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nem eorum quæ ignorantur, os nostrum aperiamus... Non igitur vos terreat mendacii calumnia, neque potentium minæ conturbent, neque risus notorum ve procacitas moerore afficiat, neque damnatio eorum qui tristitiam simulant, valentissimam ad fallendum illecebram objicientes adhortationis escam: donec veritatis verbum vobiscum pugnet. Qmnibus propugnet recta ratio, belli socium advocans et adjutorem ipsum pietatis magistrum dominum nostrum Jesum Christum, pro quo affligi suave, et mori lucrum. S. Basil. ep. 79 et 211, Oper., tom. III, pag. 139 et 229.

DE LA RELIGION,

CONSIDÉRÉE DANS SES RAPPORTS

AVEC

L'ORDRE POLITIQUE ET CIVIL.

CHAPITRE I.

État de la société en France.

Instruit par l'expérience et par la tradition universelle des peuples, la sagesse antique avoit com. pris qu'aucune société humaine ne pouvoit ni se former ni se perpétuer, si la religion ne présidoit à sa naissance, et ne lui communiquoit cette force divine, étrangère aux œuvres de l'homme, et qui est la vie de toutes les institutions durables. Les anciens législateurs voyoient en elle la loi commune (1), source des autres lois (2), la base,

(1) Arist., Rethor., lib. I.

(2) Cicer., de legib., lib. II, cap. IV.

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l'appui (1), le principe régulateur (2) des états constitués selon la nature ou la volonté de l'Intelligence suprême (3). En toute république bien or>> donnée, dit Platon, le premier soin doit être d'y » établir la vraie religion, non pas une religion » fausse ou fabuleuse, et de veiller à ce que le souverain y soit élevé dès l'enfance (4). » Ces maximes, partout admises comme une règle immuable, furent aussi partout le fondement de l'organisation sociale: de là l'importance, quelquefois excessive à nos yeux, qu'on attachoit non seulement aux croyances publiques, mais aux plus petites cérémonies du culte ; de là l'union intime des lois religieuses et des lois politiques dans la constitution de chaque cité, quelle que fût la forme de son gouvernement; de là enfin le pouvoir toujours si éten du du sacerdoce chez les nations, soit civilisées soit barbares: et il faut bien qu'il y ait en cela quelque chose de nécessaire, de conforme à la na

(1) Religio vera est firmamentum reipublicæ. Plat., lib. IV, de legib.

(2) Omnia religione moventur. Cicer. V, in Verrem.

(3) Cicer., de legib., lib. II, cap. iv et v.

(4) Prima in omni republica bene constituta cura esto de vera religione, non autem de falsa vel fabulosa stabilienda, in qua summus magistratus a teneris instituatur. Plat., lib. II, de republ..

ture de l'homme et de la société, puisque aucun temps ni aucun lieu n'offre d'exception à ce fait primitif et permanent.

Il n'est pas de notre dessein de rechercher com-. ment la Religion, suivant ce qu'elle contenoit de vérités et d'erreurs, modifia les institutions des peuples divers. Il nous suffit de faire remarquer qu'à l'époque où son influence, dans l'état et dans la famille, s'affoiblit et menaça de s'éteindre entièrement à Rome, sous les premiers Césars, tous les liens qui unissent les hommes se relâchant à la fois, l'empire tomba en dissolution ; et bientôt l'on vit ce grand corps languissant, épuisé, se débattre quelques instants, et succomber enfin sous les coups que lui portèrent des nations envoyées de Dieu, pour faire disparoître de la terre le peuple athée.

Exemple à jamais mémorable! Les Romains avoient renoncé aux dogmes conservateurs de tout ordre politique et civil: leur nom seul demeura pour rendre témoignage de ce qu'ils furent. La Religion, bannie par les systèmes philosophiques, sortit de cette société auparavant si vivante; et il ne resta qu'un cadavre. Le monde étonné contemploit cet informe débris, quand tout-à-coup s'éleva une société nouvelle, fondée par le christianisme et pénétrée de son esprit. Croissant et se développant selon l'invariable loi reconnue des an

ciens, elle reçut tout de l'Église, et sa forme essentielle et ses institutions, et son admirable hiérarchie. Gibbon lui-même en fait l'aveu. Ce furent les souverains Pontifes, ce furent les évêques qui, appelant nos grossiers ancêtres à la vraie civilisation, créèrent, avec la royauté, les monarchies chrétiennes, qu'ils travailloient sans cesse à perfectionner. On chercheroit en va in dans l'antiquité rien de semblable à ce genre de gouvernement, qui n'y pouvoit avoir de modèle, puisqu'il n'étoit que l'expression publique du chris tianisme et des nouveaux rapports qu'il avoit établis entre les hommes, la manifestation pour ainsi dire sociale de ses préceptes et de ses dogmes mêmes.

Indépendamment de ce qui touche la constitution intime de l'état, les règles de discipline établies par l'Église, la forme de ses jugements et de ses tribunaux, eurent une influence aussi heureuse qu'étendue sur la législation civile. Cette influence est surtout remarquable dans les capitulaires de nos premiers rois, monument trop pen admiré de sagesse et de justice. Il est vrai cependant que des erreurs et des passions, diverses selon les époques, mais qui toujours tendoient à rompre l'unité politique en ébranlant l'unité religieuse, altérèrent peu à peu l'esprit de la société européenne, la détournèrent de sa direction, et en arrêtèrent les progrès, avant qu'elle eût atteint son parfait déve

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