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clercs et les laïques; il prescrivit aux siens de quitter la maison de Déoderic et de se réunir aux amis de l'empereur. L'archevêque de Mayence peut attester la vérité de ces faits; il (le seigneur apostolique) mourut peu après. »

Cette version a été insérée dans sa Chronica par SIGEBERT abbé de Gembloux, au diocèse de Liège; SIGEBERTI Chronica ad an. 1085 MG. SS. VI. 365. Sigebert, très dévoué à l'empereur, comme le prouvent ses écrits, est né vers 1030 et est mort le 3 octobre 1112, c'est donc un contemporain de Grégoire VII. Elle se retrouve aussi, à peu près mot à mot, dans la Chronicon ex Chronicis de FLORENT MOINE DE WORCESTER en Angleterre, également contemporain de Grégoire VII; FLORENTIUS WIGORNIENSIS MONACHUS, Chronicon ex Chronicis, Londini, TH. DAUSONUS, 1592, in-12, p. 447 sq. ad an. 1084. WAITZ a reproduit ce passage de Florent de Worcester qu'il a trouvé dans la secunda continuatio de la chronique de MARIAN SCOTT, d'après un manuscrit de Laon; MG. SS. T. V p. 563. Quelle est la valeur historique de ces données ?

On cite l'archevêque de Mayence comme garant de lá véracité de ce récit; cet archevêque de Mayence ne peut être Siegfried, mort le 17 février 1084 GIESEBRECHT Geschichte d. d. Kaiserzeit t. III. p. 603; il donc songer à son successeur Wezilo, que l'empereur Henri IV désigna pour l'archevêché de Mayenne, en octobre 1084GIESEBRECHT 1. c. p. 604. — Or Wezilo, occupé par les détails de son installation à Mayence et par les importantes négociations qui eurent lieu en Germanie dans les premiers mois de 1085, n'était pas en Italie, encore moins à Salerne lorsque Grégoire VII y rendait le 25 mai, le dernier soupir. Son témoignage ne peut donc avoir une valeur sérieuse; il semble que Sigebert de Gembloux ait compris qu'il était imprudent de mettre en avant, dans cette circonstance, Tautorité de Wezilo, il était assez bien informé pour savoir que l'archevèque de Mayence n'etait pas en Italie lors de la mort de Grégoire VII, aussi n'a-t-il pas inséré dans sa chronique la phrase du récit concernant ce prélat, c'est Florent de Worcester qui l'a reproduite; le moine anglais etait, on le comprend, bien moins au courant.

Quant au récit lui-même, il est bien évident que si Grégoire VII mourant avait envoyé à Henri IV un de ses cardinaux,chargé d'une aussi importante mission, le nom de ce cardinal et la retractation du pape auraient eu un énorme retentissement; comme les césariens auraient célébré une telle vicloire, comme ils en auraient rappelé le

souvenir dans les luttes qui ont continué après la mort de Grégoire VII! Or rien de semblable ne se produit, ni Henri IV, ni ses partisans, soit clercs, soit laïques, n'ont fait la moindre allusion à un fait de ce genre; ce silence est certainement une preuve irréfutable que Grégoire VII est mort sans modifier son attitude à l'égard d'Henri IV. De même, quel courage auraient eu les successeurs immédiats de Grégoire VII pour continuer à anathématiser l'empereur, si, au moment de paraître devant Dieu,celui qu'ils regardaient comme leur modele, avait déclaré nuls et injustes de tels anathèmes ? Nous voyons cependant le premier successeur de Grégoire V.; Didier du Mont-Cassin, devenu Victor III, confirmer les sentences d'excommunication et d'anathème portées contre Henri IV par Gr goire VII; BERNOLD (crit ad an. 1087: Judicium quoque sui an ecessoris piæ memoriæ Gregorii papæ super Henricum et omnes ejus fautores confirmavit, MG. SS. V. p. Cette confirmation est d'aut int plus intéressante à signaler que personnellement Didier était assez porté à la conciliation, nous l'avons vu dans diverses circonstances, surtout à l'égard de l'empereur Henri IV. Si Grégoire VII mourant s'était rétracté, il ne l'aurait certainement pas oublié, Le cardinal Odon d'Ostie, devenu, sous le nom d'Urbain II, le second successeur de Grégoire VII a hautement proclamé vouloir se conformer dans toute sa conduite, aux principes et aux maximes de Grégoire VII; le 13 mars 1988, il écrit aux évêques, au clergé et aux fidèles de la Germanie De me porro ita in omnibus confidite et credite sicut de beatissimo patre papa nostro Gregorio. Cujus ex toto sequi vestigia cupiens omnia quæ respuit respuo, quæ dampnavit dampno, quæ dilexit procul amplector, quæ vero rata et catholica duxit confirmo et approbo, et ad posterum in utramque partem qualiter ipse sensit, in omnibus omnino sentio atque consentio, JAFFE, Monumenta Bambergensia p. 504. Urbain II, se déclarant disciple fidèle et le continuateur de Grégoire VII, n'aurait certainement pas, comme il l'a fait à plusieurs reprises, renouvele contre Henri IV les sentences d'excommunication et d'anathème si, avant de mourir, Hildebrand avait désavoué sa conduite à l'égard du roi de Germanie. Il est, je crois, inutile d'insister, ces preuves suffisent amplement.

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Une phrase du texte que nous étudions est intéressante à signaler et montre le but que se proposait l'auteur de ce récit légendaire; il écrit: il (Grégoire VII) prescrivit aux siens de quitter la maison de Déoderic et de se réunir aux amis de l'empereur. › La maison de Deoderic ou Théoderic est le château Saint-Ange, appelé aussi

château de Crescentius; on lit par exemple dans EKKEHARD: Hiltibrandus papa in castello Crescentii, quod vulgo domus Theoderici appellatur, inclusus, expectabat eventum rei, MG. SS. VI. De même dans BERNOLD: Deinde acceptis obsidibus a Romanis et in castello sancti Angeli, quod domum Theoderici dicant, reservatis, ipse, (Robert Guiscard)... exercitum promovit. MG. SS. V. Or, ainsi qu'il a déjà été dit plus haut, et ainsi que le prouve ce même texte de Bernold, lorsque Grégoire VII et Robert Guiscard avaient quitté Rome pour venir à Salerne, ce dernier avait laissé au château SaintAnge une garnison Normande, chargée de garder les otages, pris dans la population de Rome. Comme rien n'indique que les Normands, gardant ces otages au château Saint-Ange, aient quitté l'imprenable forteresse avant la mort de Grégoire VII, il est facile de comprendre la ruse imaginée par l'auteur du récit que nous analysons; pour rendre la liberté à ces otages, pour décider les Normands à quitter le château et à le laisser aux partisans de l'antipape, il met dans la bouche du pape, à ses derniers moment, un ordre qu'il n'a certainement jamais donné. En résumé, nous sommes donc en présence d'une légende, probablement écrite à Rome, peut-être par un romain, dans tous les cas par un partisan de l'antipape et d'Henri IV, dans le but de consolider leur pouvoir dans la ville éternelle.

Paix de Gerstungen, 2 février 1074. Echec des légats

du saint-siège en Germanie.- Synode d'Erfurt et de Passau. - Hugo,
évêque de Die, légat en France. — Synode de Paris.

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La Question des Investitures.

24 février 1075. - 14 février 1076.

-

Synode romain du mois de février 1075. - Preuves que Grégoire VII a
interdit, dans ce synode, i'investiture des dignités ecclésiastiques par
les laïques. Condamnations portées contre divers évêques. ·
Défaite des Fatares à Milan, mort d'Herlembald. Liprand.
Defection de l'archevêque de Ravenne et du cardinal Hugo Candidus,
Une fille de Robert Guiscard épouse le fils et héritier de Michel VII,

empereur d'Orient.

Expédition victorieuse d'Henri IV contre les

Soumission des Saxons à Gerstungen, octobre 1075.

Hermann, évêque de

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Grégoire VII pour pacifier l'église de Milan. Dernière lettre de
Grégoire VII à Henri IV. Attentat de Cenci contre le pape, Noël
1078. Henri IV reçoit à Goslar la lettre et les envoyés du pape. -
Conciliabule de Worms, janvier 1076. — Lettre des évêques de Ger-
manie et d'Henri IV à Grégoire VII. Ambassade d'Henri IV en Ita-
lie. Proclamation du roi aux Romaius.

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