Sayfadaki görseller
PDF
ePub

plus souvent encore exige-t-il de lui des rapports ou des mémoires écrits. Ce serait semble-t-il le moment d'en essayer la bibliographie, mais il est impossible de la résumer en quelques pages. Je me contenterai d'un mot sur les deux plus grandes publications de Verbiest. L'une et l'autre sont en chinois et je n'ai pu les lire moi-même, mais l'auteur a laissé sur elles des souvenirs intéressants.

La plus importante est l'Astronomie perpétuelle de l'Empereur Kang Hi (1). Voici en quelles circonstances Verbiest fut amené à l'écrire.

Les tables chinoises des mouvements des planètes et les tables chinoises d'éclipses ne s'étendaient qu'à un

des mathématiques, qu'il prenne part à la direction des affaires de ce tribunal; et que plus tard, une place de vice-président venant à vaquer, il soit proposé pour la remplir. »

Le 1er avril 1669; parut le décret suivant :

« Qu'on suive l'avis donné par le tribunal. >> Respect à cet ordre. »

Choix de documents, lettres officielles, proclamations, édits, mémoriaux, inscriptions... Texte chinois, avec traduction en français et en latin par S. Couvreur, S. J., Ho Kien Fou, 3e édition. Imprimerie de la mission catholique, 1901, pp. 100-101.

Ce volume renferme, avec leurs dates, toutes les pièces officielles relatives à la réforme du calendrier. En voici l'énumération :

1o Mémorial de Yam Quam Siem, président du tribunal des mathématiques (janvier 1669), pp. 87-89.

2o Réponse de Kang Hi (sans date), p. 89.

3o Réponse de Verbiest (janvier 1669),

p. 91.

4o Réponse des ministres d'état (30 janvier 1669), p. 93.

5o Réponse de la commission (24 février 1669), p. 95.

6o Le tribunal des rites demande et obtient la destitution de Yam Quam Siem (26 février 1669, suivi d'un décret du 8 mars 1669), pp. 95-99.

7° Uming huen perd le titre de vice-président du tribunal des mathématiques (30 mars 1669), pp. 99-101.

8° Le tribunal des offices civils demande et obtient pour Verbiest le grade de vice-président du tribunal des mathématiques (1er avril 1669), p. 101. 9o Uming Huen est accusé et condamné (juillet 1669), pp. 103-105. 10° Le tribunal des peines demande l'exil d'Uming huen (25 août 1669), p. 107. (1) Un exemplaire à la Bibliothèque Nationale de Paris. Voir Catalogue des Livres Chinois, Coréens, Japonais, etc., qui sont à la Bibliothèque Nationale, par M. Maurice Courant, t. 2, Paris 1910, pp. 61-62, n. 5003-5006. L'ouvrage est coté N(ouveau) F(onds) Chinois nos 2119, 2104, 2105, 2949.

nombre assez restreint d'années. Kang Hi s'en préoccupait. Causant un jour avec le missionnaire, il lui exprima le désir d'avoir des tables pour 2000 ans. Toujours attentif à saisir les occasions d'obliger le souverain, Verbiest prit aussitôt la réalisation de ce souhait à cœur. Il répartit les calculs entre les astronomes de l'observatoire et formula « une règle aisée », c'est son expression, qui leur permettait de prolonger les tables indéfiniment.

Cette entreprise colossale fut terminée en 1674. L'impression aux frais de l'État en commença immédiatement après et dura jusqu'en 1678. Verbiest en présenta alors lui-même à l'empereur un exemplaire richement relié en soie. Kang Hi fut si satisfait du travail, qu'il en ordonna l'insertion dans les Annales de l'empire. La Théorie, l'Usage et la Construction des Instruments Astronomiques et Mécaniques en 16 volumes précéda l'Astronomie perpétuelle de l'Empereur Kang Hi et fut achevée d'imprimer en 1674 (1).

Dans ce traité, nous dit Verbiest, il était sans doute avant tout question des six grandes « machines » de l'Observatoire, mais il exposait encore la théorie, la construction et l'usage de beaucoup d'autres appareils utiles, soit sur terre, soit sur mer, donnait la construction des cartes célestes, le lever des cartes géographiques, etc.

Le texte était en 14 livres ou volumes, les planches en formaient deux. Les huit figures du Liber Organicus, deuxième partie du Compendium cité ci-dessus ne sont autre chose que les huit premières figures de la

(1) Un exemplaire à la Bibliothèque Nationale de Paris, mais incomplet des 2 volumes de planches. Voir Catalogue des Livres Chinois... par Courant, t. 2, p. 45, nos 4923-4925. Coté N. F. Chinois, nos 2108, 3008, 2927. Voir aussi, dans le même dépôt, trois exemplaires du Liber Organicus. Courant: Catalogue, t. 2, p. 44 et 45, nos 4918-4920. Coté N. F. Chinois, nos 4926 4927 et 49282.

Théorie des Instruments astronomiques. Nous avons déjà reproduit plus haut trois de ces figures (FIG. 6-8); il nous semble intéressant d'en donner encore deux empruntées aux autres parties de l'ouvrage (FIG. 9 et 10) (1).

La Théorie des Instruments valut, en 1674, à Verbiest, le titre de Tay Chang Su, qui lui conférait le mandarinat et la première vice-présidence effective du tribunal des mathématiques; jusque-là il n'avait été qu'un simple << faisant fonction ». En 1676, Kang Hi le créait Tung Chin Fu Su, pour le remercier de son Astronomie perpétuelle. Cette dignité l'élevait à un mandarinat supérieur au précédent (2).

(1) Les figures 9 et 10 sont reproduites d'après l'Astronomia Europaea, recueil de planches de l'Observatoire d'Uccle. Le P. Joseph Brucker, S. J. a eu l'obligeance de bien vouloir comparer les épreuves de nos planches sur l'exemplaire du Liber Organicus (N. F. Chinois, no 4926) de la Bibliothèque Nationale. Ce sont les figures (32-33) et 107 de cet ouvrage.

En résumé, et sauf meilleure information, je crois pouvoir affirmer maintenant que les planches du recueil de l'Observatoire qui n'appartiennent pas au Liber Observationum, sont, pour la plupart, sinon toutes, empruntées au Liber Organicus, et que ce Liber Organicus lui-même est une espèce de tirage à part des planches du Traité des constructions.

D'après une information qui m'est fournie par le P. Brucker, les gravures du Liber Organicus forment deux séries. La première représente toutes les parties et tous les instruments du nouvel observatoire construit sur les plans et sous la direction de Verbiest; la seconde, précédée d'une préface en chinois, représente les travaux faits pour la construction de l'observatoire et la fabrication des instruments; les outils et machines employés, etc.. L'Astronomia Europaea de Péking n'est qu'une partie du Traité des constructions. La date de 1668 du titre n'est pas celle de l'ouvrage, car la préface de Verbiest n'est datée que de 1674.

Verbiest a donc fait plusieurs ouvrages avec les mêmes figures prises en nombre variable. Cette constatation n'est pas faite pour simplifier la bibliographie, déjà si compliquée, de ses œuvres.

(2) En résumé :

1° Par le décret du 1er avril 1669, Verbiest est élevé au grade de vice-président des mathématiques, mais non pas à la place de vice-président. Il en fait les fonctions, sans en avoir le titre, ni les honneurs. Il échappe au mandarinat.

2o En 1674, il devient vice-président effectif et mandarin.

3o En 1678, il devient président.

A chaque nomination, l'humble religieux s'efforçait, mais en vain, d'accepter les charges de l'emploi, sans les honneurs qui y étaient attachés; toujours Kang Hi refusa. Bien plus, se rappelant l'exemple de Xun Chi à l'égard des parents du P. Schall (1), il anoblit, en 1676, les ascendants de Verbiest (2).

Remarque importante : c'est à partir de cette année 1676 seulement, et en tous cas à partir de 1674 au plus tôt, que l'autorité de Verbiest fut enfin solidement établie à la cour de Péking. Ses biographes ne l'ont pas toujours remarqué et lui attribuent parfois de prime abord, dès 1669 ou 1670, l'influence qu'il s'était acquise à la fin de sa carrière.

C'est une erreur. Loin d'en être ainsi, pendant plusieurs années encore, sinon Yam Quam Siem lui-même, du moins ses tenants, intriguèrent-ils et restèrent-ils puissants.

Une lettre flamande, confidentielle et très curieuse, écrite à son ami Couplet, nous édifiera sur les difficultés de tout genre contre lesquelles le missionnaire se buta pendant les premiers temps.

Difficultés avec ses ennemis déclarés d'abord, Yam Quam Siem et son parti. C'étaient les moins à craindre.

Difficultés avec l'empereur ensuite, souverain jeune, inexpérimenté, influençable, vrai Chinois, soupçonneux et défiant. Pourquoi cet Européen refusait-il si obstinément le mandarinat qu'on lui offrait? A quel mobile obéissait-il ? Désintéressement? Calcul? N'étaitce pas un ambitieux, qui se défiait de l'avenir des mantchous? Craignait-il un retour de fortune en faveur du

(1) Les décrets qui anoblissent les parents de Schall, sont donnés au ch. XXV de l'Historica Narratio de Schall, éd. de Vienne 1665, pp. 264-267. (2) Les décrets qui anoblissent les parents de Verbiest, sont donnés au ch. XXI de l'Astronomia Europaea, pp. 36-40. Ils ont été traduits dans la Notice de l'abbé Carton, pp. 34-37.

parti national des Mings? Avait-il peur de se compromettre? Se réservait-il? (1)

Enfin, avouons-le ici, puisqu'il faut bien le dire une fois, il ne manquait pas même à Verbiest un certain malaise avec ses deux vénérables collègues, Buglio et Magalhaens! Tous les trois étaient officiellement attachés au tribunal des mathématiques ; et cependant lui, le plus jeune, recevait seul tous les honneurs !

<< Reverende in Christo Pater (2).

» Pax Christi.

» Faites clairement comprendre à nos supérieurs majeurs, je vous prie, pour quelles raisons je vous écris dans notre langue flamande. C'est de crainte que le sujet de mes lettres ne parvienne à la connaissance de nos ennemis. C'est souvent aussi parce que je n'ai pas le temps d'écrire plusieurs lettres. Voilà pourquoi j'écris à Votre seule Révérence; mais dans mon intention mes lettres sont adressées avant tout à nos supėrieurs majeurs.

» Le roi actuel est encore bien jeune d'âge et de caractère. Il se laisse beaucoup influencer par les

(1) Voir p. ex., la lettre de Jean de Haynin à Charles de Noyelle, datée de Macao 24 février 1675. Correspondance de Jean de Haynin, pièce n° IV. Beaucoup de missionnaires, notamment le dominicain Navarrete, regardaient Kang Hi comme un usurpateur et un « tyran » illégitime, auquel il était défendu d'obéir. On trouve des renseignements curieux sur ce sujet, dans un très long mémoire apologétique de Verbiest intitulé : Responsum Apologeticum P. Ferdinandi Verbiest Societatis Jesu ad aliquot dubia a P. F. Dominico Navarrete Sae Congregationi proposita in quibus Patres Societatis Jesu Pekinenses potissimum sugillare videtur (Collège de la Compagnie de Jésus à Cantorbery, Fonds de l'École Ste Geneviève, Chine 2, rits 1. Copie du temps).

Nous désignerons ce mémoire par les mots Responsum Apologeticum. (2) BB. Autographe. Correspondance des bollandistes, t. I, pièce 122. Je conserve en latin les mots que Verbiest lui-même a écrits dans cette langue. Cette lettre a été publiée en appendice par Nuyts) dans Philippe Nutius à la Cour de Suède, Bruxelles, J. Vandereydt, 1856, pp. 28-29. Nuyts a commis quelques fautes de lecture, qui rendent parfois la pièce inintelligible ou en altèrent le sens.

« ÖncekiDevam »