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une nouvelle bastille; qu'on y transporte des boulets et des cartouches dans des matelas? qu'un souterrain communique des Tuileries à Vincennes, et qu'on a l'intention de s'en servir pour enlever la famille royale. Dès le point du jour, un mouvement populaire se manifeste dans plusieurs quartiers, surtout à l'Hôtel-de-Ville. En même temps, douze cents hommes de tous les faubourgs se réunissent avec des armes et des ou tils, et se portent tumultueusement, sous les ordres de Santerre, commandant du faubourg Saint-Antoine, au château de Vincennes. Ils montent sur la plate-forme, et démolissent entièrement les parapets du donjon.

Aussitôt les monarchiens et les noirs de l'assemblée nationale répandent le bruit qu'on a voulu assassiner le roi. Vers les dix heures du soir, plus de quatre cents d'entre eux, parmi lesquels se trouvaient les d'Agoust, les d'Espréménil, les Foucault, les Berthier, s'introduisent dans le château, au moyen de cartes d'entrée que leur avait délivrées le duc de Villequier. Presque tous étaient en habit noir, et les cheveux roulés, signalement convenu entre eux; quelques anciens officiers aux gardes portaient leur uniforme sous leur manteau : tous étaient armés de pistolets et de poignards. Ces poignards faits à l'avance, et d'une forme particulière, annonçaient que le complot avait été tramé de longue main. Un fort anneau servait à les tenir, et il en sortait une lame à deux tranchants, se terminant en langue de vipère. Leur plus légère blessure eût été un

La nouvelle de cette émeute arrive à Paris sur les deux heures de l'après-midi. On bat la générale, et plusieurs bataillons de la garde nationale marchent sur Vincennes, sous le commandement de La Fayette. Trois ou quatre mille âmes remplis-supplice cruel. saient les cours. La garde nationale du village, qui n'était point en force, n'avait pas reçu d'ordre de sa municipalité, et restait dans l'inaction. La Fayette, ne pouvant agir non plus qu'à la réquisition de cette municipalité, sollicite les ordres du maire, qui refuse d'abord, crainte de faire répandre du sang, et finit par ordonner d'arrêter les démolisseurs. La cavalerie entre dans les cours le sabre à la main. A bus les sabres! crie le peuple; et les cavaliers, à un geste de leur général, remettent le sabre au fourreau. Cependant la démolition continuait un officier municipal entre dans le donjon, accompagné de la garde nationale; les démolisseurs sont mis en fuite; ceux qui se trouvent sur la plate-forme sont faits prisonniers au nombre de soixante-quatre, et l'armée de La Fayette se remet en marche vers Paris, après avoir laissé pour la garde du fort un détachement et deux pièces de canon.

Parvenue à la barrière du Trône, elle la trouva fermée et gardée par une multitude de gens du faubourg, qui demandaient la liberté des prisonniers; mais la troupe fit ouvrir la grille, et la multitude fut dissipée.

Pendant ce temps, les aristocrates, membres du club monarchique, employaient toutes leurs ressources pour se rendre maîtres du château des Tuileries, et forcer le roi à les suivre à Metz. Dès le matin, un chevalier de Saint-Louis, nommé de Court de Tombelle, avait paru dans les appartements des Tuileries, laissant voir sous ses habits un stylet attaché à un cordon de soie. On l'arrête, on le fouille, et l'on trouve des pistolets dans ses poches. Il est conduit au comité de la section des Feuillants, où Bailly va l'interroger; mais le résultat de cet interrogatoire ne laissant percer aucune lumière sur ses intentions, il est remis en liberté. LÉONARD GALLOIS.

La garde nationale, étonnée de voir ces hommes, ne le fut pas moins de leur entendre dire que La Fayette venait d'être tué à Vincennes; et, en effet, cet assassinat entrait comme partie essentielle dans le plan des conjurés. Mais heureusement le major-général Gouvion arrive pres¬ que en même temps, dément ce bruit, désabuse la garde nationale, qu'on voulait éloigner de son poste, et court avertir le roi que sa personne seule est en danger, et qu'une foule de gens armés inondent ses appartements. Le roi, obligé de déguiser ses sentiments, paraît, et ordonne qu'on les fasse retirer. En ce moment, La Fayette venait de rentrer à Paris, conduisant les principaux chefs de la révolte de Vincennes. On court l'avertir de ce qui se passe au château, et aussitôt il s'y rend, suivi d'un fort détachement de gardes nationales. Il s'étonne du rassemblement qui s'offre à ses yeux, en réprimande les chefs avec énergie; envoie chercher le duc de Villequier, l'un des premiers gentilshommes de la chambre, et lui adresse de vives interpellations. Quelqu'un s'écrie que les honnêtes gens qu'on voit ne sont venus que pour faire au roi un rempart de leurs personnes. « Messieurs, leur répond le général, le roi de la constitution ne peut être défendu que par les soldats de la liberté. » Il leur ordonne de déposer les armes sans retard. Les aristocrates refusent. Les grenadiers étaient déjà maitres de toutes les avenues, et remplissaient tous les appartements. La Fayette s'adresse au roi, et lui peint les suites inévitables de cet imprudent refus. Louis XVI réitère alors l'ordre du général, et invite les nobles à remettre leurs armes sur deux grandes tables placées dans le salon de service. En un instant elles furent couvertes de poignards pareils à ceux que j'ai décrits, de cou

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teaux de chasse, d'épées, de pistolets, de cannes mandant-général de la garde nationale, mit à à épée. Deux grandes mannes en furent remplies, l'ordre du jour les événements des Tuileries. Il et les gardes nationaux se les distribuèrent, les prévenait l'armée qu'il avait pris les ordres du regardant comme de bonne prise. roi pour que les appartements du château ne se remplissent plus à l'avenir de ces hommes armés qui avaient osé se placer entre le roi et son peuple ; qu'il avait intimé aux chefs de la domesticité du château (les ducs de Duras et de Villequier), de prendre les mesures nécessaires pour prévenir de pareilles indécences; et il priait les

Après ce désarmement, la garde nationale se forma en double haie bien serrée, et les aristocrates furent obligés de passer au milieu, hués, maltraités, fouillés de nouveau par les soldatscitoyens que cette coupable tentative avait exaspérés. Quelques-uns des conjurés voulurent faire résistance, et, sans la prudence des milices bour-personnes qui avaient entre les mains des armes geoises, la troupe soldée les eût impitoyablement jetés par les fenêtres. Les plus mutins furent conduits à l'Abbaye.

Pendant que les conjurés défilaient entre les deux haies des gardes nationaux, deux d'entre eux, d'Espréménil et Frondeville, réclamèrent l'inviolabilité de leurs personnes comme députés. Le premier déclina à plusieurs reprises son nom. « Nous connaissons M. d'Espréménil, lui répondaient les gardes nationaux; c'est un trop galant homme pour se trouver ici sortez. » Et ils accompagnaient cette injonction de gestes que les nobles prodiguaient à leurs laquais. Quelques minutes après, on apprend que d'Agoust, en uniforme d'officier aux gardes, se trouve dans le jardin avec quatre ou cinq cents complices de ceux qui ont été arrêtés dans les appartements. Aussitôt des patrouilles se mettent à leur recherche; on les rencontre, on les cerne, on les désarme. Parmi cette foule de prétendus défenseurs du roi, se trouvaient la plupart des membres du club monarchique, des nobles venus des départements les plus éloignés, et tous les spadassins que l'aristocratie avait à ses gages.

prises la veille sur les conjurés, de les rapporter sans retard au procureur-syndic de la commune. Irrités de la qualification que leur donnait le général, les ducs de Duras et de Villequier envoyèrent leur démission au roi, et ne tardèrent pas à sortir de France.

Cette affaire et ses suites affectèrent tellement Louis XVI qu'il en fut malade pendant plusieurs jours; une fièvre ardente le força de garder le lit. L'assemblée envoya une députation pour savoir de ses nouvelles. « Cette indisposition n'est pas grave, répondit Marie-Antoinette à M. Gouttes, chef de la députation. Les médecins disent que ce n'est qu'un peu d'humeur. »

Dès ce jour, le roi et la reine commencèrent à se trouver plus que jamais du parti de Mirabeau, et Laporte, intendant de la liste civile, fut chargé de le sonder, de la part de la cour. Voyant que tous les moyens employés jusqu'alors avaient avorté devant la contenance du peuple et la surveillance des jacobins, la cour crut qu'il était temps d'user des voies détournées de la corruption, et s'attacha à gagner les principaux constituants. Laporte fut donc autorisé à prodiguer l'or de la liste civile pour acheter des partisans au roi. Talon et Montmorin cherchèrent à corrompre tout ce qu'ils trouvèrent de vénal, même dans le club des jacobins. On espérait par là décrier l'assemblée nationale et lui ôter sa popularité.

Il entrait aussi dans les plans de Louis XVI de feindre une maladie, et de se faire ordonner par le peuple, qu'on amènerait à ce point, assuraiton, avec de l'argent, d'aller à Compiègne ou à Fontainebleau pour rétablir sa santé.

L'événement de Vincennes et celui des Tuileries avaient entre eux une connexion étroite. Le premier devait favoriser le second. En faisant donner une fausse alerte à l'extrémité de Paris, les ennemis de la révolution espéraient diviser les forces de la garde nationale, et se rendre maîtres des Tuileries. On aurait donné l'alarme au roi, en le menaçant de l'assassiner : d'autres personnes alors seraient accourues comme pour le secourir, et, sous prétexte de mettre sa personne en sûreté, elles l'auraient aidé à fuir. Le reste aurait poignardé le petit nombre de gardes nationaux qui devaient se trouver dans les appartements. Ce projet liberticide était parfaitement secondé par tous les courtisans, et en particulier par le duc de Villequier. Le prompt retour de La Fayette le fit heureusement avorter, et sauva la France d'une crise des plus affreuses. Les meneurs de cet infâme complot reçurent du peuple la qualification vait très bien que Louis XVI avait trempé dans le complot: ironique de chevaliers du poignard.

Le lendemain, La Fayette, en sa qualité de com

Ces moyens n'eurent pas tout le résultat que l'on en espérait. Laporte fut obligé d'avouer, à la gloire de la plupart des députés qu'on avait voulu perdre, que les millions prodigués n'avaient produit qu'un mince résultat 2. Quant à la maladie du roi,

La Fayette, qui avait été la première dupe de cette conjuration, continuait ici les mensonges du prétendu gouvernement représentatif, dans lequel le roi est un fétiche inviolable. Il sa

mais il était couvenu qu'il pouvait tout entreprendre impunément, sauf à tout désavouer dans le cas d'insuccès.

• Nous ferons connaître plus tard toutes les immorales in

elle fit encore moins d'impression. On opposa fi- | nesse à finesse, et, paraissant prendre un vif intérêt à une santé si précieuse, la majorité de l'assemblée décréta qu'une députation irait tous les jours en savoir des nouvelles, et que les bulletins de la maladie, lus à l'assemblée, seraient affichés dans Paris.

CHAPITRE XVI.

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Grandes questions constitutionnelles. - Intrigues religieuses, Mort de Mirabeau. Ses funérailles. La cour revient à son projet d'enlèvement du roi - Elle l'exécute d'accord avec Bouillé. Arrestation de la famille royale à Varennes. -Attitude de l'assemblée nationale en ce moment. Effet que produit, à Paris, la fuite du roi. Son retour forcé dans la capitale. - Accueil qu'il y reçoit.

L'assemblée avait établi les bases de toutes les relations entre le peuple et son premier magistrat. Il s'agissait maintenant de régler la loi de régence. L'ancien statut royal en investissait la mère du roi mineur. La cour eût désiré que ce droit fût respecté. Mais les hommes de bon sens, réfléchissant aux malheurs que la plupart des régentes avaient attirés sur la France, et à la légèreté, à l'incapacité de Marie-Antoinette, croyaient le moment opportun pour éloigner à jamais les femmes de ce pouvoir temporaire. I a discussion de cette question importante eut lieu les 22, 23, 24 et 25 mars. L'abbé Maury demanda l'ajournement. Mirabeau et Barnave s'y opposèrent, et le droit de régence fut concédé au plus proche parent du roi mineur, à l'exclusion des femmes.

même, reprit le président, au milieu d'un épouvantable tumulte, le serment que vous avez prêté d'être fidèle à la nation, à la loi. » On applaudit à gauche.

Casalès soutint que la monarchie était la pierre angulaire de la constitution. On se récrie; le côté gauche s'agite, le tumulte est à son comble. Mirabeau essaie en vain de ramener le calme; la discussion est renvoyée à trois jours.

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A l'ouverture de cette séance, on demanda l'impression du rapport : « Le comité ne l'a point fait imprimer, répond d'Espréménil, dans la crainte de dévoiler une théorie qui ferait horreur si elle était connue.... de laquelle il résulte que dans certaines circonstances le roi peut être déchu de la royauté. Cette théorie mérite l'exécration de tous les sujets fidèles du roi. Nous ne sommes pas les sujets, mais les amis du roi, répondent plusieurs voix à gauche. » Casalès déclare que si l'assemblée prend une détermination sur cet objet, il ne participera point à sa délibération. « Je consens, ajoute-t-il, que l'assemblée, dans l'ivresse du pouvoir qui l'a si souvent égarée, oublie ce qu'elle doit à la nation et au roi; pour moi, je jure de ne jamais oublier le serment que j'ai prêté; je jure d'être toujours fidèle au sang de saint Louis et de Henri IV. Nous le jurons, répètent debout tous les membres du côté droit. -Peut-on souffrir, s'écrie alors Pétion, qu'on avilisse ainsi la ation française? Jamais on ne s'est attaché avec plus d'audace et de déraison à attaquer le principe dont tout le monde convient, que la nation est souveraine. Vous entendez appeler cette nation entière les sujets du roi.... Que le roi marche contre son royaume, à la tête d'une armée, Le comité de constitution présenta ensuite une ne sera-t-il pas punissable?-Il est singulier, loi sur la résidence des fonctionnaires publics. ajoute Alexandre Lameth, de prétendre qu'on ne Les royalistes la combattirent; d'Espréménil sou-saurait délibérer sur cette matière, sans se rentint que la personne du roi était exempte de toute juridiction : « Eh! de quel droit, s'écriat-il, votre comité ose-t-il appeler le roi fonctionnaire public, surtout lorsqu'on sait le peu de respect qu'on a pour cette dénomination? De quel droit va-t-il confondre l'héritier présomptif de la couronne avec un député suppléant de l'assemblée? Que dirai-je de l'audacieuse extrémité d'assujettir le roi à une peine? Et quelle peine encore? la déchéance; et pour quel délit? pour s'être séparé du corps législatif. J'interpelle ici tous les vrais Français....., je leur déclare qu'ils ne sauraient plus, à moins d'être infidèles à leur premier serment..... — N'oubliez pas vous

trigues de cette époque, lorsque nous dévoilerons les secrets de l'armoire de fer.

dre coupable de trahison envers le roi. Raisonner comme MM. Casalès et d'Espréménil, c'est trahir la nation, et nier que le peuple ait le droit de changer à son gré le gouvernement. De telles propositions peuvent-elles être avancées dans une assemblée qui a décrété que la nation est souveraine? A quel point ose-t-on se jouer du peuple français ! Comment supposer que le roi ne contracte aucune obligation? Oui, c'est en remplissant ses fonctions que le roi est inviolable: nous sommes fidèles au roi, mais au roi de la constitution, à la nation souveraine, à la loi.-Rappelez à l'ordre ces blasphémateurs s'écrie avec violence d'Espréménil, en s'adressant au président. »

Le tumulte augmentait toujours. D'Espréménil refusait à l'assemblée le droit de délibération;

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l'église des Théatins, qu'on paya d'avance. A cette nouvelle, un attroupement nombreux se forme sur le quai. Une jeune demoiselle, conduite par sa mère, ayant voulu pénétrer dans le temple, est fouettée sur les marches. On attache à la porte deux balais en sautoir, avec une inscription qui annonce leur destination.

Casalès assurait que le côté droit n'y prendrait | aucune part. A ce défi le côté gauche et les galeries applaudissent. Thouret monte à la tribune et prononce un discours fort de logique et de bonne foi. Il entraîne la majorité, et le président met aux voix le décret. « Vous n'avez pas le droit de délibérer, » répète Foucault. D'Espréménil lit un projet dont le premier article Mirabeau, qui à la suite des sales intrigues de porte que le corps législatif reconnaît solennelle- la cour s'était déterminé à combattre les prinment que la personne sacrée du roi est exempte de cipes démocratiques dominants dans l'assemblée toute juridiction, que toute atteinte portée à ce nationale, et à affronter les fureurs populaires grand principe est un crime.... Il ne peut aller pour arrêter la monarchie sur le penchant de sa plus loin des éclats de rire, des huées l'inter-ruine, ne tarda pas à donner une preuve de sa rompent sans cesse. « A Charenton! crie une trahison dans la discussion de la loi sur l'émigravoix. » Rira bien qui rira le dernier, dit d'Es- tion. En la présentant au nom du comité, Chapepréménil en quittant la tribune. Chabroud an- lier ne s'était pas dissimulé les obstacles dont nonce qu'il n'est pas venu à l'assemblée pour cette loi était environnée. « Je partage, disait-il, entendre de pareilles extravagances. Les aristo- l'indignation générale contre ces Français ingrats crates vaincus sortent de la salle en criant à la qui abandonnent leur patrie au moment du danviolence, à la tyrannie! Au lieu de combattre leger; mais il est de mon devoir de déclarer ici que décret, ils vont rédiger une puérile protestation, le comité, après plusieurs jours de réflexions, a et le décret passe à une immense majorité. II reconnu l'impossibilité de faire une loi sur l'éobligeait les fonctionnaires publics à la résidence migration. » dans le lieu de leurs fonctions; astreignait le roi, comme le premier de tous, à ne pas s'éloigner du corps législatif pendant chaque session, et du royaume en tout autre temps; et portait, en cas de violation de cette loi, la peine de la déchéance pour tous les fonctionnaires.

On demandait une loi au comité, le comité en avait fait une; mais Chapelier, avant d'en donner lecture, avertissait l'assemblée qu'elle violait tous les principes et tous les droits. « Sans doute, disait-il, il n'est pas douteux que la patrie n'ait le droit de fixer le citoyen au sol quand le salut public le commande; mais comment, sans établir une police inquisitoriale et personnelle, distinguer le Français de l'étranger, l'homme droit de l'homme malintentionné, le commerçant voyageant pour ses affaires de l'émigré qui va chercher l'ennemi? »

Cependant un ramassis de femmes sans mœurs, de grands de la cour athées, de prêtres, de religieuses, d'intrigants et de dévotes circonvenaient le roi, pour tâcher de frapper un grand coup sur les prêtres jureurs, en s'abstenant de faire ses pâques à l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois, sa paroisse. Ce fut dans ce dessein qu'on le dé- Après ce préambule, Chapelier demanda si cida d'aller passer ces fêtes à Saint-Cloud. On l'assemblée voulait entendre la lecture du projet. voulait profiter en outre de cette occasion pour Les uns crient oui! les autres crient non! Miraessayer de nouvea d'enlever le roi et de le trans-beau était de ce nombre, et déjà il avait présenté férer à Metz.

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Le directoire du département de la Seine, sur la demande de l'évêque de Lida, nommé par les constitutionnels à l'archevêché de Paris, avait, pour prévenir les troubles, ordonné la fermeture des églises non conservées. Les religieuses avaient seulement obtenu l'autorisation de faire dire la messe dans l'intérieur de leurs couvents; mais les prêtres réfractaires qui voulaient y célébrer l'office étaient tenus de se munir d'une permission du curé de la paroisse, contresignée par le nouvel évêque; ce qui les rejetait dans la dépendance des nouveaux prélats qu'ils avaient voulu décliner.

Pour se soustraire à cette sujétion, une société de catholiques romains imagina de louer de la municipalité de Paris, aux termes de la loi,

un projet de décret pour passer à l'ordre du jour, sans entendre cette lecture. « Discutez au moins la loi qu'on vous présente, s'écriait Robespierre; ne laissez pas croire au peuple que vous l'éloignez par caprice, mais par raison. »>

Chapelier lut alors ce projet; il portait que dans les moments de troubles, l'assemblée nationale nommerait un conseil de trois personnes qui devaient exercer, seulement sur le droit de sortir du royaume et sur l'obligation d'y rentrer, un pouvoir dictatorial: que cette commission aurait le droit de désigner les absents qui seraient tenus de rentrer en France, et d'obéir sous peine de déchéance du droit de citoyen français et de la confiscation de leurs biens et revenus.

Ce pauvre moyen, cette dictature, qui indiquait l'embarras du législateur, furent accueillis

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