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3 Quant au tems où Kong-kong se révolta, voici ce qu'en disent les auteurs qui sont loin d'être d'accord entre eux. Les uns le placent sous Tcho-yong, qui régnait fort avant Fou-hi; car, dit le Vai-ki, «Kong-kong combattit contre Tcho-yong; vaincu » et frémissant de colère, il frappa de sa tête le mont Pou-tcheou.»> Les autres le placent sous Niu-oua ; « car, dit le Kang-kien-pou 3, après le règne du trismégiste Fou-hi, eut lieu la révolte de Kongkong; Niu-oua en vint aux mains avec lui, et elle l'étouffa 4. » D'autres le placent sous Tchouen-hio; d'après Hoai-nan-tsee, qui dit : « autrefois Kong-kong disputa l'empire à Tchouen-hio, et >> frémissant de colère, il frappa de la tête, et donna un coup » de corne contre le mont Pou-tcheou; les colonnes du ciel furent » brisées, les liens qui retenaient la terre furent rompus, et le » ciel s'affaissa entre l'occident et le nord, et la terre s'ouvrit : » (defecit) ou eut une brêche, entre l'orient et le midi; il dis» puta l'empire à Kao-sin, et il fut précipité dans l'abîme. » Le même auteur le place aussi sous Yao, en ces termes : « Yao »relégua fort au loin Kong-kong, vers la région des ténèbres. » (Yeou-tcheou), Hoai-nan-tsee encore et plusieurs autres le placent sous Chun. Au tems de Chun, dit-il, Kong-kong causa le » déluge pour perdre Kong-sang. » Enfin, Sun-tsee attribue au grand Yu la victoire sur Kong-kong.

1 Le P. Premare fait remarquer que le désaccord des auteurschinois, qui font vivre Kong-kong, ainsi que Tchi-yeou, sous différens princes, est une preuve que ce ne sont que des personnages symboliques, qui se rapportent tous au type primitif, Lucifer.

Vai-ki ou Tong-kien-Vai-ki. est l'ouvrage de Lieou-tao-yuen, qui vivait sous les Song, entre les années 950 et 1279 de J.-C. Il y a inséré tout ce que Tse-ma-kouang n'avait pas voulu faire entrer dans la grande histoire appelée Tse-tchy-tong-kien.

3 Le Kang-kien-pou, est un bon abrégé d'histoire, composé par Yuenleao-fan, qui vivait sous les Ming, qui ont régné de 1333 à 1628 de J.-C.

4 Kong-kong, dit Lopi, fut le premier des rebelles; il excita le déluge pour rendre l'univers malheureux; il brisa les liens qui unissaient le ciel et la terre. Alors Niu-oua, déployant ses forces toutes divines, combattit Kong-kong, le défit entièrement et le chassa. Après cette victoire elle rétablit les quatre points cardinaux et rendit la paix au monde. Niu-oua rétablit le ciel et tira des flèches contre 10 soleils. Elle tua le dragon noir pour rendre la paix à la terre. Disc. prélim. pag. cx11.

Or, ajoute le P. Prémare, comme le même fait, avec přesque les mêmes circonstances, est placé sous le différens rois qui constituent les tems héroïques de la Chine, ce serait une illusion que de vouloir en tirer une histoire réelle. De même que Tchi-yeou et Kong-kong sont le symbole de Satan, ainsi tous ces hommes héroïques sont les types de celui qui a vaincu Satan.

4° Plusieurs écrivains reprochent à Kong-kong son orgueil et son arrogance; Lopi dit « qu'il se vantait d'avoir la sagesse du » Saint, et, qu'en conséquence, on ne devait pas lui donner le » nom de sujet ou de vassal. » Kang-kien-pou, dit : « Qu'enflé dé »sa sagesse, il s'attribuait à lui-même et à lui seul toutes les >> qualités intellectuelles, et il disait qu'il était la vertu de » l'eau 1. »

5o Le Chan-hai-king dit encore que Kong-kong avait sous sa dénomination Siang-lieou, qui portait neuf têtes, mangeait les fruits de neuf montagnes, et habitait vers le nord du mont Kouer-lun.

Cette allégorie, dit le P. Prémare, me paraît se rapporter aux anges rebelles sortis des neuf ordres, lesquels se joignirent à Lucifer. Ils sont placés au nord du Kouen-lun, lieu d'où ils tombèrent du Pou-tcheou, ou du Ciel. Par les neufs montagnes il faut entendre le Kieou-yeou, ou l'univers entier, que les démons ont pris à tâche de ravager et de dévorer.

6o Le P. Prémare donne ensuite, en ces termes, l'application qu'il fait de tous ces différens passages: Quand nous lisons que le Ciel s'affaissa et que la terre ne put se soutenir, il faut entendre que lorsque l'innombrable multitude d'anges, qui suivirent les étendards de Lucifer, tombèrent du Ciel comme une grêle, il

J'ai déjà fait observer que l'eau fut prise par les anciens pour le symbole du Verbe divin. L'eau est tranquille comme un miroir. Le Verbe est la sagesse du Père et l'éternel miroir, où non-seulement toutes les choses créées, mais la divinité même est empreinte. Lucifer ne voulut pas se soumetre au Fils de Dieu; bien plus, il essaya de prendre sa place, il voulut lui disputer l'empire. Je monterai, lui fait dire Isaïe, et je serai semblable au Très-haut, c'est-à-dire, je serai roi et non vassal. P. Prémare, 79,

se fit dans le Ciel comme une espèce de ruine et de crevasse. Tous ces anges périrent, et c'est ce qu'il faut entendre par les colonnes du Ciel qui furent rompues. Lucifer ayant reçu le châtiment qu'il méritait, tourna sa colère contre l'image de Dieu, c'est-à-dire contre l'homme. Adam et Eve tombèrent dans ses filets, perdirent la justice originelle, et c'est ce qu'il faut entendre par les liens de la terre furent rompus, et la terre ne fut plus suffisante. Les supplices des anges sont assez clairement expliqués par cette région d'obscurité et de ténèbres, où Kong-kong fut jeté, et par l'abîme où il se précipita.

Le P. Prémare dit, en finissant ce chapitre : que le judicieux lecteur juge, par tous ces passages, si c'est sans fondement que j'ai avancé que l'on trouve dans les livres chinois des vestiges de la chute des anges. »

A. BONNEITY,

de la société Asiatique de Paris..

Littérature contemporaine.

LA CHUTE D'UN ANGE;

EPISODE PAR M. ALPHONSE DE LAMARTINE.

Nous n'étions que trop fondé dans nos pressentimens quand nous disions dans notre dernier compte-renda, que le nouvel ouvrage de M. de Lamartine était destiné à affliger tous les amis de la religion. Après avoir lu la Chute d'un Ange, on ne peut s'empêcher d'appliquer à son auteur le titre même de son ouvrage. En effet, quel affligeant abus du plus beau de tous les dons, celui de la parole! Quelle confusion! quelle incohé rence! Qu'est donc cet homme, pour avoir fait un semblable livre ?

Nous avons dû parler avec sévérité de son Jocelyn 1; mais Jocelyn est un chef-d'œuvre de bon goût, de décence, de talent et d'orthodoxie, en comparaison de la Chute d'un Ange. Il y a de tout là-dedans : rêveries de religion nouvelle; croyance à la magie; attaques contre les Écritures, contre les miracles, contre Jésus; déisme grossier, panthéisme, matérialisme, négation du mal, tableaux et peintures obscènes; aucun respect pour la jeunesse, dont il était le poète favori; démentis à l'histoire et à toutes les traditions de l'humanité. Oui, c'est vraiment la chute d'un ange. Nous qui avons été de ses amis, qui avons aimé passionnément son Elvire, sympathisé avec cette figure si pure et si chrétienne, qui nous sommes enivrés de toutes ses harmonies, et qui avons essayé si souvent de chanter avec ses paroles et de prier avec ses accens, comment nous décider à relever toutes les inconvenances et toutes les erreurs

Voir notre tome x11, page 195.

où il a précipité son Ange: chute funeste, chute double, d'esprit et de cœur; mais notre foi, grâce à Dieu, s'élève fort audessus de nos terrestres amours. Rouvrant donc d'une triste main son volume, essayons avec douleur de suivre et de saisir la pensée errante et séparée de Dieu, du pauvre poète.

La scène se passe en Orient, et se rattache au voyage que l'auteur y fit, et qui, livré au public, commença à faire connaître la singularité de ses idées religieuses. Nous y avons consacré un long article, où nous avons eu lieu de montrer les graves erreurs qui y étaient renfermées. Presque tous les journaux, religieux et autres, les signalèrent aussi. Le chef et le père des chrétiens désapprouva l'ouvrage par une censure publique. M. de Lamartine n'a tenu aucun compte de tout cela; et aujourd'hui, non-seulement il répète les mêmes rêveries et les mêmes ignorances, mais il en ajoute de plus fortes encore, comme on va le voir,

RÉCIT.

Tandis qu'un vent favorable emporte le poète vers les côtes du Liban, un passager lui apprend qu'il existe sur la montagne, un vieillard doué d'une vue prophétique rétrospective, c'est-àdire, qu'il connaît ce qui s'est passé au berceau du monde et au lever de la nature, alors que belle, jeune et pure, elle fit devant Dieu le premier essai de la vie. Sur les instances du poète, qui assure avoir quitté mère et patrie pour chercher la vérité, le passager offre de le conduire sur le roc inaccessible où demeure le prophète, qui vit caché dans les racines mêmes des cèdres du Liban. Chemin faisant, le poète trouve occasion d'exposer toutes ses rêveries religieuses. Il loue les moines et les prêtres maronites de ce qu'ils ne vivent pas dans le célibat, et appelle leur religion une goutte pure du vieux christianisme; puis il fait l'éloge des rêveries astrologiques de lady Stanhope, et nous apprend que c'est là

Que livrant ses nuits aux sciences des Mages,
Elle s'élève à Dieu par l'échelle des sages.
Dieu connaît si son art est songe ou vérité ?.

Voir le tome x, page 401.

2 La chute d'un ange, tome 1, page 19.

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