Sayfadaki görseller
PDF
ePub

» semblée nationale, etc. » Tous les membres présens prêtèrent serment de ne jamais se séparer et de se réunir partout où les circonstances l'exigeraient, et ce serment fut confirmé par leur signature.

Cependant, le comte d'Artois envoya dire au maître de la salle qu'il jouerait à la paume le lendemain 22 1. Celui-ci, intimidé, parce qu'on lui avait durement reproché sa condescendance, prévint les députés qu'il ne pourrait leur prêter sa salle pour tenir leur séance. Ils allèrent alors occuper l'église Saint-Louis, où les députés qui n'avaient pas assisté à la séance du jeu de paume vinrent encore prêter serment. Bientôt enfin la majorité du clergé vint demander à se réunir.

Le lendemain 23 était fixé pour la tenue d'une séance royale. Là le roi recommanda aux deux premiers ordres de proposer << une réu»nion d'avis et de sentimens », et le gardedes-sceaux lut une déclaration qui annulait << les délibérations prises par l'ordre du tiers» état, le 17 de ce mois, ainsi que celles qui

I

Ferrières, Mémoires, tome 1, pages 55 et 56 (collection des frères Baudouin ).

>> auraient pu s'ensuivre comme illégales et in>> constitutionnelles. » Le roi termina ensuite son discours en disant : « Je vous ordonne, >> Messieurs, de vous séparer tout de suite, et » de vous rendre demain matin chacun dans >> les chambres affectées à votre ordre, pour y » reprendre vos séances. »

[ocr errors]

La noblesse et une partie du clergé obéirent; le reste de l'assemblée demeura dans la salle pensant que la nation en corps ne pouvait recevoir d'ordres. C'est là que Mirabeau, lorsque le grand-maître des cérémonies vint sommer l'assemblée d'exécuter les ordres du roi, prononça ces paroles devenues célèbres : « Allez dire à ceux qui vous envoient que » nous sommes ici par la volonté du peuple, » et que nous n'en sortirons que par la puis»sance des baïonnettes. » L'assemblée déclara qu'elle persistait dans ses précédens arrêtés, décréta que la personne des députés était inviolable, et que ceux qui se prêteraient à des attentats contre eux seraient déclarés traîtres à la nation et coupables de crime capital.

Tandis que ces choses se passaient à Ver

· Mémoires de Bailly, tome 1, page 214..

sailles, le régiment des gardes - françaises criait à Paris vive le tiers-état! Les autres troupes suivaient cet exemple, et les murs de la Bastille tombaient sous les attaques des citoyens.

Cependant le roi avait fait rassembler autour de Versailles une armée de dix mille hommes, sous le commandement du maréchal de Broglie. L'assemblée avait réclamé plusieurs fois contre cette mesure; mais elle n'avait pu obtenir du roi une réponse satisfaisante.

La cour avait fixé la nuit du 13 au 14 pour l'arrestation de plusieurs députés. « Les » régimens de royal-allemand et de royal-étran» ger avaient ordre de prendre les armes ; les >> hussards s'étaient postés sur la place du châ>>teau; les gardes - du- corps occupaient les » cours. A ces préparatifs menaçans la cour » joignait un air de fête...

>> On fit jouer la musique des deux régimens. >>> Les soldats, auxquels on n'avait on n'avait pas épargné » le vin, formèrent des danses; une joie in» solente et brutale éclatait de toutes parts: » une troupe de femmes, de courtisans, se li>> vrait à un insultant triomphe. »

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Ces fêtes avaient lieu à l'orangerie; l'assemblée les connaissait; elle savait que la salle des états devait être entourée, et que les députés que leur patriotisme avait fait désigner pour victimes devaient être enlevés de force du milieu de leurs collègues; elle savait enfin qu'elle devait être dissoute par le roi.

Le 15, les députés étaient à leur poste dès huit heures du matin; une adresse fut décrétée; mais à peine la députation fut - elle sortie de la salle, qu'on reçut avis que le roi allait se rendre à l'assemblée. Les événemens de Paris étaient connus.

Le roi vint en effet annoncer qu'il se confiait à l'amour de ses sujets ; qu'il avait donné ordre aux troupes de s'éloigner de Paris et de Versailles. « Je vous autorise, ajoutait-il, et vous >> invite à faire connaître mes résolutions à la » capitale. » Ce discours fut couvert d'applaudissemens; et l'assemblée entière se leva pour reconduire le roi dans son palais.

Cependant Paris s'était affranchi de la dépendance, royale: une nouvelle organisation municipale avait remplacé l'ancienne, et une milice nationale s'était formée. On craignait à chaque instant une excursion des Parisiens.

Alors, plusieurs personnes de la cour, et entre autres les princes, partirent de Versailles ét se retirèrent hors de France.

Cependant l'assemblée nationale décrétait les droits de l'homme et l'abolition de tous les titres et priviléges, au grand déplaisir de la cour et du roi qui refusa son assentiment à la déclaration des droits et aux premiers artides de la constitution.

Ainsi, l'assemblée et la cour étaient sans cesse en opposition ouverte ; cette opposition prit un nouveau degré de force dans les premiers jours d'octobre; la discussion sur le veto fut le prétexte de beaucoup d'agitation; la cour crut avoir à craindre quelque chose de cette effervescence générale, et appela de nouvelles troupes à Versailles. A leur arrivée, les gardes - du corps donnèrent aux officiers un repas où furent aussi invités les officiers des cent-suisses, des gardes-suisses, des chasseurs des Trois-Évêchés et de la milice bourgeoise. Ce repas eut lieu le 1". octobre. Les convives, livrés d'abord à la joie, ensuite exaltés par le vin et inspirés par des personnages puissans, firent des extravagances, et se portèrent à des excès. La cocarde et l'habit nationaux furent insultés.

« ÖncekiDevam »