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leur origine de l'écriture hiéroglyphique, et si cette écriture hieroglyphique a été primitivement unique, nous pouvons en tirer une nouvelle preuve, une preuve très-convaincante, de l'unité primitive de la famille humaine; l'hébreu surtout formant la principale langue de cette famille, tous les peuples qui le parlaient ou qui parlaient quelqu'un de ses dérivés, ou de ses dialectes, se trouveraient reliés de nouveau, et rapprochés de l'unité primordiale racontée dans la Bible.

Or, de quelle écriture hiéroglyphique dérivent ces alphabets? Deux écritures hiéroglyphiques ou à images nous restent encore, c'est l'écriture chinoise et l'écriture égyptienne 1; or, c'est dans l'une et l'autre que l'on a cru trouver l'origine des alphabets sémitiques. L'une et l'autre hypothèse a exercé la patience de nombreux savans. Nous nous bornerons à analyser, pour le chinois, les travaux de M. le chevalier de Paravey; pour l'égyptien, ceux de MM. Champollion et Salvolini, qui ont profité des travaux de leurs devanciers, et les ont résumés dans leurs ouvrages.

Quant au chinois, M. de Paravey considérant que l'alphabet sémitique était composé de 22 lettres, lesquelles servaient en même tems de chiffres ou signes numériques, a voulu prouver que ces 22 lettres étaient tirées du cycle des 12 heures et de la division de la semaine en 10 jours, que l'on retrouve chez les Chinois et chez plusieurs peuples de l'Orient ». Il a donc comparé les caractères anciens et modernes qui servent à désigner les heures avec les lettres-chiffres des alphabets sémitiques, et il y a trouvé des analogies de forme, de nom, de son et de signification si frappantes, qu'il est impossible de les attribuer au hasard; ce sont ces analogies que nous constaterons dans nos alphabets 3.

Nous ne parlons pas ici de l'écriture hiéroglyphique mexicaine, parce que les travaux sur cette écriture ne sont pas encore assez avancés.

2 Ces 22 caractères du cycle des 12 heures et du cycle des 10 jours, se trouvent former les 22 dernières clefs du Choue-wen, premier dictionnaire par clefs qu'eurent les Chinois, environ l'an 89 avant notre ère. 3 M. de Guignes le père avait déjà recherché les analogies qui se trouvent entre les caractères sémitiques et les caractères chinois; mais il avait

Quant à l'égyptien, MM. Champollion et Salvolini ont résolu une question fort importante. Nous avons dit que plusieurs savans avaient soupçonné que les lettres sémitiques étaient primitivement des hiéroglyphes, en sorte que la forme qu'elles présentent aujourd'hui, n'en serait qu'une altération ou une dérivation. Pour soutenir l'origine hiéroglyphique des lettres sémitiques, ils disaient entr'autres choses qu'elles portaient encore le nom des objets qu'elles représentaient primitivement, ainsi que la lettre à s'appelait aleph, parce qu'elle représentait primitivement une tête; que la lettre ne s'appelait beth, que parce que primitivement elle représentait la forme d'une tente ouverte ou d'une maison, etc. ; mais plusieurs érudits qui tenaient à rabaisser l'importance de tout ce qui touche à la nation juive, rejetèrent cette opinion, et prétendirent qu'elle n'était fondée sur rien. Klaproth entre autres, savant homme, mais qui s'est trompé souvent, et que la colère aveuglait quelquefois, tranche la difficulté en soutenant qu'aucun aleph hiéroglyphique ne ressemblait à un chef, aucun ghimel à un chameau, etc. 1; mais ici encore, la science est venue donner un démenti aux érudits, et nous a révélé de nouvelles découvertes.

Déjà l'étude attentive de la combinaison de l'alphabet égyptien avait fait soupçonner à Champollion, qu'il pourrait bien se faire que la plupart des lettres des alphabets sémitiques tirassent leur origine des hiéroglyphes égyptiens. « Il serait bien » possible, écrivait-il en 1822, de retrouver dans cette ancienne » écriture phonétique égyptienne, sinon l'origine, du moins le modèle sur lequel peuvent avoir été calqués les alphabets » des peuples de l'Asie-Occidentale, et surtout ceux des nations >> voisines de l'Egypte. Si l'on remarque en effet, 1° que chaque

donné la priorité à l'écriture alphabétique; ce qui n'est pas naturel, et ce qui a servi à décrier si fort son système. Voir Mémoires de l'académie des Inscriptions, t. xxxiv, et Bulletin des sciences historiques, par M. de Férussac, mai, 1826, no 492; et l'Essai sur l'origine unique et hieroglyphique des chiffres et des lettres. Paris, 1826, vol. in-8° avec six planches, prix 14 fr. Chez Treuttell et Wurtz.

1

Aperçu de l'origine des diverses écritures de l'ancien monde. Paris, 1832,

P. 77.

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> lettre des alphabets que nous appelons hébreu, chaldaique et syriaque, porte un nom significatif, noms forts anciens, puisqu'ils furent presque tous transmis par les Phéniciens aux Grecs; 2° que la première consonne ou voyelle de ces noms est › aussi, dans cès alphabets, la voyelle ou consonne que la lettre re»représente, on reconnaîtra dans la création de ces alphabets une analogie parfaite avec la création de l'alphabet phonétique » égyptien '. »

Champollion conclut ensuite que c'est de l'Egypte que nous vient le bienfait de l'écriture alphabétique. A des considérations déjà si plausibles, M. Salvolini, que la mort vient si malheureusement d'enlever à la science et à ses amis, ajoute les con、 sidérations suivantes :

« Cet aperçu qui résultait du raisonnement seul, opérant sur » des considérations générales, est pleinement confirmé par >> l'examen des faits. Je dirai plus, la concordance, que de mon » côté je crois pouvoir établir entre l'alphabet hieroglyphique » égyptien et les alphabets sémitiques, ne se borne pas seulement ›à une ressemblance du modèle sur lequel ces derniers ont été › calqués; mais, abstraction faite de l'absence de quelques sons > et du nombre des signes, c'est à l'Egypte qu'on a emprunté »la forme matérielle elle-même, et quelquefois le nom de la plus grande partie des caractères alphabétiques hébreux, syriaques, > etc....

> Quant aux érudits, qui apportent pour raison de leur sup>> position, qu'aucun aleph ne ressemble à une tête, on peut > leur répondre qu'il se peut fort bien que les lettres d'un al>>phabet quelconque se soient formées d'après des images hiéro>glyphiques, sans que ces lettres conservent de leur forme ori›ginaire assez de traits pour qu'il nous soit possible aujourd'hui d'y reconnaître l'image d'un objet physique, surtout lorsque › nous n'avons pas la forme primitive de cette image sous les yeux. Quoi qu'il en soit, la comparaison de l'alphabet hiéro>glyphique égyptien, me semble lever tout doute à cet égard *.

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Lettre à M. Dacier, 1822, p. 42.

Analyse grammaticale raisonnée, de différens textes anciens égyptiens, ete. Paris, 1836, p. 86.

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