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dans les bazars découverts. Ce terme est ture, et non arabe, et signifie achat et échange de marchandise, et se dit par extension des lieux où se fait le trafic.

BAZOCHE. La bazoche était un corps composé de clercs de procureurs au parlement de Paris, qui prétendait avoir une origine également illustre et singulière, et dont les fonctions étaient d'examiner si ceux qui acquéraient des charges de procureurs avaient ou n'avaient pas travaillé pendant dix années dans une étude de procureur. Ces dix années de travail étaient absolument nécessaires à ceux qui se destinaient à la profession de procureur au parlement

La bazoche n'était nullement en droit d'examiner si les sujets, qui lui demandaient des certificats de dix années de cléricature, avaient les talents que la profession de procureur exigeait; cela n'était pas de son ressort elle n'avait droit que de certifier le temps d'étude; et comme il y avait souvent eu de la fraude dans les certificats qui se délivraient, la cour avait fait sur cela un règlement le 8 février 1744, dont les dispositions sont trop étendues pour trouver place ici.

Si l'on en croit ce que disent les officiers de la bazoche et l'auteur du Dictionnaire de droit, la bazoche était une cour souveraine, dont les suppôts ont autrefois donné des inquiétudes à nos rois.

Il y avait dans la bazoche un chancelier, chef de cette cour, plusieurs maîtres des requêtes, un grand audiencier, un référendaire, un aumônier qui avait voix délibérative, un procureur, un avocat général, quatre trésoriers, un greffier, quatre notaires et secrétaires de la cour bazochiale, un premier huissier et huit huissiers ordinaires.

Les procédures et les plaidoyers se faisaient par des clercs reçus avocats à la bazoche. L'audience se tenait les mercredis et samedis, dans la chambre Saint-Louis, entre midi et une heure.

Cette juridiction connaissait, tant en matière civile que criminelle, des différends qui naissaient entre les clercs: les contestations entre les officiers de la bazoche devaient être réglées par le chancelier de la bazoche et par les procureurs de cette cour.

Les jugements rendus par la bazoche étaient souverains; et l'on ne pouvait se pourvoir contre ses arrêts que dans cette même cour, par requête qui se portait à l'ancien conseil ienu par le chancelier de la bazoche, assisté des procureurs de la cour. Les jugements de la bazoche commençaient par ces mots: La bazoche régnante en triomphe et titre d'honneur, salut, et finissait par ceux-ci: Fait audit royaume.

à

De tous les priviléges que le corps bazochien disait avoir, il n'en subsistait plus que deux sous Louis XIV, savoir, celui de certifier le temps de cléricature des aspirants l'office de procureur, et celui d'aller tous les ans, vers la fin de juin, faire couper dans la forêt de Bondi un chêne, que l'on transportait ensuite à Paris, et que l'on plantait au bas du grand escalier du palais; ensuite de

quoi on y attachait les armes de la communauté, qui étaient trois écritoires, et par conséquent des armes parlantes.

Le Châtelet avait aussi sa bazoche ses: historiens disent qu'elle était aussi ancienne que le Châtelet même. Ses fonctions étaient de vérifier le temps de cléricature de ceux qui voulaient être admis aux offices de procureur; son chef portait le nom de prévôt; il avait le privilége, ainsi que le trésorier du même corps, d'être reçu procureur, sans avoir les dix années de cléricature. On présumait que ceux qui avaient rempli des places de cette importance avaient des lumières suffisantes pour être affranchis des règles.

La bazoche du Châtelet prétendait qu'il fallait nécessairement dix années de cléricature chez les procureurs au Châtelet pour se faire recevoir procureur dans ce tribunal, et que le temps du travail dans les études des procureurs au parlement ne devait pas être compté ni compris dans ces dix années; mais en 1762, la grand'chambre infirma la sentence du Châtelet favorable aux bazochiens.

Il existait une autre bazoche à Paris, dont le nom avait quelque chose de plus imposant c'était le haut et souverain empire de Galilée de la chambre des comptes, possédé par les clercs de cette cour. Mais, loin de se laisser éblouir par un titre si éclatant et si magnifique, le prince de ce pays se contentait de la simple qualité de chancelier. Après lui venaient les grands de l'empire qui, aussi modestes, se qualifiaient seulement maîtres des requêtes.

BEATITUDE ELECTRIQUE - Expérience d'électricité, dans laquelle, au moyen d'une couronne portant dans tout son contour des pointes un peu mousses, on fait paraître la tête d'une personne isolée sur un tabouret, environnée d'une gloire étincelante, semblable à l'auréole dont les peintres entourent la tête des saints.

BEC DE CORBIN (GENTILSHOMMES AU). Officiers de la maison des anciens rois de France, institués pour la garde de leur personne. Ils n'étaient que cent au commencement; mais quoiqu'on en ait depuis doublé le nombre, on les a toujours appelés les cent gentilshommes. Ils marchaient deux à deux devant le roi aux jours de cérémonies, portant le bec de corbin ou le faucon à la main : dans un jour de bataille ils devaient se tenir auprès du roi.

BECTACHIS. Espèce de religieux chez les Turcs, ainsi nommés de Bectach, leur fondateur, fameux par de prétendus miracles et des prophéties. Il vivait sous le règne d'Amurat I", qui lui envoya, dit-on, la nouvelle milice qu'il voulait former d'enfants enlevés aux Chrétiens, afin qu'il la désignât par un nom; il nomma ces soldats janissaires.

Les bectachis sont habillés de blanc, et portent des turbans de laine, dont la lesse est tortillée comme une corde. Ils croient honorer singulièrement l'unité de Dieu en criant hú, c'est-à-dire qu'il vive. Ces moines se marient, demeurent dans les villes et dans

les bourgs; mais par leur institut ils sont obligés de voyager dans les pays éloignés. Ils doivent à tous ceux qu'ils rencontrent le gazel, espèce de chant affectueux, qui par allégorie est appliqué à l'amour divin; et l'elma, qui est l'invocation d'un des noms de Dieu, qui sont chez eux au nombre de mille

et un.

-

BEDEAU. Dans les anciennes universités on donnait ce nom à un employé subalterne, qui, dans les cérémonies publiques, marchait, armé d'une masse, devant le recteur et le corps universitaire. Il précédait les professeurs dans les salles des cours et y maintenait l'ordre. Cet employé, dont les priviléges étaient nombreux, est aujourd'hui remplacé par l'appariteur. Dans les églises catholiques, le bedeau est un employé laïque, portant pour signe le plus distinctif une verge noire à bouts d'argent, précédantle clergé et maintenant l'ordre pendant les offices.

-

BEDLAM. Nom d'un fameux hôpital de Londres, où l'on renferme les fous. C'est une corruption de Bethleem, qui est le véritable nom de cet hôpital.

BEEL-PHEGOR.- Divinité des Madianites, des Moabites et des Ammonites. On croit généralement que c'était le soleil, ce mot signifiant puissance fécondante.

-

BEEL-ZEBUTH.-Dieu des Accaronites, synonyme de prince des démons, et regardé comme la plus malfaisante des puissances. BEFFROI. Grosse cloche, ordinairement placée dans la tour des châteaux ou des hôfels de ville, et que l'on ne sonnait que dans des circonstances particulières, comme une sorte de tocsin. On la sonnait pendant vingtquatre heures à la naissance d'un fils de France. BEGLERBEY. - Voy. BEYLERBEY.

BEGUARDS ou BEGUINS. Hérétiques allemands du XIe siècle, qui, se prétendant arrivés à la même perfection qui est le partage des saints dans le ciel, en prenaient droit de refuser l'obéissance aux princes, et de se dispenser de toutes les pratiques de la religion.

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BEGUINES. Anciennes religieuses des Pays-Bas, qui, sans être engagées par des veux, menaient une vie fort régulière, dans des lieux enclos par des murs, où chacune avait sa petite maison, avec une église commune. On en comptait jusqu'à douze ou quinze cents dans quelques villes de Flandres. C'est de là que sortaient la plupart des belles dentelles de ce pays. Les Béguines reconnaissaient pour fondatrice de leur genre de vie sainte Begue, sœur, dit-on, de sainte Gertrude. Leur demeure se nommait béguinage. Les Béguards étaient aussi des religieux de Flandres, qui reconnaissaient la même sainte pour patronne, et dont l'institut ressemblait à celui des Béguines. Titre d'honneur des princesses et des femmes de qualité de l'Indoustan. BEHOURD, ou BEHOURT, ou BOHOURT.

BEGUM.

Mot dont l'origine et la racine sont assez obscures, mais qu'on rencontre fréquemment dans nos anciens romans, pour signifier un combat que l'on faisait à cheval, la lance au

poing, ou une course de lances dans les réjouissances publiques. Dans la basse latinité, on l'a appelé behordium, en vieux gaulois behourt et tournoy; l'on disait behorder, behourder et border, pour marquer les exercices où la jeune noblesse combattait avec des lances et des boucliers. Les Espagnols en ont retenu quelque chose dans le jeu qu'ils nomment cannas. On appelait aussi dies de behourdeis ce que d'autres auteurs ont nommé, en bonne latinité, dies hastiludii. Parmi les gens de la campagne et la bourgeoisie des petites villes, le behourd était un jour assigné pour jouter avec des cannes et de longs bâtons ferrés, ce qui se pratique encore en Angleterre à certains jours de l'année. BELENUS. Dieu des Gaulois et des Pannoniens, qui n'était autre, oroit-on, que le soleil, J'Apollon des Grecs, l'Orus des Egyptiens, le Baal des Phéniciens, etc.

BELILUCIUS.-Les anciens Bourguignons adoraient, sous ce nom, Jupiter jeune et sans barbe, et ils lui avaient dressé des autels assez proche de l'endroit où est aujourd'hui bâtie l'abbaye de Flavigny.

BELINUNCIA. Herbe que les Gaulois cueillaient avec de grandes cérémonies, et du suc de laquelle ils se servaient pour empoisonner leurs flèches; ils lui attribuaient lavertu singulière de faire tomber de la pluie. dans les temps de sécheresse. Lorsqu'il fallait cueillir la belinuncia, toutes les femmes. s'assemblaient dans une plaine, et faisaient choix d'une jeune fille encore vierge pour présider à la fête. Celle-ci se dépouillait exactement de tous ses habits, et marchait à la tête de toutes ces femmes, en cherchant la belinuncia. Aussitôt qu'elle avait trouvé l'herbe précieuse, elle la déracinait avec le bout du petit doigt de la main droite; ses compagnes coupaient quelques branches d'arbre, et l'on se rendait processionnellement au bord de la rivière. Là la jeune fille plongeait l'herbe sacrée dans l'eau, tandis que les autres y trempaient leurs rameaux et qu'elles les secouaient sur son corps: cette cérémonie achevée, chacun se retirait dans sa maison, mais l'héroïne de la fête, et l'on ne sait pas trop par quelle superstition, ne pouvait y retourner qu'à reculons.

BELIZANA. C'est sous ce nom que les Gaulois adoraient Minerve, qu'ils reconnaissaient pour l'inventrice des arts. Ils la représentaient sans lance et sans guide, revêtue d'une tunique sans manche, les pieds croisés et la tête appuyée sur sa main droite, dans l'attitude d'une femme qui médite.

BEMBINE. Nom donné à la table-isiaque, pour avoir appartenu au cardinal Bembi, qui, selon les uns, l'avait reçue du Pape Paul III, et, selon d'autres, l'avait achetée d'un chaudronnier après le sac de Rome.

BENEDICTINS. - Congrégation religieuse fondée en 529 au mont Cassin par saint Benoît. Elle a donné naissance aux Camaldules, aux Cisterciens ou moines de Citeaux, aux Chartreux, aux Célestins, etc. La plus célèbre congrégation de cet ordre est celle de Saint

Maur, fondée en 1621, sous la protection du cardinal de Richelieu, à laquelle nous devons l'Art de vérifier les dates, la Collection des historiens de France, l'Histoire de la littérature française, etc., etc.

BENEDICTINES. Religieuses de l'ordre de Saint-Benoît, fondée en 530 par sainte Scholastique, sœur de saint Benoît.

BENEDICTION DES CHAMPS (FÈTE DE LA). - Dans la province de Visapour, vers le temps des sémailles, les brahmines font la cérémonie de bénir les champs. On ébranche entièrement un gros arbre jusqu'au sommet, et on le charge ensuite sur les épaules avec beaucoup de cris. Les brahmines marchent à la tête de la procession en chantant quelques versets en l'honneur des idoles. Lorsqu'ils arrivent à la porte de leur pagode, ils posent une extrémité de l'arbre à terre devant la principale entrée, et accompagnent cette cérémonie du Salam, c'est-à-dire, de différentes salutations religieuses. L'arbre est relevé et rabaissé jusqu'à trois fois, et à chaque fois, on fait processionnellement le tour de la pagode. Le grand brahmine fait alors un creux dans la terre, qu'il arrose avec de l'eau du Gange, s'il en a, ou, à son défaut, avec une certaine eau béníte dans laquelle il entre de la fiente de vache. Cet arbre est orné de banderoles et de pavillons; on en couvre le tronc de paille, et on y met le feu, dont la flamme, plus ou moins rapide, donne les moyens au grand brahmine de prédire l'abondance ou la stérilité de l'année.

BÉNÉDICTION DE L'EAU. Dans tous les endroits de la Mingrélie, le jour de l'Epiphanie, un papas précédé d'une trompette, suivi de celui qui porte la bannière, d'un autre qui porte de l'huile dans une calebasse sur laquelle il y a cinq bougies en croix, et enfin d'un troisième qui porte du feu et de l'encens, se rend à la plus prochaine fontaine, lit au bord de l'eau quelques prières, brûle quelques grains d'encens, répand de l'huile sur Feau, et allume les cinq bougies de la calehasse qu'il laisse flotter. Ensuite il met une croix dans l'eau, y trempe un goupillon et fait une aspersion sur les assistants, qui font une ample provision de cette eau bénite.

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BENEFICE. Dans les premiers temps de notre monarchie, on appelait ainsi des portions de terres allodiales que les rois francs distribuaient aux guerriers dont ils voulaient récompenser les services. Ils les leur distribuaient à temps ou à vie. Ces dons ou concessions de terres entraînaient ordinairement l'obligation du service militaire. Comme ces guerriers ne pouvaient les cultiver par euxmêmes, ils en confiaient la culture à des Gaulois ou à des Francs, moyennant des redevances convenues, et de là l'une des origines des seigneurs et des vassaux et serfs.

Les bénéfices ecclésiastiques étaient des évêchés, des abbayes, des cures, des prieurés, des canonicats donnés à des ecclésiastiques, et quelquefois pour les abbayes et les prieurés à des laïques, moyennant certaines obliga

tions

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BERSARIENS. Bas-officiers de la cour de Charlemagne qui, selon Spelman, étaient employés à la chasse aux loups. (De bersare qui dans la basse latinité signifie percer de traits).

BESANT ou BEZANT. - Pièce de monnaie d'or ancienne qui valait environ deux ducats. Ce mot est entré dans la langue du blason, parce que les anciens paladins français mirent cette pièce sur leur écu pour montrer qu'ils avaient fait le voyage de la Terre-Sainte, où les Italiens avaient introduit l'usage du bezant.

BESTIAIRES.- Chez les Romains, hommes destinés à combattre dans les cirques contre les bêtes féroces. C'étaient ordinairement des criminels, des esclaves, des prisonniers de guerre. Des milliers de Chrétiens furent condamnés à cette sorte de supplice.

BETHLEEMITES. - Anciens moines d'Angleterre, qui prirent naissance à Cambridge dans le x siècle, et portaient sur la poitrine une étoile rouge, en mémoire de celle qui servit de guide aux trois mages.

BETYLES. Pierres que les anciens peuples d'Asie croyaient animées par une divinité, et dont ils se servaient comme de talisman et de préservatif contre toute sorte de maladies.

BEVAERING ou LANDWEHR. -C'est l'une des trois parties de l'armée suédoise. Elle peut être appelée à la défense du pays, comme l'armée permanente. La Bevaering se compose de tous les hommes âgés de 21 à 25 ans. Elle est armée et habillée aux frais du gouvernement, mais ne reçoit de solde qu'en campagne ou pendant le temps qu'elle est exercée. On la réunit tous les ans au mois de juin pour les manoeuvres, qui durent quinze jours. Ce sont les officiers des régiments d'infanterie qui les dirigent. Les habillements fournis à la bevaering pendant les manoeuvres sont remis dans les magasins après la levée des camps. Cette garde nationale mobile forme une armée de 130,000 hom

mes.

BEVERARIENS. Bas-officiers de la cour de Charlemagne, qui, selon Spelman, étaient destinés à accompagner le prince dans la chasse du castor où lièvre.

BEY (du turc begh, que l'on prononce bey) -Ce mot signifie seigneur, chef; mais ou

l'applique particulièrement à un chef de bannière appelé sangiag-beghi ou sangiagbey. Sanguiag signifie bannière. Ce fonctionnaire de l'empire turc ou de ses dépendances est le chef d'un certain nombre de spahis ou cavaliers entretenus d'une province, et le commandant d'une ville ou d'une province.

BEYLERBEY ou BEGLERBEY. Ce mot signifie bey des beys ou seigneur des seigneurs; il est le titre du dignitaire chargé en Europe et en Asie du gouvernement ou de la présidence de plusieurs provinces turques administrées par les pachas. Dans ces provinces, nommées aussi eyalet et subdivisées en livas on sangiaks (bannières), les pachas n'ont donc qu'une autorité secondaire et soumise au contrôle des beylerbeys. Ces derniers ont un pouvoir dont l'étendue est énorme dans la circonscription de leur gouvernement. Ainsi, ils peuvent faire décapiter, ou punir de tel autre genre de mort ou châtiment que bon leur semble, les coupables qu'on leur amène, sans que le pacha du lieu puisse s'y opposer: il a seulement la liberté de se plaindre à la Porte si le beylerbey abuse de son autorité.

BEZESTAN. Espèce de marché ou plutôt de halle voûtée, à Constantinople, où les Turcs, les Juifs, les Grecs, etc., font leur commerce. On rassemble dans chaque bezestan des marchandises à peu près du même genre, en sorte qu'il y a le bezestan des orfévres, celui des drapiers, etc.

BHAGAVAD-GITA. Signification chant divin. C'est un épisode célèbre du poëme indien Mahabharata. On le regarde comme la source de la philosophie indienne.

BHAVANI.- Déesse hindoue, fille, sœur et femme de Siva: c'est la cause créatrice, le principe femelle de la création.

BIARQUE. Intendant des vivres chez les empereurs de Constantinople (de bios, vie, et arché, chef). A Rome, il s'appelait præfe

ctus annona.

BIBLE (biblos ou biblia, livre, comme qui dirait Livre par excellence). — Le Livre sacré des Chrétiens, l'Ecriture sainte.

Ce Livre par excellence a été traduit dans presque toutes les langues; mais la plus ancienne traduction est celle que Ptolémée Philadelphe, roi d'Egypte, fit faire par les Septante, deux cent vingt-sept ans avant l'ère chrétienne, et d'après laquelle toutes les anciennes versions, excepté la syriaque, furent composées.

BIBLIOGRAPHE (du grec biblos, livre, et graphô, écrire celui qui décrit les livres). On donne ce nom à celui qui fait son étude particulière de la connaissance des livres, de l'histoire littéraire, et de tout ce qui a rapport à l'art typographique. Les connaissances les plus essentielles au bibliographe, sont les langues, la critique, la chronologie, la diplomatique, l'histoire et les procédés de l'imprimerie.

BIBLIOMANE (du grec biblos, livre, et de mania, manie: celui qui a la manie, la fureur des livres). - On donne ce nom à celui

qui a la fureur de posséder des livres, non pas tant pour s'instruire, que pour le plaisir de les avoir. Le bibliomane ne connaît ordinairement les livres que par leur titre, leur frontispice et leur date; il s'attache aux bonnes éditions, et les poursuit à quelque titre que ce soit; la reliure surtout le séduit, soit par son ancienneté, soit par sa beauté. Il y a des bibliomanes qui acquièrent des livres dans tous les genres indistinctement; d'autres qui s'attachent à une certaine classe de livres c'est ainsi que l'on a vu un fou qui avait conçu une passion extrême pour tous les livres d'astronomie, quoiqu'il ne sût pas un mot de cette science. Il les achetait à tout prix, et les enfermait dans une caisse, pour ne plus leur laisser voir le jour. Un prince allemand avait formé le projet de réunir toutes les éditions de la Bible; il en avait déjà 8,000 lorsque la mort vint le surprendre; il ne lui en manquait plus que 2,000. Un Anglais a 333 belles éditions d'Horace; il ne les touche point, il les laisse encore moins toucher; et lorsqu'il veut lire son auteur chéri, il va chez son voisin emprunter une édition commune.

aimer: celui qui aime les livres). BIBLIOPHILE (du grec biblos, livre, phileô, Ce nom se donne à l'amateur qui ne recherche les livres ni par état, ni par passion; à celui qui, dirigé par le seul désir de s'instruire, aime et se procure les ouvrages qu'il croit les plus propres à composer une collection intéressante par le nombre et par la variété des articles.

BIBLIOPOLE (du grec biblos, livre, et põleb, vendre celui qui vend des livres). Celui qui fait le commerce des livres libraire, colporteur.

Les

BIBLIOTAPHE (du grec biblos, livre, et taphos, tombeau enterreur de livres). savants donnent ce nom à ceux qui ont des livres rares et curieux, qu'ils ne communiquent à personne; ils les appellent bibliotaphes, parce qu'ils sont en effet comme le tombeau des livres qu'ils possèdent.

BIBLIOTHECAIRE (du grec biblos, livre, et tithemi, mettre en place celui qui arrange des livres). On appelle ainsi celui qui est chargé de la classification, du soin et de la conservation d'une bibliothèque. Ce qu'on a dit du bibliographe, s'applique au bibliothécaire. Après avoir acquis la connaissance des livres, le bibliothécaire doit se faire une méthode facile et lumineuse pour leur classification. Il faut que cette méthode soit simple, claire, facile, et qu'au premier coup d'œil elle offre un résultat qui ne fatigue point l'esprit, et qui plaise à l'imagination.

BIBLIOTHEQUE (du grec biblos, livre, et théké, dépôt lieu où l'on serre des livres). Une bibliothèque est le lieu où l'on trouve une collection de livres classés et rangés dans un ordre et d'après un système bibliographique quelconque.

L'histoire des bibliothèques pouvait être intéressante dans un temps où elles étaient peu nombreuses; mais aujourd'hui qu'il n'y a point de villes considérables, en Europe,

qui n'ait une ou plusieurs bibliothèques, la seule chose qu'il importe de savoir, c'est que le public et les savants y trouvent un accès plus ou moins facile; mais sous ce rapport, 1es bibliothèques sont aujourd'hui au même point où elles étaient, lorsque Vincent Fabricius écrivait de Paris à Gronovius, que rien n'égalait la politesse obligeante avec laquelle les Français lui communiquaient leurs richesses littéraires, et où l'entrée des bibliothèques de Rome, ainsi que de toute l'Italie, de l'Allemagne et d'Angleterre, était, sinon impossible, du moins d'un accès très-difficile.

On appelle encore bibliothèque, un recueil, une compilation d'ouvrages de la même nature, ou d'auteurs qui ont compilé tout ce qu'on a dû dire sur un même sujet. Telle est la Bibliothèque de l'origine des dieux, d'Apollodore d'Athènes; la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile; la Bibliothèque des Pères, commencée par Marguarin de la Bigne, et une autre de Dupin. Enfin, on appelle Bibliothèque, un livre qui urle indifféremment de toutes sortes d'auteurs et d'écrits sur différentes matières. Photius parmi les Grecs a laissé une Bibliothèque où il a donné l'abrégé de plus de 300 volumes de différents auteurs, et porté son jugement sur cha

cun.

On a des bibliothèques rabbiniques, chimique, orientale, des Bénédictins, des Chanoines réguliers, des Augustins, des Prémontrés, des Dominicains, des Franciscains, des Jésuites, etc.

BIBLIUGUIANCIE (du grec biblos, livre, et ugiansis, guérison, restauration : restauration des livres). · - Terme imaginé par Vialard et Heudier, pour signifier l'art, inventé par eux, de restaurer les livres précieux qui ont été endommagés, soit par vétusté, soit par accident. Cet art consiste à blanchir le papier, à enlever toute espèce de taches, à réparer les ravages des vers, à rétablir, dans quelque langue que ce soit, tout ce qui a pu leur servir de pâture, soit lettres, soit vignettes; à rendre au papier la force qu'il a perdue, et même à lui donner celle qu'il n'a jamais eue.

BIDAUX. Dans l'ancienne milice française, corps d'infanterie, dont on faisait assez peu de cas. La Chronique de Flandre en parle au sujet de la bataille et de la prise de Furnes en 1297. Jean de Gare, qui s'était retiré dans cette ville, ne voulait point se rendre; mais les bidaux lui saillirent au col par derrière, l'abattirent et le tuèrent. Il paraît que ces soldats portaient pour armes deux dards et une lance, et un coutel à la ceinture. De Caseneuve prétend que les bidaux étaient ainsi appelés a binis dardis, des deux dards qu'ils portaient. Ne pourrait-on pas croire que ce nom leur était donné à cause du pays d'où ils sortaient, des environs de la rivière de Bidassoa? Il est certain du moins que les auteurs les appellent plus ordinairement bidaux, bidaux, que didarii. Il paraît que les bibaux n'étaient pas de fort bonnes troupes et lâchaient souvent pied.

BIDENTALES. Dans l'ancienne Rome, prêtres établis pour purifier les lieux frappés de la foudre. Ce nom vient de bidens, brebis de deux ans, qu'on sacrifiait dans cette expiation.

BIENVEILLANCE. Terme commun dans l'histoire d'Angleterre, où il signifie un présent volontaire fait au souverain par ses sujets. En France, on appelait ce secours don gratuit.

BIGOTELLE.Anciennement espèce de bourse dans laquelle on enfermait le soir sa barbe pour qu'elle ne se dérangeât pas pendant la nuit. Ce mot paraît venir de bigotes, petites bourses dans lesquelles les Espagnols enfermaient leurs moustaches.

BILL. En Angleterre, terme de droit ou de la langue politique signifiant un projet d'acte, d'arrêté ou de loi, contenant des propositions que l'on présente au parlement pour qu'il les approuve, et puis au roi pour leur donner force de loi. De là ces manières de parler: présenter un bill, le rejeter, ete. Chaque bill subit trois lectures et trois

votes.

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BINAIRE (ARITHMÉTIQUE). Celle dans laquelle les chiffres suivraient, non la progression décuple, comme dans la nôtre, mais la progression double. Dans le projet d'arithmétique binaire, on n'employait que deux caractères 1 et 0.

BIOCOLYTE. Officier ou soldat, dans l'empire grec, chargé d'empêcher les violences qui se commettaient dans les provinces (de bia, violence, et de koluo, j'empêche).

BIPENNE. On nommait ainsi la hachs des Amazones.

BISNOW ou BISNAOS. -Dans l'Inde, secte de Banians, qui adorent un dieu qu'ils appellent Ram-Ram, et s'abstiennent de manger tout ce qui a apparence de vie. Leurs femmes ne se brûlent pas sur le bûcher de leur mari, mais gardent un veuvage perpétuel. Leur dieu n'a pas de lieutenant; il fait tout par lui-même; mais il a une femme. Le dieu et sa femme sont couverts de colliers, de chaînes et de bracelets chargés de diamants et de perles. Les jours de fêtes, on fait autour d'eux des danses accompagnées de chant et d'une musique instrumentale des plus bruyan

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