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tée de vous réunir autour de nous. Il s'agit en effet d'une affaire qui n'est certes pas inconnue, dont la nouvelle n'est point seulement arrivée par des lettres particulières, mais dont les papiers publics ont déjà retenti. Nous nous plaignons de l'injure très-grave que vient de recevoir notre vénérable frère Clément Auguste, archevêque de Cologne; un ordre royal l'a privé de tout exercice de sa juridiction pastorale, et il s'est vu relégué loin de son siége, dont on l'a arraché par la violence et avec un grand appareil de forces. Or, le sujet d'une telle persécution est que, malgré sa disposition constante à rendre à Cesar ce qui appartient à Céil n'a jamais oublié qu'il était de son devoir de conserver religieusement la doctrine et la discipline de l'Eglise, et ne s'est proposé, à l'égard des mariages mixtes, d'autre règle que celle qui a été tracée par les Lettres Apostoliques adressées à l'archevêque et aux évêques de la partie occidentale de la Prusse, le 25 mars 1830, par notre prédécesseur Pie VIII, d'heureuse mémoire. Et cependant, en accordant ces Lettres, le SaintSiége avait poussé si loin l'indulgence, qu'il est rigoureusement vrai de dire qu'il a atteint les limites qu'il n'est point permis de dépasser. Vous saveztrès bien que ce ne fut qu'avec une peine extrême que notre Prédécesseur se décida à user de tant de condescendance, et qu'il n'y fut déterminé que la nécessité d'éviter à l'Eglise et au clergé catholique de ces contrées, les maux inévitables dont on les avait menacés. Qui donc eût pu penser que cette déclaration pontificale, si pleine d'iudulgence, et plusieurs fois acceptée par celui qui représente ici le roi de Prusse, serait interprétée dans un sens destructif des principes immuables de l'Eglise catholique, et entièrement opposé à l'esprit du Siége Apostolique? Eh bien, ce que personne n'eût pu imaginer ni supposer, ce que l'on n'eût même pu légèrement soupçonner sans crime, vient de s'accomplir par les manœuvres artificieuses d'une puissance séculière. A peine avons-nous appris cette douloureuse et accablante nouvelle, qu'aussitôt nous nous sommes empressés de faire parvenir nos réclamations à qui de droit, déclarant en même tems que notre Charge Apostolique nous mettait dans la nécessité rigoureuse d'avertir au plutôt les fidèles de ne point regarder comme émané du Saint-Siége ce qu'il n'envisage lui-même qu'avec horreur. On venait de nous répondre de manière à faire entendre que nos plaintes n'avaient aucun fondement, lorsque nous reçûmes une lettre de l'un des évêques de ce pays, qui, à l'heure de la mort et sur le point de rendre compte de sa gestion au Juge éternel, nous envoyait une copie de l'instruction donnée par les évêques à l'instigation du gouvernement civil, et disait en termes exprès, qu'éclairé par la lumière de la grâce divine, il voyait que cette instruction allait entraîner de graves dommages pour l'Eglise dont elle enfreignait les Canons, et que pour lui, il rétractait, de son

plein gré et de son propre mouvement, l'erreur à laquelle il avait souscrit. En faisant aussitôt adresser au roi un exemplaire en langue allemande de cette copie, nous avons eu soin de bien faire connaître que nous réprouvons entièrement, comme contraire au principe et aux lois de l'Eglise, la conduite tenue par les évêques déjà mentionnés, dans l'interprétation des lettres Apostoliques de notre Prédécesseur.

Vous pouvez voir d'après cet exposé, Vénérables Frères, que nous avons accompli tout ce que notre devoir nous imposait. Cependant (nous le disons avec tristesse et pénétrés d'une douleur profonde), à notre insu et lorsque nous attendions une réponse satisfaisante à nos réclamations et à nos déclarations, il a été signifié à l'archevêque de Cologne de suivre à l'égard des mariages mixtes, cette interprétation que nous avons condamnée, ou bien de se démettre de sa charge épiscopale; et en même tems on lui a fait connaître l'ordre du gouvernement de le priver entièrement de sa juridiction pastorale, dans le cas où il n'obéirait pas. En effet, l'archevêque ayant résisté comme il le devait, les choses en vinrent aussitôt au point que nous vous avons exposé tout à l'heure, en vous témoignant toute l'horreur que nous en éprouvions. Et remarquez ici les procédés suivis à notre égard : ce n'est que le premier de ce mois, que le chargé d'affaires actuels du roi de Prusse nous a annoncé, comme devant avoir lieu prochainement ou au moment même où il en donnait la nouvelle, ce qui était déjà fait et consommé depuis le 21 du mois précédent. Dans cet état de choses, Vénérables Frères, nous croyons devoir à Dieu, à l'Eglise et au ministère dont nous sommes revêtu, d'élever notre voix apostolique et de protester ouvertement au milieu de votre assemblée, en faveur de l'immunité eeclésiastique violée, de la dignité épiscopale méprisée, de la juridiction sainte usurpée, des droits de l'Eglise catholique et du Saint-Siége foulés aux pieds. Par là aussi, nous voulons rendre à l'archevêque de Cologne, prélat distingué par tous les genres de vertus, le juste tribut d'éloges qu'il mérite pour avoir défendu la cause de la religion avec tant de courage et avec tant de périls pour lui-même.

Nous saisissons aussi cette occasion pour déclarer publiquement et solennellement, ce que du reste nous n'avons cessé de déclarer en particulier, que toute pratique, quelle qu'elle soit, irrégulièrement introduite dans le royaume de Prusse à l'égard des mariages mixtes, et qui ne serait pas conforme au sens naturel de la déclaration donnée par notre Prédéces→ seur, est entièrement réprouvée par nous. Au reste, au milieu des orages qui s'élèvent chaque jour avec plus de force contre l'Épouse de l'Agneau sans tache, implorant votre foi et votre piété, nous vous engageons instamment, vous qui partagez avec nous le fardeau qui nous est imposé, à adresser humblement avec nous de ferventes prières au Père des Miséricor

des afin que du haut de sa demeure céleste, il daigne abaisser ses regards sur la vigne qué sa main a plantée, et que, dans sa clémence, il éloigne d'elle la longue tempête qui la ravage.

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GRÉGOIRE XVI PP.

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Travaux scientifiques d'un ancien missionnaire. - Le Saint-Père a reçu il y a quelque tems en audience particulière le Père JeanJoseph-Marie Matraja, de Lucques, des mineurs de l'Observance, revenu il y a quelques années de l'Amérique méridionale, où il avait passé plus de quarante ans, d'abord dans le monde, puis dans l'état religieux. S'étant livré à la chaire, il était devenu prédicateur aposto~ lique dans la province de Caracas au Pérou. En 1819, il publia à Lima le Moraliste philotique américain, ou le Confesseur impartial, où il développe les principes de la morale et réfute les erreurs des hérétiques. L'âge et les fatigues du ministère l'ont engagé à revenir dans sa patrie. Il a donné en 1834 un opuscule, sous le titre de Génigraphie italienne, où il enseigne une nouvelle méthode d'écrire et d'être entendu en quelque langue que ce soit. La même année il fit paraître un savant ouvrage, la Ritonomie ecclésiastique, et en 1835, les Institutions canoniques et morales affranchies de toute opinion il y soutient le pouvoir du Saint-Siége, mais l'ouvrage n'est point achevé.

Le Père Matraja s'est aussi occupé de mathématiques, et a imaginé un instrument qu'il appelle théodolite compteur, et avec lequel il mesure avec exactitude les degrés des angles, ce que l'on n'avait pu obtenir jusqu'ici. L'instrument est un géomètre qui fait en même tems l'office de théodolite et de cercle répétiteur. L'Académie de Saint-Luc a examiné cet instrument et a reconnu son utilité pour la géodosie et la trigonométrie. L'Académie de Lincei en a porté un jugement très-favorable, et a admis l'auteur parmi ses membres. Enfin, Sa Sainteté elle-même, après avoir entendu le Père Matraja, a voulu voir son instrument qu'elle a fait apporter au Vatican, et qu'elle a examiné à loisir. (Ami de la Relig.)

HOLLANDE. Leitre de M. le chevalier de Paravey sur les collections chinoises et japonaises, se trouvant à la Haye et à Leyde. Dans l'intérêt de la science orientale, à laquelle il a consacré toutes ses études, M. le chevalier de Paravey vient de parcourir pendant deux mois la Belgique et les Pays-Bas. Nous sommes certains de faire plaisir à nos abonnés en leur communiquant l'extrait suivant d'une lettre qu'il nous a écrite de Leyde. Ce qui augmente le prix des détails que l'on va lire, c'est que la plupart des collections dont il parle, ne se trouvent que dans des Musées royaux, non encore ouverts au public, ou chez de riches particuliers, qui eux-mêmes ne les ont pas encore publiées.

Mon cher M. Bonnetty,

J'ai pensé que se serait faire une chose agréable et profitable à vos lecteurs que de leur signaler l'importance des collections orientales, qui se trouvent en ce moment à la Haie et à Leyde.

Arrivé à la Haye à la fin de novembre, j'y ai été admirablement reçu par M. le comte de Senft, ambassadeur de S. M. l'Empereur d'Autriche, et par ses deux secrétaires, M. le comte de Thun, et M. le baron de Leykam. C'est grâce à leur obligeance et à leur recommandation, que j'ai eu accès dans tous les Musées où se trouvent des collections orientales.

C'est au Museum et à la collection Fischer que se trouvent, à la Haye, la plupart de ces dépôts. Quand ces deux collections seront réunies, comme le désirent tous les amis des sciences, à la belle collection Sieboldt, que je visite en ce moment, à Leyde, elles formeront un établissement unique en Europe.

En même tems que les Musées égyptiens de Paris, de Londres, de Turin, aussi bien que celui de Leyde, digne déjà d'être nommé auss bien qu'eux, nous révéleront l'antique civilisation de la terre des ha→ raons, et nous feront connaître ses arts, ses mœurs, son culte et ses institutions les plus secrètes, le Musée Sinico-Japonais de la Haye, nous permettra de comparer, dans tous ses détails, cette civilisation hieroglyphique de l'Egypte, à celle que les armées victorieuses de Ramessès ou Sésostris ont portée jusqu'aux confins orientaux de l'Asie.

Déjà les constellations et les lettres alphabétiques des anciens Egyptiens ont été retrouvées dans les planisphères chinois et dans les cycles d'heures et de jour de la Chine et du Japon : une étude attentive des idoles, des temples, des navires, des arts et métiers, des vêtemens, des armes des plantes et des oiseaux sacrés de l'Egypte et de la Chine, qui a civilisé le Japon, montrera de plus en plus, quels intimes rapports ont uni ces nations, séparées cependant par toute a largeur de l'Asie.

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Pour n'en citer que quelques-uns, parmi ceux de ces rapports qui nous ont frappés, soit anciennement, soit depuis que j'ai visité les collections de la Haye et de Leyde, nous indiquerons l'usage du Nelumbo, ou du magnifique Lotus rose, que l'on est parvenu depuis peu, à faire fleurir à Montpellier, en France; qui orne le Nil débordé, dans la Mosaïque égyptienne de Palestriné, et qui se cultive également dans tous les lacs et les étangs sacrés de la Chine et du Japon.

Nous citerons l'Ibis blanche, des Egyptiens, qui se voit sur la même mosaïque égyptienne, près de Rome, qui était le symbole des lettres en Egypte, et qui, remplacée en Chine et au Japon, par une grue blanche, entièrement semblable à l'Ibis, est aussi en ces pays le type des astronomes et des lettrés.

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Parmi les ornemens des temples, nous citerons les Lions et les Sphynx, qui marquent l'entrée de ces temples, en Egypte aussi bien qu'en Chine, où cependant, le Lion a toujours été inconnu..

Parmi les supplices, nous citerons celui de la Cangue, qui fut usité en Egypte, avant de l'être au Japon et en Chine.

Parmi les ornemens des cercueils, qui, en Egypte, comme en Chine, sont également renfermés dans deux ou trois caisses, nous citerons les réseaux en verre de couleur, imitant un filet, qui se placent encore, sur les cercueils en Chine, comme on les retrouve en Egypte, sur les caisses de momies, dans les caveaux que l'on fouille; le Musée de Leyde, offre un de ces antiques Réseaux de verroterie, et cet usage particulier à l'Egypte et à la Chine, suffirait seul pour prouver les rapports intimes qui ont uni ces peuples si éloignés.

Il nous semble donc, qu'un musée complet, et bien classé de produits de la Chine et du Japon, est un des monumens qui honorera le plus le peuple qui saura l'élever, en même tems qu'il établira un terme de comparaison pour le musée égyptien.

Nous avons, d'ailleurs, encore bien des choses à apprendre, chez ces peuples de la Chine et du Japon, dont les livres et les arts remontent au tems des Ninus et des Sémiramis, et qui n'ont jamais abandonné l'ancien ne forme hiéroglyphique de la civilisation de l'Asie.

Les ponts suspendus, les écluses, les puits artésiens, l'usage, quoique grossier, de la vapeur comme force motrice, leur ont été connus depuis long-tems: ils ont mille plantes médicinales, dont nous savons à peine les noms et les vertus, et dont le musée de la Haye offre un magnifique recueil peint et colorié avec soin. Dans ce vaste recueil, est figurée la vraie Rhubarbe, le vrai Gin-seng, dont les meilleurs botanistes ignorent encore les véritables plantes, et dont j'ai pu obtenir un échantillon.

Outre ces mille plantes médicinales, toutes coloriées, près de trois cents poissons, de trois cents oiseaux, de trois cents insectes, sont figurés dans ce même recueil, qui manqué aux collections de Londres et de Paris, et le nom de toutes ces plantes, de tous ces oiseaux et ces insectes, est écrit en chinois à côté de ces belles peintures.

Déja, nous avons plus d'une fois signalé l'importance de ces recueils chinois d'objets coloriés du règne animal et du règne végétal, et nous appelons l'attention des savans de la Néerlande, sur ces monumens précieux, qui nous peignent les plantes et les animaux de vastes contrées où les voyageurs ne peuvent pénétrer.

Dans ce même recueil aussi, se trouvent peints les sauvages montaguards Miao-tse, qui formaient le peuple aborigène de la Chine, quand les colonies assyriennes et égyptiennes pénétrèrent en ces contrées cou

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