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a-t-elle été souillée d'immondices ou salie par la poussière, l'araignée s'occupe aussitôt de ramasser en petites boules les parties flétries qu'elle rejette au loin et qu'elle remplace par des fils nouveaux.

Sur les feuilles d'un grand nombre d'arbres, on voit des excroissances charnues qui ressemblent à de petites pommes, ce sont des nids d'insectes. Au centre de ces fruits en miniature, un œuf ou une larve se tapissent, les sucs de la feuille lui servent de nourriture, et aucun ennemi ne peut les atteindre au fond de cette retraite. C'est au moyen de l'ovipositor ou de la tarrière, que la mère dépose sous l'épiderme de la feuille, ses petits qu'elle protège ainsi contre les accidens. Le Cynips rose dépose au bout d'une branche de rosier plusieurs œufs, qui arrêtent la sève et la forcent à s'extravaser; de là jaillissent une multitude de petits filamens rougeatres, qui forment autour du nid une espèce de boule ou globe protecteur, rempart très - convenable et très chaud, à l'abri duquel les insectes n'ont rien à craindre des injures de l'air ni des attaques des oiseaux. Le Cynips quercûs gemmæ perce de sa tarrière le bout d'une branche de chêne; l'exsudation de la sève prend la forme d'un petit artichaut ou d'une pomme de pin, qui enveloppe les nids et qui est assez agréable à l'œil. Le Cynips genista, produit par le même moyen, fait naître sur le genêt de petites boules hérissées de feuilles inégales. Le Cynips salicis a fort embarrassé les anciens botanistes, qui, trouvant sur diverses espèces de saules, des pétales de roses concentriquement disposées, à-peu-près comme la fleur même du rosier, ont crú devoir créer une espèce spéciale et intermédiaire entre les deux arbres dont nous parlons; mais cette prétendue rose du saule n'était que le produit de l'insecte que nous venons de nomet qui, pratiquant dans un rameau l'excavation nécessaire au dépôt et à la conservation de ses œufs, offre une issue à la sève; ainsi se forme un amas de feuilles dont la couleur est pourprée, et qui simulent, dans la forme qu'elles affectent, l'arrangement des pétales de la rose.

mer,

Ces gales des arbres, tantôt se couvrent de laine, tantôt forment des bulles pulpeuses, quelquefois garnissent d'une matière spongieuse les racines du chêne, ou réunissent sous

une couverture semblable à du parchemin, plusieurs branches privées de leur sève; souvent aussi elles s'emparent des régimes, de graines, et les recouvrent d'une écorce nouvelle. On les voit pendre en longs filamens, aux rameaux supérieurs des arbres, ou se cacher au centre de plusieurs feuilles. L'Erionoma populi fait mieux encore. Elle emporte avec elle dans les airs un tissu laineux qu'elle emprunte aux feuilles du peuplier; c'est le débris de la singulière habitation à l'abri de laquelle elle a grandi; vous diriez une touffe de duvet que le vent enlève, c'est un insecte qui vole.

Enfin, les insectes ne creusent pas seulement des cavernes et des palais pour eux et pour leurs petits, dans l'écorce, dans les feuilles, dans la pulpe des arbres. Quelques espèces introduisent leur ovipositor ou leur tarrière entre le cuir et la chair. des animaux. C'est là le berceau de beaucoup d'insectes, entre autres de l'Estrus bovis, mouche à deux ailes qui ressemble beaucoup à l'abeille. Sa tarrière n'est pas, comme celle du Cynips, dont les variétés font naître les gales des feuilles, un ressort arrondi que l'insecte peut lancer au loin et à son gré, pour le faire rentrer ensuite dans une gaine qui suit la courbe de son corps, mais bien un véritable télescope, dont les tubes s'alongent et diminuent à volonté. Au bout de cet instrument singu. lier, qui rentre dans l'abdomen de l'insecte, vous apercevez, à l'aide du microscope, deux pointes et trois petits crochets; l'œuf tombe du corps de l'insecte dans le tube qu'il traverse; les crochets le retiennent, et, suivant Réaumur, les pointes servent à creuser le trou dans lequel l'insecte le dépose. Bracey Clark, celui de tous les entomologistes qui a donné les détails les plus exacts sur ce genre d'insectes, pense au contraire que la mouche se contente d'attacher ses œufs aux poils de la vache ou du bœuf sur lequel elle s'arrête, et qu'ensuite la larve venant à éclore, se fraie elle-même un passage sous la peau de l'animal. Un instinct singulier avertit les troupeaux de la présence de cet ennemi redoutable; à peine la mouche fatale se montre-t-elle, ils fuient, ils s'élancent la tête et le cou alongés, la queue droite et tendue horizontalement, une terreur invincible les possède et les précipite. Les moutons, les chevaux, les rennes, sont poursuivis par ces adversaires ailés, si ter

ribles malgré leur petitesse. Les observateurs les plus modernes ont reconnu que le Gasterophilus equi, l'Estrus ovis, l'Estrus tarandi, le Gasterophilus hemorroidalis, ne percent point la peau des animaux qu'ils attaquent, mais que seulement ils fixent leurs œufs sur une partie du corps de ces animaux Le Gasterophilus hemorroidalis choisit pour cette opération les lèvres du cheval, ce qui cause une souffrance insupportable à ce dernier. Il n'y échappe qu'en se jetant dans l'eau où jamais le Gasterophilus ne le poursuit.

Soit que la mouche éclose dans l'intérieur de la cavité qui se forme entre cuir et chair, ou qu'elle se fraie un passage après être éclose et se cache dans cet asile pratiqué par elle, on la trouve chaudement et confortablement logée dans une cellule protubérante sur le dos de l'animal; j'ai vu jusqu'à trente ou quarante de ces protubérances sur une seule vache; chacune d'elles occupée par un œuf et lui servant de retraite, de berceau, de grenier d'abondance.

Ce n'est encore là qu'une faible partie des merveilles offertes par le monde des insectes, monde microscopique et infini, monde dont les détails les plus vulgaires ou les traits les plus imperceptibles portent un cachet d'ordre systématique, de précision admirable, de sagacité prévoyante, que le doigt de Dieu peut seul imprimer.

Library of entertaining Knowledge.

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Histoire.

HISTOIRE DE L'EUROPE AU XVI• SIÈCLE,

Par M. Filon, professeur à l'école Normale.

État des colonies sous les Espagnols. Mortalité des indigènes.

testation des missionnaires. Montésino..

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Barthélemy de Las Ca

Ori

Ses efforts contre le vice-roi, en faveur des Indiens. gine des transports des nègres en Amérique. Projet d'un établissement chrétien.

L'ouvrage que nous annonçons ici est un de ceux qui, sans être exempts de ces préjugés, qui trop long-tems ont égaré les savans et les philosophes, appartiennent cependant à cette nouvelle école, qui, dans ses recherches et ses études, met la vérité au-dessus de tout, peut bien se tromper quelquefois, mais ne trompe pas par esprit de système irréligieux arrêté d'avance et sciemment calculé. Nous n'en rendrons pas un comple détaillé, car à l'occasion des ouvrages de M. Michelet, et ailleurs, nous avons déjà traité fort au long plusieurs des questions qui y sont exposées. Nous nous contenterons d'en extraire un passage très-remarquable, où l'auteur parle des efforts tentés par le christianisme, pour soustraire les Indiens au joug despotique et à la dure cupidité des premiers conquérans espagnols. Grâce à Dieu, voilà encore un point sur lequel les historiens philosophes du dernier siècle, et en particulier le fameux abbé Raynal, sont convaincus d'avoir écrit des mensonges. Voici ce curieux passage':

A la mort de Christophe Colomb, Saint-Domingue était toujours le centre de la puissance espagnole dans le NouveauMonde, et Ovando continuait d'en être le gouverneur. Il fonda plusieurs villes dans Espagnola, capitale de l'île, et y attira des habitans par la concession de divers priviléges. Il forma de vasTome 1, p. 194.

tes plantations de cannes à sucre, et donna une impulsion nouvelle à l'exploitation des mines. Pendant plusieurs années, l'or qui sortait des fonderies royales d'Espagnola valait 460,000 pesos, c'est-à-dire environ 2,400,000 livres tournois. Ovando traitait les Espagnols avec justice, les Indiens avec inhumanité. La reine Isabelle étant morte, on oublia les ordonnances qu'elle avait rendues en faveur de ses pauvres Indiens, comme elle les appelait. Le gouverneur les réduisit de nouveau en esclavage, et rétablit les repartimientos (partage des esclaves entre les Espagnols).

Il est vrai que, pendant le peu de tems qu'ils avaient été libres, les habitans d'Espagnola étaient retournés à leur indolence naturelle; ils regardaient l'inaction comme la félicité suprême, et aucune promesse n'avait pu vaincre leur apathie. Quand le travail, et un travail excessif, leur fut imposé par la force, leur faible constitution n'y résista point : les uns se tuaient de désespoir, les autres mouraient d'épuisement. Les détails que donne Las Casas, dans son ouvrage de la destruction des Indiens, soulèvent le cœur d'indignation. Il y en a sans doute plusieurs d'exagérés; car l'évêque de Chiapa prête à ses compatriotes de telles barbaries qu'il faudrait, pour y croire, supposer la colonie entière atteinte d'aliénation mentale. Mais, supposé que Las Casas en dise dix fois de trop, il reste encore de quoi être saisi d'horreur.

» La population indienne d'Haïti diminua bientôt avec une extrême rapidité. En 1492, à l'arrivée de Christophe Colomb, il y avait dans l'île au moins un million d'habitans. En 1507, il n'y en avait plus que 60 mille. La dépopulation s'étendit bientôt dans les îles Lucayes, dont les habitans étaient transportés à Espagnola, et dans l'île de Porto-Ricco, où Jean Ponce de Léon fonda une colonie, en 1508....

Deux ans après la mort de Colomb, ses derniers vœux, consignés dans son testament, furent enfin exaucés : son fils Diégo réclama devant le conseil des Indes, et ce tribunal lui donna raison contre le roi. Ovando fut révoqué en 1508, et don Diego envoyé à sa place à Espagnola, mais seulement avec le titre de gouverneur, et non avec celui de vice-roi, auquel il avait droit de prétendre. La colonie acquit un nouvel éclat par le nombre des personnes distinguées qui accompagnèrent Diego; mais les repartimientos n'en continuèrent que mieux. Les Indiens

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