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« ce jour, par la vertu divine, ferme et inébranlable dans ses Succes<«<seurs ce qui a fait que tous les Orthodoxes ont cru devoir leur << rendre, et aux saintes Constitutions émanées d'eux, toutes sortes « d'obéissance. Et encore une fois, nous exhortons les Evêques à con«tinuer de faire de même, à réprimer les Réfractaires qui osent révo« quer en doute une autorité aussi sacrée, affermie par tant de Lois «<< divines et humaines, et à marcher dans la route qu'ils auront tracée << aux Fidèles qui ne manqueront pas de les y suivre (1). »

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Tel est le passage qu'on cite avec emphase, quoique sans fondement, pour essayer de mettre le Clergé de France en contradiction avec luimême. Mais, quand il seroit vrai que dans le cours de quinze Siècles une seule phrase eût échappé au Clergé de France en faveur de l'infaillibilité du Pape, je ne vois pas trop l'usage qu'il seroit possible d'en faire pour établir la vérité de cette opinion; jamais, en effet, ce Clergé vénérable ne s'est arrogé le privilége de sa propre infaillibilité. Je conçois encore moins de quel avantage la découverte d'une phrase de ee genre seroit pour les Ultramontains, eux dont les Ecrits, à différentes époques, fourmillent de contradictions, et qui, s'agitant depuis pas pompeux, n'ont trois Siècles pour élever la structure d'un édifice encore fixé, d'un commun accord, les bases, la forme et les dimensions qu'il doit avoir.

Sans doute le Lecteur ne s'attendoit pas que l'Assemblée de 1626, en exhortant les Fidèles et les Pasteurs à respecter l'autorité du SaintSiége, fit une mention expresse de la nécessité du consentement de l'Eglise, pour que les Décrets Dogmatiques des Papes soient censés irréformables. Son but unique étoit de porter les Fidèles à l'obéissance qu'ils doivent au Chef visible de l'Eglise. La Déclaration de 1682 avoit pour objet de recommander la même obéissance, et d'en fixer les bornes légitimes. Pourvu donc que les Assemblées de 1626 et de 1682 aient tenu un langage uniforme, en recommandant l'obéis

(1) Convent. Cler. Gall. ad Regn. Arch. et Epiśc. 20 Janu. 1626, art. 137.- Diss. Hist., p. 50 et 51.6

sance au Chef visible de l'Eglise, ce qui étoit l'objet commun des deux Assemblées, on ne pourra pas dire que la seconde ait contredit la première, à moins toutefois qu'on ne soutienne que la soumission due au Pape n'admet aucunes bornes légitimes: ce qui n'est encore venu dans l'esprit de personne depuis l'institution de la Papauté. Comparons maintenant le langage des deux Assemblées, sous le rapport du respect et de la soumission que les Fidèles doivent au SaintSiége.

VII. Celle de 1626 présente, comme principal motif d'obéissance, la Primauté, divinement instituée, de Saint Pierre et de ses Successeurs les Pontifes Romains. C'est ce qu'a fait après elle l'Eglise Gallicane de 1682 Primatum Beati Petri ejusque Successorum Romanorum Pontificum à Christo institutum.

L'Assemblée de 1626 étend à tous les Chrétiens le devoir de l'obéissance. Celle de 1682 impose à tous les Chrétiens, sans exception, le même devoir: Iisque debitam ab omnibus Christianis obedientiam.

Le respect dû au Siége Apostolique est fortement inculqué par l'Assemblée de 1626, et celle de 1682 semble encore enchérir sur la première par l'énergie de ses expressions: Sedis Apostolicæ reverendam omnibus Gentibus majestatem.

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Le pouvoir donné sur tous au Souverain Pontife de tracer des Règles certaines dans les choses qui intéressent le Salut, est un motif que valoir les Evêques de 1626 pour exiger le respect et la soumission de tous. Ceux de 1682 ne négligent pas de faire valoir ce motif prédominant Beato Petro ejusque Successoribus Christi Vicariis ipsique Ecclesiæ rerum spiritualium et ad æternam salutem pertinentium.... à Deo traditam potestatem..... In Fidei Quæstionibus præcipuas Summi Pontificis esse partes, ejusque Decreta ad omnes et singulas Ecclesias pertinere. L'Assemblée de 1682 ajoute même à ce motif d'obéissance d'autres motifs qui lui donnent une nouvelle force, et que n'a pas explicitement énoncés l'Assemblée de 1626; savoir, que c'est principalement dans le Siége Apostolique que la Foi de l'Eglise est annoncée; que son Office suprême tend à consolider l'Unité de l'Eglise, et à y maintenir la paix: In quá Fides prædicatur, et Unitas servatur Ec

clesiæ...... Quá pax Ecclesiæ continetur. (Decl. Cl. Gall. de Eccl. pot.)

Par ces rapprochemens simples et faciles, on aperçoit l'identité de la Doctrine qu'enseignèrent les Assemblées de 1626 et de 1682, touchant l'obéissance et le respect qui sont dus au Saint-Siége par l'universalité des Fidèles, et je ne comprends pas la difficulté que trouve l'Anonyme à les concilier l'une avec l'autre.

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VIII. Il objecte pourtant que « l'Assemblée de 1626 reconnoît que « la prérogative de tracer les Règles certaines dans ce qui intéresse le << Salut, n'a été donnée sur tous qu'au Souverain Pontife (1). » Mais nous venons de voir que celle de 1682 recon oît en lui la même prérogative, puisque, selon elle, les Décrets Dogmatiques du Souverain Pontife s'adressent à toutes les Eglises particulières, et que chacune d'elles doit l'écouter, comme étant le Docteur universel, lorsqu'il annonce la Foi de l'Eglise de sorte que, si les autres Pasteurs entrent avec lui, et par l'ordre de Jésus-Christ, en partage de la prérogative de l'enseignement, lui seul, par sa Primauté divinement instituée et qui s'étend à tous, en possède la plénitude: Inesse Apostolica Sedi ac Petri Successoribus Christi Vicariis rerum spiritualium plenam potestatem (2). L'Anonyme oseroit-il contester aux Evêques le pouvoir de tracer à leurs Diocésains « des Règles certaines dans ce qui <«< intéresse le Salut ? » Veut-il insinuer que ces mots, Règles certaines, ont un rapport quelconque avec l'infaillibilité ? N'est-il pas clair, au contraire, que le devoir indispensable de chaque Evêque est de tracer des Règles certaines dans toutes les choses relatives au Salut ? Or, sans doute, le devoir est accompagné du pouvoir, sans quoi il ne seroit plus qu'un fardeau intolérable, que Dieu n'eût pas pu leur imposer avec justice. De ce devoir et du pouvoir qui l'accompagne, dérive l'injonction Apostolique que fait Saint Ignace aux Fideles de Smyrne « d'obéir « à leur Evêque, comme Jésus-Christ obéissoit à son Pere»: Omnes

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Episcopum sequimini ut Jesus-Christus Patrem. De là vient encore qu'il avertit les Chrétiens de Philadelphie « qu'étant les Enfans de la « Lumière et de la Vérité, ils doivent fuir les mauvaises Doctrines, et « suivre l'Evêque comme les Brebis suivent le Pasteur » : Filii igitur Lucis et Veritatis, fugite partitionem et malas Doctrinas; ubi autem Pastor est, illic ut Oves sequimini. Eufin, le saint Evêque d'Antioche donne aux Tralliens, comme une preuve certaine, « qu'ils ne vivent << plus selon l'homme, mais selon Jésus-Christ, mort pour eux, s'ils << demeurent soumis à l'Evêque comme à Jésus-Christ lui-même » : Cùm enim Episcopo subjecti estis ut Jesu-Christo, videmini mihi non secundùm homines vivere, sed secundùm Jesum-Christum, propter vos mortuum (1).

<«< Tous les Maîtres de la vie Spirituelle, dit le Père d'Avrigny, << veulent que les Inférieurs regardent Jésus-Christ comme présent « dans la personne du Supérieur, parce que c'est pour lui qu'ils pra

<< tiquent l'obéissance, et qu'il en est le terme aussi-bien que le prin«cipe (2). » Saint Basile, Saint Benoît, Saint Bernard, Saint Ignace de Loyola, ont ainsi ennobli la soumission de l'entendement et de la volonté de l'homme pour l'objet Divia auquel elle se rapporte, et prescrit à leurs Disciples d'écouter avec simplicité leur Supérieur, comme ils écouteroient Jésus-Christ conversant pour eux: In illo Christum velut præsentem agnoscant.

Ces expressions, et d'autres du même genre dont les Ecrits de l'Antiquité abondent, sont encore plus énergiques que celles de l'Assemblée de 1626, pour désigner le pouvoir qu'ont les Evêques de tracer des Règles certaines dans les choses qui intéressent le Salut. Elles ne sont qu'un commentaire des paroles que Jésus-Christ adresse à ses Disciples, en leur ordonnant d'enseigner les Nations : « Celui qui vous « écoute, m'écoute » : Qui vos audit, me audit (3). Or, de là on ne

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peut rien conclure pour l'infaillibilité de chaque Evêque particulier, et par conséquent on ne peut rien conclure non plus des expressions équivalentes qu'on cite tous les jours en faveur de l'infaillibilité du Pape, comme l'a très-bien remarqué le savant Evêque de Tournay dans son Rapport à l'Assemblée de 1682.

IX. L'Anonyme insiste sur ce que l'Assemblée de 1626 déclare a que l'indéfectibilité dans la Foi est restée jusqu'à ce jour ferme et << inébranlable dans les Successeurs de Saint Pierre. Cherchera-t-on, << ajoute-t-il, une misérable défaite dans le mot indéfectibilité (1)? » Mais les termes dérisoires ne prouvent rien du tout, et ils ne flétrissent que ceux qui ont la hardiesse de s'en servir. La réponse que l'on peut chercher dans le mot indéfectibilité n'a pas semblé misérable à M. Plowden; car il a trouvé bon d'en éluder la force, en y substituant celui d'infaillibilité, infallibility of Faith, et même de le graver plus profondément dans l'esprit de ses Lecteurs par la pompe des lettres majuscules (2). Je fais cette remarque, sans accuser M. Plowden de mauvaise foi, et je pense que le mot infaillibilité, substitué à celui d'indéfectibilité, n'ajouteroit qu'une valeur purement nominale à l'objection, sans en augmenter la force réelle.

Pour peu qu'on observe la contexture de la phrase dont il s'agit, on voit qu'elle est absolument calquée sur le texte de l'Ecriture, et que l'Assemblée a voulu réunir, comme dans un faisceau, les diverses expressions dont Jésus-Christ s'est servi en parlant à Pièrre. « C'est sur « lui, dit l'Assemblée, que Jésus-Christ a fondé son Eglise » : Super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam; « lui donnant les Clefs du << du Royaume des Cieux » Et tibi dabo Claves Regni Coelorum; « et « l'indéfectibilité dans la Foi » Ego rogavi pro te ut non deficiat Fides tua. D'après cette supposition, que justifie la correspondance des passages, il semble que le mot indéfectibilité a plus d'analogie avec le texte sacré que celui d'infaillibilité.

Laissant là toutefois les discussions grammaticales, l'indéfectibilité

(1) Diss. Hist., p. 52.

(2) Consid. on the Mod. Op. of the fallib. of the holy See, p. 103.

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