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manquaient. En même temps, les représentants y réorganisèrent complétement l'armée, et la mirent à même de préluder à de nouveaux succès.

Ainsi, partout, les représentants, les agents du conseil exécutif et ceux du comité de salut public, apportaient à remplir leurs missions une activité, un zèle et une sévérité propres à produire les résultats les plus prompts et les plus satisfaisants pour la république partout le peuple applaudissait à leurs efforts, et les ennemis de la liberté fuyaient ou étaient mis hors d'état de nuire.

défaut d'ensemble et d'intelligence. La Rochejacquelin, le seul des chefs vendéens qui fût en état d'agir, fit une tentative désespérée, dont le succès dépassa toutes ses prévisions. I lança toutes les bandes fugitives qu'il put rallier contre des villes où elles ne trouvèrent que de faibles corps, hors d'état de résister à cette attaque inattendue. Les Vendéens s'emparèrent ainsi de Varades, d'Ingrande, de Ségré, de ChâteauGonthier. Bientôt Larochejacquelin, se recrutant de tous les Vendéens fugitifs et de quelques milliers de mécontents, se trouva à la tête de trente mille hommes et s'empara de Laval, défendu seulement par des gardes nationales. L'armée républicaine, accourue contre ceux qu'elle regardait comme des fuyards, se fit battre en détail; plusieurs divisions furent mises en déroute et perdirent presque toute leur artillerie.

Après ces succès les Vendéens se rapprochèrent de la mer, afin de se mettre en communication avec les Anglais, et se portèrent vers Granville, dont la prise leur eût assuré un port sur les côtes de Bretagne. Il eût été à craindre pour la république que les Vendéens, laissant derrière eux nos troupes défaites et dispersées ne se fussent portés vers le nord par les départements de l'Orne, de l'Eure et de l'Oise, plaçant ainsi l'armée du nord entre eux et l'ennemi. En ce moment, surtout, cette diversion eût produit les

Mais Toulon était toujours au pouvoir de l'ennemi. Les forces des Anglo-Espagnols, auxquels cette ville avait été livrée, se composaient de vingt-cinq vaisseaux ou frégates de ligne, et de onze mille hommes de nouveaux renforts devaient porter l'armée des coalisés à vingt-cinq mille hommes, non compris les nombreux émigrés qui y affluaient de toutes parts. Les coalisés attendaient ces renforts pour se répandre dans la Provence, où les Piémontais seraient entrés de leur côté pour opérer ainsi la contre-révolution du midi. Il n'y avait pas de temps à perdre pour s'opposer à ce mouvement; aussi toutes les troupes et l'artillerie de siége laissées disponibles par la reddition de Lyon furent-elles dirigées en hâte sur Toulon, pendant que le comité de salut public mettait au concours le plan d'attaque de cette ville L'armée d'Italie avait, de son côté, été dégar-plus funestes résultats, car Jourdan venait de nie d'un grand nombre de bataillons destinés au siége de Toulon sa faiblesse faisait concevoir aux Piémontais l'espoir de pénétrer facilement en France, du côté des Alpes maritimes: ils se décidèrent donc à attaquer nos positions et à tourner notre quartier général établi à Nice. Mais un échec sérieux fut la suite de leur mouvement, et dès cet instant la possibilité d'une invasion par ce point fut détruite. Rassurés de ce côté, nos soldats se préparèrent à pousser vigoureusement le siége de Toulon. Les généraux Cartaux et Doppet, appelés à diriger ce siége, furent remplacés par Dugommier, à qui était réservée la gloire d'y mettre fin.

Mais Toulon n'était pas le seul obstacle à la paix intérieure la Vendée, hydre sans cesse renaissante, pour employer les expressions de l'époque; la Vendée, que l'on croyait à jamais anéantie, compromit de nouveau le sort de la république, au moment même où la complète destruction des masses vendéeunes était annoncée. Passés sur la rive droite de la Loire, dans un pays étranger pour eux, manquant de vivres, de munitions, de places, les royalistes surent mettre à profit le répit que leur laissaient les diverses divisions victorieuses de l'armée républicaine par leur

perdre tous les avantages de la bataille de Wattignies, en donnant à l'ennemi le loisir de reprendre l'offensive. Heureusement, les Vendéens ne suivirent pas un plan qu'on leur a attribué, et la France eut un grand danger de moins à courir.

Toutefois il fallait prendre les mesures les plu promptes pour arrêter les progrès de cette nou velle Vendée. L'armée républicaine se réorganisa à Angers, à Rennes; les populations des départements environnants, mises en mouvement par les commissaires de la convention, se levèrent et se mirent à la poursuite des rebelles, autant par amour de la patrie que par la crainte de voir leur territoire devenir le théâtre d'une guerre civile désastreuse.

En même temps que les représentants envoyés contre la Vendée s'opposaient ainsi aux efforts désespérés des royalistes, d'autres représentants appelaient avec un succès inouï les citoyens des départements de la Meurthe et de la Moselle à renforcer les armées du Rhin de manière à leur permettre de reprendre l'offensive contre Wurmser et ses Autrichiens. Plus de six cents citoyens à Nancy, plus de deux mille à Metz, avaient été armés, équipés, enrôlés en moins de vingt-quatre

montraient la plus grande ardeur, et la république pouvait compter sur leur dévouement.

Le comité de salut public avait mis trente millions à la disposition du ministre de la marine, pour une mesure secrète et importante: il s'agissait d'une descente en Irlande. Barère demanda à la convention de sanctionner ce qu'avait fait le comité, tout

acclamation ce crédit de trente millions, tant était grande sa confiance dans le comité.

heures. Strasbourg fournit également son contin- | prendre la mer au bout d'un mois : les marins gent volontaire de même que toutes les villes environnantes, et des dons patriotiques de toute espèce accompagnaient le départ des levées spontanées. Les soldats demeurés dans les dépôts, partageant le saint enthousiasme, le sublime dévouement du peuple, se mirent aussi en marche contre l'ennemi. Partout, le comité de salut public opposait aux efforts des ennemis de la répu-en taisant cette mesure, et la convention vota par blique les efforts plus grands encore du peuple français, et réparait par enchantement des défaites qui auraient été irréparables pour tout Mais pour atteindre le but de cette mesure seautre gouvernement que celui que la France s'é- crète, dirigée contre l'Angleterre, il fallait s'emtait donné. Les travaux de la convention et de parer d'un seul coup de tous les espions étrangers son comité de salut public étaient immenses; rien de l'intérieur, d'autant plus dangereux qu'ils se cane souffrait, rien ne traînait en lenteur. Les me- chaient sous le masque du patriotisme pour pous sures les plus importantes et les détails les plus ser à l'anarchie. Une loi d'arrestation avait déjà été minutieux étaient également l'objet de leur solli-portée contre les Anglais résidant en France; cette citude. Aux lettres des armées et de l'intérieur, aux adresses, aux pétitions qui étaient envoyées à la convention, succédaient sans interruption d'innombrables décrets discutés et votés chaque jour. Toute la vie, tous les instants des membres de la représentation nationale étaient acquis à la patrie, soit que ces députés fussent en mis-à se priver ainsi des matières premières manquant sion, soit qu'ils demeurassent à leur poste; toutes les mesures participaient du caractère de grandeur de cette assemblée; toutes étaient dignes d'elle, et jamais ses décisions ne se faisaient attendre.

loi prononçait en même temps la prohibition de toutes les marchandises anglaises. Pons de Verdun ayant proposé d'abroger cette loi, ou d'en étendre l'effet à tous les étrangers, Saint-Just démontra l'injustice et le danger qu'il y aurait pour la France à prohiber toutes les marchandises étrangères, et

à notre sol. « Le commerce anglais, disait Saint>> Just, est de luxe et fait pour les riches, tandis >> que le commerce avec les autres peuples est d'u»tilité et fait au profit du peuple. » Saint-Just ayant réclamé l'ordre du jour sur la proposition de Pons de Verdun, fit adopter le projet de loi suivant :

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« Art. 1. Les étrangers ou sujets des gouvernements avec lesquels la république est en guerre seront détenus jusqu'à la paix.

démiaire) ne sont point comprises dans la présente loi, à moins qu'elles ne soient suspectes ou marices a des hommes suspects.

On a déjà vu qu'après la perte de Toulon et de l'immense matériel maritime que nous y possédions, un décret avait ordonné la construction immédiate d'une nouvelle escadre. Tous les navires du commerce français, réduits par la guerre à une inaction ruineuse pour leurs propriétaires, » Art. 2. Les femmes qui ont épousé des Franfurent mis en réquisition pour être employés auçais avant le décret du 18 du premier mois (venservice de la république, à titre d'affrétement. En mettant toute la marine marchande à la disposition de la république, la convention avait admis les officiers patriotes de cette marine à ser- » Art. 5. Le comité de commerce présentera, vir sur les vaisseaux de l'état. L'orgueil des an-dans trois jours, ses vues sur le sort des étrangers ciens officiers de l'armée fut vivement blessé de qui ont formé des établissements dans la républi cette mesure, et les marins se trouvaient parta-que, afin que la présente loi ne tourne pas contre gés en deux camps, dont les animosités pouvaient l'industrie. »> compromettre la marine française. En effet, des mésintelligences graves éclatèrent sur l'escadre de Brest, qui venait de mettre à la voile avec la mission d'attaquer la flotte anglaise, si elle la rencontrait : l'insubordination sut bientôt telle, qu'il devint nécessaire de faire rentrer à Brest les marins de cette escadre. Il fallut donc réorganiser cette armée navale et en régénérer les équipages: Jean-Bon Saint-André et Bréard furent chargés de cette mission: ils s'en acquittèrent de manière que l'escadre, toute républicanisée, fut prête à re

Cette loi de colère, mais justement motivée par le tort que les étrangers faisaient à la liberté, ne passa pas sans qu'on voulût y introduire des exceptions. « La mesure est rigoureuse, disait Robespierre dans le cours de la discussion; elle pourra atteindre quelques philosophes amis de l'humanité; mais cette espèce est si rare, que le nombre des victimes ne sera pas grand. D'ailleurs cette espèce est si généreuse et si magnanime, qu'elle ne s'aigrira pas contre les mesures qui doivent assurer la prospérité de la France, le bonheur

du genre humain et de la terre même qui leur a donné le jour, et où la tyrannie domine encore. » Saint-Just avait été plus loin, en s'écriant qu'un étranger était justement suspect chez un peuple que tout le monde avait trahi.

La loi contre les étrangers, quoique violant momentanément les principes d'humanité dont la convention voulait assurer le triomphe, fut mise à exécution, et ne tarda pas à encombrer les prisons déjà remplies de suspects français.

ment au comité de salut public, qui avait concen tré le gouvernement entre ses mains. Ce comité méritait la confiance sans bornes que la convention avait placée en lui, et la république devait de la reconnaissance à ses membres pour tout ce qu'ils avaient fait pour elle. Cependant ils avaient déjà des envieux. Le rappel de la majeure partie des représentants en mission avait mécontenté certains députés, et le parti qui avait déjà attaqué le comité de salut public, s'était ainsi trouvé renforcé. L'opposition à ce comité ne tarda pas à se manifester. Bazire l'attaqua indirectement, à propos d'une demande d'accusation contre Lecointre-Puyraveau : Amar se contenta de répondre que le comité de salut public était détesté par les mauvais citoyens, parce qu'il s'acquittait avec zèle de ses fonctions.

Une proposition faite par Philippeaux fit jeter les hauts cris à Chabot, Bazire, Julien de Toulouse, chefs de la nouvelle opposition, et à quelques autres députés, qui, disait-on, auraient abusé de leur po

Les personnes enfermées par mesure de sûreté dans une maison d'arrêt, eurent d'abord la faculté d'avoir avec elles leurs meubles et de se nourrir à leurs frais, comme bon leur semblerait, si toutefois elles ne préféraient le régime de la prison elles pouvaient communiquer verbalement avec leurs parents et leurs amis de l'extérieur. Le Luxembourg avait alors été converti en prison, et là se trouvaient neuf cents personnes de l'un et l'autre sexe, toutes riches ou dans l'aisance, presque toutes ayant appartenu à l'aristocratie.sition pour s'enrichir. Philippeaux proposait l'exéDes réunions scientifiques, des concerts, des bals, des intrigues galantes y faisaient oublier les rigueurs d'une longue détention. Les prisonniers avaient même la jouissance de la promenade dans la cour et dans la galerie.

Mais bientôt les détenus ayant été dénoncés comme pratiquant encore des intelligences contrerévolutionnaires, le régime des prisons devint plus sévère : les suspects furent privés de la lecture des journaux, des communications avec l'extérieur, de la promenade dans la cour. Plus tard, dans le printemps de 1794, le pain ayant manqué à Paris, les suspects durent se contenter de la nourriture que leur fournissait le gouvernement'.

La gaîté disparut alors de ces prisons; les costumes élégants furent abandonnés, et l'aspect de ces hommes, dans une appréhension continuelle de la mort, entourés de misérables qui, prisonniers en apparence, espionnaient toutes leurs paroles, toutes leurs démarches, et qui envoyèrent à l'échafaud tant de malheureux, coupables de désirer la chute de leurs ennemis, était bien propre à faire naître les plus pénibles sentiments.

L'armée révolutionnaire surtout avait contribué à remplir les prisons de Paris de cette foule de suspects, dont le nombre s'éleva bientôt jusqu'à près de neuf mille. Des détachements avaient été envoyés dans toutes les villes réputées royalistes, et partout ils portaient cette terreur que les jacobins regardaient comme salutaire.

L'activité de la convention était due principale

Cette nourriture se composait d'une ration de pain, d'une Soupe grasse de pain et de légumes, d'une portion de viande, d'une portion de légumes et d'une demi-bouteille de vin.

cution sévère du décret qui ordonnait à tous les membres de la convention, à tous les magistrats du peuple, de faire connaître l'état de leur fortune avant la révolution, et d'indiquer par quels moyens ils l'avaient augmentée. Chabot étant parvenu à obtenir l'ordre du jour, s'essaya, le lendemain, à demander ce que la convention avait refusé déjà c'est-à-dire qu'aucun de ses membres ne pût être décrété d'accusation par elle sans avoir été entendu. « S'il n'y a pas de côté droit, s'écriait Chabot en développant sa proposition, j'en formerai un à moi seul, dussé-je perdre la tête, afin qu'il y ait une opposition, et qu'on ne dise pas que nous rendons des décrets de confiance et sans discussion.» Chabot, en butte à des soupçons qui ne devaient pas tarder à se changer en certitude, défendait trop sa propre cause: cependant ses efforts et ceux de Thuriot firent voter le principe de sa proposition.

Mais les jacobins furent profondément contrariés de ce décret; à leurs yeux, Bazire, Chabot et Thuriot étaient coupables de chercher à faire rétrograder la révolution. Hébert demanda l'expul sion de la société de ce dernier député et l'examen de la conduite des deux autres.

Le lendemain, Barère sollicita, au nom du comité de salut public, le rapport du décret de la veille, comme attentatoire à l'égalité, et comme établissant en faveur des représentants le privilége de l'inviolabilité. Merlin de Thionville, BillaudVarennes appuyèrent le comité, et Thuriot luimême, peiné des accusations que les jacobins avaient dirigées contre lui, dit que si, dans le moment où fut rendu le décret dont Bazire avait parlé, on eût développé les principes que

l'on

CHAPITRE XIX.

venait d'émettre, la convention n'aurait sans doute rien décrété il déclara même qu'il appuyait ces principes. Le décret de l'avant-veille

fut rapporté, et le comité de salut public demeura Révolution religieuse méditée par Chaumette. Changements

ainsi victorieux des adversaires qui cherchaient à lui susciter des embarras.

Il profita de ce succès pour exposer à l'assemblée que ses pouvoirs étant expirés, elle devait les renouveler: il ne doutait pas de recevoir une nouvelle marque de la confiance que la convention avait en ses lumières et en son patriotisme. Toute l'assemblée fut d'accord pour conserver le comité tel qu'il était, et il fut maintenu à l'unanimité. Ainsi l'influence du comité dans la convention était loin d'être affaiblie par les sourdes attaques de quelques députés, et l'assemblée, qui reconnaissait dans tous les membres du gouvernement le talent, le courage, le caractère et l'énergie nécessaires pour sauver la république, sanctionna le système qui lui avait attiré ces attaques.

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opérés par la commune de Paris dans l'état civil des citoyens. Arrêté de la commune contre les signes de la royauté. Dépouillement des églises. Établissement du culte de la Raison. — Abjuration du culte catholique. - Robespierre se déclare contre les athées. - Changement dans le langage, les costumes, les mœurs, les usages. — Les cendres de Mirabeau sont rejetées du Panthéon : on y met celles de Marat. - Établissement des fêtes nationales et de l'éducation publique.

Pendant que la république dévorait impitoyablement ses ennemis, une véritable révolution morale changeait tout à coup la physionomie du peuple français. Depuis longtemps les prêtres s'étaient placés en tête des plus ardents contrerévolutionnaires; la funeste guerre de la Vendée dont ils avaient été les principaux instigateurs, le bon accueil qu'ils avaient fait aux Autrichiens, à leur entrée dans l'Alsace, les troubles qu'ils avaient provoqués dans la Lozère et sur quelques autres points de la France, avaient fait porter contre eux des décrets rigoureux. Mais la haine elle publique n'était pas satisfaite de ces mesures; voulait arriver à leur complète disparition par celle du culte catholique.

Déjà Chaumette, qui dans son activité révolutionnaire avait constamment eu en vue l'anéan tissement de tous les cultes, qu'il regardait comme autant d'erreurs propres à tromper le peuple, s'était préparé pour la révolution qu'il méditait : il avait enjoint à tous les marchands de tenir leurs boutiques ouvertes le dimanche; il avait défendu la vente, dans les rues, des saint-suaires, des Agnus, des croix, des vierges, des saints, des reliques; dans le même arrêté où il proscrivait la

Des adhésions ne tardèrent pas à arriver à la convention les jacobins et plusieurs sociétés départementales apportèrent une adresse à cette assemblée, dans laquelle ils demandaient 4° le maintien de l'égalité, en livrant au tribunal révolutionnaire tous les grands coupables, tous leurs complices, et surtout en traitant plus sévèrement les députés et les généraux ; 2o le maintien, dans toute leur rigueur, des mesures révolutionnaires, en continuant aux comités chargés de leur exécution la plénitude des pouvoirs de confiance dont elle était investie, afin d'empêcher toute résurrection du côté droit et toute formation de parti; 5o de réprimer tout membre qui oserait, par la témérité de ses propositions, dégrader la liberté des opinions; quiconque enfin voudrait former un parti ou ressusciter le côté droit. Atté-vente faite de la même manière des orviétans et rés par cette adresse, Chabot, Bazire et Thuriot s'empressèrent de donner un autre sens aux paroles qu'on leur reprochait si durement, et les députés qui les avaient attaqués revinrent à des idées de réconciliation. Toutefois, les jacobins, plus intraitables, expulsèrent Thuriot de leur sein, et nommèrent une commission chargée d'examiner la conduite de Chabot et de Bazire.

Malgré le triomphe du comité de salut public et la soumission de Chabot, Bazire et Thuriot, il n'en exista pas moins une coalition contre ce comité, coalition dont les éléments hétérogènes devaient se réunir aux premiers revers que ce comité essuierait. Les nombreux succès qu'il remporta sur les ennemis de la France empêchèrent longtemps cette coalition de se montrer, mais quand la discorde agita ses brandons dans le sein de ce même comité, ses ennemis profitèrent de ces divisions intestines pour faire le 9 thermidor.

autres drogues médicinales. Cet arrêté avait été immédiatement mis à exécution; et les sections s'étaient même empressées de détruire les images de la Vierge et des saints qui se trouvaient dans les niches des coins de rue ou à la porte des maisons; on les avait remplacées par les bustes de Marat et de Lepelletier.

Chaumette avait acquis une grande influence; il était disposé à en user pour arriver à son but. Dominé par l'idée fixe d'établir en France le curte de la Raison, il y marcha constamment avec une volonté énergique et une sincérité d'intentions qu'on ne saurait mettre en doute. Chaumette était un véritable patriote, et ses actes le démontraient assez : il prêchait, avec l'ardeur d'un missionnaire, les bonnes mœurs, le travail, les vertus patriotiques et domestiques. On l'avait vu s'élever avec véhémence contre le pillage et contre les femmes qui négligeaient le soin de leur ménage pour s'oc

cuper de troubles politiques. Il avait provoqué La convention s'alarma de ces destructions; elle Fetallissement d'ateliers pour donner du travail prit des mesures pour mettre un frein aux écarts aux pauvres, fait prohiber la profession des filles de l'ignorance et aux entreprises d'une malveilpubliques, disant que ces malheureuses apparte-lance cupide, et déclara qu'elle n'avait pas entendu naient aux pays monarchiques et catholiques, où il y avait des oisifs et des prêtres non mariés, et que le travail et le mariage devaient les chasser des républiques. Il avait poursuivi et fait poursuivre par les comités de surveillance tous les mauvais lieux, tous les jeux, tous les tripots, toutes les petites loteries, se fondant sur ce que la police locale appartenait à la commune. Enfin, il avait fait ordonner la destruction ou l'envoi à la ménagerie, sauf indemnité aux propriétaires, de tous les animaux dangereux, montrés sur les places publiques.

étendre son décret aux monuments des arts, de l'histoire et de l'instruction. Ainsi furent respec tés les ouvrages qui portaient des armoiries ou qui contenaient des fleurons fleurdelisés; mais il n'en fut pas de même pour les statues des saints et les ornements précieux des églises. Les jacobins se crurent autorisés à s'emparer, sur tous les points de la France, de tout ce qui avait servi à ces prêtres, qui n'étaient à leurs yeux que les plus dangereux ennemis de la république; les églises furent dépouillées, et les municipalités envoyèrent à Paris des monceaux de richesses: l'or, l'argent, les pierreries, les étoffes les plus rares, accumulés dans tous les lieux consacrés par une (ancienne dévotion, arrivaient de toutes parts alimenter le trésor de la république. Le peuple, se livrant à son goût pour les mascarades, se mit à parodier les cérémonies du christianisme. Des

pes, d'étoles, coiflés de mitres et de bonnets de prêtres, parcoururent les rues de Paris, en dansant la carmagnole, mêlant les chants sacrés aux chants patriotiques et aux chansons les plus profanes; sur toutes les routes, on rencontrait des charrettes pleines de ces dépouilles précieuses; ces charrettes étaient conduites par des hommes grotesquement affublés d'habits sacerdotaux qui allaient les déposer à la barre de la convention. La députation de Saint-Denis, chargée de porter à la convention les saints-sacrements, les calices, les ciboires, les candelabres et autres objets de prix, tint à la convention un langage propre à caractériser le peuple qui renversait tout à coup les autels du Dieu qu'il avait adoré pendant quinze siècles : « O vous! disait cette députation! ô vous, instruments du fanatisme, saints, bienheureux de toute espèce, soyez enfin patriotes, levez-vous en masse, servez la patrie en allant vous fondre à la Monnaie, et faites en ce monde notre bonheur, que vous vouliez faire dans l'autre. »

Chaumette avait également fait décider par le conseil général de la commune que les prêtres, n'importe de quel culte, ne pourraient l'exercer que dans l'enceinte de leurs temples respectifs. En conséquence, il avait ordonné l'enlèvement de toutes les enseignes religieuses extérieures. Un nouveau mode de funérailles devenait donc néces-hommes vêtus de surplis, de chasubles, de chasaire; il fut adopté d'après un arrêté que Fouché avait pris dans le département de la Nièvre. Les amis et les parents devaient seuls accompagner le cercueil. Des cimetières destinés à la sépulture commune furent institués là où il n'y en avait point, et l'on défendit d'inhumer dans les églises, comme on le faisait pour les riches. La statue du Sommeil devait remplacer les signes religieux, la mort étant, d'après les principes de Fouché et de Chaumette, un sommeil éternel. At lieu de cyprès, et d'autres arbustes lugubres, les cimetières furent ornés de fleurs et de plantes odoriférantes : « Il faut, disait Chaumette, que l'éclat et le parfum des fleurs rappellent les idées les plus douces : je voudrais des Champs-Élysées, là où l'hypocrisie des prêtres ne faisait rencontrer que des ossements; je voudrais, s'il était possible, pouvoir, dans le parfum d'une rose, respirer l'âme de mon père. » En même temps, Hébert avait proposé et fait adopter par le conseil général révolutionnaire, un arrêté qui ne fit qu'augmenter la haine du peuple contre la royauté et la superstition, et qui Mais ce n'était pas seulement à l'argenterie et exalta sa fureur jusqu'au vandalisme. Cet arrêté aux objets de prix des églises que l'on faisait cette ordonnait la destruction, sous huit jours, des go-guerre à mort les cloches, quoique d'un métal thiques simulacres des rois de France, placés au-grossier, étaient également enlevées pour être dessus du portail de Notre-Dame; celle de tous converties en gros sous ou en canons; elles furent les signes religieux et de tous les restes de la bar-même d'une grande ressource. L'armée révolubarie. Mais la rage destructive du peuple ne s'arrêta point là les monuments des arts, les gravures, les livres sur lesquels se trouvaient les signes de la royauté ou de la féodalité furent détruits, brûlés ou lacérés par quelques stupides dévastateurs.

tionnaire, surtout, se distingua, dans un rayon de vingt à trente lieues de Paris par son acharnement à dépouiller les temples du culte catholique. La convention laissa faire; et les envois étant devenus très-considérables, elle dut nommer une commission permanente de huit membres, pour

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