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oublier les mauvais traitements exercés sur eux. Après avoir accordé quelques jours à la reconnaissance, ils se retirèrent dans le Holstein, pays neutre, où ils purent enfin s'occuper des soins que leur santé exigeait, après une aussi longue et aussi cruelle captivité.

Pendant que les négociations se suivaient en Italie, le directoire mettait à profit les premiers moments favorables, après la crise qui venait de s'opérer, pour s'occuper des finances de la république, qui étaient toujours dans un état alarmant il fallait penser sérieusement aux dépenses de l'an VI, et trouver le moyen de les mettre en harmonie avec les recettes présumées. Depuis quelques mois, les hommes qui avaient dominé dans les conseils s'étaient attachés à enlever au directoire, par une foule de mesures tracassières et pernicieuses, ses attributions sur le maniement des fonds. Toutes les lois adoptées sur la partie financière, avant le 18 fructidor, furent rapportées, et le directoire, que le parti de Clichy avait voulu réduire sur ce point comme sur tant d'autres, put enfin reprendre la direction des fonds.

Il s'occupa du budget de l'an VI. Les dépenses des services généraux, et celles de la guerre, même dans le cas d'une nouvelle campagne, furent fixées à cinq cent trente millions. La contribution foncière, trop chargée, fut réduite à deux cent vingt-huit, et la contribution personnelle à cinquante; mais, pour remplacer ces dégrèvements, on autorisa l'établissement d'une loterie, impôt immoral, que les circonstances seules pouvaient permettre d'établir, et qui aurait dû cesser avec la gêne du trésor. On mit aussi des droits sur les chemins, qu'on appela droits de barrières; on força le produit de l'enregistrement et des hypothèques; on augmenta de beaucoup les droits sur les tabacs étrangers, et, au moyen de ces nouvelles mesures fiscales, les recettes présumées formèrent un total de six cent seize millions il y aurait donc eu un excédant de recette de quatre-vingt-six millions. Mais le service de la dette n'était pas compris dans les cinq cent trente affectés aux services généraux et à la guerre, et cette dette coûtait, en l'an VI, deux cent cinquante-huit millions: si on l'eût payée intégralement, les dépenses de cet exercice eussent présenté un excédant de dépense de près de cent soixante-douze millions. On proposa de n'en payer que le tiers.

Il n'y avait rien d'extraordinaire dans cette proposition, puisque, depuis l'abolition du papier-monnaie, les intérêts de la dette n'avaient jamais pu se payer exactement. On les avait acquittés un quart en numéraire, et les trois autres

quarts en bons sur les biens nationaux. Il devenait urgent de prendre un parti, tant dans l'intérêt des créanciers, qui ne savaient jamais sur quoi ils pouvaient compter, que dans celui de l'état, toujours obligé d'employer des expédients peu dignes de sa loyauté et de ses intentions; mais que peuvent les plus honnêtes gens quand ils sont maîtrisés par les circonstances? abandonner leur avoir à leurs créanciers. C'est ce que fit le directoire.

Il proposa de ne conserver qu'un tiers de la dette, lequel serait appelé tiers-consolidé, et de rembourser les deux autres tiers en biens natio naux. Le tiers-consolidé devait être inscrit sur le grand-livre avec qualité de rente perpétuelle.

Les deux autres tiers devaient être remboursés au capital de vingt fois la rente, et en bons recevables en paiement des biens nationaux. Ces bons n'avaient pas dans le commerce le sixième de leur valeur ; pour les créanciers qui ne voulaient pas acheter des terres, c'était une véritable banqueroute; mais elle se présentait sous un aspect moins déplorable quand on réfléchissait que la plupart des rentes inscrites sur le grand-livre avaient été acquises à vil prix, qu'il s'en était vendu à quinze et même à dix francs, et que les porteurs qui étaient dans ce cas gagnaient encore beaucoup.

Néanmoins cette proposition excita de vifs débats. Les adversaires du remboursement rappelaient aux auteurs du projet que la dette publique avait été mise sous la sauvegarde de l'honneur national, et que c'était déshonorer la république que de rembourser les deux tiers avec des valeurs qui perdraient les neuf dixièmes; que les créanciers de l'état étaient trop pauvres pour acheter des terres; que, si la république ne pouvait pas dans le moment suffire à tout, il valait mieux pour les créanciers attendre avec l'espoir de voir leur sort amélioré, qu'être dépouillés surle-champ de leurs titres. Les partisans du projet déclaraient que, dans l'état des choses, les créanciers ne gagneraient rien à attendre; qu'en laissant subsister cette masse de dettes, on obligeait le gouvernement à consommer en pure perte une partie du gage sur lequel reposait la dette publique; qu'en achetant des terres, les créanciers de l'état perdraient fort peu; que ces terres remonteraient, dans leurs mains, à leur ancienne valeur, et qu'en résultat, ses créanciers se seraient trouvés propriétaires de beaux et bons domaines, au lieu d'être possesseurs d'une inscription sur le grand-livre, sujette à toutes les chances que courent les fonds publics; que le paiement du tiersconsolidé commencerait sur-le-champ; que la république se trouverait soulagée d'un grand far

deau, et qu'en entrant dans des voies régulières percevoir que, depuis la journée de fructidor, elle se présentait à l'Europe avec une dette deve- M. de Cobentzel avait l'intention réelle de trai. nue légère, et par conséquent sous un aspect ter, il n'en afficha pas moins les prétentions les plus imposant et plus fort pour obtenir de meil- plus extravagantes. Bonaparte ne répondit à toute leures conditions de paix. Enfin, on alléguait que la faconde du négociateur autrichien qu'en lui les États-Unis n'avaient pas liquidé leur dette envoyant son ultimatum: c'était Venise pour autrement, puisque leurs créanciers n'avaient l'Autriche, en compensation de ses pertes; mais reçu pour tout paiement que les rives de Missis-l'Adige et Mantoue pour la république cisalpine; sipi, lesquelles ne valaient pas alors les biens nationaux que la république offrait.

le Rhin avec Mayence et les îles ioniennes pour la France. C'était le 46 octobre que cette dernière conférence avait lieu à Udine chez M. de Cobent

rompre : on était assis autour d'une longue table, les quatre négociateurs autrichiens d'un côté et Bonaparte seul de l'autre. M. de Cobentzel se mit à récapituler tout ce qu'il avait dit, et soutint que l'empereur, en abandonnant les clefs de Mayence, devait recevoir Mantoue en dédommagement, et que, si on rompait, l'Europe saurait juger la conduite du négociateur qui sacrifiait l'intérêt et le repos de son pays à son ambition militaire. Bonaparte écoute avec calme cette insultante apostrophe: tout à coup il se lève, se dirige vers un guéridon sur lequel était étalé un superbe cabaret de porcelaine donné par Catherine de Russie à M. de Cobentzel, le saisit vivement et le brise sur le parquet, en prononçant ces paroles: « La guerre est déclarée; mais » souvenez-vous qu'avant trois mois j'aurai brisé » votre monarchie, comme je brise cette porce» laine. » Il salua, sortit, et monta en voiture, après avoir ordonné à un officier d'aller annoncer à l'archiduc que les hostilités recommenceraient sous vingt-quatre heures.

Convaincus que la mesure proposée était inévitable et salutaire pour l'état, les conseils l'a-zel : de part et d'autre on annonçait qu'on allait doptèrent, tout en déplorant les froissements particuliers qu'elle allait causer. Ainsi, la balance se rétablit dans les finances, et le directoire put espérer un peu moins d'embarras pour l'exercice de l'an VI (de septembre 1797 à septembre 1798). Cependant le parti républicain ne cessait de dire que la république serait toujours en péril, tant qu'une caste ennemie, celle des ci-devant nobles, serait soufferte dans son sein. Il aurait voulu que toutes les familles nobles, ainsi que celles qui s'étaient fait passer pour nobles, fussent exilées du sol de la république; qu'on leur donnât la valeur de leurs biens en marchandises françaises, et qu'on les obligeât à porter ailleurs leurs préjugés, leurs passions et leur existence turbulente. C'était une mesure jugée nécessaire par les hommes qui voulaient régénérer la France elle eut probablement affermi à jamais la révolution; ce qui était impossible en laissant au sein de la république tous ces germes de royalisme. Les conseils trouvèrent ces moyens trop rigoureux, et, lorsque la loi fut proposée, elle excita une espèce de soulèvement. Ceux qui l'avaient appuyée furent obligés de lui faire subir de grandes modifications: les ci-devant nobles ne furent plus condamnés à l'exil; mais ils furent considérés comme étrangers, et obligés, pour recouvrer la qualité de citoyens français, de remplir les formalités imposées aux véritables étrangers, et de subir les épreuves de la naturalisation. Une exception fut faite en faveur des nobles qui avaient servi utilement la république, ou dans les armées ou dans les assemblées. Le gouvernement de la république ayant ainsi repris une énergie nouvelle, propre à en imposer à ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur, Bonaparte fit répondre d'une manière vigoureuse aux notes dilatoires de l'Autriche. Le cabinet de Vienne, voyant le vainqueur de l'Italie prêt à fondre sur les états héréditaires, s'empressa d'envoyer de nouveaux pouvoirs et d'adjoindre an troisième négociateur, M Degelmann à MM. Gallo et de Merfeldt: les conférences d'Udine furent reprises. Quoiqu'il fút facile de s'a

Frappés d'étonnement et de crainte, les négociateurs autrichiens se décidèrent à accepter l'ultimatum de Bonaparte, et lui expédièrent un messager à Passériano pour lui annoncer que la paix serait siguée le lendemain.

En effet, le 26 vendémiaire ( 17 octobre 1797), cet important traité fut signé. On le data de Campo-Formio, petit village situé entre les deux armées. Jamais la France n'avait fait, depuis son existence, une paix aussi belle'. Elle avait entin obtenu ses limites naturelles. Une grande révolution s'était faite en Italie; la liberté y avait remplacé la servitude la plus détestée. Une république était constituée dans ce pays si longtemps opprimé. L'aristocratie seule avait à se plaindre de ces changements, et l'aristocratie était l'ennemie mortelle de la république française. Ce pendant le directoire aurait voulu davantage, son ultimatum portait qu'il ne fallait pas aban

Voyez les pièces historiques à la fin de l'STUME DE

FRANCE.

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