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Paris qui contient beaucoup de nouvelles pièces inédites, un document de Charlemagne relatif à Adrien I, des détails sur les scènes à jamais déplorables de Moscow, et sur la mort de Napoléon (1), se trouve donc être la cinquième publication de l'ouvrage : les cinq publications ont été faites en moins d'une année.

(1) Le Tout-puissant dont il est dit dans le Ps. 147, v. 16 et 17 : « Qui dat nivem sicut lanam, nebulam sicut cinerem spargit; mittit crystallum suum sicut bucellas: ante faciem frigoris ejus quis sustinebit? ce père, devenu miséricordieux, a consolé Napoléon au moment de sa mort. Les Français compagnons de son exil secondoient ses dispositions pieuses; il écrivoit à Rome qu'il falloit les en remercier tous, et il m'a semblé que ces détails qui ne sont pas étrangers à la gloire de Pie VII, devoient enrichir cette nouvelle édition.

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DU

PAPE PIE VII.

CHAPITRE PREMIER.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Sur le règne de PIE VII. SA NAISSANCE. IL ENTRE DANS L'ORDRE DE SAINT BENOÎT. IL EST NOMMÉ ÉVÊQUE de tivoli, puis D'IMOLA, ENSUITE CARDINAL. GUERRE EN ITALIE. ARMISTICE CONCLU A BOLOGNE entre LE SAINT SIÉGE ET La République française.

L'HISTOIRE des grandes prospérités et de ceux qui ont constamment vécu dans une région de succès, de gloire et de magnificence, a toujours brillé d'un éclat imposant; l'histoire des grandes infortunes, et de ceux qu'elles ont accablés sans pitié, peut aussi exciter de touchantes émotions: mais quelqu'élevés que soient de tels sujets, l'intérêt qu'ils inspirent s'affoiblit devant le tableau, rare, unique peut-être, des douleurs d'un Pontife, qui, par ses infortunes, est monté à ses prospérités; d'un vieillard désarmé, qui persécuté au nom du conquérant de l'Eu

TOM. I.

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rope, a fini par triompher de son persécuteur, l'a vaincu avant que l'Europe même se fût délivrée de la servitude, et l'a vaincu sous sa tyrannie, et dans ses prisons.

Aucune des vies de Plutarque n'offre rien de si singulier, de si admirable et de si digne des plus hautes réflexions, que cette lutte de la force morale contre la force physique, et de la conscience d'un prêtre sage, contre la volonté d'un soldat téméraire : si, de plus, le récit de cette vie illustre se lie aux événemens les plus marquans d'un quart de siècle fécond en prodiges; si le héros sans épée a mêlé quelque foiblesse à ses vertus, si, homme, il s'est abaissé un moment, pour prendre ensuite un essor majestueux, et manifester, comme divinement, une fermeté évangélique; si l'oppresseur égaré par des malentendus et des erreurs, n'a été entraîné à commettre tant de violences, que parce qu'il n'a pas écouté les regrets de son cœur souvent généreux, ni les conseils de son esprit qui avoit cependant calculé les avantages d'une conduite magnanime; si l'imprudent ne s'est précipité dans les voies de l'injustice, qu'après avoir voulu, fondé, presque seul, une organisation catholique, qui a relevé le saint culte dans notre France chrétienne; si enfin une ère nouvelle de restauration religieuse a consolé, et vient, tous les jours, malgré les tempêtes, consoler davantage les afflictions dont tant d'es

sais de séparations désordonnées ont abreuvé l'Église, je ne crois pas qu'il puisse s'offrir un sujet plus propre à être placé sous les regards des nations, et c'est celui que j'entreprends de traiter.

Souvent témoin, quelquefois acteur dans ce que je rapporte, plus qu'aucun autre Français, j'ai été par mes fonctions, et par un long séjour en Italie, à portée de connoître les événemens. Aucun Français, je veux le penser, ne réunit plus sincèrement à l'amour qu'il doit à la France, le respect que réclame la justice universelle : j'espère donc ne manquer jamais, dans cet ouvrage, ni à la vérité, ni à mon pays.

Qu'on me pardonne toutefois, si dans quelques circonstances de cette lutte entre les deux plus vastes puissances du monde, la religion et la guerre, les angoisses d'une vertu si pure, écrasée par une tyrannie qui n'étoit pas la nôtre, font naître en moi une sensibilité trop vive: de telles scènes et les souffrances d'un tel Pontife arracheroient des larmes à celui qui ne partage pas nos croyances.

Barnabé-Louis Chiaramonti naquit à Césène, dans la légation de Forli, le 14 août 1742, du comte Scipion Chiaramonti, et de la comtesse Jeanne Ghini. S'étant destiné aux austérités du cloître, il fit ses premières études à Parme : le 20 août 1758, il reçut l'habit de saint Benoît, et il prit pour nom de religion, le nom de Grégoire.

En 1775, à l'avénement de Pie VI, dom Chiaramonti, qui lui étoit attaché par les liens du sang, se trouvoit à Rome et y remplissoit les fonctions de lecteur, c'est-à-dire de professeur de théologie, dans le couvent de Saint-Calixte. Le Pape ayant montré le désir de protéger l'académie des nobles ecclésiastiques, fondée près de l'église de la Minerve, le père Chiaramonti fit recevoir dans cette académie le comte Grégoire, son frère, le même qui a long-temps résidé à Bologne. Celui-ci ne tarda pas à déclarer qu'il n'avoit pas de vocation pour la carrière de la prélature, et il partit bientôt de Rome. Peutêtre cette circonstance ouvrit-elle à dom Chiaramonti le chemin des honneurs de l'Eglise, que Pie VI auroit plus volontiers accordés au comte Grégoire; car ce pape n'aimoit pas à favoriser l'élévation des moines.

Quelques mauvais traitemens que dom Chiaramonti avoit reçus dans son couvent, affligèrent Pie VI, et il conféra par un bref, à ce religieux, la qualité d'abbate, d'abbé.

Un abbé ainsi nommé n'a pas le gouvernement d'un monastère, comme un abbé élu par les réguliers eux-mêmes; cette qualité donnée à l'abbé par bref, lui assure seulement une distinction, quelques avantages, des priviléges; il porte l'anneau et la mitre; il obtient une place honorable dans le chœur, mais il reste soumis à l'abbé titulaire.

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