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noyau, et l'autre, qui est circumnucléaire, dans le cas de la localisation du premier sous forme de noyau, et qu'on appelle le cytoplasme.

Nous retrouvons ces deux constituants dans l'élément nerveux, et chacun avec sa structure propre. Mais ce qui attire tout d'abord l'attention, ce ne sont pas les traits que cet élément a de commun avec les autres éléments de l'organisme; ce sont au contraire ses allures très spéciales, et en tout premier lieu sa conformation si particulière.

Si nous remontons, dans l'histoire de son développement, jusqu'au stade embryonnaire où les lèvres de la gouttière neurale se sont rencontrées et soudées pour constituer le tube médullaire, la future cellule nerveuse, représentée alors par le neuroblaste, issu luimême de la dernière lignée des cellules médullaires indifférentes, n'offre rien de caractéristique dans sa forme, ni la moindre indication des transformations morphologiques si profondes qu'elle doit subir dans le cours de son évolution. C'est une cellule sensiblement sphérique, à contours réguliers, et dont les dimensions relativement très réduites, permettent de l'enfermer tout entière dans le champ du miscroscope, même aux plus forts grossissements.

Cet état dure peu. Le neuroblaste ne tarde pas à émettre, en un point de la périphérie cytoplasmique, un petit bourgeon dont l'élongation progressive donne bientôt à la cellule l'aspect pyriforme. Quand cette expansion primitive s'est développée en un filament d'une certaine étendue, et suffisamment délié pour former avec le corps de l'élément un contraste assez marqué, elle prend le nom de prolongement cellulaire, et son point d'émergence, celui de pole.

Si nous considérons le neuroblaste en lui-même, indépendamment de la position qu'il occupe dans la paroi du tube médullaire, au moment où commence à

III® SÉRIE. T. XXV.

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se dessiner le petit bourgeon externe destiné à se transformer en prolongement, le point précis où ce bourgeon prend naissance nous paraît quelconque, dans ce sens que rien à la périphérie cellulaire, rien dans la constitution interne cytoplasmique, ne nous permet de le déterminer à l'avance. Mais ce que nous savons, c'est que dans le neuroblaste en place, la région prédestinée à fournir le premier prolongement est normalement celle qui est orientée vers l'endroit du tube médullaire par où passeront les futures racines antérieures de la moelle épinière.

Le sort de l'expansion neuroblastique précoce dont nous parlons, sera précisément de prendre part à la constitution de ces racines. Il faut donc concevoir que cette expansion, après avoir traversé toute la zone marginale du tube médullaire, la limitante externe de ce tube, l'espace vaginal et la limitante méningée, pénètre dans le mésoderme embryonnaire et progresse, en utilisant les interstices cellulaires des différents tissus, vers l'organe dont elle est chargée d'assurer l'innervation. Ainsi, cette terminaison nerveuse que nous observons, par exemple, dans un muscle de la plante du pied, fait corps avec une cellule dont elle n'est qu'une expansion filiforme, et qui siège relativement très loin de là, dans la région lombo-sacrée de la moelle.

Mais quand le prolongement neuroblastique est arrivé à destination, depuis longtemps déjà la cellule qui lui a donné naissance a subi de nouvelles transformations et a pris de telles allures qu'il n'est guère possible de reconnaître en elle le neuroblaste de départ (1). Peu après la production du bourgeon péri

(1) Neuroblaste, de veûpov, nerf et ßlaoτòç, germe, désigne étymologiquement la cellule génératrice du nerf. Cette cellule est génératrice par l'intermédiaire du prolongement dont nous venons de parler; c'est en effet la réunion d'un certain nombre de ces prolongements, de même signification embryogénique, qui constitue essentiellement un nerf.

phérique, amorce du premier prolongement cellulaire, on voit paraître, dans la région diamétralement opposée, un certain nombre d'expansions, d'abord simples, puis ramifiées, de longueur variable, mais qui, du moins pour les cellules qui sont appelées à devenir les éléments radiculaires de la moelle épinière, sont loin d'être aussi développées que le prolongement primitif : elles s'épuisent en effet sur place, dans l'épaisseur de la paroi du tube médullaire.

Le neuroblaste, pourvu de ces deux ordres de prolongements, est arrivé au terme de son évolution morphologique; il est devenu un Neurone.

On entend donc par neurone une cellule nerveuse adulte dont les constituants essentiels sont représentés par un corps cellulaire et deux ordres d'expansions émanées de ce corps.

L'aspect du corps cellulaire, sa forme, ses contours, varient nécessairement avec le nombre, l'emplacement et la grosseur à la base des différentes expansions. Nous n'insisterons pas. C'est surtout avec les caractères morphologiques et les annexes des prolongements qu'il convient de faire plus ample connaissance.

Les cellules nerveuses qui semblent avoir été le plus anciennement et le mieux étudiées, et qui ont servi de types pour la description classique des expansions neuroniennes, sont, avec les cellules pyramidales du cerveau, les cellules radiculaires de la moelle, dont le premier prolongement neuroblastique prend part à la constitution de la racine antérieure.

Ce prolongement, le premier en date, naît du corps cellulaire par un étirement conique de la zone superficielle en son point d'émergence. Son diamètre n'est pas uniforme sur tout son trajet. Assez près du corps cellulaire, il s'étrangle parfois, ou du moins s'amincit sensiblement; mais il reprend bientôt son premier calibre, qu'il garde sur le reste de son parcours, jusqu'au

moment où il s'épuise en fins ramuscules dans les organes qu'il dessert. Sa surface est lisse et régulière. Ses contours, nets et rigides, donnent bien l'impression très heureusement traduite par Van Gehuchten quand il dit qu'ils sont « comme taillés à l'emporte-pièce (1)». Sa marche générale est à peu près rectiligne; quand il change de direction, il le fait d'ordinaire par des flexions brusques et raides.

Ces quelques caractères semblent s'appliquer à tous les prolongements de même signification que celui dont nous parlons maintenant, en quelque endroit du système nerveux central qu'on les rencontre. Les particularités qui s'ajoutent, suivant les cas, à ces traits généraux, ne consistent guère que dans la présence de ramifications collatérales plus ou moins abondantes et dans les dimensions, assez variables, du prolongement, depuis son cône d'origine jusqu'au point de terminaison de son rameau principal.

A côté de ces données morphologiques, il importe d'en signaler une autre qui, bien qu'elle ne soit pas propre à la constitution même du prolongement, a joué un trop grand rôle dans son étude et a des relations trop importantes avec son physiologisme, pour qu'il soit permis de la passer sous silence.

Dans le système nerveux adulte, le prolongement cellulaire qui entre dans la constitution d'une racine antérieure spinale, après être sorti de la masse nerveuse centrale médullaire connue sous le nom de substance grise, s'engage dans la zone marginale de la moelle, appelée, elle, substance blanche. On sait que cette dernière doit sa coloration caractéristique à la présence d'une matière azotée spéciale, très riche en phosphore, blanche et d'aspect réfringent la

(1) Anatomie du système nerveux de l'homme, 4o édition, p. 160.

myéline (1). Or la myéline n'est pas disposée n'importe comment dans la substance blanche. Elle y est localisée autour des prolongements cellulaires sous forme de manchon qui les entoure complètement et les isole les uns des autres. Cette sorte de gangue myélinique accompagne le prolongement sur tout son trajet, même en dehors des centres, s'il s'agit d'un prolongement périphérique, et jusqu'au point où celui-ci va entrer en contact avec l'organe qu'il a charge d'innerver. La myéline elle-même est maintenue en place autour du prolongement par une membrane externe (membrane de Schwann) qui l'enveloppe, et qui d'ailleurs n'est autre chose que la membrane d'une cellule spéciale, qui s'est moulée tout autour du prolongement et différenciée en vue de l'élaboration de la myéline au sein de son propre cytoplasme. On conçoit qu'une série linéaire de ces cellules myélogènes, aboutées les unes aux autres, tout le long du prolongement nerveux, constituent autour de lui un cylindre dont il occupe l'axe, d'où le nom de cylindraxe sous lequel ce prolongement est généralement connu (2).

Ör, ce qui constitue le grand intérêt du revêtement myélinique, c'est la date de son apparition, ainsi que la réaction dont il est le siège à la suite de la lésion du prolongement qu'il entoure.

La myéline commence à se développer vers le milieu du cinquième mois de la vie intra-utérine, chez l'homme; mais elle n'envahit pas en même temps tous les prolongements qu'elle est destinée à recouvrir chez l'adulte.

Flechsig a réussi à déterminer avec une approxi

(1) Ce nom de myéline a été donné par Virchow à un extrait gras retiré de diverses substances organiques, et en particulier de la substance cérébrale. La myéline est un mélange semi-liquide très complexe de protagon (lécithine et cérébrine), de cholestérine, de matières albuminoïdes et de corps gras.

(2) Le cylindraxe a encore été appelé prolongement cylindraxile, prolongement de Deiters, prolongement principal, neurite, axone.

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