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ter une convocation semblable à l'Assemblée de 1682, qui n'a pas eu l'intention de décider un Dogme de Foi?

Quant à la censure que se permet l'Auteur contre les Evêques François pour avoir présumé de disputer au Pape l'exercice d'un pouvoir aussi ancien que l'institution de la Papauté, c'est une évidente calonnie, ou une méprise bien étrange. L'Article quatre de la Déclaration porte en termes précis que « le Souverain Pontife a la principale part << dans les questions de Foi, que ses Décrets s'adressent à toutes les « Eglises, et à chaque Eglise en particulier. » In Fidei quæstionibus præcipuas Summi Pontificis esse partes, ejusque Decreta ad omnes et singulas Ecclesias pertinere.

IV. Voici maintenant une difficulté qui, à coup sûr, semblera imprévue au Lecteur. Pour mieux déprimer l'Assemblée de 1682, M.Plowden conteste à l'Eglise Gallicane jusqu'au nom qui la distingue, depuis son origine, des autres grandes Eglises Nationales. Commençons par la traduction littérale de son texte : « Dans les questions qui « concernent la Foi ou les préliminaires de la Foi, telles que le pou<< voir qui appartient à l'Eglise en matière de Décisions Dogmatiques, << nous avouons ingénument ne pas savoir ce que signifient le titre et « le style d'Eglise Gallicane; c'est pour nous un mot qui n'a aucun << sens, un mot qui n'a pas d'idée correspondante, un véritable être « de raison... Les Evêques Français ne firent pas attention à cette re<< marque importante, lorsqu'en 1682 ils s'approprièrent le titre pom<< peux d'Eglise Gallicane; et aujourd'hui qu'on néglige si fort l'exac<titude plus que jamais nécessaire du langage, nous pouvons assurer « que la faillibilité des Décisions Dogmatiques du principal Evêque << n'est pas la doctrine de l'Eglise Gallicane; c'est tout au plus l'opi<<nion de quelques Eglises en France (1). »

(1) In questions which regard Faith or the preliminaries of Faith, such as is the power of the Church in Dogmatical Decisions, we freely own that we know not what is meant by the stile and title of Gallican Church. It is to us a term without meaning, a word without a corresponding idea, a mere non-entity.... The French Prelates seem not to have been aware of this important remark, when in 1682 the assumed the pompous title of Gallican Church; and at the present day, when accuracy of

Observons d'abord, en nous conformant à cette exactitude de langage, que recommande M. Plowden, qu'il ne s'agit pas ici de la Foi, puisque, de l'aveu de tout le monde, l'infaillibilité du Pape est une simple opinion théologique; il ne s'agit pas davantage des préliminaires de la Foi, puisque cette vertu théologale n'est pas fondée sur l'infaillibilité du Pape. M. Plowden pense que l'Eglise de France est une portion considérable de l'Eglise Catholique; il juge donc qu'en adhérant à sa doctrine, on peut avoir la Foi: croit-il qu'on puisse avoir la Foi sans les préliminaires? Qu'il prenne la peine de lire le Catechisme du Concile de Trente, l'Exposition de la doctrine de l'Eglise Catholique par Bossuet, que Rome et tout l'Univers Catholique approuvent, la formule de Foi dressée par Pie IV, et qui est en usage dans l'Eglise ; l'Ouvrage du pieux Véron, intitulé: Regula Fidei Catholicæ, et les savantes Controverses des frères Walembourgh; partout il verra que l'infaillibilité du Pape n'est ni une opinion de Foi, ni un préliminaire de la Foi. Et quand, pour donner un sens tolérable à ces expressions, il ajoute : << Dans les questions telles que le pouvoir qui appartient à » il est clair que l'Eglise en matières de Décisions dogmatiques, c'est afin d'égarer le Lecteur sur l'état de la question réelle qu'il traite, puisque aucun Catholique, l'Eglise Gallicane surtout, ne conteste à l'Eglise ou au Pape le pouvoir de rendre des Décisions dogmnatiques. De plus, on ne peut se méprendre sur le sens des expressions qu'emploie ici M. Plowden, lorsqu'on le voit affirmer ailleurs que question qui résulte de la négation de l'infaillibilité du Pape «< intéresse le << fondement de notre croyance, et qu'elle est dans la classe de celles qui « appartiennent à la Foi (1). » Si j'ai mal interprété la pensée de l'Auteur, les méprises dans lesquelles je suis tombé, et que je reconnoîtrai sans peine, ont été la suite inévitable du contexte de son Ouvrage, de l'enchaînement des idées qu'il présente sans cesse au Lecteur, et du

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language is so much wanted and so much neglected, we may assert that the fallibility of the dogmatical Decisions of the Chief Bishop, is not the Doctrine of the Gallican Church; it is, at most, the opinion of some Churches in Gaul. ( Consider. on the Mod. opin., p. 4, 5.)

(1) The question which results from this regards the foundation of our belief; it is in the class of those which belong to Faith. (Ibid, p. 85.)

rapport nécessaire qui existe entre les phrases antécédentes et conséquentes. C'est à lui à édifier l'Eglise, en avouant nettement que l'infaillibilité du Pape n'appartient ni à la Foi, ni aux fondemens de la Foi, ni aux préliminaires de la Foi,

J'aurois désiré que cet Ecrivain eût indiqué une seule occasion où les Evêques asssemblés en 1682 aient pris le titre d'Eglise Gallicane ; car il m'a été impossible d'en retrouver la moindre trace dans les Actes ou Procès-Verbaux de l'Assemblée. Je vois bien que les Archevêques et Evêques, et leurs Co-Députés, s'intitulent « Représentans de << l'Eglise Gallicane: » Ecclesiam Gallicanam repræsentantes, est-il dit dans le préambule de leur Déclaration. Et ce langage est trèsexact, puisqu'ils ont respectivement reçu des différentes sections de l'Eglise Gallicane le pouvoir de la représenter. C'est ainsi que la Chambre des Communes d'Angleterre est appelée l'Assemblée des Représentans de la Nation, parce que ses Membres ont reçu des Villes et Comtés d'Angleterre le pouvoir de la représenter en Parlement.

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Sans vouloir trop incidenter sur le plus ou le moins d'exactitude du langage de M. Plowden, je puis demander ce qu'il trouve de pompeux dans le titre d'Eglise Gallicane. Ce n'est qu'un nom tout comme un autre, qui exprime simplement et sans emphase la chose qu'il s'agit d'exprimer. Walsinghain, Bénédictin Anglois, rapporte une Lettre écrite dans le quatorzième Siècle, par le Roi Edouard, au Pape Clément, « pour le maintien des Libertés de l'Eglise Anglicane, » pro Libertate Anglicanæ Ecclesiæ contuenda, et sans doute ce nom d'Eglise Anglicane n'étoit pas nouveau; Mathieu Pâris en rapporte d'autres exemples. Le Pape Saint Grégoire écrit à Augustin, Chef des Missionnaires d'Angleterre, que « si dans l'Eglise Romaine, ou dans l'Eglise Gallicane, ou dans toute autre Eglise, il peut trouver quel« que chose qui soit plus agréable à Dieu que ce qu'il lui a recom« mandé, il ne manque pas de l'adopter: » Sed mihi placet ut sive in Romaná, sive in Gallicaná, sive in quâlibet Ecclesiá, aliquid invenisti quod plus Deo placere possit, sollicitè eligas. Ainsi, au sixième Siècle, la collection des Eglises de France jouissoit sans opposition du titre d'Eglise Gallicane, comme l'Eglise de Rome portoit le nom d'Eglise Romaine. Suger, Abbé de Saint-Denis, Yves de Chartres, les

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Papes Alexandre III et Innocent III se servent de la même dénomination; et, pour ne pas accumuler d'autres autorités, le Cardinal Bellarmin, dans sa réponse à un Traité de Gerson, ne fait pas difficulté de l'employer souvent, la Chiesa Gallicana, le Libertà della Chiesa Gallicana. Aussi les Pères Longueval, Berthier et Brumoy, qui remontent à la fondation des premières Eglises des Gaules, ont-ils intitulé leur Ouvrage : Histoire de l'Eglise Gallicane; et ils lui conservent ce titre, soit qu'ils parlent des Libertés et immunités de cette Eglise, ou de la Foi, ou des préliminaires de la Foi. Il est donc certain qu'en observant l'exactitude rigoureuse du langage, la nécessité du consentement de l'Eglise, pour que les jugemens du Pape soient irréformables, est non seulement l'opinion de quelques Eglises en France, mais encore la Doctrine incontestable de l'Eglise Gallicane.

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V. L'Anonyme n'a fait que se traîner servilement sur les traces de M. Plowden, et répéter presque mot pour mot les mêmes erreurs : il suffit de les indiquer; car elles sont réfutées d'avance, et cet Ecrivain ajoute bien peu de chose qui mérite d'être remarqué. « Les Assem« blées du Clergé ne sont, dit-il, rien moins que des Conciles. - Une Assemblée, qui n'étoit pas un Concile, pas même un Synode, et qui ne devoit s'occuper que d'un droit du Roi purement litigieux, a pris sur elle de prononcer.... sur l'autorité des Décisions (du SaintSiége)....... La convocation avoit été faite pour un objet, et on en << traita d'absolument étrangers..... Ils adressèrent une Lettre aux au<< tres Evêques du Royaume..... ; lettre inutile, si ces Evêques n'eus* sent été aussi peu instruits que le reste des François de ce que l'Assemblée, qu'on croyoit occupée de la Régale, devoit publier avant « de se séparer. Ce n'étoit donc pas l'Eglise Gallicane qui parloit par « la bouche des Prélats assemblés..... L'Eglise de France est le Clergé « de France en Corps ; et cette Assemblée n'étoit composée que d'un «< certain nombre de Prélats qui s'occupèrent d'objets étrangers à « leur convocation, tellement à l'insu de leurs Collègues, qu'ils furent obligés d'instruire ces derniers, par une Lettre encyclique, « de la nature de leur démêlé avec Innocent XI. Ainsi, l'Eglise << de France n'a rien arrêté dans l'Assemblée de 1682; et les

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« quatre fameux Articles sont l'ouvrage des seuls Prélats de cette « Assemblée (1). »

Lecteurs! cet Anonyme vous apprend qu'il aspira jadis à devenir le continuateur de l'Histoire de l'Eglise Gallicane. Félicitez-vous des obstacles qu'il a rencontrés. Il altère les faits qui sont connus de tout le monde ; il en impose sur ceux qui sont moins généralement connus. Vous avez vu s'il est vrai que l'Assemblée de 1682 ne devoit s'occuper que d'un droit du Roi purement litigieux; vous avez vu que d'autres objets de la plus grande importance furent non seulement le motif de sa convocation, mais encore que les Provinces Métropolitaines chargèrent expressément leurs Députés de s'en occuper. Elles leur imposèrent ce devoir, non seulement de vive voix et dans des Conférences préliminaires, mais elles consignèrent leur vœu unanime dans leurs Cahiers et dans leurs Procurations. C'est donc l'Eglise Gallicane elle-même qui a parlé par l'organe de ses Représentans; ce fut donc le sentiment de toutes les Eglises de France qu'exprima l'Assemblée de 1682 en publiant la doctrine commune, elle ne fit que suivre leur impulsion, et se conformer aux Pouvoirs qu'elle en avoit reçus.

Outre les preuves qui résultent littéralement de la teneur des Pouvoirs confiés, par les différentes Divisions de l'Eglise Gallicane, aux Députés à l'Assemblée de 1682, il en est une qui ne devoit pas échapper à l'Anonyme. Son zèle contre le Jansénisme l'oblige à citer avec éloge les Assemblées du Clergé de France, qui ont précédé ou suivi celle de 1682, et il accable les indociles Jansénistes du poids de ces Assemblées en cela, il a raison. Pourquoi donc a-t-il imprudemment imité et copié le langage des Jansenistes dans les objections qu'on vient de rapporter? Il a lu et médité, ce semble, l'Histoire de l'Eglise, par M. Bercastel comment n'a-t-il pas fait son profit d'un passage remarquable de cet Auteur, et d'autant plus frappant, qu'il présente à la fois l'objection et la réponse? « Les Partisans du silence respec<< tueux, dit M. Bercastel, se plaignoient principalement de ce que

(1) Dissert. Hist., p. 18, 28, 29, 31, 37, 68.

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