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répond la cour romaine quand on lui adresse des consultations sur cet objet.

Ceux, au contraire, qui soutiennent l'existence actuelle des anciens priviléges, disent qu'il faut examiner le but de la constitution, pour en déterminer l'extension. Or, le but du gouvernement, en demandant l'extinction des anciens évêchés, et celui du pape en la prononçant, étant seulement de faciliter une nouvelle circonscription, il n'était nullement nécessaire d'anéantir les anciens priviléges. Il faut donc admettre qu'ils subsistent encore.

L'auteur, en plaçant le dernier ce sentiment, qu'il a d'ailleurs appuyé de diverses autres preuves, semble lui donner la préférence; toutefois il se défend de se prononcer sur cette matière, et se contente de dire que les deux opinions sont suivies par des évêques également pieux et éclairés. Nous regrettons qu'il ne se soit pas prononcé : dans des matières si délicates, beaucoup de convictions ne se déterminent que par voie d'autorité.

On trouvera enfin, dans ce traité, ce qui est relatif à la matière des dispenses et à la réhabilitation des mariages. Cette partie si épineuse, si difficile, et dont l'ignorance peut entraîner la nullité de beaucoup de mariages, est traitée avec étendue, clarté, et d'après les principes les plus sûrs.

En résumé, le traité du mariage est, pour le fond, érudit, profond, sage, bien prouvé; les sentimens sont exposés avec impartialité; pour la forme, il est méthodique; les propositions sont parfaitement enchaînées; le style en est clair, facile. Ce sera un ouvrage cité dans la suite par les théologiens; il sera lu avec fruit par tous les prêtres, et surtout par ceux qui ont à s'occuper plus spécialement des questions si ardues du mariage. P. H.

LA VIERGE;

Histoire de la mère de Dieu, complétée par les traditions d'Orient, les écrits des S. Pères et les mœurs des Hébreux; par M. l'abbé Orsini 1.

L'influence des doctrines du 18° siècle semble éteinte en France. Les systèmes impies et pernicieux, qui jouirent tour1 Paris, société agiographique, rue S.-Louis, au Marais, no 56, et rue de Sèvres, no 8; prix, 3 fr.

TOMB XVI.-N° 93. 1838.

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à-tour de la faveur, et finirent, on l'a vu, par amener le bouleversement de la société, ont perdu tout crédit. On ne nieplus, on croit; telle est la tendance de ces dernières années, et les générations nouvelles, répudiant le funeste héritage de leurs pères, acceptent le patronage de la religion. La science, qui profite des traditions du passé, aidée de la critique, vient confirmer chaque jour les vérités de la foi; chaque découverte est une nouvelle preuve qui vient s'unir au faisceau de témoignages antérieurs de la saine interprétation des faits et des choses, et un hommage constant à l'authenticité des doctrines catholiques. C'est répondre à un besoin de l'époque que de lui offrir des ouvrages sérieux et solides, surtout quand ces ouvrages unissent à l'autorité de la science les grâces et l'élégance du style. C'est ce qu'a fait M. l'abbé Orsini en nous donnant l'Histoire de Marie, de la mère de Dieu, dè celle qui devait être un gage d'alliance entre la terre et le ciel. Cet ouvrage, le plus étendu en ce genre que nous connaissions, est appuyé sur des témoignages nombreux. Les traditions de l'Orient, les mœurs et coutumes des Hébreux lui donnent un grand intérêt historique, et les écrits des Saints Pères, leurs opinions citées et comparées viennent éclaircir les faits et compléter la vérité. A ces qualités essentielles, l'auteur a voulu joindre celles qui plaisent au plus grand nombre, l'élégance du style, le charme des récits, la pompe des descriptions. Mais laissons-le parler luimême; voici en quels termes il annonce l'attente universelle de la Vierge et du Messie:

Dans ces tems anciens qui touchent au berceau du monde, » lorsque nos premiers pères, éperdus et tremblans, écoutaient, >> sous les majestueux ombrages d'Eden, la voix tonnante de » Jéhovah qui les condamnait à l'exil, au travail, à la mort, en punition de leur folle désobéissance, une prédiction mystérieuse, où la bonté du créateur perçait à travers le courroux › d'un Dieu irrité, vint relever les esprits abattus de ces deux » fragiles créatures qui avaient péché par orgueil comme Lu>>cifer. Une fille d'Ève, une femme au courage viril, devait >écraser sous ses pieds la tête du serpent, et régénérer à toujours une race coupable; cette femme, c'était Marie. Dès lors » ce fut une tradition parmi les générations antédiluviennes,

» qu'une femme viendrait réparer le mal qu'une femme avait fait.......

D

Cette attente universelle est prouvée par le temoignage des croyances des divers peuples du monde : « Au Thibet, au Ja>pon et dans une partie de la presqu'île orientale de l'Inde, c'est »le Dieu Fo, lequel, pour sauver les hommes, s'incarne dans » le sein de la jeune fiancée d'un roi, la nymphe Lamoghiuprul, » la plus bellé et la plus sainte des femmes. A la Chine c'est » Sching-mou, la plus populaire des déesses, qui conçoit par le simple contact d'une fleur des eaux; son fils, élevé sous le D pauvre toit d'un pécheur, devient un grand homme et fait des » miracles. Les Lamas disent que Bouddah est né de la vierge » Maha-mahaî. Sommonokhodom, le prince, le législateur et le » Dieu de Siam, doit également le jour à une vierge que les »rayons du soleil ont rendue féconde. Lao-tseu s'incarne dans ⚫ le sein d'une vierge noire, merveilleuse et belle comme le jaspe. » L'Isis zodiacale des Égyptiens est une vierge mère. Celle des » Druides doit enfanter le Sauveur futur. Les Brahmes enseignent » que, lorsqu'un Dieu s'incarne, il naît dans le sein d'une » vierge par opération divine, etc.»

Comme on le voit, toutes ces croyances payennes ne sont que la vérité enveloppée de ténèbres. Qu'on rassemble les traits épars de ces croyances altérées, et l'on refait dans presque tous ses détails l'histoire de la Vierge et du Christ.

L'auteur passe ensuite aux prérogatives accordées à la mère du Dieu de l'univers, à son immaculée conception qu'il appuie sur le témoignage de la croyance universelle de l'Eglisc. Puis vient sa naissance, ses premières années, passées dans le calme et la retraite, dans l'occupation des simples choses de la vie sa présentation au pontife, son séjour dans le temple, asile naturel de la plus sainte et de la plus pure des femmes; son union avec le charpentier Joseph, issu de la race de David. Rien de plus suave et de plus gracieux que le récit de cette cérémonie célébrée selon les coutumes de l'époque et des lieux. Mais bientôt la mission sacrée de Marie va s'accomplir. L'ange Gabriel vient lui révéler qu'elle sera mère du Dieu qui l'envoie, et Marie, « la vierge innocente et pure, met au monde, sans » secours et sans douleur, un être tendre, patient, miséricor

» dieux comme elle, sage, fort, puissant et éternel comme Dieu : le Schilo de Jacob, le Messie des oracles, le Christ des chrétiens, celui que David nommait son Seigneur, et que les anges » adorent au plus haut des cieux en se voilant la face de leurs > ailes..

A la joie d'être mère de celui qui doit sauver le monde, succède pour Marie une suite de douleurs; c'est la fuite en Egypte, la terré de l'exil, pour échapper à la proscription d'Hérode; et après de courts instants de bonheur et de gloire, après l'entrée triomphante à Jérusalem, toutes les tortures du jugement, de la condamnation d'un fils, toutes les angoisses de l'agonie et de la mort du calvaire. Marie survit à Jésus, et parvenue à un âge avancé, termine une vie si belle, si féconde et si pure, pour aller rejoindre le sein de Dieu et devenir la patronne de l'uni

vers.

A l'histoire de la vie mortelle de Marie, M. l'abbé Orsini a joint celle de son culte. Rassemblant une foule de traits épars, il nous montre cette dévotion d'abord naissante, et grandissant toujours à travers les siècles.

Le directeur des Annales, M. Bonnetty, a déjà consacré un long article à la vie de Marie, et recueilli la plupart des traditions éparses, dans les pères et les historiens, sur la vie et la mort de la mère de Dieu. Il y a même ajouté un des plus anciens portraits qui nous ait conservé ses traits, et les premières médailles que l'on ait frappées en son honneur. Nous voyons avec plaisir que M. Orsini a profité de ces travaux en citant un fragment de cet article. Nous ne pouvons donc nous étendre plus au long sur ce sujet.

Nous n'entrerons pas non-plus dans l'examen des sources auxquelles a puisé M. Orsini. Nous le louerons d'avoir, dans le choix des matériaux qu'il a employés, donné la préférence aux faits, sur la foule des légendes, plus pieuses que certaines, transmises par les fidèles admirateurs de Marie. Malgré cette judicieuse réserve, il a su éviter la stérilité et la sécheresse de presque tous les auteurs qui l'ont précédé. Cet avantage il le doit au plan qu'il s'est tracé, et à la manière simple et sage avec

1 Voir le N° 49, t. ïx, p. 53.

laquelle il a groupé les faits, et au style clair et brillant qu'il a adopté,

Cependant, tout en reconnaissant à sa diction des qualités précieuses, nous lui reprocherons d'avoir trop cherché ce frivole avantage. Un style noble, soutenu, pur et sévère sans exclure la grâce, nous eût paru plus conforme au sujet, que cette élégance souvent extrême, et cet éclat plus brillant que solide, dont on abuse tant de nos jours. En sacrifiant à cette exigence, il nous semble avoir enlevé à son ouvrage un mérite réel : celui de la conformité du fond et de la forme, et une œuvre de ce genre n'avait pas besoin de ce luxe inutile et décrédité. Malgré ces légères taches, l'Histoire de la mère de Dieu est un livre remarquable à plus d'un titre. Il sort de la foule des productions que nous voyons chaque jour naître et mourir. On le lira avec intérêt et avec fruit, et nous croyons pouvoir lui prédire un beau succès, car il a ce qui le donne : un sujet plein d'intérêt, mis en œuvre avec talent.

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A une époque où la religion et le bon goût ont.si souvent à gémir, lorsqu'il paraît un ouvrage d'imagination ou de littérature, c'est un bonheur que d'avoir à annoncer une nouvelle production de MTM la princesse de Craon, qui, comme on le sait, occupe une place si distinguée parmi le petit nombre d'auteurs qui sont restés fidèles à ces pures traditions de religion, de bon goût, et aussi de respect pour les jeunes esprits qui doivent se nourrir de leurs ouvrages. La Soirée de Famille qu'elle vient de publier, n'est pas un livre d'instruction ou de morale sèche et décharnée; ce n'est pas non plus ce que l'on entend communément par roman; c'est un mélange d'imagination, de piété, d'érudition même, où la fiction vient au secours de la réalité, quand celle-ci seserait trop aride.

› Chez Gaumes frères, libraires, rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice no 5; prix, 3 fr. Se vend au profit de l'OEuvre de la Miséricorde fondée pour soulager par le travail les pauvres honteux.

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