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signification lorsqu'ils s'en servent pour ratifier la proposition de Saint Cyrille. Ansi, confirmer n'est pas autre chose que manifester son adhėsion, et par là on voit que, dans la réalité, les Décrets des différentes Eglises se confirment mutuellement. Tout ce qui montre l'union et le consentement des Eglises confirme les premières décisions, et y ajoute une nouvelle force, parce que la force irrésistible des jugemens de l'Eglise Catholique dérive de son unité. L'Orient et l'Occident, le Siége Apostolique surtout, les résolutions Synodales, les adhésions des Eglises particulières, concourent à confirmer les Décisions de Foi; de sorte que, par l'accord exprès ou tacite de tant de témoignages, elles deviennent enfin irréformables.

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Aussi voyons-nous qu'à Ephèse, lorsque l'accord unanime est une fois constaté, les Pères proclament à l'envi: «< Célestin gardien de la « Foi! Célestin d'accord avec le Concile! Un Célestin, un Cyrille, « un Concile unanime, une seule Foi par toute la terre ! » Cœlestino custodi Fidei! Celestino cum Synodo concordi! unus Caelestinus, unus Cyrillus, una Fides Synodi, una Fides orbis terrarum! (1) Ces acclamations si consolantes pour l'Eglise, si honorables Pape, ne sont pas le seul hommage que les Pères d'Ephèse rendent à la Primauté. Sur le point de se séparer, ils renvoient au Saint-Siége le jugement des affaires qu'ils n'ont pas cru devoir terminer : Pietatis tuæ judicio hoc reservavimus. Mais au même moment ils parlent en Juges qui confirment et consolident, par une adhésion volontaire, plusieurs Décrets qu'avoit rendu le Pape contre les Pélagiens, et contre d'autres Hérétiques : « Nous avons jugé que ces Décrets doivent rester <<<< fermes et solides.» Judicavimus et nos, ea solida firmaque permanere debere (2).

XXVI. Nous pouvons donc, s'écrie à son tour Saint Célestin, en apprenant le Jugement de Nestorius, « nous pouvons nous réjouir de « la fin de tant de maux. » Tandem malorum fine gaudendum est. Mais où ce Saint Pape voit-il la fin des maux ? Dans le Jugement du

(1) Conc. Eph. Act. II.

(2) Epist. Synod. Conc. Eph. ad Cœlest. Coll. Bin., t. IV, c. XVII.

Concile Œcuménique dont il venoit d'être informé; dans la force invincible de l'Eglise Catholique unie à son chef. « Vous avez été avec << nous, mande-t-il aux Pères d'Ephèse, les exécuteurs de cet ouvrage, « si fidèlement accompli. » Hujus rei tam fideliter peractæ, vos execu tores videmus nobiscum fuisse. En effet, tous ont décidé, tous ont exécuté, le Jugement est commun à tous. C'est pourquoi Célestin ajoute que « la déposition de Nestorius est juste, ainsi que l'exaltation de son « successeur » Dejectionem justam et exaltationem didicimus justiorem. La déposition de Nestorius, prononcée d'abord par le Saint-Siége, mais qui n'a eu son effet que par le Jugement du Synode, comme on l'a vu ci-dessus; l'exaltation de Maximien substitué à Nestorius, immédiatement après le Jugement du Synode;'c'est là qu'est, selon le Pape Saint Célestin, la fin de toutes les questions, et de tous les maux; non dans le Décret émané de son Siége Apostolique, mais dans l'examen fait, et dans la Sentence portée par le Concile général (1).

Qu'on se rappelle la Doctrine qu'enseigne le même Pape dans sa première Lettre au Concile touchant « la sollicitude héréditaire dont « les Evêques sont chargés solidairement en vertu de ces paroles, Ite, « docete omnes gentes.» Là sont énoncés les principes fondamentaux des observations que nous avons faites d'après Bossuet, et de toute la marche qu'a suivie le Concile d'Ephèse. Dans cette Lettre, Saint Célestin désigne clairement où s'applique avec une entière certitude la promesse de l'assistance divine, et où s'en trouve la preuve irrécusable. Ce n'est pas, selon lui, dans la prééminence donnée à un seul sur tous ses Collègues; mais c'est l'assemblée des Evêques, « c'est la congrégation « des Chefs du Sacerdoce qui atteste la présence du Saint-Esprit » : Spiritus Sancti teslatur præsentiam congregatio Sacerdotum (2). « Hé«ritiers solidaires avec le Souverain Pontife, de la sollicitude Apos<< tolique, les Evêques, continue Saint Célestin, doivent ne pas per<< dre de vue que tous ont reçu un ordre général, qu'ils exercent un « office commun à tous, et que tous doivent concourir, par un même

(1) Epist. II. S. Cœlest. ad Synod. Eph., part. III. Conc. Eph., c. XX. (2) Epist. I. S. Cœlest. ad Syn. Eph. Act. II.

<< travail, à conserver le dépôt qui leur a été transmis par « tres (1). >>

les Apô

Telle est la Doctrine de Célestin, Souverain Pontife, tel est son vrai langage; langage si peu cohérent, comme on l'a observé, avec les paroles hautaines que la Collection des Conciles publiée à Rome met daus la bouche des Légats. Mais quoique ce Pape, vraiment humble, ne dédaigne pas de se placer, sous des rapports très-essentiels, de niveau avec les autres Evêques, il ne faut pas croire qu'il ait méconnu les droits divins et inalienables de sa Primauté. De même que les Evêques succèdent aux Apôtres, de même, selon Saint Célestin et ses Legals, le Pape est le successeur de Pierre, Chef des Apôtres par l'institution de Jésus-Christ; il les précède, il est leur Chef en vertu de l'autorité de Pierre, et les Actes du Concile d'Ephèse renfermeut de précieux monumens de sa prééminence et de sa juridiction.

Ces monumens servent à confondre les Réformateurs ennemis de la Primauté, en même temps qu'ils prouvent aux Catholiques la supériorité des Conciles Généraux et Représentans de l'Eglise Universelle. Ils leur montrent avec la même évidence en quoi consiste la force irréfragable des Jugemens de l'Eglise, lorsqu'à l'autorité de Pierre ou du Saint-Siége, se joint l'autorité et le consentement des Evêques successeurs des Apôtres. Et chacun peut se souvenir que ce sont là les deux points qu'a proclamés l'Eglise Gallicane par les second et quatrieme Articles de la Déclaration de 1682.

(1) Hæreditario in hanc sollicitudinem jure constringimur quicumque per diversa terrarum, Apostolorum vice, nomen Domini prædicamus...... Advertere debet Fraternitas Vestra quia accepimus generale mandatum : omnes etiam nos id agere voluit, qui illis sic omnibus commune mandavit officium...... Agendum est labore communi, ut credita, et per Apostolorum traditionem detenta servemus. (Ibid.)

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DISCUSSION SUR LE CONCILE DE CALCÉDOINE.

XXVII. « Ce qui se passa au Concile de Calcédoine, dit l'Ano« nyme, n'est pas moins décisif. Paschasin et Lucence, Evêques, et << Boniface, Prêtre, y présidèrent au nom de Saint Léon, Pape. Or, « ces Légats, étant au milieu du Concile, composé de six cent trente« six Evêques, Paschasin dit que le Souverain Pontife, dont ils por<< toient les ordres, avoit défendu que Dioscore, Evêque d'Alexan<< drie, prît séance dans l'Assemblée, et qu'il vouloit qu'il fût simple<<ment appelé pour être ouï. Il faut que nous observions cet ordre, ajouta-t-il sur-le-champ. Qu'il sorte donc, si vous voulez bien; si« non, nous nous retirons: Hoc nos observare necesse est. Si ergò præcipit Vestra Magnificentia, aut ille egrediatur, aut nos eximus. (Conc. Labb. t. IV p. 494.) Les mêmes Légats ayant lu la sen⚫tence de déposition, le Concile rendit son Décret; mais comme il s'agissoit de le proclamer, et que les Légats s'étoient aperçus que la « définition ne renfermoit pas exactement la Lettre que le Pape avoit - adressée à Flavien, Patriarche de Constantinople, ils dirent avec « fermeté que si on n'adhéroit point à la Lettre du Souverain Pontife, le Concile leur fit rendre leurs Commissions pour qu'ils s'en « retournassent, et que le Concile fût transféré ailleurs : Si non con« sentiunt Epistolæ Apostolici et Beatissimi Papæ Leonis, jubete nobis rescripta dari, ut revertamur, et alibi Synodus celebretur. (Ibid. « p. 557.) Et les Pères du Concile, ayant sommé ensuite les Evêques d'Egypte de répondre nettement s'ils recevoient la Lettre de Léon, K dès que ceux-ci eurent répondu qu'ils la recevoient et qu'ils y sous«< crivoient: Eh bien! dirent les Pères, que l'on insère ce qu'elle «< contient dans la définition : Ergo quæ in eá continentur, inseran« tur definitioni. (Ibid.) Et comme il y avoit encore des mécontens, " on finit par les renvoyer par-devant le Pape: Qui contra dicunt, Ro« mam ambulent. (Ibid.)

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« Je vous prie, Messieurs, de me dire s'il est possible de montrer

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plus de soumission que les Pères de Calcédoine, aux décisions et à « l'autorité du Souverain Pontife (1).

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XXVIII. En s'exprimant ainsi, l'Anonyme pensoit peu que la tournure captieuse qu'il donne à ses citations seroit exposée au grand jour; il s'adresse aux Ecclésiastiques Français, qui aujourd'hui, pour la plupart dépourvus de livres, et trop vertueux pour soupçonner l'artifice, s'étonnent néanmoins de la Doctrine toute nouvelle que l'Anonyme appuie sur des autorités imposantes. Quoi! disent-ils, les besoins de l'Eglise ont exigé la convocation de plus de six cents Evêques, et on ne les rassemble de toutes les parties du monde que pour ouïr humblement la leçon que viennent leur faire les Légats du Pape ! Pas la moindre remontrance n'est admise. Obéissez, disent les Légats; sinon, nous nous retirons. Pas la moindre délibération n'est soufferte. Souscrivez, disent les Légats; sinon, le Concile est transféré ailleurs. Enfin, s'il y a des mécontens, qu'ils dissimulent; ou qu'ils aillent à Rome subir le Jugement du Pape, Romam ambulent. L'Anonyme a raison: il n'est pas possible, je ne dis pas à un Concile Ecuménique, mais au moindre Fidèle, d'avoir pour le Pape une soumission plus profonde et plus aveugle que n'en ont montré, selon lui, les Pères de Calcédoine. Ils y arrivent, comme jadis on entroit dans le parvis d'un Temple, pour y attendre la réponse de l'Oracle; ils y restent pour être mus passivement par les Légats du Pape, comme le bâton dans la main du vieillard. Tout cela est trop fort, même au gré des Ultramontains, et il faut absolument rectifier les traits confus et difformes du tableau qu'a tracé l'Anonyme.

XXIX. Les Evêques Paschasin et Lucence, et le Prêtre Boniface, Légals de Saint Léon, présidèrent en son nom au Concile de Calcédoine; il paroît qu'ils durent leur préséance aux circonstances extraordinaires où se trouvoit l'Eglise. Ni eux, ni Saint Léon, n'ont cru que ce fût un droit inhérent au Saint Siége d'attribuer à ses Légats la présidence des Conciles, malgré le rang inférieur qu'ils occupent per

(1) Dissert. Hist., p. 40, 41.

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