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africains sur le sol européen. Nous ne pouvons admettre (!) que nos soldats soient de nouveau exposés à subir le choc de l'impression morale de pareilles hordes africaines affublées de l'uniforme français ».

En 1910, le gouvernement de la République fit voter un crédit de 860 000 fr. pour l'envoi, à titre d'essai, d'un bataillon de tirailleurs sénégalais en Algérie. L'expérience fut, somme toute, peu concluante si tous les officiers étaient d'accord pour apprécier les qualités militaires de ces troupes noires, ils l'étaient aussi pour reconnaître qu'elles supportent mal le froid et, pour la plupart, que leur moral baisse avec la température. Le Sénégalais est, paraît-il, grand buveur d'eau et, dans un pays où elle fait défaut dans la saison chaude, il souffre beaucoup de cette privation. De plus, étant généralement marié, il coûte, rendu à Oran, beaucoup plus cher que les tirailleurs algériens et que les hommes du contingent métropolitain.

Quoi qu'il en soit, le budget de 1911 ne renferma aucune prévision relative à l'organisation d'un deuxième bataillon noir.

Depuis lors, et sous la pression de la nécessité, un nouveau revirement s'est produit une seconde unité de l'espèce a été constituée. Aux défauts que nous venons de signaler, on a opposé les sérieuses qualités qu'accorde aux contingents africains le commandant du XIX corps d'armée d'Algérie confiance absolue dans leurs chefs, mépris de la mort, insensibilité à la fatigue. Toutefois, il est bien entendu qu'il ne s'agit plus de les envoyer éventuellement en Europe, mais de les utiliser dans les régions du sud de la colonie, loin des populations de races différentes dont ils heurteraient les mœurs et les coutumes et dont eux-mêmes fuient le contact (1).

(1) Voici comment M. Millerand s'exprimait à la Chambre des députés, au mois de novembre dernier :

« Sans traiter ici in extenso la question des troupes noires, je me bornerai

Signalons enfin une proposition très sérieuse de M. Clementel, rapporteur à la Chambre pour 1912: il s'agit de l'utilisation plus rationnelle du contingent français d'Algérie, qui augmente chaque année au point de surcharger l'effectif du XIX corps. C'est pourquoi, le 1 octobre dernier, 1500 hommes du contingent algérien furent incorporés en France. Cette mesure donnera, à partir de 1913, un supplément de 3000 hommes, en temps de paix, à l'effectif global des unités de la métropole.

Quoi qu'il en soit, l'avenir se présente pour la France sous les couleurs les plus sombres. Il résulte, en effet, des statistiques établies par les soins de la commission de l'armée en ce pays que, même si on admet que le chiffre des naissances masculines puisse donner dans 20 ans un rendement de 48 p. c. d'hommes valides au lieu de 44,7 p. c., chiffre moyen de la période 18961905, une diminution progressive d'effectifs par classe ne s'en produira pas moins, se chiffrant annuellement par 11000 hommes dans dix ans, et par 26000 hommes dans vingt ans. La diminution de la natalité en France est, en effet, un fait brutal: le chiffre des naissances par 1000 habitants, qui était de 29 en 1830, est tombé à 19,7 en 1907, et le chiffre des naissances masculines est passé de 494 000, il y a quarante ans, à 450 000 en

à affirmer la volonté que nous avons manifestée dès les premiers jours de notre arrivée au pouvoir, dans les décrets critiqués par nos collègues - de ne pas laisser inutilisées les précieuses ressources en hommes que la France trouve en Afrique.

S'il m'était besoin d'une démonstration de fait à l'appui de l'emploi de ces ressources, il me suffirait de rappeler dans quelles conditions, il y a quelques semaines, les troupes noires, sous la conduite d'un homme qui est parmi ceux qui en ont le plus recommandé l'emploi, le colonel Mangin, sont arrivées à Marrakech.

Ce n'est pas diminuer les indigènes, c'est les rehausser que de leur faire place sous notre drapeau, en leur donnant, naturellement, les compensations auxquelles ils ont légitimement droit. C'est un des moyens les plus sûrs que nous ayons de les assimiler, que de les mêler à notre action et de les introduire dans nos rangs. »

1890, à 420 000 en 1900 et à 393 000 en 1910. Il en résulte que, dans 15 ans, les Français se verront obligés, soit de vieillir l'armée de campagne en y incorporant un nombre de classes plus considérable, soit de réduire de 150 000 hommes les effectifs de guerre de première ligne, c'est-à-dire de se priver de 4 corps d'armée environ (1).

Avant que l'adoption du service de deux ans et l'accroissement de l'artillerie allemande aient fait songer à modifier l'organisation existante, l'armée française se composait de 700 bataillons d'infanterie, groupés en 185 régiments; 448 escadrons de cavalerie, groupés en 89 régiments; 112 batteries d'artillerie à pied; 16 batteries à cheval pour les divisions de cavalerie; 442 batteries montées; 36 batteries à cheval, 14 batteries de montagne pour l'armée de campagne, et 101 compagnies du génie, groupées en 26 bataillons.

Ces unités entraient dans la composition de 20 corps d'armée (le 19me corps stationnant en Algérie), du corps de troupes coloniales (2), ainsi que dans celle de huit divisions de cavalerie indépendantes, créées dès le temps de paix, contrairement à ce qui se passe en Allemagne, comme nous l'avons signalé.

A la suite de la réduction du temps de service actif à deux ans, le général Picquart déposa le 30 novembre 1907, un projet de loi des cadres et des effectifs, basé

(1) Ces lamentables constatations viennent encore d'être confirmées par M. J. Reinach (séance du 29 nov. 1912).

(2) Ce dernier, qui a englobé les anciennes troupes de marine, est rattaché au ministère de la guerre, tout en conservant son autonomie et en étant complètement distinct de l'armée métropolitaine.

Les troupes coloniales stationnées en France ont pour objet d'assurer la relève, de refaire l'instruction et l'éducation des anciens militaires revenant des colonies, et de faire celle des nouveaux incorporés.

Elles présentent la composition générale suivante : un corps à trois divisions de deux brigades d'infanterie et une brigade d'artillerie à 36 batteries. (Voir BULLETIN DE LA PRESSE MILITAIRE, 31 octobre 1908, pp. 329 et suiv.) Leur réorganisation est à l'étude.

IIIe SÉRIE. T. XXIII.

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sur le nombre de 534 000 hommes du service armé sur pied de paix au lieu de 579 000 (1). Pour ne pas compromettre la mobilisation, aucune grande unité ne devait être supprimée. Le projet devait se traduire par une diminution de 521 officiers et 33 868 hommes de troupe du service armé, et une augmentation de 6804 chevaux.

La réorganisation de l'artillerie présentant un caractère d'urgence, la partie de projet concernant cette arme fut disjointe de l'ensemble, votée et promulguée le 24 juillet 1909.

Quant aux autres armes, elles n'ont pas encore été remaniées. Le projet fut modifié une première fois par le général Brun, successeur du général Picquart, rédigé à nouveau par M. Messimy en 1911, et repris pour compte en 1912 par M. Millerand. Il attend la sanction des Chambres.

Le tableau ci-contre donne un aperçu de ses phases successives (2).

Si, tablant sur les chiffres actuels d'incorporation, on s'efforce d'évaluer le nombre de soldats instruits

(1) Voir BULLETIN DE LA PRESSE MILITAIRE, 15 janvier 1908.

(2) La Chambre des députés a commencé, le 28 novembre dernier, l'examen du projet de loi relatif à l'infanterie. Nous n'en connaissons pas le détail au moment ou nous écrivons ces lignes. Nous savons, toutefois, qu'il vise à l'augmentation de la qualité des troupes par deux moyens le relèvement du moral des officiers que les lenteurs de l'avancement découragent, et le renforcement des cadres des formations de réserve. Voici, en résumé, d'après un journal français, les principales réformes apportées par le projet de loi : 1o Création d'un cadre complémentaire composé, par régiment, d'un lieutenant-colonel, deux chefs de bataillon et six capitaines;

2o Etablissement d'un état-major particulier, groupant tous les officiers actuellement détachés dans des fonctions spéciales (aviation, affaires indigènes, écoles, justice militaire, etc.);

3o Augmentation du nombre des sous-officiers. Toutes les compagnies d'infanterie auront sept sergents;

4o Transformation des groupes d'infanterie de forteresse en dix régiments nouveaux à trois bataillons (numérotés de 164 à 173) et création d'un 31o bataillon de chasseurs ;

5o Répartition du corps des tirailleurs algériens en douze régiments à trois ou quatre bataillons.

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