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» gens de Paris tellement tournés en dévotion » et esmeus qu'en moins de trois heures ou » de quatre vous eussiez veu plus de cent » feux en quoi les hommes ardaient (brûlaient) >> tables, tabliers, cartes, billes et billards, >> nurelis, et toutes choses à quoi on se pouvait >> courser à maugréer à jeux convoiteux 1. >>

veur,

Quant à la forêt, elle conserva long-temps encore son premier nom de forêt de Rouvrai, puis elle prit celui de forêt de Saint-Cloud. Il est certain qu'Olivier-le-Daim, barbier, puis favori de Louis x1, avait, dans le temps de sa fale poste de capitaine du pont de SaintCloud et la garde de la garenne de Rouvrai : c'est là que les rois de France faisaient le plus ordinairement leurs parties de chasse. Ils eurent plusieurs châteaux dans son enceinte. (Voyez la Muette et Madrid.) Ce lieu fut aussi de tout temps le rendez-vous des duellistes et des partisans de plus doux combats.

Tels furent le village et le bois de Boulogne; mais ce bois a éprouvé des dévastations telles que de long-temps on ne peut espérer d'y

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C'est-à-dire, à tous les jeux propres à engendrer des querelles, à exciter l'avidité des joueurs (Journal de Paris, part. prem., p. 120).

trouver ces ombrages témoins de tant de plaisirs divers. Les troupes anglaises et écossaises établirent un camp dans ces avenues superbes où les Parisiens venaient naguère montrer la richesse de leurs équipages; tout tomba sous leur rage destructive; et de nombreuses années s'écouleront avant que ses verdoyans taillis, que ses superbes avenues aient repris tout l'éclat qu'un jour a suffi pour faire disparaître.

On remarque dans le voisinage de Boulogne de nombreuses maisons de campagne, entr'autres celle qu'y possédait l'archichancelier de l'empire, Cambacérès, et celle qu'on rencontre la première à droite en entrant par le bois : cette dernière est précédée d'une longue aveet située au milieu d'un parc des plus

nue,

agréables.

On trouve en outre à Boulogne une filature de coton appartenant à M. Boucher, et une fabrique de cire à cacheter.

Le village de Boulogne fait partie du département de la Seine, arrondissement de SaintDenis, canton de Neuilly. Sa population est d'environ deux mille cinq cents habitans. Il y a une poste aux lettres.

Longchamps. Les pages consacrées au village de Boulogne nous amènent naturellement à parler de Longchamps, abbaye de religieuses, située sur le bord de la Seine, à quelque distance au nord de ce village, et dans l'enceinte même de la forêt.

Cette abbaye, qui date du XIII. siècle, devait sa fondation à Isabelle de France, sœur de saint Louis.

La princesse fit consulter Hémeric, chancelier de l'église de Notre-Dame de Paris, sur ce qui serait plus agréable à Dieu, de la fondation d'un hôpital, ou de celle d'une maison de soeurs mineures: le chancelier se prononça pour le couvent; et Longchamps fut fondé.

Les premières religieuses de Longchamps ne furent d'abord d'aucun ordre particulier; elles n'eurent d'autre titre que celui de Sœurs incluses de l'humilité de Notre-Dame, titre qu'avait choisi la princesse elle-même; et ce n'est qu'à la sollicitation de saint Louis que le titre de Mineures fut ajouté au premier, afin, dit-il, qu'elles fussent censées de l'ordre de Saint-François. Dans le siècle suivant, le

1 Vie d'Isabelle, par Agnès d'Harcourt.

titre d'Humilité disparut entièrement; et le monastère prit le nom de Longchamps.

La fondatrice de l'abbaye se retira dans ce couvent, et y vécut dans la plus grande dévotion, sans toutefois faire de voeux; mais elle n'habita pas long-temps sa retraite : les sœurs mineures perdirent leur protectrice l'an 1269, huit ans environ après l'établissement du mo

nastère.

Cependant, comme si le Ciel eût voulu perpétuer les bienfaits d'Isabelle, même après sa mort, sœur Agnès, historienne de la princesse, raconta jusqu'à quarante miracles opérés par elle. Le monastère commença dès-lors à être en grande réputation: plusieurs individus voulu- . rent être enterrés dans son église; plusieurs princesses de France furent religieuses à Longchamps; plusieurs rois visitèrent fréquemment ce couvent; Philippe-le-Long y tomba même dangereusement malade: alors l'abbé et les religieux de St.-Denis vinrent pieds nus en procession de leur abbaye au couvent de Longchamps, firent toucher au prince un morceau de la vraie croix, un morceau de fer qu'on appelle le Saint-Clou, et un bras de saint Simon. L'abbé Lebeufajoute, d'après le continuateur de Nan

gis : « Il se sentit guéri ou beaucoup mieux >> après avoir touché ou baisé ces saintes reli>> ques; mais, la maladie étant revenue par sa faute, il fit ses dernières dispositions, et » mourut le 3 janvier 1321. »

On assure que les premières religieuses de Longchamps vécurent dans la plus grande humilité; mais, vers le milieu du xvI. siècle. elles s'étaient singulièrement relâchées de l'austérité de la règle de saint François. On voit dans l'Histoire de Paris, qu'Henri IV, séjournant dans ce couvent, devint amoureux d'une jeune religieuse, nommée Catherine de Verdun; qu'il la récompensa de ses faveurs, en lui donnant l'abbaye de Saint-Louis de Vernon, et nommant son frère président au parlement de Paris; et que cette religieuse lui laissa un souvenez-vous de moi.

Voici ce que dit saint Vincent-de-Paule dans une lettre latine adressée au cardinal Mazarin, et publiée pour la première fois par M. Delort «Il est certain, écrit-il, que déjà de

>>

:

puis deux cents ans ce monastère a marché

» vers la ruine totale de la discipline et la dé>> pravation des mœurs.

Tome vi, page 238.

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