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Dieu, il passe ensuite à définir ce Dieu, en trois personnes, tel que les Chrétiens se le figurent. Cette manière d'interpréter les vers 5 et 6 ôte à ce passage, extrêmement poëtique, ce qu'il pourrait avoir d'amer. Mais on peut aussi, à la rigueur, considérer la création de l'Enfer comme l'effet de l'amour de Dieu envers les hommes, puisque la certitude qu'il existe un lieu ou le crime est puni, doit nécessairement tendre à retenir dans le sentier de la vertu, ceux qui seraient tentés de s'en éloigner.

NOTE B.

Risonavan per l'aere senza stelle.

23

L'Enfer étant placé, suivant l'opinion des anciens, au centre de la terre; on ne pouvait y jouir de la vue des étoiles.

NOTE C.

Guardai, e vidi l'ombra di colui,

Che fece per viltate il gran rifiuto.

60

Les commentateurs de Dante ne s'accordent guère sur ce passage, et ne déterminent pas d'une manière précise quelle personne l'auteur a voulu désigner par ces paroles, Colui che fece il gran rifiuto. Quatre individus différens leur semblent mériter l'application de ces mots. 1. Célestin V. qui abdiqua la tiare, pour se retirer dans un couvent, et s'y livrer aux douceurs d'un vie religieuse et contemplative. 2. Esau, qui renonça à son droit d'aînesse en faveur de son frère Jacob, pour un plat de lentilles; mais ce n'était pas par indolence, Esau, au contraire, était

un homme actif, endurci aux fatigues, et qui aimait la chasse. 3. Doclétien abdiqua l'empire, après un règne de 21 ans, en 304, et se retira à Salone, où il jouit, pendant 9 ans, d'une vie privée, consacrant son tems à l'étude de la philosophie, et à la culture de son jardin. 4. Torrigiano de' Cerchi, du parti des Gibelins, qui aurait pu leur rendre de grands services, en acceptant la seigneurie de Florence, qui lui fut offerte par les magistrats et par le peuple; mais qui la refusa, soit par lâcheté ou par avarice. Il paraît plus que probable que c'est de ce dernier que le Poëte a voulu parler; fortement attaché à son pays, il lui est naturel de considérer comme une action lâche et digne du plus grand mépris, le refus d'un poste dans lequel un homme généreux et actif aurait pu servir ses amis. Ajoutons à cela que Torrigiano est la seule personne que Dante pût reconnaître, puisqu'il n'avait jamais vu les autres, et qu'il est aussi la seule personne qui ait refusé, tandis que les trois autres ont renoncé à ce qu'ils possédaient déjà.

NOTE D.

Questi siaurati, che mai non fur vivi.

64

Il est impossible de s'élever avec plus de force, contre les hommes qui par indolence ou insouciance demeurent dans l'inactivité, et se refusent à rendre, à leurs semblables, les services que ceux-ci sont en droit d'attendre d'eux. Le mépris accablant avec lequel il s'exprime à leur égard, montre combien il avait à cœur que chacun remplît le rôle qui lui est imposé sur le vaste théâtre du monde; s'en abstenir,

Placé au milieu des

c'est, suivant lui, ne pas vivre. agitations d'une guerre civile, voyant sa patrie déchirée par deux factions violentes, il lui était, sans doute, naturel de regretter que ceux qui, par leurs talens et leur influence, auraient pu contribuer à calmer les esprits, et à rappeler, dans les murs de Florence, les douceurs de la paix, préférassent vivre dans une coupable indifférence, et dans une vile oisiveté; et, n'écoutant que leur propre intérêt, ne cherchant que leur bien-être personnel, s'exemptassent des devoirs sacrés, des services utiles et des sacrifices que la patrie exigeait d'eux. Comme citoyen et comme homme, une manière de vivre semblable est on ne peut plus condamnable, et mérite, sous tous les rapports, le plus grand mépris.

NOTE E.

Più lieve legno convien che ti porti.

93

On donne, en général, l'épithète de léger à tous les corps flottans, par rapport au volume d'eau qui les porte. Si Dante était entré dans la barque, il est probable que son poids l'aurait fait couler à fond; Caron veut donc dire qu'il était nécessaire que Dante en cherchât une autre plus capable de résister au poids d'un corps vivant, et qui, avec cette charge, continuât de flotter.

L'idée de ce passage est en quelque sorte prise du sixième livre de l'Enéide, où Virgile, en parlant du passage d'Enée, dit:

Gemuit sub pondere cymba
Sutilis, et multam accipit rimosa paludem.

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NOTE F.

Quinci non passa mai anima buona.

127

Imitation des paroles que Virgile met dans la bouche de la Sibylle, au moment où Enée, approchant des portes du Tartare, est effrayé des cris horribles qui se font entendre :

Dux inclyte Teucrûm,

Nulli fas casto sceleratum insistere limen.

En. VI. 562.

CHANT QUATRIEME.

NOTE A.

Ruppemi l'alto sonno nella testa

Un greve tuono, sì ch' i' mi riscossi
Come persona che per forza è desta.

JUSQU'ICI le Poëte n'avait pas encore pénétré dans l'enceinte du lieu terrible où le mal est puni. Un bruit effrayant le réveille, et il se trouve sur l'autre rive de l'Achéron; il foule le sol de l'Enfer. Ce tonnerre éclatant, suivant Landino, exprime allégoriquement l'effet soudain que produit le retour de la raison, sur celui qui s'était endormi dans le mal. Lorsqu'elle se fait entendre de nouveau, elle frappe vivement l'homme, en lui ouvrant tout-à-coup les yeux sur le précipice, où il se plongeait aveuglément.

Dès ce moment l'action du Poëme commence; le vice dans toute sa difformité, mais puni, va s'offrir en spectacle au voyageur étonné.

NOTE B.

L'angoscia delle genti,

Che son quaggiù, nel viso mi dipigne

Quella pietà, che tu, per tema, senti.

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Il est impossible de montrer plus de mépris pour les gens oisifs et indolens. Virgile a pu voir leurs

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