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IX. Un grand nombre d'autres Ouvrages, publiés en Angleterre depuis 1790, ont traité de l'infaillibilité du Pape, à propos des questions qui furent alors agitées entre les Catholiques de cette Nation. Peut-être ne s'est-on pas toujours exprimé de part et d'autre avec la précision qui est indispensable dans des discussions aussi délicates. Peut-être, en contestant l'infaillibilité, n'a-t-on pas toujours assez respecté les droits de la Primauté. Peut-être enfin n'a-t-on pas assez distingué certaines concessions que l'Eglise Universelle a cru devoir ajouter aux droits originaires de la Primauté, des droits primitifs et imprescriptibles que possède le Siége éminent qui en est revêtu. L'esprit humain, une fois lancé dans le champ de la controverse, s'arrête rarement où il faut, surtout lorsqu'on s'occupe d'une part à rehausser les pouvoirs de l'autorité légitime, et de l'autre à se débattre dans les limites presque imperceptibles du devoir de l'obéissance.

Mais, encore une fois, toutes ces discussions nous seront étrangères, quelle que soit notre opinion sur les principes posés et discutés de part et d'autre. Ainsi, nous ne dirons rien des Lettres écrites par un Laïque, et des Réponses d'un Ecclésiastique, ni des disputes sur la forme d'un serment d'allégeance, que prêtent maintenant la plupart des Prêtres Catholiques d'Angleterre ou d'Irlande, ni des Ecrits connus sous le nom de Livres Bleus, Blue Books, ni des Oùvrages du Révérend John Milner, qui ont pour objet la défense du Droit divin de l'Episcopat, ou de réfuter les principes d'une Démocratie Ecclésiastique (1).

X. Nous ne laisserons pourtant pas échapper l'occasion de rendre hommage au savant Auteur de ces deux derniers Ouvrages, pour la

(1) Letter addressed to the Catholic Clergy of England, on the appointment of Bishops..... By sir John Throckmorton, Bart. A Second Letter, by the same, 1791. The Clergymans Answer to the Layinan's Letter, on the appointment of Bishops. By the Rev. John Milner, 1790. A Letter addressed to the Catholics of England, by the Catholic. Committee. (London, 1792, etc.)-The divine Right of Episcopacy...... in answer to the Layman's Second Letter, by the Rev. John Milner. (London, 1791.) Ecclesiastical Democracy detected, by the Rev. John Milner. (1793, etc.)

modération avec laquelle il parle de son attachement à l'opinion de l'infaillibilité du Pape : « J'ai été élevé, dit-il, dans la croyance de « cette infaillibilité, et je n'ai pas encore vu d'argumens assez forts « pour changer d'opinion; et cependant je ne promettrai jamais sous « serment d'y adhérer, à moins que l'autorité de l'Eglise n'intervienne, tout comme aucune considération mondaine ne me déter« minera à faire serment de tenir l'opinion contraire. (1) »

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Pourquoi faut-il qu'avec autant de sens et de candeur, M. Milner donne, l'instant d'après, à Bossuet, le nom d'Antagoniste redouté du Pape (2)? Pour peu qu'il ait médité les Ouvrages de ce grand homme qu'il cite souvent, M. Milner a dû voir qu'aucun Ultramontain n'a parlé en termes plus magnifiques des prérogatives que l'Eglise reconnoît dans le Souverain Pontife, ni donné des preuves plus convaincantes de la Primauté divine du Saint-Siége. Le nom d'Antagoniste redouté du Pape s'applique-t-il avec propriété au Théologien qui ne reconnoît rien. «< au-dessus de la puissance vénérable du Saint-Siége, « que toute l'Eglise Catholique ensemble (3)?» Peut-on, doit-on donner ce nom à un Evêque qui voyoit dans le Pape, avec Saint Bernard, « ce qu'il y avoit de plus grand dans l'un et l'autre Testa«ment; un Abraham, un Melchisédec, un Moïse, un Aaron, un « Saint Pierre, en un mot Jésus-Christ même (4) ? » Cet Evêque, dira sans doute M. Milner, a combattu l'infaillibilité du Pape. Mais un enfant soumis et respectueux peut dire de son père, sans en être l'antagoniste, que son jugement n'est pas absolument infaillible. Or, tel est le langage qu'a tenu Bossuet, et M. Milner ne l'ignoroit pas, puisqu'il cite un passage de l'Evêque de Meaux, où la distinction.

(1) It is true, I was educated in the belief of this inerrancy, nor have I yet seen sufficient arguments to change my opinion...... No authority but that of the Church will ever induce me to swear to the affirmative of this question, nor shall any wordly consideration make me swear to the negative of it. (Eecles. Der mocr. detected, p. 98.)

(2) This redoubted Antagonist of the Pope. (Ibid, p. 99-)

(3) Serm. sur l'Unité de l'Eglise.

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judicieuse de l'autorité et de l'infaillibilité se trouve solidement établie (1). Nous transcrirous ici le passage de Bossuet, afin qu'on voie d'avance dans quel esprit ce grand Evêque et l'Eglise Gallicane ont combattu l'infaillibilité du Pape.

« Les Papes n'ont pas ignoré qu'il s'est élevé dans l'Eglise de grandes « disputes sur leur propre infaillibilité. Il leur étoit aisé de trouver <<< des termes assez expressifs pour les résoudre; mais, contens de dé<< cider qu'on doit au Souverain Pontife une vraie obéissance, ils ont cela suffisoit pour établir et confesser la Foi.

« cru que

« Nos Ancêtres ont pensé de même. Lorsqu'en 1542, l'Hérésie de <<< Luther commençoit à infester la France, la Faculté de Théologie « de Paris publia, entr'autres, les Articles suivans: - ART. XXII. II << est certain que le Concile Général, légitimement assemblé, et représentant l'Eglise Universelle, ne peut pas errer dans ses décisions sur << la Foi et les mœurs. ART. XXIII. Il n'est moins certain que pas <«<le Pontife Romain est établi de droit divin dans l'Eglise militante « du Christ, et que tous les Chrétiens sont tenus de lui obéir.

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« Les Evêques et toutes les Eglises de France nous ont transmis « celte règle de Foi..... Remarquez la différence des termes employés << par nos Docteurs, pour exprimer ce qu'ils pensent du Souverain << Pontife, et ce qu'ils pensent de l'autorité de l'Eglise et des Con<<< ciles Généraux: L'Eglise et les Synodes ne peuvent se tromper. Tous u les Chrétiens sont tenus, de droit divin, d'obéir au Souverain Pontife. << Ne dites pas que cette distinction a été faite sans dessein. Nos Doc << teurs n'établissoient pas une Foi nouvelle; ils exposoient la Foi << commune, et fixoient les droits respectifs, non d'après des opinions << particulières, mais d'après la croyance générale. Et lorsque le Pape << Pie IV a voulu exprimer l'autorité de son Siége, il s'est borné à de<< mander dans les mêmes termes, et de droit divin, une vraie obéis

<< sance.

« Vous prétendez, continue Bossuet, qu'une telle obéissance ren<< ferme toute espèce de supériorité, et conséquemment l'infaillibilité.

(1) Eccles. Democr. detect., p. 100 et 101.

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<«<< Encore une fois, j'observe que vous ajoutez votre opinion privée à ་ la croyance commune; et vous tentez de nous amener à vos con<«< séquences par une argumentation longue, douteuse et fausse : je le << prouve clairement par vos propres principes. Croyez-vous qu'on ne << soit obligé d'obéir qu'à une autorité infaillible? Croyez-vous qu'on << ne doive pas obéir à son Evêque, au Concile Provincial ou Na«<tional, au Légat Apostolique, au Pape lui-meme, lorsqu'il ne « prononce pas ex Cathedrá sur une question de Foi ? Ce seroit une <«<< absurdité. Vous insistez sur la différence qu'il y a entre le Pape et <«<les autres! Certes, elle est très-grande. Chaque troupeau doit obéir « à son Pasteur; tous doivent obéir au Pape, comme le marque << expressément la Profession de Foi.

<«< Que si quelqu'un soutient qu'en vertu de l'obéissance due de «< droit divín au Pontife Romain, nous sommes tenus d'obéir à tout ce « qu'il écrira, dira, ordonnera sur toute espèce de questions, sur le << droit, sur un simple fait, dans l'Eglise ou dans la République ; <«< s'il ajoute que le Pape, malgré la multitude de ses devoirs, est <<< inaccessible à la surprise et aux conseils pervers, et que la véri<< table piété consiste à obéir à sa volonté, quelle qu'elle puisse être, << vous répondrez sans doute qu'un insensé peut seul tenir ce langage, << et vous aurez raison. Ainsi, de votre aveu, quelque juste et nésoit l'obéissance, elle a des bornes légitimes. Quelles que << sont ces bornes ? Quelle en est l'étendue? Qu'ont décidé à cet égard « les Conciles, les Canons, les Papes eux-mêmes, l'Ecriture, et la << Tradition qui est son plus sûr interprète ? Puisque ces choses sont << douteuses, comme tout le monde est obligé d'en convenir, dis<<< cutons-les avec un esprit de paix et d'amitié, au lieu de tout con« fondre par des clameurs indécentes. (1) »

<<< cessaire

(1) Sanè non ignorabant Summi Pontifices in Ecclesia Catholicâ de his rebus maximas esse quæstiones, nec verba deerant quibus difficiles nodos amputarent. Hæc omiserunt: Romano Pontifici veram deberi obedientiam decreverunt; id profitenda Fidei sufficere censuerunt.

Majores quidem nostri jam idem censerant. Anno enim 1542, posteaquàm Lutheshana pestis in hoc quoque Christianissimum regnum grassari cœpit, Doctores Pari

Voilà ce que proposoit Bossuet à ses bruyans Adversaires; et un tel langage n'est pas celui d'un antagoniste du Pape.

M. Milner rien n'est plus aisé que de prouver que l'opipense que nion de l'infaillibilité du Pape ne peut, dans aucun cas, être plus dangereuse pour l'Etat politique, que la croyance de l'infaillibilité de

sienses, collectâ Facultate, hos articulos edidêre..... XXII. Certum est Concilium generale, legitimè congregatum, universalem repræsentans Ecclesiam, in Fidei et morum determinationibus errare non posse. XXIII. Nec minùs certum est unum esse jure divino Romanum in Ecclesiá Christi militante Pontificem cui omnes Christiani parere tenentur.

Hæc Fidei tessera ab Episcopis et Ecclesiis omnibus Gallicanis tradita. . . . . et custodita est. Vides quàm diversis verbis de Ecclesiâ ac Synodis Ecumenicis, deque Summo Pontifice egerint. Ecclesiam et Synodos errare non posse dicunt; at Summo Pontifici jure divino ah omnibus Christianis esse parendum. Hæc sine consilio ita distineta scilicet? Neutiquàm. Non condebant, sed tradebant Fidem ; quæ cuique competerent, non ex privatis opinionibus, sed ex communi omnium sensu tribuebant. Sic factum est ut iisdem quoque verbis Romanus Pontifex Pius IV Sedis suæ auctoritatem astrueret, et nihil aliud jure divino quàm veram obedientiam postularet.

At illa obedientia, inquis, omnimodam superioritatem, atque ipsam adeò infaillibilitatem infert. Iterùm atque iterùm admoneo, ad communem Fidem addis tua; ad ea quæ consequi putas, longâ nos et dubiâ, imò etiam falsâ argumentatione deducis, atque id ex tuis quoque rationibus efficiam clarè. An enim contendes obediendum nemini qui non sit infaillibilis? non Episcopo, non Synodo Provinciali, non Nationali, non Legato Apostolico, non denique ipsi Pontifici, nisi de Fide ex cathedrå decernenti? Absurdum. Nullum ne ergò discrimen inter Papam et alios? Certè maximum. Nam aliis suus quisque grex; Papæ omnes obedire oportet, et id signanter ipsa Professio ab omnibus poscit.

Quòd si quis jam dixerit, eò quòd Romano Pontifici jure divino ab omnibus obedientia vera deberi Fide Catholicâ credatur, quidquid ille scripserit, edixerit, jusserit, quocumque in negotio, in jure, in facto, in Ecclesiâ, in Republicâ, nihil nisi obediendum esse; neque unquam obrepi posse aut mala suaderi, occupatissimo licet; sed standum ubique jubentis voluntati in eoque veram repositam esse pietatem! Insaniat, inquis: certè. Ergò illi obedientiæ tam justa, tam necessariæ, sua quoque adhibenda cautio est. Quænam illa sit; quousque pateat; quid Concilia; quid Canones; quid ipsi Romani Pontifices; quid denique Scriptura, et Scripturæ interpres Traditio poscat? Quoniam ambigua res est, pacificè et amicè, quærere, non statim omnia clamoribus miscere nos deceat. (Append. ad Defens. Declar. Cl. Gallic., 1. I, c. I.)

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