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chargé par Paul d'instituer partout des prêtres dans l'île (1), et Timothée à Éphèse, à qui le même apôtre trace la conduite qu'il doit tenir à l'égard des prêtres déférés à son tribunal (2). Puis nous voyons paraître les évêques des églises que Paul convoque à Milet, Épaphrodite, évêque de Philippes (3), Diotrèphes (4), mentionné dans la troisième épîtrè de saint Jean, les évêqués des sept églises de l'Asie Mineure, désignés dans son Apocalypse sous la dénomination d'anges (angeli), et celui de Smyrne, institué par cet apôtre (5); ensuite Lin, premier héritier de la primauté, Marc, successeur de Pierre sur le siége d'Alexandrie (6), Évodius, sur celui d'Antioche (7). A ce dernier succède immédiatement Ignace (8), dont les écrits déposent d'une manière si éclatante en faveur de la haute dignité des évêques, comme successeurs, et successeurs uniques des apôtres. Du reste, tous les docteurs de l'Église tiennent sur ce point le même langage. Parmi ceux qui ont exalté le plus haut les prérogatives de l'épiscopat, nous citerons saint Clément de Rome (9), qui déclare que l'évêque seul a droit d'être placé à la tête d'une église avec l'autorité nécessaire pour la gouverner, principe proclamé après lui, avec non moins de solennité, par Clément d'Alexandrie (10), Irénée (11), Cyprien (12) et saint Jé

(1) Petav., de Eccl. hier., lib. 1, c. VI, n, 7, c. VII, c. VIII.

(2) Tit. I, 5.

(3) I Timoth. V, 17. ›

(4) Act. XX, 17. — Iren., III, c. 14, n. 2.— Mamacchi, Orig. et antiquit. Christ., vol. IV, 320.- Bianchi, Della potestà e della politia della Chiesa, vol. III, p. 161.

(5) Mamacchi, p. 346 et seq.

(6) Rothe, Die Anfænge der christlichen Kirche. Bd. I, S. 423.

(7) III Joan., 9 et 10.

(8) Iren., III, c. 3.-Tertull., de Præscript., c. 32. Hieron., Catal. script. Eccl., s. v. Polycarp.

III, 36.

(9) Petav., lib. I, c. 9, n. 1 et 5.

(10) Idem, n. 6.

Euseb., Hist. eccl.,

(11) Hieron., S. v. Ignatius: Ignatius Antiochena tertius post beatum Petrum episcopus.

(12) Clem., Epist. ad Cor., c. XXI, 40, 42 et 48. Mamacchi, 354. Moehler, Patrologie, S. 64. Rothe, S. 398.

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rôme, qui, avec Chrysostome (1), signale le droit de confier l'ordination comme le partage exclusif de l'évêque, et donne à celui-ci, par rapport aux simples prêtres, le titre de Pères (2).

Or c'est ce droit qui donne à l'épiscopat son caractère spécial, et détermine la haute position de l'évêque dans l'Église (3). Seul, en sa qualité d'envoyé des apôtres, il est dépositaire des pouvoirs divins; seul il est la source du sacerdoce, la source de l'enseignement, la source du gouvernement. En lui seul la société consacrée par le baptême a sa raison d'être, car elle ne forme une société, c'est-à-dire une communion, que parce qu'elle l'a pour chef commun (4). Par lui seul encore existe et subsiste la légion sacrée de ceux qui ont reçu une consécration spéciale et qu'il s'est associés dans l'exercice de la plénitude de ses pouvoirs: ce sont les prêtres principalement, les membres de la prêtrise, expansion de l'épiscopat, bien plutôt que l'épiscopat n'est le complément de la prêtrise (5).

L'unité avec l'évêque et par l'évêque, voilà donc le pivot sur lequel tout roule dans l'Église, la condition essentielle de sa propre unité. De là ces exhortations à la fois si énergiques et si touchantes des saints Pères pour engager tous les chrétiens à entourer les évêques de tous leurs respects et à se soumettre à leur autorité avec l'obéissance la plus absolue. C'est ce que font en particulier Ignace (6) et Cyprien,

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(1) Clem., Alex. quis div. salv., c. 42. (2) Iren., Adv. hæres., c. III, n. 1. - IV, c. 33, n. 8. Agnitio vera est apo. stolorum doctrina et antiquus Ecclesiæ status in universo mundo et character corporis Christi secundum successiones episcoporum quibus illi eam, quæ in unoquoque loco est, Ecclesiam tradiderunt.

(3) Cyprian., Epist. 69 ad Florent. Pupian. : Inde enim schismata et hæreses obortæ sunt et oriuntur, dum episcopus, qui unus est et Ecclesiæ præest, superba quorumdam præsumptione contemnitur. Unde scire debes, episcopum in Ecclesia esse et Ecclesiam in episcopo, et si quis cum episcopo non sit, in Ecclesia non esse.

(4) Chrsyost., In I Tim. Homil. IX, n. 1.

`(5) Hieron., Epist. 146 ad Evang. Quid facit episcopus, excepta ordinatione, quod presbyter non facit.--Vale, mi amice carissime, ætate fili, dignitate parens. (6) Ignat., Epist. ad Trall., c. 1 3. - Ad Philad., c. VII. Ad Smyrn., c. VIII.

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le premier spécialement, en démontrant que l'évêque doit être considéré comme le représentant du Seigneur, comme l'ambassadeur de Dieu, et digne, en cette qualité, d'être reçu comme celui qui l'envoie (1). D'où il conclut que rien, dans l'église soumise à son autorité, ne peut et ne doit être fait sans sa participation (2).

L'épiscopat étant, dans chacun de ses membres, à raison même de sa diffusion par toute la terre, le fondement nécessaire de l'unité de l'Église, il était indispensable qu'il fût d'institution divine. L'Église ne pouvait donc manquer de repousser, comme une hérésie subversive de tout ordre dans son sein, l'opinion d'Arius (3), qui, comme l'avait fait dans le premier siècle Thébutis (4), prêtre de Jérusalem, pour se venger de n'avoir pas été promu à la dignité épiscopale, soutenait l'identité des évêques et des prêtres. Cette opinion, formellement condamnée par un concile œcuménique (5), n'en a pas moins essayé, dans les siècles suivants, de se reproduire et de s'accréditer, en s'étayant tantôt de l'Écriture sainte, tantôt de l'autorité des saints Pères, et en s'évertuant à présenter l'épiscopat comme un pur résultat historique, ou comme une usurpation, œuvre de quelques prêtres qui s'étaient arrogé sur leurs collègues une autorité qui ne leur appartenait à aucun titre (6).

(1) Ignat., Epist. ad Ephes.

(2) Idem, Epist. ad Trall.

(3) Epiphan., Hæres. lib. III, Hæres, 76.

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Petav., lib. II, c. 6 et c. 7. - Berardi, Comment., vol. I, p. 129. (4) Doellinger, S. 325.

(5) Conc. Trid., Sess. 23, can. 7, de Sacr. ord.: Si quis dixerit, episcopos non esse presbytero superiores, anathema sit. - Corgne, Défense, vol. I, p. 144

et seq.

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(6) L'Eglise catholique était en droit de laisser ce débat à vider entre les anglicans et les presbytériens leurs adversaires. On peut consulter, sur ce point principalement, Hammond ( diss. IV de episc. et presb. Lond. 1651, IV), Pearson, H. Dodwell, Beveridge et Bimgham (Orig. et antiquit. Eccl., tom. 1, lib. 2, c. I, § 2). Nous signalerons en particulier dans cette lutte, pour ces derniers temps, Rothe (Anfange der christ. Kirche), qui, après s'être évertué à grand renfort d'érudition à établir l'identité des évêques et des prêtres jusqu'en l'an 70, montre, à dater de cette époque, l'épiscopat existant dans

Or ce qui frappe le plus et tout d'abord dans une semblable supposition, c'est que, dans tout le vaste domaine de l'histoire, il ne soit pas possible d'indiquer la plus légère trace d'une lutte qui cependant aurait dû éclater dans tout le monde chrétien, et dans chaque église particulière, avec un égal acharnement (1); tandis que, au contraire, toutes les voix de l'histoire s'accordent à proclamer, comme un fait constant et universel, que les prêtres n'ont jamais exercé de juridiction ecclésiastique qu'en vertu d'une délégation épiscopale; que tous leurs pouvoirs, émanés des évêques, sont renfermés dans la limite qu'ils leur tracent et révocables à leur volonté (2), de même que dans toute l'Église il n'existe pas une seule loi qui n'émane de l'autorité épiscopale (3).

L'argument que l'on fait valoir avec le plus de confiance en faveur de la thèse de l'identité de l'épiscopat et du sacerdoce dans les premiers temps du christianisme, est tiré de ce que l'Écriture sainte et les saints Pères, et nommément saint Irénée (4), emploient indifféremment et dans le même sens les mots d'évêque et de prêtre. Mais pour ne pas exister dans les mots (5), la distinction n'en était pas moins réelle dans les choses, ni moins profondément marquée à l'époque dont on parle, qu'elle ne l'a été depuis (6). Pour mettre complétement à nu le vide de cet argument dont on a fait

toutes ses conditions constitutives, ce qu'il établit avec un luxe de preuves si péremptoires, qu'il met à néant, sur ce dernier point, toutes les allégations de ses adversaires (vid. § 22, not. 14 ).

Voyez encore en particulier Doellinger, p. 332, et, parmi les écrivains plus anciens, Petau, de Eccl. hierarch. et dissert. eccl., lib. I. Bianchi, Della potestà e della politia della Chiesa, lib. I, c. II, § 7. Mamacchi, Orig. et antiquit., vol. IV, p. 331. — Natal. Alexander, Hist. Eccl. sæc. IV, vol. 8, p. 421. Corgne, Défense des droits des évêques dans l'Église, vol. II, p. 4. (1) Doellinger, S. 327.

(2) Bianchi, p. 203.

(3) Devoti, p. 130.

(4) Iren., Adv. hæres., III, c. 2, n. 2; c. III, n. 1. . Rothe, S. 413. (5) Petav., de Eccl. hierarch., lib. I, c. IV, et Dissert. Eccl., lib. I, c. 2. (6) Thom. Aquin., Summa II, 2a quæst., 183, art. 6. Quantum ad nomen olim non distinguebantur episcopi et presbyteri, sed secundum rem semper inter eos fuit distinctio etiam tempore apostolorum; postmodum tamen ad

tant de bruit, il suffit de considérer qu'indépendamment des apôtres proprement dits, beaucoup d'autres, des femmes même, Junia par exemple, ont été décorés du titre d'apôtres (1); que des prêtres et des évêques sont souvent désignés sous la dénomination de diacres, diaconi (2); que les apôtres se nomment eux-mêmes diaconi (3), presbyteri ou synpresbyteri (4); enfin que Jésus-Christ même est appelé apôtre et évêque (5). Or, assimilera-t-on Jésus-Christ à un diacre? Il le faudrait bien cependant, si les lois du langage avaient la sévérité qu'on leur prête.

On allègue encore l'épître de saint Paul aux Philippiens, adressée aux évêques et aux diacres, sans qu'il soit fait mention des prêtres. L'explication est facile, et elle se justifie par plusieurs passages de la même épître. Tout en l'adressant aux fidèles de Philippes, l'apôtre la destinait à d'autres églises de Macédoine, qui ne possédaient pas encore de collége presbytéral, parce que le besoin ne s'en était pas encore fait sentir. De là, tout naturellement, le silence de l'épître relativement aux prêtres (6).

Enfin on a prétendu que l'épiscopat, originairement identique à la prêtrise, n'était, dans sa forme actuelle, que le résultat d'une évolution successive et graduée, d'une sorte de fonction présidentielle exercée dans le collége presbytéral. Ce n'est là qu'une hypothèse gratuite, dénuée de toute base

schisma vitandum necessarium fuit ut etiam nomina distinguerentur, ut scilicet majores dicerentur episcopi, minores autem presbyteri.

(1) Rom. XVI, 7. — Philip. II, 25. Sur quoi Théodoret fait cette remarque (in h. 1.): Cum autem (Epaphroditum) ipsorum apostolorum vocavit, ut eui esset illorum cura concredita; ut clarum sit sub eo fuisse eos qui in principio dicti sunt episcopi, presbyterorum scilicet in ordine constituti.

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(2) Chrysost., in c. I, Epist. ad Philipp. Beveridge, Cod. canon. vind., lib. II, c. 11, n. 10 (Patr. Apost., tom. II, P. II, p. 124). Mamacchi, p. 358,

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I Thessalon., 3, 2.

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II Corinth. VIII, 23.

-Les apôtres appellent aussi les

évêques leurs coopérateurs (σúvεpyot),-Rom. XVI, 21. (5) Hebr. III, c. I, v. 5.

(6) Mamacchi, p. 334. — Doellinger, p. 326.

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