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et la législation; l'histoire philosophique des peuples; l'hygiène; les arts et métiers; la grammaire générale; les belles-lettres; les langues anciennes; les langues vivantes les plus appropriées aux localités; les arts du dessin. Indépendamment de leurs leçons, les professeurs devaient faire tous les mois une conférence sur les matières qui intéressaient le progrès des sciences, des lettres et des arts les plus utiles de la société,. Auprès de chaque école centrale, il devait être établi une bibliothèque publique, un jardin et un cabinet d'histoire naturelle; un cabinet de physique expérimentale; une collection de machines et modèles pour les arts et métiers.

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Les professeurs des écoles centrales étaient examinés, élus et surveillés par un jury central d'instruction, composé de trois membres, nommés par le Comité d'instruction publique. Les nominations et les destitutions des professeurs étaient soumises à l'approbation de l'administration du département. Toute dissidence entre le jury et cette administration, devait être tranchée en dernier ressort par le Comité d'instruction publique. Celui-ci était d'ailleurs chargé d'arrêter les règlements sur le régime et la discipline inté rieure des écoles centrales (1).

L'accès aux écoles centrales était gratuit.

Des bourses destinées à faciliter aux élèves des écoles primaires la fréquentation des écoles centrales devaient être attribuées à ceux qui, dans la Fête de la Jeunesse, se seraient le plus distingués.

533. Il est assez malaisé de définir le caractère de ces écoles centrales." Ce ne sont pas des écoles secondaires, disait Lakanal dans son rapport (2). Elles sont devenues inutiles par l'étendue que vous avez donnée aux écoles ouvertes à l'enfance (3). Ces écoles présentent en effet tous les germes des connaissances qui seront enseignées dans les

(1) Voir dans GUILLAUME, ouv. cité, t. V, p. 583, le règlement pour la police interne des écoles centrales arrêté le 18 ventôse an III par le Comité d'instruction publique.

(2) Apud GUILLAUME, ouv. cité, t. V, p. 302. (3) Voir plus haut, no 518.

écoles centrales; des établissements intermédiaires, des écoles de district ou de canton, seraient superflus... Il est bon, il est nécessaire que le plus grand nombre des jeunes citoyens, sans aspirer à une instruction plus étendue se distribue, en quittant ces écoles, dans les champs, dans les ateliers, dans les magasins, sur vos navires, dans vos armées. Tous ceux qui doivent former la masse de la génération auront trouvé dans les écoles primaires tout ce qu'il fallait pour remplir avec honneur, dans ces divers états, leur rang de citoyen. Il serait funeste à la chose publique de lui ravir des hommes utiles pour traîner encore pendant plusieurs années, dans de nouvelles écoles, des esprits vulgaires que la nature n'a pas prédestinés au génie., Les écoles centrales étaient, d'après cela, des établissements d'enseignement supérieur." Pour la gloire de la patrie, pour l'avancement de l'esprit humain, continuait Lakanal, il faut que les jeunes citoyens exceptés par la nature de la classe ordinaire trouvent une sphère où leurs talents puissent prendre l'essor; quel que soit l'état où le hasard les ait fait naître, quelle que soit leur fortune, la nation s'empare de leur génie; elle les façonne pour elle bien plus que pour eux; elle en fait à ses frais un Euclide ou un Dalembert, un Locke ou un Condillac..., Lakanal justifiait ensuite le programme de l'enseignement, et ajoutait: “ Voilà les principaux objets d'enseignement qui seront traités avec une certaine étendue dans les nouvelles écoles, que nous nommons centrales, parce qu'elles seront placées au centre des écoles primaires de chaque département, et à la portée de tous les enseignés... Le génie portera ainsi sa flamme épuratrice jusqu'aux extrémités de la République... L'univers, la postérité sauront qu'au milieu des orages d'une révolution inouïe... votre génie infatigable élevait un temple immense, un temple éternel, et jusqu'à vous sans modèle, à tous les arts, à toutes les sciences, à toutes les branches de l'industrie humaine... „

En fait, cependant, les écoles centrales, en dépit du but que la Convention leur assignait et de leur programme, ne pouvaient être, par leurs méthodes et par leurs élèves, que des établissements d'enseignement moyen. La loi voulait, en effet, que les leçons eussent pour base les livres élémentaires

composés sous les auspices du Comité d'instruction publique. D'autre part, les élèves auxquels les écoles centrales s'adressaient, n'ayant achevé que leurs études primaires, n'étaient évidemment pas préparés à recevoir un autre enseignement qu'un enseignement moyen." En conséquence de la présente loi, disait d'ailleurs l'art. 3 du chap. III de la loi du 7 ventôse an III, tous les anciens établissements consacrés à l'instruction publique, sous le nom de collèges et salariés par la nation, sont et demeurent supprimés dans toute l'étendue de la République.,

Les écoles centrales se distinguaient au surplus nettement des anciens collèges par leurs programmes et par leurs méthodes. L'enseignement du latin y était relégué à l'arrièreplan, et au lieu d'un système de classes superposées que les élèves seraient appelés à suivre successivement, elles présentaient à leur choix une série de cours parallèles, qu'ils pouvaient suivre en tout ou en partie suivant leurs besoins, leurs aptitudes ou leurs convenances individuelles.

534. L'exécution de la loi du 7 ventose an III ne rencontra pas moins de difficultés et d'obstacles que celle de la loi du 27 brumaire sur les écoles primaires. Le 18 germinal an III, la Convention décréta l'envoi dans les départements de cinq représentants en mission chargés, chacun dans le ressort qui leur était assigné, d'activer l'organisation des écoles primaires et centrales. Mais avant que ces commissaires n'eussent achevé leur tâche, la loi du 3 brumaire an IV était venue modifier, en grande partie d'ailleurs sur leurs conseils, l'organisation même des écoles centrales, comme elle avait modifié celle des écoles primaires.

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II. LES ÉCOLES CENTRALES ET L'ENSEIGNEMENT MOYEN
SOUS LE RÉGIME de la loi du 3 BRUMAIRE AN IV (1)

535. NOMBRE ET EMPLACEMENT DES ÉCOLES. Aux termes de la loi du 3 brumaire an IV, il devait être établi une école centrale dans chaque département de la République. En

(1) Complétée par les lois du 20 pluviôse an V, du jer germinal an IV, du 14 fructidor an IV et du 25 messidor an IV. — Sur les écoles

outre, les communes qui possédaient des collèges et dans lesquelles il n'était pas placé d'école centrale, pouvaient conserver les locaux affectés à ces collèges et y organiser à leurs frais, mais avec des subsides éventuels du Corps législatif, des écoles centrales supplémentaires.

Dans un certain nombre de départements, sur l'initiative des particuliers ou des autorités locales, des pensionnats furent placés près des écoles centrales, en vue d'en faciliter la fréquentation aux élèves n'habitant pas le chef-lieu.

536. PROGRAMME DE L'ENSEIGNEMENT. MÉTHODES. L'enseignement, dans les écoles centrales, était réparti en trois sections: la première section n'était accessible qu'aux enfants âgés de plus de douze ans ; la seconde, qu'aux enfants âgés de plus de quatorze ans ; et la troisième, qu'aux enfants ayant atteint l'âge de seize ans au moins.

C'était un retour partiel au système des classes. A côté de cette première modification apportée au système admis en ventôse an III, la loi du 3 brumaire an IV en introduisait une autre elle réduisait les programmes. Les cours d'agriculture et de commerce, de logique et d'analyse des sensations et des idées, d'économie politique et d'histoire philosophique étaient supprimés ou reportés dans l'enseignement supérieur. Les matières conservées étaient désormais réparties comme suit. Dans la première section, il y avait un professeur de dessin; un professeur d'histoire naturelle; un professeur de langues anciennes, et un professeur de langues vivantes, lorsque les administrations de département le jugeaient convenable et qu'elles obtenaient à cet égard l'autorisation du

centrales, il faut consulter, indépendamment des ouvrages généraux cités plus haut, p. 349, les articles publiés par MM. DREYFUS-BRISAC et DURUY dans la Revue internationale de l'enseignement, avril et mai 1882, ainsi que les monographies auxquelles ces auteurs renvoient. Parmi les monographies intéressantes qui ont paru depuis lors, je citerai CHABOT et CHARLÉTY, Histoire de l'enseignement secondaire dans le Rhône de 1789 à 1900 (Annales de l'Université de Lyon, nouvelle série, II, 7, Paris, 1901); PELLISSON, L'École centrale de Périgueux (dans la Révolution française, t. XXIX, 1895); CRÉMIEUX, L'École centrale de l'Indre (ibid., t. XXXIII, 1897); etc.

Corps législatif. Le département de la Dyle, par exemple, demanda un professeur de français, un professeur d'anglais et un professeur d'allemand (1). Dans la seconde section, on enseignait les éléments des mathématiques ainsi que la physique et la chimie expérimentales. Dans la troisième section, la grammaire générale, les belles-lettres, l'histoire et la législation (2). On voit, d'après cela, que les matières enseignées dans une section n'étaient ni la suite ni le développement de celles qui avaient été enseignées dans la précédente. Aussi les élèves pouvaient-ils, s'ils avaient l'âge requis, suivre, dans les diverses sections, les leçons de leur choix. Les administrations centrales s'efforcèrent même de combiner les horaires de manière à ce que la fréquentation simultanée de cours appartenant à des sections différentes fût pratiquement réalisable (3). De cette manière, les élèves que leur âge appelait à la seconde section, par exemple, où l'éducation littéraire ne figurait pas au programme, pouvaient, en continuant de suivre certaines leçons de la première section, compléter leur instruction à ce point de vue.

Près de chaque école, il y avait une bibliothèque publique, un jardin et un cabinet d'histoire naturelle, un cabinet de chimie et de physique expérimentale.

537. ORGANISATION ADMINISTRATIVE (4). Les professeurs des écoles centrales étaient examinés et élus par un jury d'instruction, nommé par l'administration du département. Les nominations devaient d'ailleurs être approuvées par cette même administration. En cas de désaccord, le Directoire tranchait (5). Les administrations du département

(1) Coll. HAYEZ, t. VII, p. 276.

(2) En l'an VII, des circulaires du ministre de l'intérieur indiquèrent aux professeurs le programme circonstancié des matières qu'ils devaient enseigner ainsi que la méthode à suivre dans les leçons dont ils étaient chargés. Voir ces circulaires dans DURUY, ouv. cité, pp. 433 et suiv.

(3) Cfr. par exemple dans la Coll. HAYEZ, t. VII, p. 276 et t. IX, p. 191, les règlements du département de la Dyle.

(4) Voir plus haut, no 525.

(5) Loi du 14 fructidor an IV.

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