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et plus tard, par des officiers qui, du nom du district, prirent celui de marchiones (marquis). Nous ne connaissons aucun exemple d'une marche présidée par un doyen (decanus). Les subdivisions de la centaine seraient-elles des décanies ou doyennės, decania? Rien ne le prouve. Il ne peut être question ici des doyennés ecclésiastiques, qui n'étaient pas formés avant le 9° siècle. Nous nous occupons de cette subdivision en tant seulement qu'elle. aurait pu avoir un caractère administratif sous la domination des Francs; mais aucune autorité ne se présente pour leur attribuer ce caractère. Dans les passages des anciens auteurs, où il est fait mention des doyens, ces personnages sont, ou des chefs militaires préposés au commandement d'une escouade probablement de dix hommes, ou des officiers domaniaux du roi, d'une église, d'un seigneur, dépourvus de tout caractère public et exerçant leur juridiction non sur toutes les terres d'un canton, mais sur celles d'un ou plusieurs cantons qui appartenaient au même propriétaire.

Mais si le système divisionnaire des royaumes francs n'admettait ni la marche, ni la décanie, ni les manses, ni les villages, il embrassait en revanche une autre espèce d'arrondissement dont M. Moeller n'a rien dit; nous voulons parler de la vicairie ou viguerie, vicaria. Il est vrai qu'on ne trouve aucune mention d'une vicairie particulière, avant le 9° siècle. De plus, la composition de la vicairie, et les attributions du viguier ou vicaire ne nous paraissent pas avoir encore été bien déterminées; aussi n'insisterons-nous pas sur cette omission que M. Moeller a pu se permettre, en pleine connaissance de cause; sans qu'on ait peut-être le droit de l'accuser de négligence.

On conçoit du reste le peu d'importance que doivent avoir, dans le volume que nous analysons, des imperfections du genre de celles que nous venons de signaler. Ce sont des taches imperceptibles, et elles auraient peut-être échappé à notre examen, si, dans l'intérêt même de l'ouvrage, et pour faire ressortir l'impartialité de nos éloges, nous n'avions recherché avec une scrupuleuse attention quelque motif pour faire valoir les droits imprescriptibles de la critique.

En portant un jugement sur le style de M. Moeller, nous ne

devons pas oublier qu'il a eu la condescendance d'écrire dans une langue qui n'est point celle de ses pensées. Nous devons avant tout lui en témoigner notre reconnaissance; et, si le volume renferme quelques fautes contre nos règles grammaticales, on ne s'étonnera pas que nous n'ayons voulu ni les signaler ni même les apercevoir. Le style d'un manuel ne comporte pas une élégance recherchée : la concision et la clarté doivent former son principal mérite ; et ces deux conditions, M. Moeller les a parfaitement remplies.

Il ne nous reste plus qu'à faire des voeux pour que nous puissions jouir bientôt de la suite de cet ouvrage, qui, si notre voix avait quelque puissance, serait adopté dès aujourd'hui par le conseil royal de l'instruction publique, et mis entre les mains de toute la jeunesse studieuse qui jouit des bienfaits de l'enseignement public. C'est assez faire connaître tout le cas que nous faisons de M. Moeller et de son travail.

H. G.

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Histoire.

HISTOIRE DU PAPE GRÉGOIRE VII
ET DE SON SIÈCLE;

D'APRÈS LES MONUMENS ORIGINAUX; PAR J, VOIGT, PROFESSEUR
A L'UNIVERSITÉ DE HALL.

Deuxième Articse '.

L'esclavage du clergé était la cause de sa dépravation. - Grégoire VII y

vient porter remède. sur la communion.

tère de cette dame.

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Caractère privé du pontife. Belle lettre Lettres à la comtesse Mathilde. -Noble caracDéfaut de l'ouvrage de Voigt. Travail de M. Jager.-La conduite de Grégoire était conforme au droit public de l'Allemagne. Jugement sur le travail de M. Jager.

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Nous avons vu dans le premier article à quel état de dégradation et de ruine était réduit un clergé ignorant, le protégé et souvent l'esclave d'une noblesse grossière et guerroyante. Pour le relever de sa ruine morale, il fallait le relever de sa dépendance civile; c'est ce que sentait fort bien Grégoire. « L'Eglise est dans » le désordre, s'écriait-il, parce qu'elle n'est pas libre, parce » qu'elle est enchaînée au monde et aux hommes mondains..... >> Les prêtres ont besoin de la terre, voilà pourquoi ils n'aspirent >> qu'aux choses de la terre; voilà pourquoi, au lieu de la paix › de Dieu, ils ne montrent que dissension, haine, orgueil, am»bition et envie. Oui, l'Eglise est mal servie par les prêtres, » parce que, soumis à l'empereur, ils s'exercent à faire ce qui plaît à l'empereur, en sorte que devenus les serviteurs de l'état > et obéissant au prince, ils sont étrangers à l'Eglise. »

Et croyez-le bien, Grégoire fut grand, parce qu'il eut une

› Voir le premier article dans le no 68, t. xv, p. 286.-A Paris, chez Vatou, rue du Bac, no 46, 2 vol. in-8°, prix, 12 fr.

volonté de fer contre un siècle de fer; parce qu'il lui fut donné d'en haut de connaître toute la profondeur de la plaie qu'il avait à guérir, plaie qui usa la vie de sept pontifes romains; parce que s'il eût agi d'une autre façon, il fût demeuré impuissant à arrêter le torrent des mauvaises passions qui débordaient et qui, sans ses magnanimes efforts, nous auraient infailliblement engloutis, ainsi que la civilisation elle-même!

Supposons un instant Henri IV vainqueur dans cette lutte du despotisme et de la liberté, de la force et du droit: est-il un seul homme raisonnable qui ne sentit la rougeur monter au front à l'idée de courber la tête sous le joug de ce tyran capricieux et débauché ? Nous applaudissons aux efforts des barons anglais qui, dans le treizième siècle (1215), surent mettre un frein à la fureur aveugle et à la cruauté lâche d'un Jean SansTerre; nous admirons le courage de ces hommes qui jetèrent les fondemens de la constitution anglaise, et nous dirions anathême à celui qui employa la force de sa parole, seul boulevard qui restât à l'équité et à la raison, pour punir la trahison, perfidie, l'astuce et l'oppression! Il n'y a pas d'alternative : si Etienne Langton, archevêque de Cantorbéry, nous est offert comme un modèle de patriotisme, acceptons aussi Hildebrand comme le défenseur de l'humanité; ou bien si nous répudions le dernier, jetons la pierre au premier; mais alors ne parlons plus de liberté !

la

Voilà pour l'homme politique et tel qu'il se montre sous la plume de M. Voigt; voilà pour le redresseur de torts; pour le caractère de celui qui disait ne jamais vouloir pencher à droite ni à gauche; mais il y a encore un côté de ce personnage étonnant qui mérite d'être étudié, et qui n'est pas le moins intéressant: c'est le cœur, c'est l'âme tendre, c'est l'ami, le consolateur des affligés et l'affligé lui-même tout à la fois. Or c'est précisément l'endroit par où cet ouvrage me paraît un peu pécher, soit que l'auteur ait éte trop préoccupé de l'idée fixe de son héros, soit qu'il ait cru indigne de l'histoire de faire entrer dans son cadre les relations de Grégoire avec la fameuse Mathilde et avec Béatrix sa mère. L'homme privé a pourtant droit à nos investigations; car dans le cercle intime de ses affections se trouvent souvent la clef de sa conduite publique;

et pour nous autres catholiques, c'est même un devoir de jeter tout le jour possible sur des rapports dont la calomnie n'a pas craint de ternir la pureté.

De bonne heure, Mathilde se trouva mêlée aux affaires des pontifes romains. Suivant quelques auteurs, elle assistait à l'âge de quinze ans à la bataille donnée par Alexandre II contre l'anti-pape Cadalaüs, et il lui fut facile d'apprécier les vertus et les qualités d'Alexandre, de Nicolas et de Grégoire VII. Il est à croire que le pieux évêque de Lucques, Anselme, ne contribua pas peu à alimenter sa foi et son dévouement pour le SaintSiége dont elle ne cessa jamais de défendre les intérêts avec un zèle que Dieu seul pouvait inspirer. L'esprit élevé de Mathilde semble avoir compris que le mouvement de réformation ne pouvait partir que de Rome, et dès qu'elle aperçut l'impulsion salutaire que celle-ci cherchait à donner, elle se voua sans réserve, avec sa mère Béatrix, à cette œuvre sublime.

Au milieu du chaos que nous offre ce siècle, parmi les scènes d'anarchie et de désordre qui passent sans cesse devant nos yeux, n'est-ce pas quelque chose de bien consolant, de divin même, que de voir ces deux figures de femme se dessiner toutes radieuses sur cet horizon si sombre? Quel courage viril, quel admirable sang - froid ne déploie pas Mathilde quand Henri IV vient fondre sur elle avec toutes ses forces? Avec quelle noble témérité ne se pose-t-elle pas devant lui, embrassant d'un coup d'œil ferme toutes les vicissitudes, tous les périls; providence visible que la providence céleste avait placée auprès de Grégoire, dans ces jours de deuil et de désolation, comme l'avant-garde de la civilisation et de la morale !

Admirons les voies mystérieuses par lesquelles ce qu'il y a de plus faible est destiné à protéger le plus fort! Ainsi la vigne jette autour du vieil orme ses verdoyans festons, le pare de sa grâce, le soutient aussi de sa force, cache les ravages du tems, et, quand la cognée est mise à la racine de l'arbre, tombe sans quitter l'antique tronc avec lequel elle a partagé les rayons salutaires d'un soleil fécondant, et bravé la foudre de l'orage!

A notre période de raffinement il est bien difficile de nous faire une idée des liens étroits qui devaient s'établir entre trois âmes comme celles de Grégoire VII et des deux comtesses. Elles

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