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aux échafauds, aux triomphes, aux poignards, aux délices, à l'orgueil, à l'humiliation, à la pauvreté, à l'opulence, à la barbarie, à la diffusion des lumières. La prospérité incessante de l'Eglise, au milieu de tant de causes toujours renaissantes de dissolution et de ruine, est un miracle permanent, qui proclame hautement la divinité de cette institution sublime, une garantie non équivoque de l'éternelle durée que lui a prédite son divin fondateur.

Mais cette nouvelle preuve de la mission de Jésus-Christ, n'est point la seule conséquence à tirer de l'organisation forte et inébranlable de l'Église. Dieu ayant révélé le Christianisme a dû nécessairement donner à l'homme un moyen sûr de connaître les dogmes qu'il devait croire, les préceptes qu'il devait accomplir. Ce but pouvait être atteint de trois manières : par la révélation particulière faite à chaque individu de ces dogmes et de ces préceptes, par l'établissement d'une loi écrite, accessible à toutes les intelligences, par l'institution d'une autorité vivante et infaillible chargée de propager et de conserver les doctrines émanées de la bouche même du Sauveur. Dieu n'a certainement pas employé les deux premiers moyens; les diverses manières dont les dogmes et les préceptes ont été entendus et expliqués, les interprétations diverses que les dissidens de toutes les époques ont fait subir au texte de l'Évangile en sont une preuve formelle. Nous sommes donc conduits logiquement à conclure que Dieu a confié le dépôt de la révélation à une autorité permanente. Nous en trouvons d'ailleurs une preuve sans réplique dans les paroles de Jésus Christ que nous avons rapportées au commencement de ce paragraphe. Le Sauveur n'a pas dit à ses apôtres: Allez, écrivez, mais allez, enseignez les nations à garder tout ce que je vous ai confié. C'est aussi par la parole que le Christianisme s'est établi; si plus tard des épitres ont été adressées à quelques églises, ce n'était point pour donner, par l'écriture un fondement à la foi, mais pour mieux fixer au sein des églises naissantes les vérités établies déjà par la prédication. La religion, à son berceau, a été déchirée par des hérésies ; la seule arme qu'on ait toujours employée pour les combattre, a été l'autorité, la force des traditions divines expliquées par le corps des pasteurs.

Et remarquons que l'infaillibilité de l'Église, si souvent contestée par les incrédules, est un fait tout-à-fait simple et que l'on peut expliquer presque naturellement. Les apôtres tenaient de Jésus-Christ même les grandes vérités du Christianisme. Dispersés, dès l'origine dans toutes les parties du monde connu, séparés par des espaces immenses, dans l'impossibilité complète de se concerter entre eux, ils ont néanmoins professé tous et partout la même doctrine; ils se sont créé des successeurs qui, sans s'être jamais vus, ont perpétué les traditions primitives dans toute leur intégrité. Ce seul fait rendait matériellement impossible l'altération des doctrines du Christianisme à une époque quelconque de sa longue existence, aussi bien que la perte ou l'interruption des traditions divines. Ainsi, toutes les fois qu'une hérésie nouvelle est venue détacher quelques membres de la communion des fidèles, les pasteurs assemblés n'ont eu qu'à examiner les doctrines qu'ils avaient reçues de leurs prédécesseurs, et que ceux-ci avaient aussi reçues d'une génération antérieure. Il est du reste facile de s'assurer, en comparant les prescriptions actuelles de la religion avec les écrits des Pères des premiers siècles, que la doctrine des apôtres n'a subi jusqu'à nous aucun changement essentiel, et que par conséquent les portes de l'enfer n'ont pas encore prévalu contre l'Église de Jésus-Christ.

C'est ainsi que M. Delauro prenant l'homme au sein de l'athéisme, c'est-à-dire dans un état où l'esprit logique doit rejeter toute espèce de croyance, le force successivement à devenir théiste, chrétien et catholique. Ce livre, comme on voit, ne renferme rien de nouveau. Depuis dix-huit siècles l'impiété a soulevé toutes les objections possibles contre la religion de Jésus-Christ, et les défenseurs de cette religion ont épuisé toute les preuves qui pouvaient en faire ressortir la divinité. Mais les fidèles ne doivent pas se lasser de défendre ce que les incrédules ne se lassent pas d'attaquer, et comme ces derniers, dans leur orgueilleuse impuissance, ont sans cesse recours à des argumens cent fois rebattus, on ne peut que leur opposer des plaidoyers cent fois répétés Ce qui appartient en entier à M. Delauro, c'est le choix judicieux des preuves, l'ordre plein de logique et de méthode avec lequel elles sont disposées, la force et

l'enchaînement des raisonnemens, la clarté, parfois la concision, souvent l'élégance du style. Nous trouverions à reprendre quelques longueurs, l'emploi trop fréquent des formes de l'école, qui peut certainement ajouter à la force de l'argumentation, mais qui en revanche jette dans le discours un peu de monotonie, et donne à la discussion une forme symétrique souvent fatigante.

Sans trahir le modeste incognito de l'éditeur, nous devons signaler l'érudition et l'intérêt qu'il a su répandre dans ses notes, dont l'utilité et l'à propos justifient suffisamment le nombre et la longueur.

Enfin nous ne devons point passer sous silence le noble désintéressement qui a présidé à cette intéressante publication. L'ouvrage se vend au profit d'une bonne œuvre, et la modicité du prix 1 est un bonne œuvre aussi; car en mettant le livre à la portée de toutes les bourses, elle donne à tous, soit un guide pour retourner dans la bonne voie, soit un appui pour s'y maintenir.

H. G.

13 fr., un vol. in-8° de 500 pages. Il se trouve à Paris, chez Toulouse, libraire, rue du Foin-Saint-Jacques, no 8.

Traditions primitives.

ANALYSE D'UN OUVRAGE INÉDIT

DU P. PRÉMARE,

SUR LES VESTIGES DES PRINCIPAUX DOGMEs chrétiens que l'on RETROUVE DANS LES LIVRES CHINOIS,

Tinquième Article'.

ART. IV. TRADITIONS SUR L'ÉTAT DE Nature déchue.

Différens symboles qui y ont rapport.- Le Dragon précipité du ciel.— Chute d'étoiles.-Tchi-yeou, synıbole de Lucifer. - Feu des enfers.— Kong-kong autre symbole.-Combat dans le ciel.

Avant de commencer la traduction du P. Prémare, nous allons citer quelques passages de l'Ecriture, qui pourront servir de terme de comparaison sur la chute de Lucifer et de ses anges.

• Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, qui te levais vers » le matin? tu es tombé sur la terre, toi qui frappais les na>>tions! tu disais en ton cœur : « je monterai par dessus les »cieux, 'j'établirai mon trône au-dessus des autres; je me re» poserai près de l'aquilon, sur la montagne du testament; je » m'éleverai au-dessus des nues; je serai semblable au Très» Haut.. - Mais tu as été jeté dans l'enfer au plus profond de » l'abîme 2. »

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Alors il y eut un grand combat dans le ciel Michel et ses >> anges combattaient contre le Dragon, et le Dragon combattait >> avec ses anges. Mais ceux-ci furent les plus faibles, et leur » place ne se trouva plus dans le ciel. Et le grand Dragon,

Voir le 4 art. dans le no 94, ci-dessus P. 296.

Isaie, ch. xiv, v. 12.

l'ancien Serpent appelé le Diable et Satan, qui séduit toute >> la terre habitable, fut précipité en terre, et ses anges avec » lui '. Et les étoiles tombèrent du ciel sur terre, de même que les figues tombent du figuier quand il est agité par le vent. >> Le ciel se retira comme un volume que l'on roule, et toutes » les montagnes et les îles furent secouées de leurs places.

D

» Le second ange sonna de la trompette, et une grande étoile » brûlante comme un flambeau tomba du ciel. Elle tomba dans » la troisième partie des fleuves et dans les sources des eaux; » le nom de cette étoile était Absynthe. Le quatrième ange sonna » de la trompette, et la troisième partie du soleil, de la lune et des » étoiles fut frappée, de telle manière, que la 3a partie de la lumière fut obscurcie. Le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis qu'une étoile était tombée sur la terre, et on » lui donna la clef du puits de l'abyme, et elle ouvrit le puits » de l'abîme, et la fumée du puits de l'abîme monta comme la fumée d'une grande fournaise, et le soleil et l'air en furent obscurcis 3.

Voici maintenant la traduction de l'ouvrage du P. Prémare :

Comme il y a deux natures déchues, celle de l'ange et celle de l'homme, nous parlerons séparément de l'une et de l'autre.

SECTION I. De la chute des anges.

Pour recueillir tout ce qui concerne la chute des anges, nous allons exposer. 1° quelques symboles qui semblent s'y rapporter; 2 nous parlerons de Tchi-yeou; 3° de Kong-kong, qui nous paraissent être les noms ou les symboles de Lucifer.

Io Différens symboles de la chute des anges.

Le livre Y-king dit : « Le Dragon volant, superbe et révolté, >souffre maintenant de son orgueil 5; » et ailleurs : « l'orgueil

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3 Id. ch. vii. v. 10, et ch. ix, v. 1, 2.

4 Selecta vestigia, p. 70.

Rebellis et pervicax Draco dolet de sua superbiâ. Le P. Regis traduit dif

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