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sans doute, à la plupart des anciens, une supposition fort insolite; elle fut rarement adoptée, plus rarement encore combattue; presque tous les auteurs qui eurent occasion de traiter de l'Astronomie la passèrent, tout d'abord, sous silence.

Entre l'époque d'Hipparque et celle de Ptolémée, on ne trouve presque aucun écrivain qui y ait fait allusion. Pline l'Ancien, grand admirateur d'Hipparque, mais admirateur fort peu compétent, est le seul qui consacre quelques lignes (1) au mouvement lent de la sphère étoilée; encore, en ces quelques lignes, ce phénomène n'est-il signalé que sous une forme aisément méconnaissable : « Jamais, écrit Pline, on n'aura donné à Hipparque assez de louanges, car personne n'a mieux prouvé que l'homme est parent des astres et que notre âme est une partie du Ciel. Hipparque a découvert une nouvelle étoile, différente des autres, et qui avait été engendrée de son temps; le mouvement de cette étoile, à partir du jour où elle brilla, l'a conduit à se demander si un tel évènement ne se produisait pas plus souvent et si les étoiles que nous croyons fixes ne se meuvent pas, elles aussi. » Il n'y avait point là de quoi révéler, aux contemporains de Pline, la grande découverte d'Hipparque.

Cette découverte, Cléomède n'en dit rien, ce qui laisse supposer un pareil silence de la part de Posidonius, dont Cléomède s'inspirait. Nous ne trouvons rien sur la précession des équinoxes dans ce que nous possédons des écrits de Géminus. Théon de Smyrne est également muet au sujet de ce phénomène ; et comme Théon de Smyrne nous rapporte les enseignements d'Adraste d'Aphrodisias et de Dercyllide, on peut croire que ces philosophes ne s'étaient point souciés de la découverte d'Hipparque.

(1) C. Plinii Secundi Historia naturalis, lib. II, c. XXVI.

A notre connaissance donc, Ptolémée est le premier astronome, après Hipparque, qui se soit occupé du déplacement lent des étoiles fixes. L'étude détaillée qu'il en fit en la Syntaxe mathématique attira sans doute vivement l'attention de ses contemporains et, particulièrement, de ceux qui s'adonnaient à l'Astrologie.

Tant que ce phénomène était demeuré inconnu, on avait déterminé le mouvement d'une planète en composant le mouvement de cette planète par rapport aux étoiles avec le mouvement diurne; en particulier, ce que les astrologues avaient constamment fait intervenir dans leurs jugements, c'est la position qu'à un instant donné chaque planète occupe par rapport aux constellations nommées signes du zodiaque.

Ptolémée, en montrant, après Hipparque, que les étoiles non-errantes possédaient un autre mouvement que le mouvement diurne, bouleversait tous ces principes universellement acceptés. Si l'on voulait rapporter la position d'une planète à des repères qui fussent fixes (abstraction faite du mouvement diurne), ce n'est plus aux signes concrets du zodiaque, formés d'étoiles visibles, qu'il la fallait comparer, mais à des signes abstraits, dont aucune étoile ne marque la place dans le Ciel, que le mouvement diurne entraîne seul, tandis qu'un autre mouvement déplace les signes concrets par rapport aux signes abstraits.

La lenteur de ce dernier mouvement, l'ignorance de la loi exacte qui le règle, partant l'impossibilité de déterminer l'exacte position d'une planète par rapport aux signes abstraits lorsque sa situation par rapport aux signes concrets a été observée, donnaient matière à critiquer les calculs et les prédictions des astrologues. Que les adversaires de l'Astrologie judiciaire aient, fort peu de temps après Ptolémée, fait valoir cette critique, nous en trouvons le témoignage dans les écrits d'Origène (vers 180-253).

En un fragment de la troisième partie de ses Commentaires à la Genèse, fragment qui nous a été conservé par Eusèbe (1), Origène discute les principes par lesquels les astrologues prétendaient justifier l'établissement des thèmes généthliaques; à ce propos, il écrit les lignes suivantes :

« On a énoncé un théorème démontrant que le cercle du zodiaque est mû, d'un mouvement semblable à celui des planètes, dirigé d'occident en orient, et décrivant un degré par siècle; au bout d'un temps très long, ce mouvement fait prendre à chacun des signes du zodiaque la place du signe suivant. Autre est ce qui advient du signe intelligible, autre ce qui advient du signe qui a, pour ainsi dire, une configuration; mais du signe intelligible il n'est rien qui puisse être exactement connu. Toutefois, que ceci soit accordé : On connaît le signe intelligible ou bien il est possible, à partir du signe sensible, de déterminer le signe vrai... Φέρεται δὴ θεώρημα ἀποδεικνύον τὸν ζωδιακόν κύκλον ὁμοίως τοῖς πλανωμένοις φέρεσθαι ἀπό δυσμῶν ἐπὶ ἀνατολὰς δι ̓ ἑκατὸν ἐτῶν μοῖραν μίαν, καὶ τοῦτο τῷ πολλῷχόνῳ ἐναλλάττειν τὴν θέσιν τῶν δωδεκατημορίων· ἑτέρου μὲν τυγχάνοντος τοῦ νοητοῦ δωδεκατημορίου· ἑτέρου δὲ τοῦ ὡσανεί μορφώματος· ἀλλ' ἐκ τοῦ νοητοῦ Ζωδίου, ὅπερ οὐ πάνυ τι δυνατόν καταλαμβάνεσθαι. Ἔστω δὲ καὶ τοῦτο συγκεχωρημένον τὸ καταλαμβάνεσθαι τὸ νοητὸν δωδεκατημόριον, ἢ δύνασθαι ἐκ τοῦ αἰσθητοῦ δωδεκατημορίου λαμβάνεσθαι τὸ ἀληθές... »

En dépit d'un membre de phrase obscur (2), le sens général de ce passage est fort clair; pour Origène le signe qu'anime le seul mouvement diurne ne corres

(1) Origenis e tomo III commentariorum in Genesim fragmentum, ad cap. I, vers. 14; 11 [Origenis Opera omnia accurante J. P. Migne, t. II (Patrologiæ græcæ tomus XII), col. 80].

(2) Celui qui commence par ces mots : ἀλλ' ἐκ τοῦ νοητοῦ ζωδίου. F. Viger, dont la Patrologie grecque de Migne reproduit la traduction latine, suppose que le texte présente ici une lacune; l'hypothèse qu'il fait pour remplir cette lacune ne nous paraît pas très assurée.

pond à rien de concret; c'est une figure purement abstraite que l'esprit conçoit et détermine en appliquant la loi de précession au signe concret.

De son temps, cependant, certains astronomes ou physiciens attachaient vraisemblablement ces signes abstraits à un corps concret; hors la sphère des étoiles fixes, mue à la fois du mouvement diurne et du mouvement de précession, ils imaginaient qu'il existât une neuvième sphère sans étoile, à laquelle les signes abstraits fussent invariablement liés.

Origène, en effet, nous rapporte leur croyance à l'existence d'une sphère suprême dépourvue d'astres, sans nous dire, toutefois, s'ils déduisaient du phénomène de précession leurs raisons de croire à cette exis

tence.

<< Ils entendent proprement donner le nom de Monde, écrit-il (1), à cette sphère suréminente qu'ils appellent άñλàvng (2)..... Toutefois, au-dessus de cette sphère qu'ils nomment anλavns, ils prétendent qu'il en existe une autre ; de même que, pour nous, le Ciel contient toutes les choses sublunaires, de même prétendent-ils que cette sphère, d'une immense étendue et d'une inexprimable contenance, enserre les espaces occupés par toutes les autres sphères à l'intérieur d'un orbe plus magnifique; en cette sphère, donc, toutes choses se trouvent contenues, comme notre Terre est entourée par le Ciel. »

L'intérêt que le phénomène de la précession des équinoxes semble avoir excité chez Origène et chez les Alexandrins de son temps paraît s'être maintenu bien longtemps, si nous en jugeons par les écrits des auteurs grecs ou latins.

(1) Originis De principiis libri quatuor, lib. II, cap. III [Origenis Opera omnia accurante J. P. Migne, tomus I (Patrologiæ græcæ tomus XI), coll. 195-196].

(2) La sphère des étoiles non errantes.

Thémistius (317-385) avait composé des commentaires au De Caelo d'Aristote. Ces commentaires ont eu une assez singulière fortune; ils furent traduits du grec en syriaque, du syriaque en arabe, de l'arabe en hébreu ; à la Renaissance, un juif de Spolète, Moïse Alatino, les mit en latin; jusqu'à ces dernières années, cette dernière version latine nous était seule parvenue (1); depuis peu, la version hébraïque, qui avait été faite, en 1284, par Zerahjah ben Isak ben Schealtiel ha-Sefardi, a été retrouvée, en deux textes manuscrits; M. Samuel Landauer l'a publiée en l'accompagnant d'une nouvelle version latine (2).

En cet écrit, Thémistius, après avoir parlé du mouvement diurne des étoiles fixes, mentionne (3) la découverte d'Hipparque et de Ptolémée, mais en homme qui ne s'y intéresse guère : « Toutefois, dit-il, quelques-uns de ceux qui ont ensuite fait profession de mathématiciens, tels qu'Hipparque et Ptolémée, ayant étudié avec soin les conjonctions des étoiles fixes [avec les points équinoxiaux] ont affirmé qu'elles se mouvaient de mouvement direct, parcourant un degré en une durée de cent ans. Mais il convient que nous laissions ce dis

cours... >>

Parmi les écrivains latins, nous en trouvons un seul qui ait fait, au phénomène dont nous parlons, une brève et vague allusion; cet écrivain est Macrobe, qui vivait en 422 à la cour de Théodose le Jeune. En son Commentaire au Songe de Scipion, Macrobe s'exprime en ces termes (4) :

(1) Themistii peripatetici lucidissimi Paraphrasis in libros quatuor Aristotelis de Cœlo nunc primum in lucem edita. Moyse Alatino Hebraeo Spoletino Medico, ac Philosopho interprete. Ad Aloysium Estensem card. amplissimum. Venetiis, apud Simonem Galignanum de Karera. MDLXXIIII.

(2) Themistii In libros Aristotelis de Cælo paraphrasis hebraice et latine. Edidit Samuel Landauer. Berolini, MCMII.

(3) Themistii Op. laud., lib. II; éd. Alatino, fol. 31, verso; version latine de Landauer, p. 115.

(4) Ambrosii Theodosii Macrobii Commentariorum in Somnium Scipionis

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