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subordonnés, elle est monarchique. Mais toujours faut-il une souveraineté, un pouvoir suprême qui ait le droit de commander et à qui l'on doive obéir, pour qu'il existe une société quelconque : et déjà l'on conçoit que toute secte qui refuse. de reconnoître un pareil pouvoir, qui nie l'autorité et proclame l'indépendance individuelle, n'est point une société, n'est point une Église ; et par celà même elle est frappée du terrible anathème prononcé par Jésus-Christ: «Celui qui n'écoute point l'Église, qu'il vous soit comme un païen et un publi» cain (1). »

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Il suit de là encore qu'on ne sauroit, en aucune société, altérer le pouvoir sans altérer la société même et changer sa nature. Or changer la nature d'une société divine, évidemment ce seroit la détruire: elle est ce que Dieu l'a faite, ou elle n'est point. Si donc Jésus-Christ a établi le régime monarchique dans l'Église, si le Pape y est souverain, attaquer son autorité, limiter son pouvoir, c'est détruire l'Église ; c'est essayer de substituer un gouvernement humain, un gouvernement arbitraire, à celui qu'elle a reçu de Jésus-Christ.

Et maintenant observons que nul n'est associé à Pierre, lorsque le Sauveur déclare qu'il bâtira sur lui son Église, contre laquelle les portes de l'enfer

(1) Matth. XVIII, 17.

ne prévaudront point, et lorsqu'il promet de lui confier les clefs, symbole du pouvoir souverain, de cette pleine puissance que les conciles œcuméniques ont reconnu appartenir au Pontife romain Vicaire de Jésus-Christ, Chef de toute l'Église, Père et Docteur de tous les chrétiens (1). Le voilà donc distingué de tous les autres pasteurs par le suprême Pasteur lui-même, et distingué, comme l'explique un concile universel, par l'étendue de sa pu issance, qui n'en admet ni de supérieure, ni d'égale, puisqu'elle lui soumet l'Église entière. Le sixième et le huitième concile œcuménique ont également reconnu, en termes exprès, la souveraine et infaiblible autorité du successeur de saint Pierre (2).

Gerson, malgré des préjugés qui rendent ses paroles plus remarquables, avoue que « Jésus-Christ > a fondé son Église sur un seul monarque suprême,

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(1) Definimus sanctam apostolicam Sedem, et romanum Pontificem in universum orbem tenere primatum, et ipsum Pontificem romanum successorem esse beati Petri, principis apostolorum et verum Christi vicarium; totiusque Ecclesiæ caput et omnium christianorum patrem ac doctorem existere, et ipsi in beato Petro pascendi, regendi ac gubernandi universalem ecclesiam à Domino nostro J. C. plenam potestatem traditam esse. Acta concil. Florent. Labb. tom. XIII, col. 515.

(2) Vid. de summi Pontif. auctorit. dissert., cap. XVIII et XX. OEuvres de Fénelon, tome II, édition de Versailles.

D

> le Pontife romain, en qui seul réside la puissance » ecclésiastique dans sa plénitude (1). Ainsi l'Église est une monarchie, et le Pape en est l'unique souverain, étant seul investi de la plénitude de la puissance et c'est aussi la doctrine d'Almain, qu'on n'accusera pas plus que Gerson d'avoir voulu flatter Rome. Il avoue que Jésus-Christ a établi dans son Église une police royale et monarchique, de sorte qu'en vertu de ce pouvoir monarchique, « le » Pape seul possède une autorité primitive qui lui » soumet tous les autres, sans qu'il soit soumis à » aucun. La puissance universelle de faire des ca» nons obligatoires par tout l'univers a été donnée » à un seul, savoir, à Pierre et à ses successeurs, » et elle n'a été donnée à nul autre. Un seul est » investi de la puissance suprême, et l'Église n'est » une que par l'unité du chef; elle forme un corps mystique dont le Pape est le chef; le pouvoir » du Pape, dans les choses spirituelles, est un pou» voir souverain, et ce genre de gouvernement ne » peut être changé; » c'est-à-dire, observe Féne

D.

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(1) Ecclesia in uno monarcha supremo per universum fon data est à Christo. De infallibilitate Papæ, consid. VIII, oper. tome II, col. 213. Potestas ecclesiastica in suâ plenitudine est formaliter et subjectivè in solo romano Pontifice. De potest. Eccles. consid. X. Ibid, col. 259. Plénitudo jurisdictionis residet apud Papam, et in alios secundùm ejus determinationem derivatur. Regulæ mor. 157. Ibid, tom. III, col. 106.

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lon, qu'on ne peut en faire un gouvernement >> aristocratique ou démocratique (1). »

» Nous ne mettons point en doute votre princi»pauté, très saint Père; mais nous disons: Soyez »notre prince (Is. III, 6). Nous savons et nous » confessons hautement que la principauté monarchique a été établie de Dieu (dans l'Église), non » seulement selon la commune Providence du » monde, mais aussi par l'institution particulière > de Jésus-Christ, et que vous la possédez par une >> vraie et légitime succession (2). ›

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Ainsi parloient au Pape Eugène IV, les ambassa'deurs de Charles VII; et cette doctrine est si constante et si sacrée dans l'Église catholique, que la faculté de théologie de Paris, en censurant le livre de Marc-Antoine de Dominis, a déclaré la doctrine contraire hérétique et schismatique (5).

(1) De summi Pontif. auctorite, cap. XXXII. OEuvres de Fénelon, tome II, p. 356 et 357, édition de Versailles. (2) Allocut. etc. ap. Odoric. Rainald., ad annum 1441. (3) Monarchiæ formam non fuisse immediatè in Ecclesiâ à Christo institutam. Hæc propositio est hæretica, schismatica, ordinis hierarchici subversiva, el pacis Ecclesiæ perturbativa. Collect. judicorum, etc. Tom. I, part. II, p. 105.

Doctrina in articulis Joannis Hus contenta, nimirum in Ecclesiá non dici unum caput supremum et monarcham præter Christum, suam Ecclesiam per multos ministros, sine uno isto monarcha mortali regere perfectè et gubernare, est doctrina

Il n'est pas jusqu'aux luthériens qui ne fussent disposés à reconnoître cette importante vérité, au temps de Mélanchton. La manière, dit Bossuet, dont il s'en explique dans une de ses lettres, est » admirable. » Et après avoir cité un passage très frappant de cette lettre, il ajoute : « Voilà ce que » pensoit Mélanchton sur l'autorité du Pape et des » évêques. Tout le parti en étoit d'accord quand il » écrivit cette lettre: Nos gens, dit-il, demeurent. » d'accord. Bien éloigné de regarder l'autorité des » évêques, avec la supériorité et la monarchie du »Pape, comme une marque de l'empire anti-chré» tien, il regardoit tout cela comme une chose dé-, sirable, et qu'il faudroit établir si elle ne l'étoit › pas (1). »

Que l'Église soit une monarchie, on ne le peut donc nier sans démentir Almain, Gerson, Bossuet, la Faculté de théologie de Paris, Mélanchton même, et tout l'univers catholique. Que le Pape, comme seul monarque suprême, possède dans l'Église une pleine puissance ou un pouvoir souverain, on ne peut le nier non plus sans contredire une définition de foi d'un concile œcuménique. Donc, supposer qu'il y ait dans l'Église un pouvoir au-dessus du

christiana à sanctis Patribus egregiè explicata et confirmata. Hæc propositio est hæretica quoad singulas partes. Ibid., p. 106. (1) Hist. des Variat. Liv. V, ch. XXIV.

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