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les caractères matériels des anciens monumens: c'est là l'œnvre de tout le monde. Il n'y a pas besoin d'être prêtre, ni même catholique pour cela; on en voit des exemples tous les jours. Le clergé a, dans l'art, une mission plus difficile, mais aussi bien autrement élevée.

>> En terminant, nous ne demanderons pas pardon de la brusque franchise, de la violence même, si l'on veut, que nous avons mise à protester contre les maux actuels de l'art religieux ; la vérité nous excusera, et nous vaudra l'indulgente sympathie des cœurs sincères et des intelligences droites. L'avenir nous justifiera. Si la lutte continue avec la même constance qui a été montrée jusqu'ici, si l'instinct du public se développe avec la même progression, on peut nourrir l'espérance d'une victoire prochaine. Il nous sera peut-être donné de voir de nos yeux des évêques qui ne rougiront pas d'être architectes, au moins par la pensée, comme leurs plus illustres prédécesseurs, et aussi décidés à repousser de leurs églises l'indécent, le profane, les innovations païenncs, qu'à anathématiser une hérésie ou un scandale. Peut-être alors verrons-nous encore des artistes qui comprendront que la foi est la première condition du génie chrétien, et qui ne rougiront pas de s'agenouiller devant les autels qu'ils aspirent à orner de leurs œuvres. Quant à nous, si nos faibles paroles avaient pu ranimer quelque courage éteint, ou porter une seule étincelle de lumière dans un esprit de bonne foi, notre récompense serait suffisante, et notre alliance se trouverait ainsi consommée avec les jeunes artistes qui se dévouent à faire rentrer dans l'art consacré au Christianisme ces caractères de pureté, de dignité et d'élévation morale, seuls dignes de la majesté de ses mystères et de ses destinées immortelles. Tous ensemble, ne perdons pas courage, et saluons cet avenir qui doit remettre en honneur la loi antique et souveraine de l'art, cette loi, si cruellement méconnue depuis trois siècles, qui proclame que le beau n'est que la splendeur du vrai. »

M. de Montalembert annonce ensuite en ces termes l'œuvre qui a servi d'occasion aux considérations qui viennent d'être exposées. Nous copions encore ce passage, parce qu'il servira à faire connaître une collection à laquelle nous nous intéressons vivement, et que nous recommandons aussi à nos amis.

« Fidèle au principe que nous avons posé plus haut, sur l'importance vitale de l'étude des anciens maîtres pour tous ceux qui veulent consacrer leur talent à l'application religieuse de l'art, nous avons voulu contribuer selon la mesure de nos forces à l'œuvre réparatrice, en publiant une collection de monumens, composée à la fois de divers travaux qui datent des vieux siècles catholiques, et d'autres qui, fruit de la nouvelle école allemande, serviront à montrer comment l'on peut, même au sein de l'anarchie morale et intellectuelle de nos jours, rattacher l'art moderne à la pureté et à la sainteté de la pensée ancienne. Le sujet de cette collection se trouvait indiqué, de droit comme de fait, dans l'Histoire de Sainte Elisabeth, à laquelle nous avions consacré plusieurs années de travaux, et qui a eu le privilége d'inspirer à toutes les époques le ciseau et le pinceau des artistes chrétiens. Nous avons eu le bonheur de trouver un éditeur aussi dévoué que nous à la régénération religieuse de l'art, et qui s'est chargé de cette entreprise avec un zèle et un désintéressement puisés dans les plus nobles motifs. Fort de son appui, nous avons pu profiter de nos voyages pour recueillir en Italie et en Allemagne tout ce que nous avions découvert ou remarqué de plus important parmi les monumens relatifs à notre sainte.

» Nous reproduirons en premier lieu les tableaux qui lui ont été consacrés par les plus illustres représentans de l'ancienne école florentine, Taddeo Gadi (1350), le principal élève de Giotto, et digne émule de son maître; Andrea Orgagna (13191389), le plus grand des peintres, des sculpteurs et des architectes de son tems, qui précéda Michel-Ange dans cette triple supériorité, et qui, certes, sous le point de vue chrétien, l'a surpassé de beaucoup; le bienheureux Fra Angelico da Fiesole (1387-1455), le plus angélique, le plus accompli des artistes chrétiens; enfin, Alessandro Botticelli (1487-1515), qui, au milieu de la dégénération déjà trop générale de l'art, due à l'influence des Médicis, sut rester fidèle à la poésie mystique de ses prédécesseurs.

» Passant de l'Italie à la vieille Allemagne, nous donnerons l'œuvre d'un peintre anonyme de la pure et primitive école de Cologne (1550-1400), qui fut pour l'Allemagne ce que l'école de Sienne avait été pour l'Italic; puis celle d'un peintre bâlois du quinzième siècle, dont le nom est resté également inconnu;

celle de Lucas de Leyde (1494-1533), qui termine le cycle des anciens peintres catholiques au-delà du Rhin ; et enfin une miniature attribuée à Hemling (1429-1499), le Fiesole dela Flandre, et tirée du célèbre Bréviaire Grimani à Venise. Un grand vitrail de la cathédrale de Cologne nous montrera sainte Élisabeth dignement placée dans l'église-type de l'époque qu'elle a glorifiée; le bas-relief, presque contemporain de la sainte, qui orne son tombeau à Marbourg; ceux, plus récens, que l'on voit sur les autels de son église, la châsse si célèbre où fut renfermé son corps sacré, et la statue qui a été pour nous le premier indice de son histoire, serviront à faire connaître la marche parallèle de la sculpture et de la peinture des anciennes écoles germaniques.

» A ces précieux débris d'un passé qui ne reviendra jamais, nous avons la consolation de joindre des témoignages vivans de la résurrection de ce feu sacré de la foi qui l'animait, dans les œuvres des artistes contemporains de l'Allemagne. Frédério Overbeck, la gloire de l'art chrétien de nos jours et le flambeau de son avenir, a bien voulu interrompre le cours des grands travaux qu'il poursuit au sein de la vie éternelle, pour enrichir notre humble collection d'un dessin qui représente un des traits les plus populaires de l'histoire de notre Sainte. On verra ensuite le même sujet traité en bas relief par Schewanthaler, qui occupe le premier rang dans la sculpture nouvelle d'Allemagne, comme Overbeck dans la peinture. Müller de Cassel et Flatze du Tyrol, qui ont tous deux cultivé sur le sol d'Italie les excellentes dispositions de leur nature germanique, nous ont apporté leur tribut de dévotion à la sainte qu'ils chérissent comme nous. Enfin, nous nous félicitons de fournir aux personnes qui s'intéressent à l'art, une occasion de connaître la nature et la portée d'un jeune talent qui nous semble promettre à la peinture chrétienne un véritable représentant, si Dieu le maintient dans la voie salutaire qu'il a daigué lui ouvrir. Octave Hauser, d'origine allemande, né en 1822, a eu le bonheur de passer son enfance à Florence. Ses yeux se sont ouverts à la lumière de l'art, en face des admirables fresques de Fra Angelico, de Memmi, de Giotto,, d'Orgagna: c'est dans ces pages immortelles qu'il a lu sa destinée; et dès l'âge de treize ans, guidé par les conseils d'un père qui a consacré sa vie au service de l'art chrétien, cet enfant

commença à étudier d'après les grands maîtres catholiques. Rentré en France, à quatorze ans, il a commencé la série de compositions relatives à la vie de sainte Élisabeth, qui forme une partie considérable de notre collection. Nous reviendrons sur chacune d'elles en son lieu. Il se peut que nous soyons aveuglé par la tendre sympathie avec laquelle nous avons suivi, dans une âme si jeune, le développement d'une pensée identique à celle qui a si long-tems absorbé la nôtre; mais il nous semble que tout juge non prévenu y reconnaîtra avec nous une originalité, une profondeur de sentiment, et une pureté d'inspiration que l'on cherche en vain dans les prétendues œuvres d'art religieux de nos jours. Assurément nous ne donnons pas ces produits du crayon d'un enfant de quinze ans comme des chefs-d'œuvre, mais bien comme une preuve des heureux résultats d'une éducation formée par l'étude pieuse des véritables maîtres chrétiens, et dégagée des liens de la routine classique.

>> En dernier lieu, la collection se complète par des médailles, des lettres ornées, tirées d'anciens manuscrits, et autres objets relatifs à notre Sainte. Des vues du château de Warbourg, où elle fut élevée, et où elle vécut avec son mari, ainsi que de la ville de Marbourg, où elle passa ses années de veuvage et où elle mourut, reproduiront l'état actuel des lieux immortalisés par son souvenir. Enfin nous donnerons des fragmens de la célèbre église qui porte son nom, et qui a été le premier monument du style ogival pur que l'Allemagne ait possédé.

» Si, dans le courant de la publication, nous venions à recueillir quelque monument de la chère Sainte, qui nous semblât propre à figurer dans notre collection, nous ne renonçons pas au droit de l'ajouter aux divers objets dont nous venons d'entretenir nos lecteurs 1.

Le C de MONTALEMBERT,

La collection aura au moins trente planches sur quart colombier; chaque planche aura une feuille de texte explicatif, historique, biographique, etc. Le prix de chaque livraison, contenant trois planches, sera de trois francs, sur papier de Chine. Il paraîtra une livraison tous les vingts jours, depuis le 1er janvier 1838.

La souscription est ouverte chez Boblet, éditeur, quai des Augustins, no 37, et Debécourt, rue des Saints-Pères, no 69.

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Histoire.

RECHERCHES HISTORIQUES

SUR LA VÉRITABLE ORIGINE DES VAUDOIS ET SUR LE CARACTÈRE de leurs dOCTRINES PRIMITIVES

Ce qu'il faudrait faire en histoire.

gine des Vaudois.

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Epoque où parut Valdo.- Différens noms des Vaudois. -Examen des autorités sur lesquelles ils se fondent clamer une haute antiquité:— De Claude évêque de Turin. montent jusqu'aux apôtres. -Suppositions de Muston,-de Peyran.Examen des erreurs de Valdo.—Il voulait réformer l'Eglise et former un ordre religieux. — Tableau général des erreurs vaudoises.

La grande entreprise de refaire l'histoire, qui semble être pourtant une nécessité de l'époque, si nous voulons achever de renverser ce que M. de Maistre appelait une grande conspiration contre la vérité, aurait de quoi effrayer, surtout dans un siècle où le premier besoin est de faire vite, parce que chacun est pressé de jouir du fruit de son travail. En cette occurrence, le meilleur moyen, et le seul praticable, serait assurément de se borner, de déterminer chacun sa tâche, de se choisir un coin du vaste champ, et de le remuer, de le creuser à fond. Cette culture parcellaire et profonde, appliquée à l'histoire, aurait sans doute des résultats analogues à ceux qu'a obtenus la division des travaux, en industrie et en agriculture; et peut-être est-ce là ce qui presse le plus, avant d'échaffauder des systèmes, qui pèchent presque tous par la base et faute de matériaux, au moins lorsqu'ils veulent s'étendre au de-là de certaines généralités. L'Allemagne peut justement s'enorgueillir d'avoir donné, sur plusieurs époques et sur un grand nombre de personnages historiques, des notions, qu'on peut regarder, à peu de chose près, comme complètes; et, de son côté, la France compte 1 Vol. in-8°; à Paris, chez Périsse frères, libraires; prix, 5 fr.

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