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<«< deste, celui de ne parler que le dernier de tous, convient mieux à mon <«< inexpérience. Fortifié par l'exemple de leur courage; éclairé par le déve<«<loppement lumineux de leurs principes, je me rends, comme eux, à l'in«vitation du Père de famille, qui m'appelle au travail à la onzième heure <«< du jour; et, quel que soit leur sort sur cette terre étrangère, où, dépouillés, <«< chassés, rassasiés d'opprobres, flétris par la calomnie, ils sont plus que « jamais honorés de l'estime des gens sages et vertueux, j'aurai comme eux << la joie de la bonne conscience, et l'espoir des récompenses promises au << serviteur fidèle. Je n'hésite donc pas à unir ma foible voix à l'universalité « de celle des Pontifes de l'Église Gallicane, qui ont si glorieusement dé<«<fendu le dogme et la discipline de l'Église Catholique ; et je parle de << l'universalité, parce que vous sentez, Messieurs, que la voix discordante << de quelques prévaricateurs ne sauroit troubler une si noble et si touchante <«<< harmonie. Leurs intentions pures (des Députés de l'Assemblée Natio<< nale) ne les ont pas garantis de l'erreur, et c'est aux Évêques à les en <<< avertir; mais leurs injonctions rigoureuses préparent un schisme; et dès «<lors un Évêque sait mourir, et non pas obéir..... Maintenant, soit qu'une « noble indigence le poursuive pendant sa vie, soit que l'active malveillance << en précipite le cours, il ne mourra pas sans s'être associé à la gloire des. << Pontifes de l'Église Gallicane. Son nom sera inscrit sur la liste de ces gé<«<<néreux défenseurs du dogme et de la discipline; il aura montré à son << troupeau la route qu'il doit suivre pour ne pas s'égarer dans les laby<<rinthes du schisme et de l'erreur. >>

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L'Archevêque de Tours, alors Évêque de Troyes, ayant été pendant plusieurs années Grand-Vicaire de Troyes, les Ecclésiastiques de ce Diocèse avoient en lui un véritable ami; devenu leur Évêque, il fut leur père. Aussi en tient-il le langage. «Quoi qu'il arrive, je ne troublerai point l'ordre <«< public; mais le troupeau sentira toujours l'influence de son vrai pasteur. << Le reste de sa vie sera consacré à guider ces Prêtres fidèles, dont il ne ces«sera, qu'en cessant de vivre, d'être le chef et le consolateur. Il sollicitera << pour eux la compassion publique, il implorera en leur faveur le ciel et la << terre; et, si un sentiment religieux ne suffit pas pour émouvoir les Chré<< tiens du temps, il fera retentir dans tous les cœurs les accens d'une brû<«lante sensibilité. Ah! je le sens à l'émotion qui m'agite, oui, je suis leur « père et leur premier pasteur.....

« Je dirai à leurs paroissiens abusés, voilà ceux qui vous enfantèrent en « Jésus-Christ; l'Église les envoya pour vous diriger dans les voies de la <<< justice et de la religion; ils reçurent les derniers soupirs de vos ancêtres ; «< ils vous récitoient les premiers élémens du Christianisme, quand vos << langues innocentes bégayoient à peine des sons mal articulés ; leurs cheveux << ont blanchi dans la milice sacrée; leur espoir étoit de vivre et de mourir << avec vous: maintenant on les dépouille, on les chasse de leurs humbles << Presbytères; écoutez leur voix, car l'Église ne reconnoît qu'eux pour vos << légitimes Pasteurs ; mais rendez-leur aujourd'hui ce pain de l'aumône, que « jadis les indigens reçurent de leurs mains paternelles. »

Ce que l'Evêque de Troyes disait aux Electeurs chargés de lui donner un successeur, il l'a exécuté. L'Europe n'était pas assez vaste pour son immense charité; les Nègres même de la Martinique, sensibles à sa voix suppliante, lui ont donné d'abondantes aumônes pour le soulagement de ses Prêtres demeurés fidèles; il a eu la consolation de n'avoir aucuns des généreux Confesscurs de la Foi, confiés à sa sollicitude pastorale, qui aient manqué du nécessaire pendant leur déportation. Ces aumônes ont même été si abondantes, que rentré en France, il a encore pu donner des secours à des Prêtres vieux et infirmes de ce diocèse, qui n'a jamais cessé d'être cher à son cœur.

Cette ressource épuisée, sa tendresse ne l'étoit pas aussi, quoique n'en étant plus Evêque, n'a-t-il jamais cessé d'y envoyer ce qui n'avoit pas été nécessaire à sa dépense personnelle, à l'entretien du Séminaire de Tours et au soulagement de ses Pauvres. J'ai même sous les yeux des lettres de M. Dupleix de Mezy, Préfet de l'Aube, et de M. l'Abbé Leduc, Chanoine de l'Eglise de Troyes, qui m'apprennent qu'au mois de février 1815, il leur avoit envoyé 2,000 fr. pour être distribués aux Prêtres les plus nécessiteux, et aux victimes infortunées des ravages de la guerre dans ce Département. J'y vois aussi qu'en Avril 1816, malgré une très-grande diminution dans sa fortune, il a encore envoyé au même M. Leduc mille francs pour les Ecclésiastiques les plus méritans et les plus dénués de ressources. A la même époet n'en étant plus Archevêque titulaire, il en avoit envoyé 2,000 à Tours. Il s'estimoit heureux d'avoir pour une correspondance de cette nature, un homme (M. l'Abbé Leduc) qui étoit son ami, qui avoit été son

que,

Grand-Vicaire pendant les temps de troubles, d'anarchie et de proscription, et qui, par sa fermeté, sa douceur, son esprit et ses talens, avoit su s'attirer la confiance et l'estime du Clergé et des Fidèles. Aussi, MM. de Noé et de La Tour du Pin, ses successeurs, se sont-ils félicités de trouver un tel collaborateur; souvent même ils lui ont fait des remercîmens bien sincères pour avoir décidé ce Prêtre vertueux et habile à reprendre des fonctions qui sembloient trop pénibles pour une santé aussi épuisée que la sienne par le travail et la persécution.

Le temps de la Déportation lui a encore procuré une jouissance bien douce, celle d'être le témoin de la tendre et chrétienne union qui existait entre tous ses Prêtres; elle était un des fruits du long et vertueux Episcopat de son Oncle, qui avait trouvé un Diocèse fortement agité de toutes les ardeurs du Jansénisme, et il avait eu le rare talent de le rendre un des Diocèses de France les plus paisibles. Par son exemple, tout son Clergé était devenu une même famille. Aussi, pendant le temps des plus grands malheurs, ceux de ses Ecclésiastiques qui avaient eu quelque ressource par euxmêmes, ou qui avaient su s'en procurer par leurs talens, non seulement refusèrent de prendre part aux secours offerts par leur Evêque, mais ils regardèrent comme une grande faveur que leurs confrères consentissent à accepter d'eux un peu d'aisance. Puisse cet esprit d'unité et de charité se perpétuer à jamais dans ce Diocèse!

La lettre que l'Evêque de Troyes avoit écrite au mois de Mars 1791, aux Electeurs du Département de l'Aube, pour les conjurer de ne pas être les artisans du schisme commandé par l'Assemblée Nationale, n'ayant pas été suivie d'un heureux succès (et il l'espéroit peu : des hommes timides ou ir réligieux écoutent si rarement la voix de la raison et de la Religion!), il voulut faire une dernière tentative, et, le 23 Avril de la même année, il écrivit au Prêtre faible et infortuné, qui d'après une telle élection, se disait Evêque du Département de l'Aube, espérant pouvoir le ramener à des sentimens plus catholiques. Mais qu'attendre d'un Prêtre qui se dit en unité avec l'Eglise, et qui rompt tous les liens qui l'attachent à la Chaire du Chef Suprême de l'Eglise? Malgré l'inutilité de ses efforts, je crois cependant devoir transcrire ici un passage de cette lettre, dans laquelle il lui ex

pose tous les motifs humains et religieux qui devoient le faire renoncer à être un des apôtres de ce nouveau schisme.

<< Non, non, la Religion de J. C. n'a jamais été persécutrice; elle est <«< douce et bénigne comme son divin Fondateur; elle est descendue du << Ciel pour consoler les hommes, et non pour les porter à se déchirer; elle << proscrit de son sein toutes les passions haineuses, comme elle excite, ali«mente, et fortifie toutes les vertus bienfaisantes, amies des hommes. << Voilà la véritable Religion du Christ, et jamais les maximes contraires « n'ont été plus sévèrement censurées qu'à son propre tribunal.......

<< Mais, en convenant de ces abus, je demande encore quelle a été la << source principale des calamités qui, dans les premiers siècles, ont affligé <«<les trois parties du monde; et dans les siècles postérieurs, l'Europe Catho<< lique. L'Histoire vous la fait connaître : c'est le schisme..

« Le schisme qui, après s'être séparé de la pierre fondamentale sur la<< quelle repose tout l'édifice de la Religion de J. C., a substitué l'esprit. << particulier à l'enseignement antique; le schisme qui, pour justifier sa << scission d'avec l'Eglise-Mère a enfanté les hérésies, et avec elles l'esprit «sectaire, les factions, les troubles, les révoltes, les discordes civiles, et << tous les maux qui ont bouleversé l'univers Chrétien.

<< Ah! l'on ne peut s'empêcher de s'attendrir en considérant quel eût été << l'état des Eglises et des Nations si Arius, Donat, Luther, Zuingle et Cal<< vin n'eussent pas existé, ou si les systèmes de leur sombre théologie eus« sent été étouffés aussitôt que conçus. De quelle paix les peuples n'eus<< sent-ils pas joui! Que de guerres meurtrières, que de crimes et d'atroci«<tés, dont la cause ou le prétexte n'eût pas eu lieu ! Tous les hommes, << professant une même foi, pratiquant un même culte, soumis à un même << régime religieux, unis par une même charité! Comment ce ravissant spec<< tacle n'a-t-il pas frappé tous les législateurs, tous les gens de bien, tous << les hommes éclairés ? Comment n'ont-ils pas réuni leurs efforts pour ra<< mener tant de sectes égarées aux principes qu'elles avoient abandonnés? Et « si ceux surtout qui se sont arrogé le droit d'endoctriner leur siècle, sous le

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« nom de Philosophes, s'étoient proposé ce grand et utile projet? Si, au lieu << de répandre le pyrrhonisme et l'incrédulité, en ne présentant que les <«< abus introduits par les passions humaines dans la Religion, et en s'effor«çant d'altérer les caractères augustes de sa Divinité, ils eussent travaillé << avec ardeur à montrer aux hommes la source de l'unité, et le lien d'une << éternelle concorde ? Quelles louanges, quelles bénédictions n'auroient-ils << pas méritées ! La Postérité eût gravé leurs noms dans ses archives, parmi <«< ceux des bienfaiteurs du genre humain; mais ils ont préféré la vaine « gloire de faire secte eux-mêmes, et le projet absurde de créer des peu<< ples de Philosophes. Moins prudens que le père de famille, en voulant << arracher l'ivraie, ils ont arraché le bon grain; ils ont détruit tous les prin«< cipes religieux, le seul espoir des vertus privées, et n'ont mis à la place << qu'une obscure et stérile métaphysique.

« Ce sont là, mon Frère, les hommes auxquels vous allez vous associer << en quittant l'Eglise. Sans le savoir, vous marchez au même but, et votre << aveuglement m'étonne. Tant qu'ils vous croiront un instrument utile de « leurs projets destructeurs, ils souriront à vos triomphes; ils applaudi«ront à votre patriotisme: car c'est là, ce me semble, la louange dont on « décore le prétendu désintéressement de ceux qui ont acquis des riches«ses et des honneurs; ils approuveront même le zèle avec lequel vous « conserverez quelques vestiges de la Religion Catholique. Mais n'attendez << de leur part qu'un profond mépris pour votre usurpation, lorsque l'œuvre « qu'ils méditent sera consommée, et plus d'une cause concourt à l'ac« célérer. »

Ces premiers devoirs remplis, il s'occupoit à tracer pour ses Prêtres demeurés fidèles, une règle de conduite pour ces temps périlleux dont parle l'apôtre, où tous ceux qui veulent vivre pieusement en J. C. souffriront la persécution. Mais ayant eu connoissance de l'instruction que Monseigneur de La Luzerne, Evêque de Langres, venoit de donner à ce sujet, il ne crut pouvoir mieux faire que de l'adopter pour son Diocèse. « Ayant re<< connu le langage de la vraie piété, la sagesse qui est le fruit d'une longue « expérience du saint Ministère, le zèle et la charité qui animent un vrai « pasteur des âmes. »

« ÖncekiDevam »