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NOTE D.

Quando giungon davanti alla ruina,

Quivi le strida, il compianto, e 'l lamento:
Bestemmian quivi la virtù divina.

34

Dante feint que lorsque les âmes sont poussées par l'ouragan éternel près de la brèche, ou ouverture par laquelle elles ont été précipitées dans le cercle, leurs cris et leurs lamentations redoublent avec force, parce que cette vue leur rappelle plus vivement la condamnation irrévocable, qui les retient dans ce lieu de souffrances.

NOTE E.

E come gli stornei ne portan l' ali

Nel freddo tempo a schiera larga e piena.

40

Les étourneaux sont des oiseaux qui volent toujours en troupes nombreuses et demeurent ensemble; leur vol est en quelque sorte circulaire, parce qu'ils tâchent de gagner toujours le milieu de la bande.'Dict. d'histoire naturelle de Bomare.

Dante compare la multitude des ombres portées par le vent à celle des étourneaux qu'on voit voler ensemble dans l'hiver; et leurs cris plaintifs à celui que font entendre les grues lorsqu'elles planent dans les airs. Il y a peu d'oiseaux, dit Bomare, dont le cri se fasse entendre aussi loin.

NOTE F.

Così quel fiato gli spiriti mali

Di quà, di là, di giù, di su gli mena:

42

Il faut voir dans ce vent impétueux, et le tourment qu'il cause aux âmes du second cercle, l'image allégorique du tumulte et des agitations d'une vie dont l'amour rempli tous les momens. Il est bon de remarquer ici que Dante, par une judicieuse distinction, assortit toujours le supplice au genre de crime ou de vice qu'il punit. Nous avons déjà vu le châtiment auquel il livre les indolens et les oisifs, et certes, il ne saurait y avoir de tourment plus grand, ni en même tems de plus convenable pour eux, que d'être aiguillonnés sans cesse, et forcés à se mouvoir avec rapidité, sans avoir la moindre espérance de repos.

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Achille mourut dans le temple de Minerve de la blessure d'une flèche, que Paris lui décocha au talon, au moment où il voulait épouser de force Polyxène, fille de Priam.

NOTE H.

Vidi Paris, Tristano.

67

Tristan, neveu de Marc, roi de Cornouailles, fut tué en trahison, par ce roi, parce qu'il aimait la reine, et qu'il en était aimé.

NOTE I.

Noi che tignemmo il mondo di sanguigno.

90

On a vu au vers 62, que Dante trouva dans ce cercle ceux qui avaient été victimes de l'amour. Mais il paraît qu'il n'y place que ceux qui moururent d'une maniere violente; en effet, Sémiramis, Didon, Achille, Tristan, Francesca di Rimini, teignirent la terre de leur sang.

NOTE K.

Mentreche il vento, come fa, si tace.

96

Il y a certainement contradiction dans ce vers. Dante a dit, vers 31 et suivans, en parlant de l'ouragan qui pousse les damnés, qu'il ne se calme jamais, et ne leur laisse pas la moindre espérance d'un moment de repos;-comment se fait-il donc que Francesca parle de cet instant de calme, comme d'une chose ordinaire, dont elle va profiter pour répondre à la question que Dante vient de lui faire ? C'est-là une de ces petites irrégularités qu'il faut pardonner aux grands poëtes, surtout, lorsque, comme dans ce cas-ci, elles sont nécessaires à l'intelligence du sujet. Il arrive fréquemment, dans le cours de cet ouvrage, les damnés conversent avec les voyageurs, ce que que la nature de leurs tourmens ne permettrait pas, la plupart du tems, si l'auteur ne leur accordait, à cet effet un repos momentané: Dante n'a donc pas voulu émettre l'opinion que les peines de l'enfer ne sont pas constantes, il ne les a fait cesser que pour son utilité particulière.

NOTE L.

Siede la terra, dove nata fui
Su la marina, dove 'l Po discende
Per aver pace co' seguaci sui.

90

Francesca, fille de Guido da Polenta, seigneur de Ravenne, était célèbre par sa beauté, et contemporaine de Dante. Elle épousa Lancillotto, fils de Malatesta di Rimini, homme vaillant, mais difforme. Elle ne put résister à l'amour qu'elle avait inspiré à son beau-frère Paolo. Lancillotto s'étant apperçu de leur attachement mutuel, les épia, et les ayant trouvés ensemble, il les poignarda tous les deux, dans l'excès de sa rage et de sa jalousie.

Dans la traduction que j'ai donnée de cette terzine, j'ai suivi l'exemple de Poggiali, qui en interprète la dernière partie ainsi, scarica in mare le sue acque, e così non è più inquietato dai minori fiumi suoi influenti, che seguendolo lo incalzano, e lo sospingono.

NOTE M.

Della bella persona,

Che mi fu tolta, e 'l modo ancor m' offende.
Amor, ch'a uull' amato amar perdona,

Mi prese del costui piacer sì forte,

Che, come vedi, ancor non m' abandona.

1001

101

C'est l'âme de Francesca qui parle, et cette manière de s'exprimer à l'égard de sa mort,est naturelle, quoique singulière. Le corps, dont les attraits avaient séduit Paolo, fut arraché, par une fin violente, à l'âme qui l'animait. Venturi semble croire qu'en mettant dans la

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bouche de Francesca les mots, e'l modo ancor m'offende, Dante a voulu faire comprendre que le souvenir de la mort cruelle, que lui donna son mari, lui est encore pénible; d'autres commentateurs prétendent qu'elle ne veut exprimer que le regret de n'avoir pas eu le tems de se repentir, d'avoir été surprise au moment de son crime, et d'avoir été ainsi, par conséquent, précipitée des bras de son amant, dans l'abîme des douleurs éternelles.

Dans l'édition de Livourne de Poggiali, le vers 103 et les deux suivans, sont paraphrasés ainsi qu'il suit : Amor, che non accorda esenzione del riamare a veruna persona amata, mi rese si fortemente schiava del piacer di costui, che, come vedi, anche qui non è da me disgiunto! C'est ce qui m'a déterminé à faire de l'amant de Francesca le nominatif du verbe abandonare, au lieu de suivre l'exemple de Ginguené, qui traduit ainsi :

L'amour, qui ne dispense jamais d'aimer qui nous aime, m'inspira un désir si fort de ce qui pouvait lui plaire, qu'ici même, comme tu vois, ce désir ne me quitte pas.'

Ce savant littérateur après avoir payé un juste tribut de louanges à ce passage si touchant, si harmonieux, qui seul suffirait pour faire la réputation d'un poète, ajoute : Si l'on a d'abord peine à comprendre comment Dante a pu placer dans l'Enfer ce couple aimable, pour une si passagère et si pardonnable erreur, on voit ensuite qu'il a été comme audevant de ce reproche, en mettant Paul et Françoise dans le cercle où les peines sont les moins cruelles, en ne les condamnant qu'à être agités par un vent

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