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souple qu'il usait alternativement des seules notions de la Thermodynamique et puis de la Mécanique statistique, d'une loi des grands nombres, - cet exemple montre ce qu'est une hypothèse dans la Physique.

Dès lors, serons-nous surpris de voir les astronomes partir, l'un d'une rotation d'ensemble, l'autre de tourbillons?

Serons-nous étonnés de voir que l'un insiste sur l'action des marées, l'autre sur les phénomènes d'électrisation et de radioactivité ?

Non point l'astronome travaille comme le physicien; ses hypothèses, ses théories ont le même sens, au point de vue philosophique, mais, en pratique, l'énormité, l'immensité des mondes dont il cherche le << modèle » ou dont il veut avoir la formule thermodynamique (dépourvue de conceptions particulières sur ses atomes, qui sont des astres), tout cela, chacun le voit de suite, donne aux Cosmogonies un certain air de « romans de l'infini ».

Nous ne sommes plus dans le domaine absolument positif, mais nous pouvons espérer des résultats de plus en plus vraisemblables.

Sachons nous en contenter et admirer tout le talent, toute la patience qu'exigent les synthèses de ce genre.

Les théories cosmogoniques nous ont ainsi amené à examiner les théories physiques, qui donnent lieu à des discussions passionnées, entre philosophes.

L'un n'est satisfait que par le modèle, par l'image mécanique. Faraday, par exemple, imagine entre deux corps électrisés, un paquet de fils élastiques qui s'enflent et se raccourcissent. Sans cette image, certains physiciens ne comprennent pas, parce que, pour eux, comprendre c'est voir et parce qu'ils savent voir un machinisme compliqué, devant lequel d'autres perdraient la tête.

C'est aussi, ne l'oublions pas, parce que, dans l'ordre

historique, la Mécanique a précédé la Physique, d'où il suit que la Mécanique nous offre bien des problèmes parfaitement résolus, beaucoup de formules analytiques assez étudiées. La tentation est bien naturelle d'utiliser un travail, si bien fait à l'avance.

Tels autres ont si bien senti la relativité de ces modèles, leur insuffisance, parfois, qu'ils n'en veulent point et qu'il leur suffit de regarder les lignes de force, les surfaces de niveau comme des systèmes géométriques, soumis aux lois de l'Analyse, après que l'on aura fait assez d'hypothèses et d'hypothèses valables. Pour ceux-là, comprendre c'est posséder l'équation différentielle ou fonctionnelle qui « mesure » convenablement les variations du phénomène physique.

D'autres, encore, se serviront de l'hypothèse atomique mais, pour n'avoir pas à préciser complètement la structure des édifices moléculaires, ils feront intervenir la Statistique, de sorte que leur hypothèse sera, en partie, une hypothèse de probabilité (1). Ceux-là espèrent que le fait de prendre des moyennes corrige ce que l'hypothèse pourrait avoir d'aventureux.

Les physiciens se rattachent à l'une ou l'autre de ces Écoles, et pourquoi ces Ecoles s'excommunieraientelles les unes les autres ?

Dans ces joutes, on n'aperçoit pas toujours, bien clairement, la vérité, d'un côté, l'erreur de l'autre. Ce n'est pas la vérité qui se dresse contre l'erreur, c'est une lueur de vérité, incomplète, contre une autre lueur de vérité, incomplète aussi.

Les problèmes physiques ou astronomiques nous écrasent par leur immensité et c'est à cause de l'infirmité de nos moyens de connaissance que nous voyons

(1) Le Calcul des Probabilités, lui aussi, est une théorie physique ; c'est la physique des moyennes. Tel auteur part d'une hypothèse, l'autre d'un autre postulat pour arriver à édifier une doctrine rendant bien compte de quelques lois de Statistique, dùment vérifiées par un nombre immense d'observations.

une vérité partielle combattre une autre vérité partielle, et le talent combattre le talent, de sorte que certains ne se décident pas à prendre parti, définitivement, attendant toujours une vérité plus compréhensive, plus vaste.

Cette lutte est infiniment féconde, lorsqu'elle n'est pas trop âpre et l'on ne peut s'empêcher de penser aux paroles de saint Augustin :

In dubiis libertas, in omnibus caritas.

Vte ROBERT D'ADHEMAR.

LE

COMPROMIS AUSTRO-HONGROIS

Anciens sujets de la dynastie des Habsbourg, les Belges ont depuis longtemps oublié leurs souverains du xvre et du XVIIIe siècles et les peuples qu'ils ont conservés sous leur domination. La distance Bruxelles-Vienne, énorme au moment de la dernière séparation, la transformation économique et politique de l'Allemagne du Nord, notre voisin immédiat, et, peut-être aussi, le grand nombre de princes étrangers qui se sont disputé notre territoire expliquent le peu d'intérêt que les Belges, en général, portent aux questions d'AutricheHongrie. Absorbés d'ailleurs par la mise en valeur de nos richesses nationales depuis que notre indépendance nous a assuré fait extraordinaire dans notre histoire plus de 80 années de paix profonde, organisant en Argentine, en Russie, en Chine, au Congo des entreprises aussi nombreuses que variées, nous avons laissé l'« empire du milieu » hors de notre champ d'action. Pourquoi nous fixer dans une attitude d'indifférence ? L'empire est arrivé à une période très intéressante de son histoire politique et de son développement économique.

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Avant d'aborder l'étude de ce dernier point de vue, quelques considérations générales me semblent devoir être présentées en guise d'introduction.

La délimitation des États adoptée par les diplomates

du Congrès de Vienne se trouvait en contradiction avec les désirs nationaux dans une grande partie de l'Europe. Au fur et à mesure que les populations ainsi réunies artificiellement en vinrent à désirer que l'Etat fût fondé sur la nation, que le pouvoir fût aux mains des nationaux, le régime qui imposait le gouvernement des étrangers fut condamné comme « oppresseur » et souvent renversé. Sans qu'on soit arrivé à s'entendre sur aucun critérium de nationalité, les aspirations et les guerres nationales brisèrent le cadre de 1815. L'indépendance grecque et belge, l'unité italienne, la formation de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Serbie furent les étapes principales de ce mouvement. Maintenant que les moyens d'information, de police, de surveillance et de répression rendent les gouvernements plus forts; aux séparations violentes succèdent les revendications d'autonomie comme en Pologne, en Finlande, en Irlande, en Catalogne, en Syrie, en Arabie, mais surtout comme en Autriche-Hongrie, cet empire composé de lambeaux de patries, selon l'expression de M. Lavisse. Tchèques, Slovaques, Slovènes, Polonais, Ruthènes, Croates, Serbes, Italiens, Roumains rassemblés ou disséminés, isolés ou rattachés à des frères plus libres et indépendants, y revendiquent bruyamment ou attendent avec résignation leur émancipation politique (1).

Au point de vue physique comme au point de vue ethnographique, l'Autriche-Hongrie ne présente rien de précis. De l'immense artère du Danube, qui fait en grande partie son unité, elle ne possède ni la source ni le cours inférieur. Les Carpathes, qui encerclent si nettement la Hongrie, ne sont pas une limite impériale: au pied de leur versant oriental s'étend la Galicie qui

(1) Sur les billets de la Banque austro-hongroise, le montant de la valeur est imprimé en dix langues.

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