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« à l'examen de ses impiétés ; et l'ayant convaincu tant par ses Lettres, << que par ses autres Ecrits, et par les discours qu'il a tenus depuis peu << dans cette Métropole d'Ephèse, de penser et d'enseigner des Dogmes <«< impies; forcé par les Saints Canons, et par la Lettre de Notre Très<< Saint-Père et Collègue Célestin, Evêque de l'Eglise Romaine; nous << avons prononcé avec douleur, et comme malgré nous, ce juge<<<ment lugubre: Notre Seigneur Jésus-Christ, que Nestorius a blas« phémé, déclare, par ce Saint Concile, qu'il est privé de la dignité << Episcopale, et retranché de toute Société ou Assemblée Ecclésias«tique. Cyrille, Evêque d'Alexandrie, j'ai souscrit en jugeant « avec le Saint Concile. - Juvenal, Evêque de Jérusalem, j'ai sous«< crit en jugeant avec le Saint Concile (1). » Tous les Evêques présens souscrivent de même, au nombre de cent quatre-vingt-dix-huit, sans compter plusieurs autres qui souscrivirent par leurs délégués, ou après la clôture de la Session, Et, ce qui est digne de remarque, c'est que pas un de ces Evêques, pas même Saint Cyrille, choisi par Célestin pour exécuter son jugement, ne fait, en souscrivant, mention du Nom de ce Pape; tous disent qu'ils jugent avec le Saint-Concile: Uná cum Sanctá Synodo decernens, subscripsi.

XXI. Que veut-on de plus? Incidentera-t-on sur ces mots de la

(1) Sancta Synodus dixit : Cùm impiissimus Nestorius neque nostræ citationi parere, neque...... Episcopos à nobis destinatos admittere voluerit, non potuimus ad eorum quæ impiè docuit examinationem animum non adjungere deprehendentes itaque partim ex Litteris Commentariisque ipsius..... partim ex Sermonibus quos nuperrimè in hâc Ephesiorum Metropoli habuit, quique Testimoniis comperti sunt, illum impiè sentire atque prædicare: coacti per Sacros Canones et Epistolam SS. Patris Nostri et Comministri Coelestini, Romanæ Ecclesiæ Episcopi, lacrymis subindè perfusi ad lugubrem hanc contrà eum sententiam necessariò venimus. Igitur Dominus Noster Jesus-Christus, quem suis ille blasphemis vocibus impetivit, per Sanctissimam hanc Synodum eumdem Nestorium Episcopali dignitate privatum, et ab universo Sacerdotum consortio et coetu alienum esse definit. - Cyrillus, Episcop. Alexandria, unà cum S.Synodo decernens, subscripsi. —Juvenalis, Hierosolymorum Episcop., unà cum S. Synodo.... subscripsi. - Firmus, Cæsarea Cappadocia Episc., unà cum S. Syn.... subscripsi., Mennon-Ephes. Episc., unà cum S. Syn..... subscripsi (et ita de aliis). (Conc. Eph. Act. I.)

sentence de déposition: Coacti per Sacros Canones et Epistolam SS. Patris nostri et Comministri Cælestini, comme si les Pères d'Ephèse avoient voulu marquer par là qu'ils se reconnoissoient simples exécuteurs du Décret Pontifical? Tel est en effet le dernier retranchement de l'Ultramontanisme : les preuves d'une délibération libre et indépendante de la part du Concile sont si évidentes et si multipliées, qu'il est impossible de les éluder ; et l'expression honorable sans doute pour le Saint-Siége, dont se sont servis les Pères du Concile, ne sauroit les affoiblir. Ils se disent force's par la Lettre de l'Evêque de l'Eglise Romaine, comme ils le sont par les Canons de l'Eglise Universelle, comme Saint Célestin lui-même a reconnu dans le passage déjà cité, que les Evêques et le Souverain Pontife « sont forcés par un droit héréditaire a d'exercer leur pieuse sollicitude: » Hæreditario in hanc sollicitudinem jure constringimur. Or, la sorte de contrainte qu'exercent sur eux les Canons et leur droit héréditaire, n'empêche pas que les Evêques, ainsi que le Pape, ne soient des Juges libres et indépendans. Un Juge signe en pleurant l'arrêt de mort d'un coupable; il y est forcé par la loi, et n'en exerce pas moins une fonction judiciaire : c'est la Loi humaine qui condamne, et le Juge en fait l'application. De même les Canons et la Lettre de Saint Célestin forcent le Concile à prononcer la déposition de Nestorius; mais le Concile a préalablement comparé la lettre du Souverain Pontife avec les Canons, avec l'Evangile, avec la Foi, et ce n'est qu'après s'être convaincus de sa conformité par une mûre délibération, que les Pères l'adoptent pour servir de guide à leur décision; ou plutôt, ce n'est pas Saint Célestin, ce ne sont plus les Pères d'Ephèse qui jugent et déposent Nestorius, c'est Jésus-Christ blasphémé par lui, qui le prive de la dignité Episcopale; mais c'est par le Saint Concile, c'est par l'Eglise assemblée en sa présence et en présence des Evangiles placés sur un trône, au milieu du Synode, que Jésus-Christ déclare son Jugement.

XXII. Aussi, voyons-nous que ce même Nestorius, qui, l'instant d'auparavant, étoit honoré comme Patriarche, malgré la sentence du Pape; ce Nestorius que le Concile venoit d'inviter à s'unir à ses Frères sous le nom de très-Religieux Evêque, Religiosissimus Episcopus, au moment où le Concile a prononcé, n'est plus appelé que le très

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impie Nestorius, impiissimus Nestorius. Sa sentence lui est notifiée par une Lettre Synodale, remarquable par son énergie laconique : « Le Saint Synode à Nestorius, nouveau Judas! Sachez que vous êtes déposé par le Saint Synode!» Sancta Synodus Nestorio, novo Judo! Scias te à Sancta Synodo esse depositum (1). Les Pères ne disent pas : Sachez que vous êtes déposé par le Pape, sachez que nous exécutons le Jugement rendu contre vous par le Pape. Tout est à leurs yeux le Jugement du Saint Synode, et même dans la relation qui fut envoyée peu de temps après à l'Empereur, ils distinguent avec précision le Jugement de Célestin du Jugement que le Concile vient de rendre : Nous avons, disent-ils, renversé de sa Chaire et Canoniquement déposé Nestorius; nous louons avec justice Célestin, Evêque de la grande Rome, parce que, avant notre Jugement, il a condamné le Dogme hérétique de Nestorius, et nous a précédés en portant une << sentence contre lui. » Nestorium à Cathedrá submovimus et Canonicè exauctoravimus; Cœlestinum magnæ Romæ Episcopum prœconiis extollentes, qui ante Nostram Sententiam Nestorii hæretica dogmata condemnaverat, Nosque in ferendá contrà eum sententiá anteverterat (2). Voilà les deux Jugemens bien marqués, et l'ordre de chacun n'a rien d'équivoque. La sentence est d'abord proférée par Célestin, à qui la primauté de son Siége donne le droit de juger Nestorius. Elle est suspendue par la convocation du Concile Général. L'examen se fait synodalement à Ephèse. Un Jugement nouveau confirme la première sentence, et ce Jugement est irréformable, parce qu'il est revêtu de l'autorité de toute l'Eglise.

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Ainsi fut terminée irrévocablement cette grande affaire; mais elle ne le fut qu'au moyen de l'accession libre et mûrement délibérée du consentement de l'Eglise, consentement par lequel tout se fait dans l'Eglise, sous quelque forme qu'il soit manifesté, comme nous l'avons déjà dit plus d'une fois.

XXIII. Est-il maintenaut besoin de faire remarquer au lecteur la belle harmonie qui règne dans le sentiment du Clergé de France, et

(1) Conc. Eph. Act. I.

(2) Ibid.

la preuve éclatante de sa vérité qu'offrent les Actes du Concile Œcuménique d'Ephèse? Qui ne voit en effet que les second et quatrième Articles de la Déclaration de 1682, se prêtent un mutuel support, tandis que l'un et l'autre sont clairement démontrés par tout ce qui s'est passé à Ephèse ? D'une part, les Pères du Concile reconnoissent, comme l'a fait l'Eglise Gallicane, la plénitude de puissance et la primauté du Souverain Pontife, puisqu'ils approuvent et confirment ses Décrets contre une hérésie déférée au Siége Apostolique et contre la personne du Novateur; et d'autre part, en ne les confirmant qu'après un nouvel examen et en grande connoissance de cause. Les Pères d'Ephèse enseignent par là même que le Pontife Romain, quoique supérieur à chacun des autres Evêques, est néanmoins inférieur au Concile ŒEcuménique: ce qui est conforme à la teneur du second Article de 1682. Or, si le Pape est inférieur au Concile Ecuménique, c'est uniquement parce que celui-ci représente l'Eglise Universelle, et de là résulte encore la preuve de la vérité du quatrième Article de 1682, par lequel l'intervention du consentement de l'Eglise est requise pour assurer l'irréformabilité des Jugemens Dogmatiques du Souverain Pontife.

XXIV. L'examen de la seconde et de la troisième Session du Concile d'Ephèse est en partie contenu dans les réponses déjà faites aux argumens de l'Anonyme. Ajoutons-y de courtes observations sur les opérations des Légats du Pape, sur les procédés du Concile qui y correspondent, et sur les Lettres adressées par Saint Célestin aux Pères assemblés à Ephèse.

Les Légats du Pape, retenus par les tempêtes, ne purent arriver à Ephèse qu'après la Conclusion de la première Session; la seconde se tint dans la maison Episcopale, et ils y assistèrent, sans toutefois, comme on l'a vu, présider un seul instant. Il paroît que Saint Cyrille tint constamment le premier rang; après lui, siégeoit l'Evêque Arcade, l'un des Légats; puis Juvénal de Jérusalem, Théodote d'Ancyre, et les deux autres Légats. Tel fut l'ordre de la seconde Session (1).

(1) Hist. de l'Egl., par Bercastel, t. V, p. 176.

Les Légats demandent qu'on leur communique ce qui s'est fait pendant la première, afin qu'ils le confirment: Ut nos quoque confirmemus... Ut obtemperantes, disent-ils à la troisième Session, formulæ Sanctissimi Papæ Coelestini qui hanc curam Nobis commisit, Vestræ etiam Sanctitatis judicia confirmare possimus (1). Les Actes du Concile ne tarderont pas à nous apprendre ce que signifie précisément le mot confirmer, confirmare, dans le langage de l'Eglise et de l'Antiquité.

Lors de la troisième Session, les Légats reconnoissent que tout ce qui a été fait et jugé relativement à Nestorius, est conforme aux Canons et à la Discipline Ecclésiastique: Intelleximus omnia Canonicè et ex Ecclesiasticá Discipliná judicata esse (2). De cet aveu des Légats de Saint Célestin, il suit d'abord que les jugemens du Siége Apostolique peuvent être soumis à la délibération libre et à l'examen du Concile général, sans s'écarter des règles Canoniques et de la discipline de l'Eglise.

Remarquons aussi, avec M. de Tillemont, que lorsque ces Légats « déclarèrent qu'ils condamnoient Nestorius, et qu'ils le déposoient « au Nom du Pape, Saint Cyrille ajouta que c'étoit aussi au Nom de << tout le Concile des Evêques d'Occident (3). »

XXV. Alors Saint Cyrille propose que, « selon la coutume, les << Légats manifestent par leur signature l'assentiment Canonique qu'ils <<< donnent aux Actes du Synode»: Ut Legati obsignatione, ut moris est, plenam ac manifestam faciant cum Synodo assensionem suam (4). Sur quoi le Synode ordonne que les Légats confirment les Actes du Concile en les souscrivant: Ut subscribendo Acta confirment (5). Tel est donc, en s'en tenant au langage de l'antiquité, le sens du mot confirmer, dont on s'est tant prévalu, comme s'il exprimoit un acte de juridiction suprême. Les Pères d'Ephèse en ont clairement fixé la

(1) Conc. Eph. Act. II, III.

(2) Ibid, Act. III.

(3) Tillem., t. XIV, p. 430.

(4) Conc. Ephes. Act. III. (5) Ibid.

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