Sayfadaki görseller
PDF
ePub

"relativement à la convocation prochaine des Etats"Généraux, Sa Majesté en a adopté les principes "et les vues, et elle a ordonné ce qui suit:

1.

[ocr errors]

Que les députés aux prochains Etats-Géné

raux seront au moins au nombre de mille.

66

2. Que ce nombre sera formé, autant qu'il "sera possible, en raison composée de la population et des contributions de chaque bailliage,

3. "Que le nombre des Députés du Tiers-Etat "sera égal à celui des deux autres Ordres réunis, et que cette proportion sera établie par les lettres de "convocation,

[ocr errors]

4. Que les décisions préliminaires serviront de "base aux travaux nécessaires pour préparer sans "délai les lettres de convocation, ainsi que les au"tres dispositions qui doivent les accompagner.

[ocr errors]
[ocr errors]

5. Que le rapport fait à Sa Majesté sera imprimé à la suite du présent résultat *.”

La décision du Roi valut à M. Necker la plus grande popularité. Dans la Capitale, dans les Provinces, il eut des partisans nombreux, même des enthousiastes. Le peuple le considéra comme un ami, comme un patron qui venoit le protéger. Il en fit son idole.

Voyez dans les journaux du temps la teneur de cette pièce, et de celles que je rapporterai sommairement.

Parmi les motifs qui dirigèrent ce Ministre dans ses projets d'innovations, on a mis au premier rang le désir d'abattre les grands Corps de l'Etat. Il haïssoit le Clergé, Corps trop puissant, disoit-il, dont la forme de contribution et d'administration particulière contrarioit le régime général. Il redoutoit les Cours Souveraines qui, par leurs réclamations et leur influence, pouvoient arrêter sa marche.

Laissons là ces motifs. Mais, que de remords doivent tourmenter son âme! Poursuivi nuit et jour par l'image sanglante du Monarque dont, innocemment peut-être, il a provoqué les malheurs, par les mânes courroucés d'un million de François, par l'indignation de son siècle qui le condamne, par le jugement de la postérité qui flétrira sa mémoire, sa conscience, que toujours il invoquoit, a dû faire son supplice.

Pour obtenir aussi promptement du Roi une Assemblée des Etats-Généraux, et lui faire adopter la forme inconstitutionnelle qui fut prescrite, il suffisoit de lui faire envisager leur convocation comme un moyen d'opérer le bien de ses peuples. Déjà, dans l'espoir de les secourir, ce Monarque avoit porté dans les dépenses de sa Maison une économie sévère, réformé ses deux compagnies de Mousquetaires, celle de ses Gendarmes de la Garde, des Chevau-Légers,

C

des Grenadiers à cheval, les compagnies d'Ordonnance de la Gendarmerie, et plusieurs escadrons de Gardes du Corps.

Si, pour asservir les François, Louis XVI avoit eu les projets que la calomnie lui prêta, n'auroit-il pas augmenté, plutôt qu'affoibli sa maison militaire? Auroit-il consenti à la réforme de ces corps d'élite destinés à sa garde, aussi peu capables de se laisser corrompre que de l'abandonner. S'il eût été si jaloux de conserver ses jouissances personnelles, auroit-il, quand il suffisoit de réformer quelques abus, ordonné autant de suppressions dans sa maison domestique? Mais, Louis XVI, qui sacrifia tout au bien de ses peuples, ne fit qu'une multitude d'ingrats.

La Déclaration du Roi, portant convocation des Etats-Généraux pour le 27 Avril, 1789, fixoit à Versailles le lieu des séances. Dès le mois de Janvier, en vertu de lettres du Roi, le Tiers-Etat des villes, bourgs et villages du royaume, avoit été convoqué, par arrondissement, en Assemblées Primaires*. Là, fut rédigé le cahier des plaintes, doléances et demandes de chaque commune. Ensuite, il fut procédé à la nomination des électeurs. Ils devoient se rendre à l'assemblée du chef lieu de bailliage pour

* On ne fut pas tenu, pour être éligible à l'Assemblée des Etats-Généraux, de justifier d'une propriété quelconque.

y nommer les Députés aux Etats-Généraux. Chaque Assemblée Primaire remit à ses électeurs le cahier

des demandes, pour le porter à l'assemblée de bailliage, et faire partie du cahier qui seroit rédigé pour la totalité des communes de l'arrondissement.

Les Cardinaux, Archevêques, Evêques, Abbés et Prieurs Commandataires, et Curés de chaque paroisse du royaume, les Nobles séculiers, propriétaires ou non, agés de vingt-cinq ans, se présentèrent individuellement à l'assemblée tenue dans le cheflieu du bailliage dont ils faisoient partie. La Noblesse de Bretagne voyant, dans la forme de convocation, l'ancienne constitution de la France et les droits particuliers de la province compromis, refusa de députer aux Etats-Généraux. Tous les membres du Clergé, ci-dessus désignés, ainsi que les Nobles, propriétaires de fiefs, furent autorisés, en cas d'absence, à se faire représenter par un fondé de pouvoir. Les chapitres des cathédrales et collégiales nommèrent deux chanoines sur dix, pour les représenter à l'assemblée du bailliage. Les corps réguliers rentés envoyèrent à cette assemblée un député par chaque maison.

Les membres du Clergé, de la Noblesse et du Tiers-Etat procédèrent, par Ordre, dans l'Assemblée respective de chaque bailliage, à la rédaction défini

tive du cahier des plaintes et doléances des habitans de leur arrondissement. Ensuite, ils nommèrent les députés qui devoient composer l'Assemblée des Etats-Généraux. Chacun des trois Ordres fit prêter à ses Députés le serment de soutenir, de tout leur pouvoir, le contenu des cahiers.

Les Députés de tous les bailliages du royaume arrivèrent à Versailles. Leur nombre devoit être de douze cents, savoir: trois cents pour le Clergé, trois cents pour la Noblesse, et six cents pour le Tiers-Etat*. Dans les provinces, les Assemblées Electorales avoient été orageuses. Des séditions avoient éclaté en plusieurs endroits. Il s'y étoit élevé des prétentions' nouvelles. On avoit attaqué les Ordres du Clergé et de la Noblesse.

L'ouverture de l'Assemblée avoit été fixée au 4 Mai, 1789. Les Députés des trois Ordres furent

La Députation du Clergé étoit composée de quarante-hult Archevêques ou Evêques, de trente-cinq Abbés ou Chanoines, et de deux cents huit Curés. Dans celle de la Noblesse, on comptoit un Prince du Sang, deux cents soixante-neuf Gentilshommes, dont vingt-huit Magistrats de Cours Souveraines et de Bailliages. Celle, enfin, du Tiers-Etat réunissoit deux Prêtres, douze Gentilshommes, dix-huit Maires ou Consuls, cent soixante-deux Magistrats des divers tribunaux, deux cents soixante-douze Avocats, seize Médecins, cent soixante-seize Négocians, propriétaires ou cultivateurs,

« ÖncekiDevam »