITRE II.

Avènement de Pie VII au trône pontifical.

La vie d'un homme dont l'Histoire doit conserver le souvenir à cause de son influence sur les grands événemens qui ont agité son siècle, ne commence réellement qu'au moment où il s'est fait remarquer sur la scène du monde. Si dans un ouvrage biographique on aime à voir l'homme au berceau, et à le suivre dans tout le cours de sa vie; il en doit être autrement, lorsqu'on ne considère que le personnage politique. Toutefois, consacrons quelques lignes aux premières années de la vie de Pie VII.

Gregorio-Barnaba Chiaramonti naquit en 1742, à Césène, ville de la Romagne. Son

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