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l'institution nécessaire pour l'enseignement, con-
tinua toujours, chose remarquable, d'être donnée
au nom du Saint-Siége. « Le chancelier, dit Du-
» boulay, donne, par l'autorité apostolique, le pou-
» voir d'enseigner (1). »

Jusqu'ici, au contraire, on n'a vu figurer que
l'autorité civile dans l'érection de la nouvelle Sor-
bonne; c'est par cette autorité seule que tout se
fait. Quelques évêques, choisis et appelés par
elle pour concourir à la rédaction des règlements,
ne sont et ne peuvent être que de simples conseil--
lers. Chaque évêque préside de droit à l'enseigne-
ment dans son diocèse; il nomme et institue ceux
qu'il juge propres à le remplacer dans cette fonc-
tion. Là se borne son autorité. Il ne peut conférer

personne la prérogative, qu'il ne possède pas,

du 15 juillet 1567, à cause de sa conformité avec la version de
Genève. Grégoire XIII ratifia cette censure, et René Benoît fut
exclu de la faculté par un décret du 1er octobre 1572. Nommé
à l'évêché de Troyes, le Saint-Siége lui refusa constamment des
bulles d'institution. Il avoit composé en faveur de son ami de
Belloy un ouvrage scandaleux sous ce titre : Examen pacifique
de la doctrine des huguenots, où l'on montre, contre les catho-
liques rigides, que nous ne devons point condamner les hugue-
nots, avant que l'on ait prouvé de nouveau. Il y prétendoit que
le concile de Trente ne suffisoit pas pour les condamner,
parceque ce concile n'étoit pas reçu en France. Biographie uni-
verselle.

(1) Histoire de l'Université, par Crévier, tom. VII, p. 148.

d'un enseignement plus étendu, tel que celui des Universités. Nemo dat quod non habet. La jurisdiction épiscopale, circonscrite dans un territoire déterminé, ne sauroit, en aucune façon, être la source du pouvoir général d'enseigner. Rien, à cet égard, ne peut suppléer l'autorité pontificale. Si done elle n'intervient pas dans la fondation de la Sorbonne nouvelle, on ne réussira jamais à former qu'une école schismatique, où des professeurs institués par la puissance séculière, enseigneront la doctrine qu'elle leur prescrira. Alors, oubliant même jusqu'au langage catholique, on pourra se féliciter d'avoir un centre des lumières, qui entretienne dans notre Église l'unité de doctrines, de vues, et de règles de conduite (1). L'Église universelle ne connoît, il est vrai, qu'un centre, le centre de la foi et du gouvernement; mais notre église, plus avancée, possédera, dans le siècle des lumières, un centre des lumières, et c'est à ce centre et à ces lumières qu'elle devra l'unité de doctrines,

(1) « Centre des lumières, elle (l'ancienne Sorbonne) entre» tenoit dans notre Église cette unité de doctrines, de vues, » de règles de conduite, qui a fait sa beauté aux jours de ses >> prospérités, et sa force aux jours de ses malheurs. » Lettre de son Excellence le ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique, à MM. les évêques et autres membres composant la commission créée par ordonnance royale du 20 juillet 1825, au sujet de l'établissement à Paris d'une école de hautes études ecclésiastiques..

qui, depuis Jésus-Christ, et selon sa promesse, s'étoit conservée, non par les lumières des hommes, mais par l'assistance de l'Esprit saint, qui dicte à l'Église et à son chef leur infaillible enseignement.

Et voulez-vous savoir avec précision quelles sont ces lumières dont la nouvelle Sorbonne redeviendra le centre, à l'imitation de l'ancienne? Écoutez ce qu'on dit de celle-ci : Rempart de la foi contre » les attaques de tous les novateurs, au point d'a» voir mérité le surnom de concile permanent des » Gaules, elle étoit encore la gardienne de ces maxi» mes françaises auxquelles Bossuet donna tout le poids de son savoir et de son génie. Elle les pro>>fessoit avec liberté, mais aussi avec cette sagesse qui en prévient les abus, qui concilie tous les » droits et tous les devoirs, et s'éloigne également » de la servitude et de la licence (1). »

D

Qu'on ose parler de maximes françaises, lorsqu'il s'agit du point le plus important de la doctrine catholique, du fondement même de l'Église et de sa constitution divine; qu'on s'applaudisse d'être séparé sur ce point de toutes les autres Églises unies au successeur de Pierre; qu'on représente leur obéissance comme une servitude, dont on a su s'affranchir avec cette sagesse qui prévient les

(1) Ibid,

abus, qui concilie tous les droits et tous les devoirs; qu'on oppose froidement Bossuet au Vicaire de Jésus-Christ, son savoir à l'autorité du Docteur de l'Église universelle (1), son génie aux promesses du Fils de Dieu et à ses paroles (2) qui ne passeront point: c'est là ce qui effraie, ce qui consterne plus que les efforts de l'impiété. De sinistres pensées s'emparent de l'âme on ne discute point, on tombe à genoux pour conjurer Dieu de détourner l'avenir qui s'approche.

Et quel moment choisit-on pour annoncer à l'univers catholique qu'on a résolu de perpétuer ces maximes de schisme? Le moment même où les plus ardents ennemis de la religion chrétienne les réclament comme leur doctrine, comme l'arme avec laquelle ils vaincront l'Église. Parceque, pendant les deux derniers siècles, le clergé français n'en a pas tiré les conséquences, parcequ'il les a toujours démenties dans la pratique, on refuse d'en voir le danger. Mais si nulle Église ne fut jamais plus soumise au Saint-Siége, dans les matières

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(1) Dans la consécration du Pontife romain on ajoute à la formule en usage pour les évêques, ces paroles du sacramentaire de saint Grégoire le Grand. Et idcirco huic famulo tuo, quem apostolicæ Sedis præsulem, et primatum omnium qui in orbe terrarum sunt sacerdotum, et universalis Ecclesiæ tuæ doctorem dedisti, et ad summi sacerdotii ministerium elegisti. (2) Rogavi pro te ut non deficiat fides tua. Luc. XXII, 32.

spirituelles que l'Église de France (1), et si on

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doit la louer de cette soumission; donc elle est conforme à l'ordre de Dieu et aux vrais principes catholiques, autant que les maximes qui autoriseroient une autre conduite y sont opposées. Et néanmoins que dites-vous? « Demeurons dans les » voies tracées par nos pères; comme eux, sachons toujours allier ce qu'ils n'ont jamais séparé; » soyons à la fois Français et catholiques ro» mains (2). Et c'est-à-dire, déclarons toujours que nous n'admettons pas le devoir de se soumettre, et demeurons cependant toujours soumis; soyons fermes dans l'inconséquence, prenons garde d'en sortir jamais et quand les serfs du christianisme, les malheureux qui ne sont encore que catholiques romains, nous demanderont en quoi nous différons d'eux, et ce que c'est enfin que d'être Français en religion, nous leur répondrons fièrement que c'est la liberté de penser d'une manière, en ayant soin d'agir d'une autre. Que s'ils insistent pour savoir avec précision ce qui arriveroit si les Français s'avisoient un jour d'agir comme ils pensent, ou de réduire en pratique les libertés gallicanes, mal comprises à la vérité, la réponse n'est pas moins

(1) Les vrais principes de l'Église gallicane; Avertissement, pag. 3; 3e édition.

(2) Ibid., pag. 5.

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