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NOTE F.

Ma perchè frode è dell' uom proprio male,
Più spiace a Dio.

25

Elle ne consiste pas, dit Landino, dans l'abus des forces qui sont communes à l'homme et aux bêtes, mais dans celui de la raison qui le distingue si éminemment des autres créatures.

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Dante est le seul auteur qui se soit servi de ce mot. Les commentateurs lui donnent deux sens. Les uns le font dériver du Latin, tollere, (enlever, ôter,) que, pendant quelque-tems, on rendit en Italien par togliere. D'autres prétendent que tollette est une corruption de collette (taxes, impôt). Cette dernière acception, ne semble guère s'accorder avec le sens général de la phrase: il s'agit ici d'une injure faite de particulier à particulier, et en étendant un peu le sens de togliere, on peut rendre, ainsi que je l'ai fait, l'expression tollette, par vol.

NOTE H.

E però lo minor giron suggella

Del segno suo, e Soddoma, e Caorsa,

E chi, spregiando Dio, col cuor favella.

49

Ainsi que je l'ai déjà remarqué plusieurs fois, chacun des cercles de l'Enfer imaginaire de Dante a presque toujours, dans la nature des tourmens de

ceux qui y sont renfermés, quelque chose qui a un rapport direct au vice qui y est puni. Nous en avons vu la preuve à l'égard des oisifs, des gourmands, &c. &c. C'est ce qui lui fait dire ici que le plus petit cercle marqué de son sceau particulier les âmes qui l'habitent.

Les habitans de Cahors, ville de la Guyenne, suivant quelques chroniques, s'étaient rendus remarquables par leur usure sordide.

Dante fait probablement allusion, dans le dernier vers, au premier verset du 53 Pseaume, Et l' insensé a dit dans son cœur, il n'y a pas de Dieu.”

NOTE I.

La frode, ond' ogni coscienza è morsa,

Può l'uomo usare in colui, che 'n lui fida,
Ed in quei, che fidanza non imborsa.

52

Il est des rapports de parenté et de circonstance qui semblent établir de la confiance entre les hommes. Elle doit nécessairement exister entre le père et le fils, le magistrat et le citoyen, le monarque et le sujet. Ceux qui sont entièrement étrangers l'un à l'autre ne sauraient, au contraire, en avoir aucune. On peut user de fraude envers ces deux sortes de personnes; mais dans le premier cas elle est doublement coupable, en ce qu'elle blesse à la fois, et les lois de la société, et les liens du sang, et cet intérêt mutuel enfin, que ceux qui sont unis par un rapport quelconque, doivent prendre l'un à l'autre. Dans le second cas, le crime est moins grand. Dans le premier, il y a tromperie et trahison; dans le second, il n'y a que de la tromperie.

Le premier vers de cette terzine montre également, que Dante fait une distinction à l'égard de la fraude, indépendemment des deux circonstances dont je viens de parler. Il est des cas où elle est en quelque sorte permise: par exemple, dit Landino, supposons qu'un homme soit pris par les Infidèles ; il lui serait pardonnable d'avoir recours à la fraude pour se tirer de leur mains, et la paix de sa conscience n'en serait pas troublée. Ce n'est donc pas de cette espèce-là que Dante a voulu parler; mais de celle qui laisse le remords après elle.

NOTE K.

Non ti rimembra di quelle parole,
Con le quai la tua Etica pertratta

Le tre disposizion che 'l ciel non vuole.

79

Dante fait dans cet endroit profession ouverte d'Aristotélisme; il déclare suffisamment, par ces mots, la tua Etica, qu'il a adopté les idées de ce philosophe de l'antiquité. Nous avons déjà vu, en effet, dans le quatrième chant, qu'il le met au-dessus de Platon et de Socrate. Aussi est-ce d'après les principes du traité de morale du maître d'Alexandre qu'il a établi les siens. Il nous renvoie lui-même à la partie de ce traité, où il est fait mention des trois dispositions du cœur qui déplaisent au Créateur, et qu'il faut éviter; savoir, l'incontinence, la malice et la férocité brutale. (Voyez liv. VII. ch. 1.)

NOTE L.

E se tu ben la tua Fisica note,

Tu troverai, non dopo molte carte.

101

Le Poète nous renvoie encore à Aristote, au commencement du second livre, où il traite de l'origine et de la nature des choses, dont il fait remonter l'existence aux idées premières, et à la volonté créatrice de Dieu.

NOTE M.

Da queste due, se tu ti rechi a mente
Lo Genesi dal principio, conviene
Prender sua vita, e avanzar la gente.

106

Lorsque Dieu, irrité de la désobéissance de notre premier père, le chassa du lieu de délices, où il l'avait placé, il lui dit ce mots: Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. (Génèse, ch. III. v. 19.) Après cette sentence fatale, l'homme abandonné à ses propres moyens, se trouva obligé de pourvoir lui-même à ses besoins, de travailler, de penser au lendemain, et de se garantir des intempéries de l'air. Chargé d'une famille, et vivant en société, ses soins furent partagés, et il lui fut également imposé de s'occuper des intérêts de ses semblables; c'est ce que Dante a exprimé par ces mots Avanzar la gente.

Nous ne recevons l'existence,

Qu'afin de travailler pour nous ou pour autrui,
De ce devoir sacré, quiconque se dispense.

Est puni de la providence,

Par le besoin ou par l'ennui.

Florian.

Da queste due, Dante a parfaitement établi dans les trois terzines précédentes l'origine de tout ce qui existe. Les beautés merveilleuses de la création ne pouvaient devoir l'être qu'à Dieu; la nature entièrc ne pouvait qu'être son ouvrage. La nature offrait à l'homme banni d'Eden, des ressources contre la nécessité, dont il allait devenir la proie. Mais celui-ci doué d'un esprit actif, d'un âme intelligente, et cherchant sans cesse à améliorer son sort, ne se contenta pas toujours des simples fruits de la terre, ni de l'abri que lui offraient les arbres et les cavernes : alors, il eut recours à l'invention et aux arts; prenant d'abord ses modèles dans les objets naturels qui l'entouraient. Cependant, il n'en continua pas moins à jouir d'un nombre infini de choses, telles que la nature les lui offrait. C'est ce qui fait dire à notre auteur, que c'est au moyen de ces deux choses, la nature et l'art, que nous devons pourvoir à nos besoins.

C'est donc avec raison qu'il considère l'usure comme un crime digne de toute la rigueur de la Justice divine, puisque l'usurier, tout entier à ses richesses, ne contribue en rien aux efforts que chacun de nous doit faire pour le bien-être général, et que sa sordide avarice lui ferme les yeux sur cette disposition admirable de la providence, qui, en distribuant les talens parmi les hommes, voulut qu'ils eussent besoin les uns des autres, et se prêtâssent réciproquement une main secourable.

Le Poète s'est attaché, dans ce chant, à démontrer que nos fautes et nos vices proviennent de deux causes différentes, et qu'elles sont plus ou moins

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