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l'attachement aux biens de ce monde avait produit tous les désordres dont il avait été témoin, fut conduit peu à peu, et par le refus que fit l'Eglise d'adopter les idées bizarres ou condamnables du nouveau réformateur, d'abord à déclamer violemment contre le clergé, et particulièrement contre Rome, à soutenir que l'Eglise avait forfait à sa mission, qu'il n'y avait plus de vraie Eglise. De là les blasphêmes que ses sectateurs proféraient contr'elle, au dire de tous les auteurs contemporains; de là leur refus de reconnaître ses ministres pour les successeurs des apôtres; de là, enfin, leur prétention à être seuls l'Eglise de J.-C., et à exercer exclusivement le pouvoir et les fonctions du ministère sacerdotal. Telles furent les principales erreurs et prétentions des Vaudois, jusque vers l'an 1215. A cette époque, ils s'unirent, à d'autres hérétiques, pour attaquer de concert l'Eglise romaine, et ils empruntèrent un grand nombre de nouvelles erreurs à leurs nouveaux alliés. Nous ne nous arrêterons pas au dénombrement de ces erreurs, qui sont, à peu près, les mêmes que celles des protestans, et que, d'ailleurs, on peut voir reproduites dans les Annales, d'une manière abrégée, mais presque complète '. Qu'il suffise de remarquer, avec notre auteur, et d'après le dictionnaire des hérésies, que ces erreurs ont été puisées à trois sources bien distinctes. On y trouve : 1° celles des Donatistes, sur la nature de l'Eglise et sur la nullité des sacremens administrés par de mauvais prêtres; c'est même là leur caractère dominant. 2o Celles de Vigilance, sur le culte des saints et des reliques, et sur la hiérarchie de l'Eglise. 3° Celles des Iconoclastes. L'auteur du dictionnaire des hérésies dit encore que les Vaudois ajoutèrent à ces erreurs, que l'Eglise ne peut posséder des biens temporels. Mais il suffit de lire l'énumération de celles de Marsile et d'Arnaud de Bresse, qui avaient précédé de peu d'années l'apparition des Vaudois, pour se convaincre que ceux-ci l'avaient empruntée à ces hérésiarques. On peut donc soutenir que, de toutes les erreurs des Vaudois, il n'en est pas une seule dont ils puissent passer pour les inventeurs.

Tout ceci doit être entendu, néanmoins, sans préjudice des variations que les doctrines des Vaudois ont successivement éprouvées. L'auteur, en les signalant, a un double but. Premiè

Annales de philos. ekrét. Erreurs du 12° siècle. No 25, t. v, p. 23, et 30, 2° édit.

rement, d'assimiler la secte vaudoise à toutes les autres sectes, qui ont cette destinée commune, de ne pouvoir vivre, sans changer, sans se mettre sans cesse en opposition avec ellesmêmes; et encore, d'expliquer la conduite du pouvoir temporel à l'égard des Vaudois, et d'apprécier, à leur juste valeur, les plaintes que ceux-ci n'ont jamais cessé d'élever contre la maison de Savoie. Un mot encore à ce sujet.

C'était chose reçue, et en usage chez les sectaires, de tourner en dérision la pratique des Catholiques de bâtir des Eglises, et de s'y réunir pour les offices divins ; il en était de même relativement aux cimetières; l'usage des cloches était également regardé comme superstitieux. Ils ne faisaient pas plus de grâce aux colléges, aux universités, et à toutes sortes d'études réglécs et privilégiées. L'université de Paris, celles de Prague et de Vienne, étaient la plus grande des inutilités. Ils comprenaient dans le même anathême, les synodes, les conciles et toute sorte de réunion ecclésiastique. Le clergé ne devait avoir aucun revenu fixe, aucune dotation; les prêtres devaient tous travailler de leurs mains.

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Quand on songe, après cela, à tout ce que les Vaudois ont fait entendre de plaintes et de réclamations, à toutes les manœuvres qu'ils ont employées, pour obtenir qu'il leur fût permis d'avoir des Eglises, des cimetières, des clochers, des colléges, des synodes; l'on est surpris qu'ils aient oublié, à ce point, leurs anciennes doctrines; et, d'autre part, on voit que les » souverains de ce pays, en refusant, par le passé, ces choses » aux Vaudois, ou en restreignant encore la concession en de Acertaines limites ne faisaient autre chose que d'exiger d'eux » qu'ils restassent fidèles à leurs anciennes maximes et à leurs » pratiques primitives, pratiques ou maximes dont l'observance » devait être regardée comme une des conditions par suite des› quelles leur secte avait été tolérée dans ces contrées; car il serait >> par trop singulier le privilége que les historiens vaudois pré» tendaient revendiquer pour eux et les leurs en pareille affaire. » Quoi! ils croiraient avoir été, pendant trois siècles, en droit de » se moquer de ces usages, d'en faire l'objet de leurs censures » sacriléges, d'insulter à ceux qui les avaient établis ou qui les » observaient ; et trois siècles plus tard ils crieront hautement à » l'injustice et à la tyrannie, à cause que l'on ne veut pas leur

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» permettre ces mêmes choses et ces mêmes usages, qui ont été » si long-tems l'objet de leurs impies et ridicules dédains! De » quel nom appeler de si bizarres contradictions? L'on avouera pourtant que si, en agissant de la sorte, les écrivains vaudois » ne se montrent ni constans dans leurs doctrines, ni conséquens dans leurs principes et leur conduite, ils s'assurent du moins, » comme l'on voit, l'avantage de pouvoir constamment déclamer > contre l'une ou l'autre des autorités qui gouvernent la société. >> Pendant trois siècles, on insulte l'Eglise qui autorise des usages » qu'on traite de superstitieux; et pendant trois autres siècles, » on se déchaîne contre l'autorité qui ne veut pas permettre » qu'on adopte enfin ces mêmes usages, et qu'on se souille de » ces superstitions!»

Tel est le résumé des Recherches historiques sur l'origine des Vaudois. Nous ne croyons pas trop dire, en affirmant, que c'est là une œuvre complète dans son genre. La matière y est épuisée; et, par la rigueur de la méthode, comme par la lucidité et la fermeté du langage, elle rappelle les grands controversistes du 17° siècle. L'auteur, malgré son habitude d'être toujours grave et sérieux, n'a pu quelquefois se défendre de railler vivement ses adversaires. Mais bien loin de trouver qu'il ait rien dit qui soit indigne de son sujet, ou de son haut caractère', nous oserons lui représenter que, s'il y a un défaut dans son livre, c'est d'entasser trop de preuves, de trop s'arrêter à des chicanes, de ne pas se contenter de dévoiler et d'abattre l'erreur, mais de la pourchasser, avec une patience quelquefois surabondante, jusqu'en ses moindres subterfuges; en un mot, d'être trop concluant. Heureux, et trois fois heureux défaut, qu'il serait fort à désirer de pouvoir reprocher à tous ceux qui s'occupent de recherches historiques, ou même à tous ceux qui prétendent au titre d'apologistes de la vérité !

A. COMBEGUILLES.

L'auteur de ces excellentes Recherches est Mgr. Charvaz, évêque de Pignerol. Nous conformant à sa demande, nous avions consenti à ne pas le nommer; mais l'Ami de la Religion ayant levé le voile qui le couvrait, nous n'avons pas voulu priver nos abonnés du plaisir de le connaître. (Note du Directeur.)

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Archéologie biblique.

DES PATRIARCHES

ANTÉRIEURS A TY-KO OU NOÉ, ET A CHUN SON CONTEMPORAIN,

Patriarches dont les listes sont conservées en Chine, et qui, se succédant de père en fils pendant neuf ou dix générations jusqu'au déluge, nous font remonter d'une manière certaine de Noé ou Ty-ko à Adam ou Hoang-ty.

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II SECTION.

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- Tra

Hoang-ty est le premier homme, d'après le Sse-ky,—le Tsou-chou - et le Ly-tay-ki-ssé. Fils de Hoang-ty comparés aux fils d'Adam. Preuve que Chao-hao est Caïn; que Tchang-y est Seth. ditions au Mexique au sujet de Seth. - Suite des autres patriarches comparés aux empereurs chinois. - Preuves convaincantes. -La ville bâtie par Caïn a servi d'origine à toutes les fables sur une ville bâtie par le premier meurtrier. Pourquoi quelques historiens placent Fo-hi et Chin-nong avant Hoang-ty ou le premier homme.-Fo-hi est Abel. Importante remarque sur les anciens calendriers. — Origine de la fable de Jupiter détrônant son père Saturne. -Traditions sur la chute originelle. Louy-tsou est le nom d'Eve. Récapitulation et conclusion. Trois tableaux.

La généalogie qui, du Déluge arrivé sous Tr-ko, va nous amener à reconnaître dans les livres chinois Adam, Cain, Abel Seth et Enos, avec une parfaite certitude, grâce au fil conducteur que nous offrira le livre de Moïse, a été publiée dès l'année 1770 dans l'édition française du Chou-king. On la trouve en outre dans les tables généalogiques du Ly-tay-ky-sse 2, et dans

1 Voir le 1er article dans le N° 89, t. xv, p. 380.

2 C'est un ouvrage en 100 volumes, petit in-folio, sorti des presses impériales de Pé-kin, et contenant l'histoire de l'empire depuis Yao (2357) jusqu'à Kien-loung (1736 de notre ère), dans le genre des tablettes du président Hénault, ou de l'Atlas de M. le comte de Las-Cases.

toutes les éditions originales du Chou-king; nous la possédions nous-même, soit dans la traduction française, soit en chinois; mais nous fumes assez long-tems sans en concevoir la haute importance, et il faut que la vérité ait bien de la peine à se faire reconnaître, pour que ni M. Pauthier, ni M. Davis, sinologues instruits, et auteurs d'ouvrages étendus sur le céleste Empire, n'aient pas fait attention à ce que nous avions dit de cette généalogie dès 1826.

Qu'on ouvre le Discours préliminaire du Chou-king1, et l'on trouvera une table généalogique des patriarches et des trois dynasties qui successivement ont gouverné l'Asie, table qui' n'est autre chose que l'histoire du monde antique depuis Adam ou Hoang-ty jusqu'à l'époque de Ping-vang, le roi pacifique (de la dynastie des Tchéou de 770 à 719), ou de Salmanasar, auquel répond ce prétendu empereur de la Chine.

Nous l'avons indiqué ailleurs; mais ici, nous devons plus spécialement insister sur la partie qui forme la tête de cette table précieuse, extraite, sans aucun doute, du Sse-ky de SSE-MATSIEN.', l'Hérodote de la Chine, et qui commence, comme il le fait dans son histoire, pour laquelle il fut environné de tous les secours possibles, par Hoang-ty, c'est-à-dire le Patriarche Rouge, ou Adam 3.

Un premier homme, et non plusieurs, était donc admis par Sse-ma-tsien; et, quand il commençait son histoire à cet homme de Terre-jaune ou couleur orangée (Hoang en chinois), il ne

1 Page cxxxiii.

Sse-ma-tsien, né vers l'an 145 avant J.-C., rédigea, vers l'an 104, le Sse-ki, ou mémoires historiques, dans lequel il essaie, à l'aide de fragmens d'anciens mémoires, de refaire la chronologie anéantie par l'incendie des livres en 213. Il est divisé en 137 livres et en cinq parties. — 1o Chronique impériale, de Hoang-ty (2697 avant J.-C.) à Hiao-wɔu. (140-86 avant J.-C. ), en 12 livres, dont les deux derniers sont perdus. 2o Tableaux chronologiques, en 10 livres, dont le 10e est perdu. 3o Traité des huit branches des sciences, en 8 livres. 4° Histoires généalogiques des familles, en 30 livres. 5o La géographie étrangère, en 70 livres.

3 Pour mieux comprendre la suite de nos démonstrations, voir le tableau I, et surtout le tableau III, qui se trouvent à la fin de cet article.

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