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néraux, et le nombre respectif des représentans de chaque ordre.

Ce résultat eut, dans le tems, une grande célébrité, et quoiqu'on y ait constamment uni mon nom, quoiqu'il m'ait valu successivement et beaucoup de louanges et beaucoup d'inimitiés, il ne m'appartient pas exclusivement La rédaction, l'ordonnance et le style ne composent un titre de propriété que pour les ouvrages accadémiques; il n'en fut jamais de même pour les arrêts d'un conseil politique, et pour les préambules qui en exposent les motifs. Je résultat du conseil, du 27 Décembre, lorsqu'il fut rendu public, étoit précédé d'un rapport fait en mon nom, comme ministre d'état ; mais personne alors, personne du moins, à la suite des affaires, ne put ignorer que ce rapport n'avoit entraîné ni préparé la décision du roi et de son conseil. Il ne fut rédigé qu'après cette décision, et pour tenir lieu de l'usage ordinaire des préambules : sortes de discours où le monarque exposoit luimême les motifs de ses loix ou de ses déterminations. On crut qu'il falloit, dans cette occasion, un développement dont l'étendue se concilieroit difficilement avec le langage noble et précis qui appartenoit à la majesté royale: et ce fut par cette raison que l'on adopta la forme d'un rapport

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fait au roi par l'un de ses ministres, et suivi d'une délibération du conseil d'état. Aussi ce rapport, essentiellement destiné à éclairer l'opinion publique, fut-il examiné minutieusement dans plusieurs comités de ministres, ensuite sous les yeux du rois et la reine fut présente à la dernière conférence. Enfin, au moment de cette discussion finale, si l'on excepte l'opposition d'un ministre, dirigée sur un seul point, toutes les volontés, tous les avis se réunirent en faveur du rapport et du sultat, tels qu'ils ont été rendus publics.

Qu'on ne se méprenne point sur les motifs qui m'engagent à rappeler ces particularités. Ce n'est pas dans un moment où les délibérations du conseil, antérieures aux étatsgénéraux, sont attaquées au nom des événemens subséquens; ce n'est pas dans un tel moment que je voudrois disputer sur ma part à ces mêmes délibérations. Je l'accepte encore en son entier; je l'accepte, sans réduction, ainsi que je l'ai fait dans les jours d'espérance. J'oserois même dire que.je la révendique, cette part, cette part justement honorable; car le mérite des pensées honnêtes et des conseils prudens ne peut être altéré par les fausses interprétations des hommes, et par l'adresse avec laquelle plusieurs d'entr'eux rassemblent

tous les regards sur une circonstance éclatante, afin de détourner l'attention des malheureuses suites de leurs fautes ou de leurs

erreurs.

Cependant, il importe à la réputation du conseil d'état, et peut-être à la mémoire du roi, que l'on n'abuse pas de la forme donnée à la proclamation du 27 décembre 1788. On le fait néanmoins, et sans aucun scrupule, lorsqu'on reçoit, lorsqu'on présente mon rapport au monarque comme un tableau complet de toutes les raisons qui déterminèrent la décision du gouvernement. Le mot de nécessité ne s'y trouve pas ; et cette seule remarque doit faire présumer que le rapport ne disoit pas tout, et qu'il avoit été précédé d'une discussion plus étendue. Nous développerons bientôt cette réflexion.

Le roi, par le résultat de son conseil, du 27 décembre 1788, fit connoître manifestement qu'il n'entendoit rien changer à l'ancienne institution des trois Ordres, appelés à délibérer séparément; et en même tems il décida que les députés du tiersétat seroient égaux en nombre aux deputés des deux premiers ordres réunis.

Auroit-on pu soutenir, à un tribunal d'équité, que les intérêts des quatre-vingt-dixhuit centièmes de la Nation n'exigeoient pas un si grand nombre de représentans,

d'enquêteurs et d'interprêtes, que les intérêts des deux autres centièmes? Et je crois que je parlerois plus exactement, en comparant quatre-vingt-dix-neuf centièmes à un centième; et, dans cette dernière fraction, il y avoit encore beaucoup d'individus qui parloient éloquemment en faveur d'une parité de représentation. Les règles de la prudence, en ne consultant qu'elles, eussent-elles permis au roi de rejeter à-lafois et un vœu raisonnable et un vœu présenté, soutenu d'une manière si imposante?

La critique s'éleva bien foiblement contre la détermination du roi; on l'entendit à peine au milieu des applaudissemens universels. Elle ne s'appuyoit alors que sur les intérêts et les droits des deux premiers ordres; c'est par degrés, c'est par les événemens qu'on a voulu donner à des premiers discours l'importance et l'étendue qu'ils n'avoient pas eues dans les commencemens et, de cette manière, on s'est attribué un instinct prophétique, sans autre titre que des plaintes excitées par des considérations personnelles. Mais rien n'est si commun que ces opérations de l'amourpropre et de la vanité : un mot qu'on a dit par hasard dans un tel tems, et sans y avoir attaché aucun sentiment, aucune pensée profonde; un mot peut-être encore Tome I.

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dont on est seul à se souvenir, ce mot suffit quelquefois pour y suspendre, long-tems après, une chaîne de prédictions, et tout autant de trophées à la gloire de son esprit.

Considérons cependant les objections dirigées contre le résultat du conseil, du 27 décembre, et considérons-les, n'importe leur date, n'importe le degré de persuasion avec lequel on les répète, et sans nous arrêter à faire ressortir l'esprit d'imitation ou de crédulité qui en a favorisé lớ bruit et multiplié les effets.

Doublement du tiers.

C'est sous le nom de doublement du tiers qu'on a signalé l'objet de ses reproches ; et, en bonne guerre, on a sagement fait de réunir les passions à une expression simple: c'étoit un moyen d'associer à sa cause une multitude de personnes incapables de l'entendre et de l'approfondir. Mais sous le nom de doublement du tiers, sous un mot facile à retenir, et dont chacun peut étendre le sens à son gré, hommes, femmes, enfans, ignorans et lettrés, tout le monde s'est rallié et ce mot devenu pour un parti la redite banale, sert encore aujourd'hui de rappel à une seule et même opinoin.

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Montrons d'abord que l'expression de doublement du tiers, si promptement em

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