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complissement de ce devoir! Mais si par négligence, par foiblesse ou par infidélité, il fait péricliter la Foi, Dieu lui-même viendra au secours de son Eglise; car il a mis en elle, et elle trouve en lui tout ce qui est nécessaire à sa conservation. Jésus Christ regardera Pierre, et Pierre va pleurer amèrement sa faute, ou, s'il est insensible à ce regard miséricordieux, l'Eglise entière accourra pour soutenir la Chaire chancelante. En un mot, le Pape passe, et la Papauté subsiste toujours. « Qu'a servi, dit Bossuet, à l'hérésie des Monothélites d'avoir << pu surprendre un Pape? L'anathème qui lui a donné le premier <<coup n'en est pas moins sorti de cette Chaire qu'elle tenta vainement « d'occuper, et le sixième Concile ne s'en est pas écrié avec moins de « force: Pierre a parlé par Agathon! Toutes les autres hérésies ont << reçu du même endroit le coup mortel. Ainsi, l'Eglise Romaine est << toujours vierge; la Foi Romaine est toujours la Foi de l'Eglise ; << on croit toujours ce qu'on a cru; la même voix retentit partout, et « Pierre demeure dans ses Successeurs le fondement des Fidèles. C'est <«< Dieu qui l'a dit, et le Ciel et la Terre passeront plutôt que sa << parole (1). >>

De ce langage, plein de chaleur et de lumière, descendons à la froide critique que fait l'Anonyme, du quatrième Article de la Déclaration

de 1682.

(1) Sermon sur l'Unité de l'Eglise.

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Objections particulières des Dissertateurs contre le Quatrième Article de la Déclaration de 1682.

I. L'AUTEUR anonyme de la Dissertation Historique suppose que l'Assemblée a dit, dans la première partie du quatrième Article, que les Décrets du Souverain Pontife, en matière Dogmatique, obligent toutes les Eglises. C'est ainsi qu'il lui plaît de rendre ce membre de phrase, ad omnes et singulas Ecclesias pertinere ; puis, donnant au mot obligent toute son énergie grammaticale, il ne lui est pas malaisé de faire voir que ce mot est en contradiction avec la clause par laquelle le consentement de l'Eglise est requis pour que les Décrets du Pape soient irréformables.

Le reste de sa critique n'est pas mieux fondé. « L'addition de la << dernière clause, rend, dit-il, la Foi indécise. Et qu'est-ce qu'une << Foi qui n'est pas ferme? Qu'est-ce que la Foi d'un homme qui croit, <«tout en pensant qu'il pourroit arriver qu'il ne fallût pas croire? Sa Foi « peut-elle être plus forte que son motif qui la tient en suspens, et, « pour ainsi dire, en l'air, jusqu'à ce que l'acceptation de l'Eglise soit «< constatée (1) ? »

A toutes ces phrases équivoques, il est une réponse bien simple. Avant l'accession du consentement de l'Eglise, le Décret Pontifical porte avec lui, comme on l'a déjà remarqué, une très forte présomption de la vérité du point Doctrinal sur lequel le Saint-Siége a prononcé; mais la plus forte présomption n'étant pas une certitude, il s'ensuit que les Décrets du Saint-Siége ne sont pas un fondement assuré de la Foi indépendamment de l'acceptation de l'Eglise.

(1) Dissert. Hist., p. 45.

Ni les temps anciens, ni les Siècles modernes ne fournissent un seul exemple qui prouve que ces Décrets, quoique reçus avec respect au moment où ils furent rendus, aient eu sur-le-champ et par eux-mêmes le caractère d'irréformables ou d'irrétractables, suivant le langage de l'Antiquité, ou d'infaillibles, en se servant du mot que semblent préférer les Ultramontains. Ils n'en peuvent pas citer un seul qui n'ait été mille fois réfuté. Nous en avons surtout examiné deux, sur lesquels ils ont coutume de s'arrêter avec plus de confiance, ceux des Papes Saint Célestin et Saint Léon, tous deux rendus ex Cathedrá, quelque sens qu'on attache à ce mot, tous deux acceptés par l'Eglise, mais qui ne furent regardés par elle comme des fondemens certains de la Foi, qu'après l'examen authentique et l'acceptation qu'en firent les Pères de Calcédoine et d'Ephèse. Dira-t-on qu'avant cet examen solennel et l'acceptation subséquente, la Foi étoit indécise? Dira-t-on que les Fidèles se trouvoient dans l'étrange embarras de croire, « tout en pensant qu'il <«< pourroit arriver qu'il ne fallût pas croire? » Leur Foi étoit - elle donc en suspens? Non, sans doute. Mais la manière de l'exprimer l'étoit, après comine avant les Jugemens du Saint-Siége; et c'est l'acceptation de l'Eglise qui a fixé pour jamais l'expression de la Foi, en développant avec certitude la forme des enseignemens contenus dans l'Ecriture, ou transmis par les Traditions Apostoliques.

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Ce seroit une insulte à la sagacité des Lecteurs que d'insister plus long-temps sur de telles arguties. Celui qui les propose montre qu'il ignore les distinctions nécessaires de la Foi, en tant que vertu infuse et théologale, de la Foi implicite ou explicite, du fondement de la Foi, du simple assentiment qui naît de la conviction de l'esprit, de l'opinion et de ses motifs, et des développemeus successifs de la Foi par l'enseignement de l'Eglise.

II. Nous ne suivrons pas l'Anonyme dans sa marche désordonnée et parsemée d'anecdotes qui ne prouvent rien du tout. Déjà nous avons rapporté celle qu'il emprunte de Leydecker, concernant l'arrivée des Députés Jansénistes chez le Pasteur de Zurich; elle est précédée, comme on l'a vu, du récit de l'expulsion du Dominicain Malagula, la Sorbonne chassa de son sein, non pour avoir nié l'infaillibilité du Pape, mais pour avoir soutenu avec opiniâtreté, dans une Thèse

que

publique, la Doctrine du Jésuite Sanctarel sur la dépendance de la Puissance temporelle, Doctrine fausse et dangereuse, et depuis longtemps proscrite par la Faculté de Théologie de Paris. C'est ce qui est très clairement expliqué dans les Mémoires Chronologiques et Dogmatiques du Père d'Avrigny, et ensuite par M. Bercastel, dans son vingt-troisième volume de l'Histoire de l'Eglise, d'où l'Anonyme emprunte son récit; mais il l'altère en supprimant cette circonstance essentielle, afin de pouvoir censurer à son aise la punition justement infligée au Père Malagula (1). J'ignore sur quel principe un honnête homme et un Prêtre se fonde, pour se permettre une réticence aussi frauduleuse : tout ce que je sais, c'est que la morale qui l'autorise peut mener très loin, soit qu'on écrive un Livre en faveur de l'infaillibilité du Pape, soit qu'on agisse dans la société.

L'article de Malagula est suivi de l'énumération de quelques noms respectés dans l'Eglise, que l'Anonyme cite à l'appui de son opinion; mais comme il se contente d'en donner la liste purement nominale, le plan de cet Ouvrage n'exige pas que nous nous livrions à une discussion dans laquelle lui-même n'a pas cru devoir entrer, d'autant que nous avons apprécié, dans la première Partie, le poids et le nombre des autorités respectives.

A ces témoins muets, il fait succéder le témoignage formel du Docteur Duval, Sénieur de Sorbonne, sur l'enseignement de l'Eglise Gallicane Velint, nolint Adversarii, dit ce Docteur, liquidò constat veteres Ecclesiæ Gallicanæ Proceres hanc in Summis Pontificibus infaillibilitatem semper agnovisse (2).

C'est ici le grand champ de bataille des Détracteurs de l'Assemblée de 1682. Elle s'est, disent-ils d'un commun accord, écartée, par son quatrième Article, de la Doctrine des anciens Evêques de l'Eglise Gallicane, et les Evèques posterieurs à cette époque sont revenus d'eux-mêmes à l'enseignement de leurs Prédécesseurs.

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III. Avant de suivre l'Anonyme dans sa discussion sur ce point important, il faut la rétablir dans la simplicité qui lui appartient. On ne conçoit pas trop pourquoi cet Ecrivain interrompt brusquement la narration des faits relatifs à l'Eglise Gallicane du dix-septième Siècle, pour citer un Concile tenu dans la Saxe en 1085. Nous l'avons vu critiquer le second Article de la Déclaration de 1682, en discutant à sa manière les Conciles d'Ephèse, de Calcédoine et de Constance. Pour combattre le quatrième Article, contre lequel son Ouvrage est surtout dirigé, il ne cite qu'un seul monument Ecclésiastique, un seul Concile de la fin du onzième Siècle, le Concile de Quedlinbourg. « On y << produisit, dit l'Anonyme, les Décrets des Pères touchant la Pri<< mauté du Saint-Siége. (Les Evêques et les Abbés) en inférèrent que << le Jugement du Pape n'est point sujet à révision, et que personne << ne peut juger après lui; ce que tout le Concile approuva et con<< firma. Ce fait, ajoute-t-il, ne souffre pas de réplique (1). » L'Anonyme a raison. Ne Irasardons pas une réplique, et dispensons-nous de remonter aux sources, pour juger si les Pères de Quedlinbourg ont donné aux corollaires qu'ils déduisent de la Primauté du Saint-Siége, un sens absolument exclusif de l'opinion de la faillibilité du Pape.

Disons seulement, puisqu'on nous y force, et tâchons de l'oublier ensuite, qu'à cette époque les Légats de Grégoire VII parcouroient l'Europe, en tenant partout des Conciles pour établir la Monarchie temporelle et spirituelle des Papes; que lui-même excommunioit et déposoit une foule d'Archevêques et d'Evêques ; qu'il déposoit l'Empereur Henri IV, lequel, par une réaction déplorable et trop naturelle, le faisoit, à son tour, déposer dans le faux Concile de Worms; que Grégoire délioit les Sujets d'Henri de leur serment de fidélité, et faisoit valoir des prétentions suzeraines sur la France, l'Espagne, l'Angleterre, la Hongrie, le Danemarck, la Norwége et la Pologne. Oublions surtout les fameux Dictatus Papæ, qu'une vengeance contemporaine ou une flatterie honteuse a sans doute attribués à Grégoire VII, quoique le Cardinal Baronius ait pensé qu'ils furent publiés

(1) Dissert. Hist., p. 53.

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