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est ordinaire sur ceux des empereurs d'Allemagne, depuis Conrad I jusqu'à Othon I, et sur ceux des seigneurs des grands fiefs de France et des environs.

Le savant Heineccius, après avoir donné les différentes formes de cette arme défensive, observe que la variété des images et peintures dont le bouclier était orné, a donné naissance à l'écu dans les armoiries et à tout l'art héraldique.

BOUSTROPHÉDON. Les Grecs anciens écrivaient à la Boustrophėdon (de Cous, bauf, et orpiow, je tourne), c'est-à-dire que de même que les boeufs après avoir terminé une ligne reviennent sur leurs pas pour en tracer une autre, ainsi les Grecs, après avoir tracé une ligne de gauche à droite, en commençaient immédiatement une autre de droite à gauche. Nous avons déjà fait observer que la plupart des écritures orientales s'écrivent de droite à gauche, tandis que les écritures occidentales sont écrites de gauche à droite. L'écriture Boustrophédone réunit les deux manières, et nous donne l'explication de la forme des lettres grecques que nous avons dit ressembler aux lettres phéniciennes retournées. Au reste, ce n'est pas aux Grecs qu'il faut attribuer l'invention de cette manière d'écrire; il paraît plutôt qu'elle avait été plus ou moins employée par les autres peuples orientaux. Ainsi, d'après saint Irénée, « les anciennes et premières lettres hébraïques, appelées sacerdotales, n'étaient qu'au nombre de 10. Quelques-unes étaient écrites par suite comme nous, > d'autres à rebours, de droite à gauche.» Esdras, d'après quelques auteurs, aurait été celui qui fixa la direction de l'écriture hébraïque de droite à gauche.

et

Dans l'article Alphabet, nous avons donné les conjectures les plus probables sur l'origine des lettres chez les Grecs; il paraît que d'abord ils écrivaient comme les orientaux de droite à gauche, et le souvenir en était resté, puisque Festus nous dit qu'on donnait à cette manière d'écrire le nom de tæpocon 1. Cependant on pense que leurs inscriptions les plus anciennes

? Adversus hæreses, lib. 11, p. 64, édit. d'Oxford, 1702.
Voir Gyraldus, de poet. histori. Dial. 1, t. II, p. 8, in-fol.

Voir Festus le grammairien et la correction de Martinius. Ce mot ne se trouve plus dans les Dictionnaires grecs. Martinius le tire de l'hébreu.

étaient en grande partie en boustrophédon; non-seulement les auteurs anciens nous l'attestent, mais nous en avons des preuves irrécusables dans les inscriptions originales que l'on a découvertes depuis peu 2. Comme nous regardons cette écriture d'une grande importance pour aider à comprendre l'union qui existe entre l'écriture orientale qui s'écrit de droite à gauche, et l'occidentale qui s'écrit de gauche à droite, nous avons cru devoir en offrir ici un modèle à nos lecteurs, d'autant plus que dom de Vaines avait négligé d'en faire sentir l'importance. L'inscription que nous donnons ici est une de celles que l'abbé de de Fourmont avait apportées de la Grèce, et celle surtout qui a excité parmi les savans, une controverse si longue, et qui n'est pas encore terminée. Nous ne prétendons pas la décider ici; nous nous contenterons de citer la liste des écrivains 3 qui l'ont soutenue ou qui l'ont attaquée. Ceci est le fac-simile des six premières lignes; on remarquera que nous avons intercalié sous chaque forme la lettre grecque moderne, pour que l'on puisse mieux en faire la comparaison. Voici, au reste, la traduction et l'explication de ces six lignes :

1 Pausanias, liv. v, ch. 25 et 27.-Hérodote.

3

Voir l'inscript. de Sigée, publiée par Chischull, 1722. -Bimardius, Thesaurus novus inscriptionum.-Pour les médailles, Bianconius, page 52. -Bochartus, in Canaan, l. 1, ch. x.-Herm. Hugo, De prima scribendi origine.-Dickinson, In Delphis Phanicissantibus, c. x.- -Et Jean Simon, Introductio grammatico-critica in linguam græcam, p. 47.

-

l'abbé

3 L'authenticité des inscriptions de Fourmont a été soutenue par Barthelemy, Mémoire de l'Académie des Inscriptions, t. xxm in-4o, page 394. Les Bénédictins, Nouveau traité de diplomatique, vol. 1, p. 616. -Vinckelmann. - D'Hancarville, Recherches sur les arts de la Grece, t. 11, p. 185.-De Caylus. Paciaudius, Monum. Pelop., t. 11, page 257.Heynius, Antiq. Auf., t. 1, p. 84.-Hugius, Erfindung der Buchstabenschrift, p. 56.—Lanzius. Villoison, Anecd., t. 1.—Larcher, Notes sur Herodote, liv. I, p. 206, iv, p. 410.—Sainte-Croix, Gouv. feder., p. 21, Magasin encyclopédique, l. c., page 76.-Valckenaer ad Theocrit. Adoni. 275. Wolfius, Proleg. in Hom., p. LIV.-Raoul Rochette, Lettres à milord comte d'Aberdeen. Paris 1819.—Letronne, Journal des savans, 1819 et 1820.

Ceux au contraire qui ont attaqué ces inscriptions, sont : Richard Payne Knight, An analytical essay on the Greek alphabet. Londres 1791, p. 111.-Porson, Monthly Review, jan. avr. 1794; Museum critic., t. 1, 489. Boissonnade, Ad Gregorium Corinth., 496.-Comte d'Aberdeen, Walpole's memoirs, etc., p. 446; Walpol. travels, 498.—August. Boeckius, Corpus inscriptionum græcarum, in fol, liv. 1, p. 62. Berlin 1837.

PLANCHE VII.

MODÈLE D'UNE INSCRIPTION GRECQUE ÉCRITE EN BOUSTROPHÉDON.

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Cette inscription dont on peut voir la suite et l'entière explication dans l'abbé Barthelemy, fut trouvée par Fourmont sui le portail d'un petit temple d'Amycles, situé près de Lacédémone, et consacré à la déesse Onga ou Oga, surnom laconien de Min erve. C'est, comme on le voit, un catalogue des prétresses qui avaient desservi ce temple. Elle rapporte des noms qui remontent à 1625 ans avant J.-C., et à une époque antérieure de 75 ans à l'arrivée de Cadmus en Grèce. Elle a dû être posée près de 1200 ans avant notre ère 3.

Il paraît que cette manière d'écrire dura jusque vers le tems d'Homère, puisqu'on assure que ce fut Pronapides, maître de ce grand poète, qui le premier 4 introduisit la méthode d'écrire de gauche à droite; laquelle étant plus commode, fut adoptée par tous les écrivains grecs, sauf en quelques cas particuliers, comme dans les inscriptions publiques et autres.

Mais les peuples occidentaux eux-mêmes ont connu et pratiqué cette manière d'écrire. D'abord les Étrusques, habitans primitifs de l'Italie septentrionale, d'origine et de nation celte ', écrivaient aussi en boustrophédon; ce qui nous fait reporter

Ce qui est entre parenthèses manque, et a été suppléé par l'abbé Barthelemy.

. On traduit ▲ par 10 ans comme une abréviation de Aɛxà dix, et non comme la lettre numérale d.

3 Schoel, Hist. de la litter. grecque., t. I, p. 94.

4 D'après Théodose le grammairien sur Denis de Thracc, dans Fabricius, Biblioth. grecque,

Leipsick 1822.

p. 159, et dans l'édit, de Théodose par Gottling.

5 Schoel, Hist. de la littér, latine, l. 1, p. 28.

l'usage de cette écriture dans tout l'Occident. Nous avons encore divers monumens de cette écriture étrusque, et en particulier les tables eugubines'. Les Latins aussi ont écrit primitivement de droite à gauche et de gauche à droite, soit qu'ils eussent imité les Étrusques, ou les Grecs, ou les Phéniciens qui fréquentèrent leurs rivages. Isidore de Séville dit même que c'est de là qu'ils ont appelé leur poésie versus c'est-à-dire retour, faisant allusion à l'allée et au retour de la ligne. On en trouve aussi des exemples sur plusieurs médailles jusqu'au tems des Césars 3. Il paraît même que les inscriptions grecques et latines qui se trouvaient sur la croix de Jésus, avaient été écrites de droite à gauche ‘.

De tout cela, il ressort qu'une connexion intime lie les peuples de l'occident aux peuples orientaux, et que le premier de tous les arts, celui de l'écriture, a eu pour première patrie quelqu'une de ces régions que la Bible nous donne pour première habitation des hommes.

A. BONNETTY.

Compte-rendu.

A NOS ABONNÉS.

La longueur inaccoutumée des articles qui entrent dans ce Numéro, nous oblige a nous restreindre dans notre Compte rendu. Cependant nous tenons à ce que nos abonnés sachent que les Annales se maintiennent dans la ligne de prospérité qu'elles ont acquise depuis long-tems, et que nous espérons leur conserver par tous les soins qu'il sera en notre pouvoir.

Voir l'édition qu'en a donnée Bernardin Baldus ; et le livre de Samuel Petit, De legibus atticis, p. 104.

Voir Isidore, liv. vi, c. 14, et Marius Victor, Ars grammatica, t. 1 et Schoel, Hist. de la littér, latine, t. 1, p. 57.

3 Voir Antonii Augustini Dialogi, p. 58,

4 Drack, Inscription hébraïque de la sainte Croix restituée, etc. Rom. 1831, page 37.-Et Ho. Niquetus, De titulo crucis dominica, t. 1 ch. XII.

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