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trente-six autres missionnaires... La navigation fut très laborieuse. Le vice-roi mourut le 8 d'août, et sept jésuites subirent le même sort. Enfin on arriva à Macao, en 1659. »

Ce récit emprunté à la Synopsis (1) de Franco prète à quelque confusion.

Un premier convoi de missionnaires partit de Lisbonne, non pas en 1657, mais dès le 30 mars 1656. Michel Boym envoyé, nous l'avons dit, en ambassade en Europe par l'empereur Jun Lie, le conduisait. Outre le supérieur qui était polonais, il comprenait quatre Italiens, un Anglais et trois Belges : Rougemont, Couplet et Hartoghvelt. Les voyageurs arrivèrent à Goa le 6 novembre de la même année, après avoir enduré des souffrances inouïes. Les calmes les avaient arrêtés 40 jours sous la ligne, pendant lesquels les chaleurs torrides, gâtant vivres et boissons, entraînèrent leur cortège ordinaire d'épidémies et de décès. Soixante-dix passagers succombèrent en route, au témoignage d'Ignace Hartoghvelt, l'un des survivants du désastre (2).

Martini n'avait que 17 compagnons. C'est le chiffre donné au P. Nickel par l'un d'eux, Dorville (3). Dans cette lettre à Nickel les dates du départ de Lisbonne et de l'arrivée à Goa ne sont pas indiquées. La traversée se fit, d'après Franco, en 1657. La flotte des Indes mettait d'ordinaire à la voile, à Lisbonne, dans les premiers mois de l'année pour arriver le plus souvent à

(1) Synopsis Annalium Societatis Jesu, in Lusitania. Ab anno 1540 usque ad annum 1725. Augustae Vindelicorum et Graecii. Sumptibus Philippi Martini et Joannis Veith Haeredum... M.DCC.XXVI, pp. 317 et 318.

(2) AR. No 872-915. Ignace Hartoghvelt à Thomas Dekens. Goa, le 1er mai 1657. Autographe. Je l'ai publiée dans mes Documents sur Dorville, pièce n° II, pp. 469-473.

(3) SJ. Autographe, daté de Macao, le 30 sept. 1658. J'ai dit dans mes Documents sur Dorville, p. 355, pourquoi je ne l'avais pas publiée.

IIle SÉRIE. T. XXI.

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Goa, sept ou huit mois plus tard. C'était de tradition, et il en aura été ainsi en 1657.

Le voyage de Martini fut aussi pénible que celui de Michel Boym. Nous ne comprenons plus aujourd'hui le manque absolu de confort et d'hygiène avec lequel on s'embarquait à cette époque. Monter sur un vaisseau de la flotte des Indes, même sur le vaisseau amiral, même sur le vaisseau qui portait le vice-roi, c'était affronter la mort avec plus de danger qu'en bataille rangée. J'en appelle aux lettres d'Intorcetta (1), de Maldonado (2) et de Thomas (3) que j'ai publiées ailleurs. Quelle que soit l'année où elles furent écrites,c'est toujours le même tableau lamentable de souffrances, d'épidémies, de décès. Cette fois, à l'exception de Dorville et d'un allemand Christian Herdtrich (4), tous les missionnaires furent réduits à l'extrémité. Deux d'entre eux, Grégoire Parigi, italien, et Alphonse Aeres, portugais, ne tardèrent pas à succomber. Un troisième, de nationalité française, perdit la raison dans un accès de fièvre chaude, suite des fatigues et des privations. Un quatrième enfin, François Xavier Scheffelmeyr, débarqua à Goa mourant et perclus de tous les membres. Dans la description de ce désastre, Dorville ne fait aucune allusion à la maladie, ni à la mort du vice-roi; ce silence est étrange. Pour l'expliquer on pourrait

(1) Correspondance inédite de Jean de Haynin d'Ath, ANAL. POUR SERVIR A L'HIST. ECCL. DE LA BELGIQUE, 3o sér., t. 4. Louvain, 1908, p. 207. Intorcetta à Jean Paul Oliva, Goa, 25 sept. 1673.

(2) Jean-Baptiste Maldonado à Laurent Ludovici. Batavia, juin 1667. Correspondance de Jean-Baptiste Maldonado de Mons. ANAL. POUR SERVIR A L'HIST. ECCL De la Belgique, 3o sér., t. 6, Louvain 1910. pp. 66-71.

(3) Antoine Thomas au P. Verjus. Goa, 28 novembre 1680. Lettre inédite d'Antoine Thomas. MISSIONS BELGES DE LA COMPAGNIE DE JESUS, t. 10, Bruxelles, 1908, pp. 60-65.

(4) Christian Herdtrich, nommé par les portugais Enriques, naquit à Gratz, le 25 juin 1625 et entra au noviciat de Vienne, le 2 octobre 1641. Il en sera, à plusieurs reprises, question dans notre récit

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Carte des itinéraires de l'Europe vers la Chine d'après la CHINA ILLUSTRATA DE KIRCHER, Ed. d'Amsterdam Waesberge, 1667.
(Cliché des MISSIONS BELGES DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS).

En bas, la route maritime ordinaire de Goa à Macao, à l'époque du voyage de Verbiest. Vers le milieu, la route suivie, en 1661, par Grueber et Dorville lors de leur retour en Europe.
L'ouvrage de Kircher fut composé en grande partie sous les yeux du P. Grueber et d'après ses indications.

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peut-être admettre que le vice-roi et lui ne montaient pas le même vaisseau (1).

Après quelques semaines de repos à Goa, Martini et ses compagnons se rembarquaient, le 30 janvier 1658, sur un vaisseau en partance pour Macao (2). C'était le Notre-Dame de Bon-Secours, excellent marcheur, dit Dorville, mais mal armé et encore plus mal monté. Il n'avait que deux petits canons, des soldats peu nombreux, des matelots novices et maladroits. On voguerait à la garde de Dieu ! (FIG. 1).

En 1658, le Portugal et la Hollande étaient en guerre, dans les mers du sud. Seize vaisseaux des ProvincesUnies bloquaient le port de Goa. Une flotte de dix unités de haut bord, telle que le Portugal n'en vit jamais dans ces mers, dit Dorville, marcha à sa rencontre. On crut à une action définitive. C'était une simple démonstration. Après avoir assez attiré l'attention des hollandais, pour permettre au Notre-Dame de Bon-Secours de s'échapper de Goa et de se mettre hors d'atteinte, la flotte portugaise rentra dans le port.

Le 4 février, le Notre-Dame de Bon-Secours faillit échouer sur les récifs de l'île Dos Desastros. Le 6, il doublait le cap Commorin. Quelques jours plus tard, assailli par les typhons, il faillit périr, corps et biens, jouet de la tempête. Le timon du gouvernail se brisa à deux reprises. A deux reprises aussi, vergues et voiles furent arrachées des mâts, par l'ouragan. Au milieu

(1) Je l'avoue, Franco dit expressément le contraire (p. 317), mais son récit renferme des erreurs évidentes et ne doit être reçu que sous bénéfice d'inventaire. Le départ de 1657 comprenait, dit-il, 37 missionnaires. Tout compte fait, la liste donnée en appendice, à la fin du volume, n'a que 34 noms. Dorville, Diestel et Torrente y sont oubliés. La flotte des Indes était, cette année-là, de 4 vaisseaux; mais les missionnaires y étaient-ils répartis comme Franco l'indique ? Quoi qu'il en soit, je ne parviens pas à faire concorder parfaitement les récits de Dorville et de Franco.

(2) SJ. Albert Dorville à Goswin Nickel. Macao 30 oct. 1658. Autographe. Publiée dans mes Documents sur Dorville, pièce no IV, pp. 477-490. Cette lettre contient le récit du voyage de Martini, de Goa à Macao.

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