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mort, retentirent de toutes parts, en l'honneur de la liberté. Dieu! quelle liberté * !

Dans le cours de cet ouvrage, je me bornerai à la narration des faits qui se sont passés sous mes yeux, ou dont la notoriété publique a consacré l'authenticité. Si quelquefois je me permets des réflexions relatives aux circonstances de la révolution, à la Famille Royale, et à certains personnages, la nature de ce récit et les affections de mon âme les auront commandées. Quelques détails me seront personnels; leur liaison avec les faits dont je dois parler, exigeoit qu'en traçant le tableau des malheurs de Louis XVI, j'indiquâsse les persécutions atroces auxquelles le dévouement pour sa personne, et pour son auguste famille, exposa ses fidèles serviteurs.

«La liberté ne peut être l'apanage des hommes livrés à leurs passions, qui leur forgent continuellement des fers. Ceux qui ont pris le dessus en France, ont été sur eux-mêmes les "exécuteurs de ce jugement terrible et sans appel."-(Burke, Lettre du 19 Janvier, 1791.)

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Une partie de cet ouvrage n'offrira que des faits dont les journaux et quelques écrits du temps ont retenti; j'ai dû les consulter; j'ai dû y prendre tout ce qui pouvoit m'aider à former le cadre dans lequel je voulois placer avec ordre et précision les faits, les anecdotes qu'il importoit que je révélâsse à l'histoire. Il entroit dans mon plan de montrer combien le système révolutionnaire avoit trompé l'attente des François : je voulois prouver qu'on n'avoit détruit les droits sacrés de la Couronne, et ceux des premiers Ordres de l'Etat, que pour renverser plus facilement la Monarchie, et pour usurper le pouvoir suprême. Il falloit, pour atteindre le but que je me proposois, rappeler les faits les plus importans qui appartenoient aux premières époques de la révolution. Cependant, plus le lecteur avancera, plus il trouvera de particularités et de détails qui lui étoient peu connus, En un mot, cet ouvrage sera le récit fidèle de faits, la plupart si diversement racontés, qu'ils ont dû laisser au public

de grandes incertitudes sur la position, plus ou moins

difficile, dans laquelle se trouva le Monarque dont je vais retracer les malheurs et les vertus.

DERNIÈRES ANNÉES

DU

RÈGNE ET DE LA VIE

DE

LOUIS XVI.

LES événemens désastreux qui déchirèrent la France pendant les dernières années du règne et de la vie de Louis XVI, s'annoncèrent dès l'année 1786.

En 1787 et 1788, deux convocations de Notables du Royaume eurent lieu. Ces Notables étoient les Princes du Sang, des Archevêques et Evêques, des Ducs et Pairs, des Maréchaux de France, des Gouverneurs et Commandans de Provinces, des Chefs de Cours Souveraines, des Magistrats, membres du Conseil d'Etat, enfin, des Maires des principales villes du Royaume.

Les deux Assemblées s'occupèrent: l'une, des plans de réformes proposées dans plusieurs branches de

B

l'Administration des Finances; l'autre, du mode de convocation des Etats-Généraux. Mais, dans l'une et l'autre de ces Assemblées, le Ministère avoit moins désiré l'avis des Notables, que leur assentiment. Les délibérations qu'ils prirent, la plupart contraires à ses vues secrètes, ne furent point adoptées. L'opinion publique, trop caressée par la Cour depuis le nouveau règne, se monta de plus en plus à la résistance; le pouvoir royal s'affoiblissoit de jour en jour.

M. de Calonne, Ministre d'Etat, et Contrôleur Général des Finances, avoit provoqué ce renouvellement d'Assemblées politiques délibérantes. Cédant à la nécessité de réparer l'épuisement du Trésor Royal; contrarié par les Cours Souveraines dans l'établissement de ses projets sur les finances, il s'étoit flatté, trop légèrement peut-être, de vaincre, par l'appui des Notables, cette opiniâtre résistance. Mais leur Assemblée fut elle-même l'écueil où vinrent échouer les projets du Ministre.

M. de Calonne se retira du Ministère, au mois d'Avril, 1787. Il eut pour successeur M. de Fourqueux qui, au mois de Mai suivant, fut remplacé par l'Archevêque de Toulouse *. Le titre de Prin

M. de Loménie de Brienne. Il fut Archevêque de Sens, puis Cardinal, sous le nom de Loménie.

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