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l'église de Rome et le pape Damase nous ayant porté leurs plaintes de ce qu'il y avoit une église » entre les mains des schismatiques; comme il y » a tout à craindre pour la tranquillité publique, , et que les assemblées qu'ils y tiennent pourroient » occasionner quelque fumulte; comme d'ailleurs ce seroit en quelque sorte approuver le schis" me que de consentir qu'il y eût dans la ville une église dont l'entrée fût interdite à Damase, nous » ordonnons qu'elle lui soit ouverte, afin que tous » nos sujets connoissent avec quel soin on doit » maintenir l'unité, avec quelle paix et quelle » union les hommes doivent vivre ensemble; et > afin que toutes les églises étant rendues aux catholiques, ils puissent tous s'y assembler en paix et » en tranquillité. »

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Les partisans d'Ursin, qui furent privés par cette loi de la seule église qu'ils eussent dans Rome, ne cessèrent pas pour cela leurs assemblées; ils les tenoient en secret dans le voisinage de la ville. C'est à quoi Valentinien voulut remédier par une autre loi qu'il adressa l'année suivante au préfet Olybrius. « Vous avez fait tous vos efforts, lui dit l'empe» reur, pour bannir la discorde de la ville de Rome, et pour procurer au peuple chrétien » tous les avantages d'une paix parfaite: cepen»dant j'ai appris qu'il s'y trouve encore des gens qui font revivre les troubles qui avoient été appaisés; et qu'on tient, hors des murs de la ville, des assemblées qui sont des sujets continuels de » dissension. Nous vous ordonnons de témoigner » en cette occasion votre amour pour la patrie et » votre obéissance à nos ordres, en empêchant » le parti schismatique de tenir des conventicules » dans la distance de vingt milles de la ville de Rome; afin que s'ils veulent les continuer, ils

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"soient obligés de l'abandonner entièrement. » 11 y eut encore d'autres lois publiées par Valentinien contre les Ursiniens; et leur schisme ne fut entièrement étouffé que par l'autorité séculière.

Troisième preuve tirée du schisme d'Eulalius.

Celui qui s'éleva en 418 fournit encore aux empereurs de nouvelles occasions de signaler leur zèle pour la paix de l'église. Le pape Zozime étant mort le 26 décembre de cette année, l'archidiacre Eulalius s'empara de l'église de Latran dont il fit fermer toutes les entrées, ayant pour lui les diacres, quelques prêtres, et une portion de la populace. Cependant la plus grande partie du clergé et du peuple s'assembla dans la basilique de Théodore, et résolut de placer Boniface sur le siège de saint Pierre. Ils envoyèrent trois prêtres sommer par écrit Eulalius de ne rien entreprendre sans leur participation; mais ces députés furent maltraités et empoisonnés. Boniface fut donc ordonné le 29 décembre; mais Eulalius se fit ordonner aussi par l'évêque d'Ostie.

Symmaque, préfet de Rome, instruisit Honorius de ce qui se passoit dans cette ville. Mais comme il favorisoit Eulalius, il essaya de persuader à cet empereur que son ordination étoit la plus canonique. Dans la lettre qu'il écrivit à ce prince, après avoir exposé les faits au désavantage de Boniface, il ajoute: Et parce que c'est à vous qu'l appar » tient de prononcer sur cette contestation, j'ai » cru devoir consulter votre majesté, afin qu'elle » me fît savoir par un rescrit émané d'elle, ce qu'elle auroit décidé. »

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Ces paroles (chose étonnante) n'ont rien qui scandalise le cardinal Baronius. Il ne les regarde pas comme la basse flatterie d'un officier qui cher

che à faire la cour à son maître: voici au contraire le commentaire dont il les a accompagnées. Il est du devoir de l'empereur, lorsqu'il y a ún "pape canoniquement élu, de chasser celui qui s'est placé par violence sur la chaire de S. Pierre, » et de pourvoir ainsi à la conservation de la paix et de la discipline ecclésiastique. » Honorius trompé par la fausse relation de Symmaque, lui adressa un rescrit contre Boniface, dans lequel, après avoir dit que l'élection d'Eulalius étoit cancnique, il ajoute : « Nous sommes extrêmement sur» pris qu'il se soit trouvé des hommes qui, sans aucun égard à une ordination si solemnelle, »aient élu un autre pape. Nous serions en droit. » de punir leur témérité, si nous ne voulions user » envers eux de clémence, et leur accorder le pardon qu'il nous ont demandé, reconnoissant leur » propre faute, et se plaignant de ce qu'on avoit » usé contr'eux de force et de violence. Sachez > donc que nous nous déclarons en faveur d'Eulalius, qui a été nommé pape par un nombre » suffisant de ceux qui avoient droit de le choisir... Nous ordonnons que Boniface sorte dès » à présent de la ville de Rome, et que s'il refuse d'obéir il en soit chassé par force. »

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Baronius accuse, et avec raison, ce rescrit d'injustice. L'empereur ne le publia que sur le taux rapport d'un de ses officiers qui lui avoit déguisé la vérité. Mais il en fait l'apologie contre ceux qui seroient tentés de le taxer d'entreprise sur l'autorité ecclésiastique. « Honorius trompé par la relation de Symmaque, dit Baronius, s'éleva contre › Boniface comme s'étant placé lui-même par vio»lence sur la chaire de saint Pierre, et ayant usurpé » un siège qui appartenoit à un autre évèque. C'est » pourquoi craignant que la ville, partagée de sen

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» timens et d'affections, ne se divisât et ne format » deux partis, ce qui auroit occasionné une guerre » civile, il crut devoir prévenir le mal dont elle » étoit menacée. On n'avoit pas encore oublié les » meurtres et le carnage auquel avoit donné lieu » le schisme d'Ursin. Ön se souvenoit encore du

long-tems qu'il avoit duré avant d'être étouffé » entièrement, et de la peine que les empereurs. » avoient eue à l'éteindre malgré toute leur auto» rité. Honorius craignant que la ville de Rome ne fût exposée une seconde fois à un si grand » malheur, aussitôt qu'il eut lû la lettre de Symmaque, etc. »

Ceux qui avoient élu Boniface, pensoient aussi que l'empereur pouvoit connoître du schisme qui divisoit l'église de Rome. Dans une lettre qu'ils lui écrivirent pour le détromper des fausses impressions qu'on lui avoit données, lui demandent pour toute grace d'obliger Eulalius à comparoftre devant lui. Ils déclarent qu'ils sont prêts de venir à Ravenne et d'y amener Boniface; et ils espèrent que par l'examen contradictoire qu'il fera des deux ordinations, celle d'Eulalius lui paroîtra contraire aux lois divines et humaines.

un nouveau rescrit. CR

Honorius crut que la justice exigeoit qu'il eût égard à une telle demande. Il publia en conséquence Depuis la relation que vous nous avez envoyée, dit ce prince à Symmaque, nous avons reçu une lettre des prêtres qui ont » ordonné Boniface, qui nous a fait naître des scrupules sur le parti que nous avons pris. C'est pourquoi il est à propos que nous soyons fidé> lement informés de la manière dont les choses » se sont passées, et qu'on nous fasse voir clai»rement quel est celui des deux contendans qui "a en sa faveur l'observation de toutes les solem

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nités, quel est au contraire celui auquel on peut reprocher de les avoir violées; afin que compa»rant ensemble les deux ordinations, l'une sub» siste comme conforme aux règles canoniques, » et l'autre soit annullée comme y étant opposée. » Nous voulons donc que Boniface et Eulalius se » rendent à Ravenne avec ceux qui les ont ordonnés, afin que chacun défende sa cause par des » exemples de l'antiquité ecclésiastique; et que » s'étant justifié, il fasse voir que c'est l'élection de son concurrent qui est contraire aux règles. » Celui des deux partis qui manquera de se ren»dre devant nous, prononcera lui-même sa con» damnation; puisque c'est avouer l'imprudence » et même l'irrégularité de sa conduite, que de » n'oser entreprendre de se justifier en public. »

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Les deux contendans obéirent aux ordres de l'empereur; ils se trouvèrent à Ravenne avec leurs partisans. Mais les évêques que ce prince avoit appelés pour lui servir de conseil, vinrent en trèspetit nombre; la proximité des fêtes de Pâques ne leur permit pas d'abandonner leurs églises. Honorius jugea donc à propos de remettre au mois de mai la décision de ce différend. En attendant ce terme il falloit célébrer à Rome la solemnité paschale: et comme la présence de l'un ou l'autre des aspirans à la papauté, auroit pû causer du trouble dans la ville, il leur défendit à tous deux d'y entrer; et par l'avis des évêques qui étoient auprès de lui, il commit Achilles, évêque de Spolette, pour y faire toutes les fonctions pontificales. Il adressa à Symmaque à cette occasion un rescrit dans lequel il dit : « Et comme la proximité des » fêtes de Pâques exige le ministère d'un évêque, » et qu'il en faut un pour les solemniser dans la » ville de Rome; vous saurez que nous avons

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