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à l'Église et à son chef leur infaillible enseignement.

Et voulez-vous savoir avec précision quelles sont ces lumières dont la nouvelle Sorbonne redeviendra le centre, à l'imitation de l'ancienne; écoutez ce qu'on dit de celle-ci : « Rempart de la foi contre les >> attaques de tous les novateurs, au point d'avoir mé>> rité le surnom de concile permanent des Gaules, elle >> étoit encore la gardienne de ces maximes françaises >> auxquelles Bossuet donna tout le poids de son savoir » et de son génie. Elle les professoit avec liberté, mais >> aussi avec cette sagesse qui en prévient les abus, qui >>> concilie tous les droits et tous les devoirs, et s'éloi›› gne également de la servitude et de la licence (1). »

Qu'on ose parler de maximes françaises lorsqu'il s'agit du point le plus important de la doctrine catholique, du fondement même de l'Église et de sa constitution divine; qu'on s'applaudisse d'être séparé sur ce point de toutes les autres églises unies au successeur de Pierre qu'on représente leur obéissance comme une servitude dont on a su s'affranchir avec celte sagesse qui prévient les abus, qui concilie tous les droits et tous les devoirs; qu'on oppose froidement Bossuet au Vicaire de Jésus-Christ, son savoir à l'autorité du Docteur de l'Église universelle (2), son génie

(1) Lettre ci-dessus citée.

(2) Dans la consécration du pontife romain, on ajoute à la formule en usage pour les évêques ces paroles du Sacramentaire de saint Grégoire-le-Grand : ... et idcircò huic famulo tuo quem apo · stolica Sedis præsulem, et primatum omnium qui in orbe terrarum sunt sacerdotum, et universalis Ecclesiæ tuæ Doctorem dedisti, et ad summi sacerdotii ministerium elegisti...

aux promesses du Fils de Dieu et à ses paroles (1) qui ne passeront point : c'est là ce qui effraie, ce qui consterne plus que les efforts de l'impiété. De sinistres pensées s'emparent de l'âme : on ne discute point, on tombe à genoux pour conjurer Dieu de détourner l'avenir qui s'approche.

Et quel moment choisit-on pour annoncer à l'univers catholique qu'on a résolu de perpétuer ces maximes de schisme, le moment même où les plus ardens ennemis de la religion chrétienne les réclament comme leur doctrine, comme l'arme avec laquelle ils vaincront l'Église! Parce que, pendant les deux derniers siècles, le clergé français n'en a pas tiré les conséquences, parce qu'il les a toujours démenties dans la pratique, on refuse d'en voir le danger. Mais si nulle Église ne fut jamais plus soumise au Saint-Siége, dans les matières spirituelles, que l'Église de France (2), et si on doit la louer de cette soumission, donc elle est conforme à l'ordre de Dieu et aux vrais principes catholiques, autant que les maximes qui autoriseroient une autre conduite y sont opposées. Et néanmoins que dites-vous? « Demeu>> rons dans les voies tracées par nos pères : comme >> eux, sachons toujours allier ce qu'ils n'ont jamais » séparé; soyons à la fois Français et catholiques - » romains (3). » Et c'est-à-dire : Déclarons toujours

(1) Rogavi pro te ut non deficiat fides tua. Luc., XXII, 32. (2) Les Vrais principes de l'Église gallicane; Avertissement, pag. 3, troisième édition.

(3) Ibid., pag. 5.

TOME 7.

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que nous n'admettons pas le devoir de se soumettre, et demeurons cependant toujours soumis; soyons fermes dans l'inconséquence, prenons garde d'en sortir jamais : et quand les serfs du christianisme, les malheureux qui ne sont encore que catholiques romains, nous demanderont en quoi nous différons d'eux, et ce que c'est enfin que d'être Français en religion, nous leur répondrons fièrement que c'est la liberté de penser d'une manière, en ayant soin d'agir d'une autre. Que s'ils insistent pour savoir avec précision ce qui arriveroit si les Français s'avisoient un jour d'agir comme ils pensent, ou de réduire en pratique les libertés gallicanes, mal comprises à la vérité, la réponse n'est pas moins facile : « C'est en leur nom que fut

proclamée cette déplorable Constitution civile du » clergé, c'est en leur nom que notre Église fut bou>> leversée de fond en comble, que le pontife romain » fut persécuté, dépouillé, jeté dans les fers. Voilà les » excès qui les ont décréditées aux yeux de ceux qui >> ne les ont connues que par l'abus qu'en a pu faire >> un pouvoir tyrannique. En les invoquant pour >> nous précipiter dans le schisme, en les exagérant >> pour avoir le droit d'insulter le clergé, vous les ren» dez odieuses, vous les ruinez dans l'esprit des vrais >> fidèles (1). >>

Voilà ce qu'on est obligé d'avouer, alors même que l'on prend à tâche de calmer les fausses inquiétudes (2) des catholiques. Et ces maximes décréditées

(1) Les Vrais principes de l'Église gallicane.

(2) Ibid., pag. 2.

par l'abus qu'on en a fait, ces maximes qu'on invoque pour nous précipiter dans le schisme, ces maximes ruinées dans l'esprit des vrais fidèles, on fonde une école pour en conserver précieusement la tradition, et l'on assure que cette école, appropriée à nos besoins et à notre situation présente, prépare à notre Église le plus consolant avenir, et qu'à la seule annonce d'un pareil établissement la France religieuse a tressailli d'espérance (1)!

Quand Dieu prépare, non pas un consolant avenir, mais une de ces grandes calamités que sa colère envoie sur les peuples, un esprit de vertige les précède, et le sens humain est comme renversé. Il ôte l'intelligence aux pasteurs, il aveugle les gardiens de la doctrine, et ils ne savent rien; muets contre l'ennemi, ils se repaissent d'idées vaines, et se complaisent dans les songes. Il y a un souffle qui les emporte, et chacun d'eux décline dans sa voie (2). Alors le chrétien lève au ciel les yeux, et, prêt à tout, médite en lui-même ce mot de l'apôtre Étrangers et voyageurs (3), nous n'avons point ici de demeure permanente, mais nous cherchons une autre cité (4).

(1) Lettre de son excellence le ministre des affaires ecclésiastiques, etc.

(2) Speculatores cæci omnes, nescierunt universi: canes muti non valentes latrare, videntes vana, dormientes, et amantes somnia... Ipsi pastores ignoraverunt intelligentiam omnes in viam suam declinaverunt. Is., LVI, 10, 11.

(3) I Petr., II, 11.

(4) eHbr., XIII, 14.

CHAPITRE X.

Conclusion.

Nous avons montré, aussi clairement qu'il nous a été possible, les vrais rapports de la religion avec l'ordre politique et civil; nous avons établi les principes sur lesquels repose leur union, et combattu les erreurs opposées, qui égarent dangereusement certains esprits, et qui règnent plus dangereusement encore dans les lois. Il ne nous reste qu'à résumer les principales considérations que renferme cet écrit, pour en tirer ensuite les dernières conséquences.

Il n'existe et ne peut exister d'union véritable qu'entre les esprits : donc la société, et toutes les lois essentielles de la société, sont de l'ordre spirituel ou religieux, et la perfection de la société dépend de la perfection de l'ordre spirituel ou religieux.

Il suit de là qu'avant Jésus-Christ, la société politique, imparfaite et à peine naissante, ne pouvoit se développer ou se perfectionner, parce que la société religieuse, ou la religion vraie et universelle, n'étoit ni développée ni constituée publiquement. Concentrée dans la famille, les croyances s'y perpétuoient ainsi que le vrai culte par la tradition paternelle; car il n'existoit point, excepté chez les Juifs, d'autre enseignement, et le sacerdoce primitif n'étoit qu'une

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