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bien compris pour l'époque. Résumons-les. Ils étaient au nombre de six un cercle horizontal, pour les azimuts; un cadran mobile autour d'un axe vertical, pour les angles de hauteur; une sphère armillaire zodiacale, pour suivre le mouvement des planètes ; une sphère armillaire équatoriale destinée à un usage très particulier la détermination de l'instant précis des équinoxes et du commencement de l'année chinoise; une sphère stellaire, dont l'utilité se comprend sans explication; enfin, un sextant mobile, dont le plan mû par un double système de poulies pouvait s'incliner dans toutes les directions. Il était destiné à la mesure directe de la distance angulaire de deux astres quelconques. On s'en servait peu, ce qui se comprend. Malgré tous les systèmes de poulies et de contrepoids dont il était muni, l'appareil se maniait difficilement. Plutôt que d'y recourir, les observateurs préféraient mesurer des angles azimutaux et de hauteur ou zénitaux. Ils obtenaient ensuite la distance cherchée par un calcul trigonométrique.

(A suivre)

H. BOSMANS, S. J.

III SÉRIE. T. XXI.

18

VARIÉTÉS

1

UNE TOURBIÈRE DE PLANTES MARINES EN SARDAIGNE

Les magnifiques flores qui accompagnent les gisements de combustibles et tout particulièrement ceux du Carbonifère ont depuis longtemps prouvé à l'évidence le caractère terrestre de ces flores.

Néanmoins il s'est trouvé des personnes, bien rares il est vrai, admettant que les couches de houille des terrains houillers ont été formées au détriment de plantes marines et, chose curieuse, c'est presque toujours en Allemagne que cette idée a pris pied. Bischof déclarait que l'énorme quantité de matière végétale contenue dans la mer des Sargasses pourrait largement former une couche épaisse de charbon. Mais c'est Mohr qui en 1866 (Cf. Geschichte der Erde, Bonn. in-8°, 1866) a développé le plus longuement la théorie de la formation des couches de charbon par les plantes marines. De la composition chimique et des caractères physiques du charbon, il tire la preuve que ce charbon ne peut pas avoir été produit par des plantes terrestres dont la décomposition ne peut donner que de la tourbe ou du fusain, tandis que les plantes marines dépourvues de cellulose peuvent donner par décomposition, à l'abri de l'air, une matière amorphe et compacte comme le charbon. Quant à l'ammoniac que renferme la houille, il doit provenir de la putréfaction des animaux marins vivant attachés aux plantes marines. Quant à la provenance de ces plantes marines, il est aussi enclin à la rechercher dans les accumulations énormes de ces végétaux que l'on observe dans les mers et il fait aussi allusion à la mer des Sargasses dont il rappelle les vastes dimensions.

Le chimiste allemand Muck, bien connu par ses travaux sur la

chimie des combustibles, rencontre les objections que l'on a faites à la formation du charbon par les plantes marines, mais on voit aisément que sa réfutation n'est qu'une vague fin de non recevoir (Cf. Muck, Die Chemie der Steinkohle, Leipzig, 1880).

Petzhold donna aussi son adhésion à la même théorie (Cf.: Beitrag zur Kenntniss der Steinkohlenbildung, Leipzig, 1882), mais l'argument le plus sérieux qu'il peut trouver en sa faveur, c'est que les plantes terrestres n'auraient pas suffi pour former les immenses gisements de charbon que nous connaissons et que par conséquent il faut rechercher leur origine dans les plantes marines.

Une théorie qui a été si mal défendue devait être facile à écarter. Le Dr Cohn s'est donné la peine de montrer que l'hypothèse de Mohr ne reposait sur rien (Cf. Ueber Entstehung der Steinkohle aus Seetung, Jahresbericht der Schles. Ges. f. interland Cultur 1868, p. 38). Il montre d'abord que les arguments tirés par Mohr de la composition chimique des charbons ne reposent que sur une connaissance imparfaite de la question, puis il développe les considérations que lui suggère l'étude qu'il a faite de la répartition des algues dans les mers d'Europe. Il montre d'abord que, contrairement à l'idée générale, la condition des algues n'est pas de flotter mais de vivre attachées au fond de la mer. Les algues qui flottent ne peuvent fructifier et doivent finalement gagner le fond de la mer. également. Le fond de la mer est loin d'être garni partout de plantes. D'immenses espaces en sont complètement dépourvus là où le fond est constitué par le sable ou la vase. Aussi dans les mers peu profondes, on n'a jamais constaté la présence sur le fond de la mer, ni d'humus, ni de quoi que ce soit analogue au charbon. Les agitations et les courants ne permettraient d'ailleurs pas à des dépôts de ce genre d'y subsister. Aux fortes profondeurs de la mer ces dépôts pourraient subsister, mais justement là les algues font défaut.

Le long des côtes septentrionales il se produit des accumulations de fucus et de laminaires, mais elles sont détruites par les marées ou enfoncées dans les sables où elles disparaissent bientôt. Ce n'est que dans les régions arctiques que l'on rencontre des accumulations d'algues géantes comparables aux plantes des forêts terrestres.

Il est difficile d'ailleurs de se représenter la formation de combustible dans ces régions et on n'a d'ailleurs jamais rien observé de semblable. Quant à la question de la mer des Sargasses, Cohn la considère comme encore très obscure. Tout récemment

J. Stevenson a voulu jeter quelque lumière sur ce sujet et son exploration de la mer des Sargasses a montré que là aussi,comme trop souvent, la tendance des explorateurs à l'exagération s'est donné beau jeu. En réalité la quantité de végétaux marins flottant dans cette mer est loin d'avoir l'importance que d'aucuns lui avaient attribuée (Cf. J. Stevenson, The Sargasso See. Science, (nouv. sér., t. 32, p. 832, 1910).

Comme on peut le voir, tout ceux qui ont combattu la formation de gîtes de combustible par les plantes marines ont toujours fait valoir avec raison comme objection capitale, le fait qu'on ne rencontre aucune trace d'algue au voisinage ni dans les gisements de combustible et que de plus on n'a jamais, dans la nature actuelle, observé de formation de combustible au détriment de plantes marines.

Sans vouloir le moins du monde ressusciter la défunte théorie de la formation des gisements de combustible par les plantes marines, on peut cependant faire quelques réserves sur le bienfondé de la dernière partie de cette argumentation. Certes les dépôts actuels de tourbe d'origine marine n'ont pas l'importance ni l'extension que d'aucuns voulaient leur attribuer, mais font-ils complètement défaut ? C'est une autre question. Nous avons peine à nous figurer les ressources de la nature et trop souvent nous voulons l'enfermer dans le cercle étroit de notre horizon borné.

Quand on a vu les masses considérables de varech qui s'accumulent sur certaines plages normandes ou bretonnes, on a peine à croire que, dans des circonstances favorables, ces matières végétales ne pourraient pas donner des gîtes de combustible. J'ai eu l'occasion d'observer en Sardaigne un dépôt tourbeux évidemment formé de plantes marines montrant par conséquent la possibilité de la formation de gisements de ce genre, lorsque les conditions favorables sont réalisées. Nous montrerons aussi que le Dr Cohn avait tort de croire (cf. op. cit.) qu'il ne pouvait pas se former d'accumulations de plantes marines sur les côtes méridionales.

A l'extrémité S.-O. de la Sardaigne il existe un vaste golfe appelé « Golfo di Palmas » situé entre la Sardaigne et les îles de San-Pietro et de San-Antioco. L'angle N.-E. de ce golfe est échancré par une petite anse appelée Porto-Botte, la localité historique où abordèrent pour la première fois les Romains lorsqu'ils envahirent la Sardaigne et où aboutit actuellement le terminus du chemin de fer des mines de St-Léon. Tout le bord

du golfe de Palmas surtout au N.-E. est constitué par une plaine très basse entrecoupée de marais et d'étangs et dont le sol est formé d'alluvions entremêlées de cailloux roulés et qui donnent naissance à une côte très basse à peine marquée. Le fond de la mer en pente très faible est couvert d'un cailloutis continu se prolongeant dans la mer aussi loin qu'on peut voir. Or chose curieuse, dans l'anse de Porto-Botte, la côte disparaît sous une accumulation d'une litière particulière. Au bord de la mer on voit que cette litière s'élève au-dessus des eaux d'environ 0m,30 å 0,40 en une petite falaise abrupte montrant la tranche du dépôt. Celui est constitué par un feutrage assez stratifié de plantes allongées empilées les unes sur les autres. A la surface et dans la saison très sèche où j'ai fait mes observations (août) les plantes sont fort sèches et ont une teinte grisâtre. Elles sont libres et le dépôt n'a aucune cohésion. Mais plus bas il devient plus humide de plus en plus foncé et entrelacé et finit par acquérir la consistance d'une tourbe fibreuse. La formation descend évidemment sous le niveau de l'eau comme on le voit sur la tranche, au bord de la mer, mais l'abondance de l'eau empêche de voir jusqu'à quelle profondeur on rencontre cette tourbe. Les végétaux qui constituent cette tourbe paraissent tous les mêmes. Ce sont des lanières très minces ayant tout au plus la largeur du petit doigt et longues parfois de plusieurs décimètres. Les végétaux superficiels, les mieux conservés, montrent absolument l'aspect d'algues desséchées du groupe des Laminaires. Le dépôt paraît assez étendu dans toute l'anse assez vaste de Porto-Botte. Vers l'intérieur il se fond insensiblement dans le terrain alluvionnaire et s'étend jusqu'à une petite saline ancienne aujourd'hui desséchée. Il y a là certes un nombre respectable de mètres cubes d'un dépôt tourbeux en voie de formation. Je n'ai pas eu l'occasion de parcourir d'autres parties du golfe de Palmas pour voir si ce dépôt y existe aussi. Le temps m'a manqué pour cela et la région ravagée par la fièvre paludéenne en cette saison se prète mal à une exploration. J'ai cependant encore observé la côte du golfe de Palmas tout au fond du golfe là où l'isthme étroit et bas qui réunit l'île de SanAntioco à la terre ferme longe la rade di Ponti. Le dépôt tourbeux n'y existe pas.

Voyons maintenant quelle peut être l'origine de cette formation si spéciale et si localisée, nécessairement due à un ensemble de conditions très particulières rarement réalisées ailleurs

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