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première main à la construction de son Église, en en posant le fondement; soit qu'il en développe la meilleure économie, en instituant successivement les pouvoirs dont il veut l'enrichir, toujours et partout c'est par celui qu'il lui destine pour chef, par Pierre, que Jésus-Christ commence. Pouvait-il manifester plus clairement son intention de faire de ce chef le canal des grâces qu'il destinait à son Église, et en particulier de la grâce de l'unité, qu'en établissant le point central autour duquel tout viendrait converger dans l'ordre d'une subordination harmonique. Une foule de passages de la sainte Écriture témoignent de la vive sollicitude du Sauveur pour l'unité de son Église. « Père saint, conservez en votre nom « ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient un, comme «< nous sommes un ; je vous prie non-seulement pour eux, «mais encore pour ceux qui croiront en moi par leurs paroles, afin qu'ils soient tous un, et je leur ai fait part de la gloire que vous m'avez donnée, pour qu'ils soient un

« comme nous sommes un. »

A l'exemple de saint Paul (1), tous les saints Pères s'attachent à faire ressortir à l'envi la nécessité de l'unité, et en font l'objet de leurs plus pressantes exhortations. Saint Cyprien, après avoir dit que «l'Église, fondée sur Pierre, a l'u<< nité pour origine et pour but (2), » compare l'épiscopat avec la divinité : de même que, dans la nature divine, il y a trinité de personnes dans l'unité de substance, de même, selon ce saint docteur, dans l'épiscopat il y a pluralité de pouvoirs dans l'unité de puissance, pluralité de ministères dans l'unité de sacerdoce. Mais, Dieu étant essentiellement le Dieu de l'ordre, pour que cette puissance, une en elle-même, multiple dans son rayonnement, pût, tout en se partageant

suam parem potestatem tribuat, et dicat: Sicut misit, etc., tamen ut unitatem manifestaret, unitatis ejusdem originem ab uno incipientem sua auctoritate disposuit.

(1) I Corinth. XII, 12 sq.

(2) Epist. 70 ad Januar: Una Ecclesia a Christo Domino super Petrum origine unitatis et ratione fundata.

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dans son exercice, être maintenue dans l'ordre, il fallait qu'elle fût coordonnée par la subordination de toutes ses parties. Or, la plus haute expression, la plus parfaite réalisation de l'ordre, c'est l'unité. L'unité seule réalise l'idée du complet absolu. Tout autre nombre implique composition, divisibilité (1). Et voilà pourquoi le même Père ajoute (2) : Afin de manifester l'unité, le Christ institua une chaire, et « l'établit en donnant la primauté à Pierre (3); c'est là la chaire, c'est là l'Église, d'où a dérivé l'unité épiscopale (4). « Cette unité, c'est à nous principalement, à nous évêques « investis de la principale autorité dans l'Église, qu'il appar« tient de la maintenir et de la défendre, afin de prouver que « l'épiscopat, dont toutes les parties se réunissent dans un « tout solide, est un (5). »

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En effet, chaque évêque exerce l'épiscopat sur une partie déterminée du peuple chrétien, non isolément, mais en communion avec les autres évêques, subordonnés tous ensemble à l'évêque investi du souverain épiscopat et de l'apostolat suprême sur toute l'Église. De même que, pour chaque Église particulière, l'unité se montre dans son union avec son chef, son centre immédiat, de même, pour la grande société chrétienne, il doit se révéler dans la communion universelle avec le premier, le souverain évêque, chef et centre universel de l'unité. Il faut voir dans saint Cyprien même avec quelle abondance d'images, aussi justes que brillantes, ce saint docteur prouve et exalte cette unité fondée sur le prince des apôtrés.

(1) Bernard., De considerat., lib. III, ch. 8. Daude, Majestas hierarch. eccles., p. I, p. 21.

(2) Cyprian., De unitate Ecclesiæ, c. 463. nel. pap.

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Cyprian. Epist. 55 ad Cor

(3) Epist. 70 ad Januar: Una ecclesia a Christo Domino super Petrum origine unitatis et ratione fundata.

(4) Epist. 52 ad Anton. — Bolgeni, p. 144.

(5) Cyprian., De unitate Ecclesiæ, c. 463. - Id., Epist. 55, ad Cornél. pap. De unitate Ecclesiæ, c. 464: Quam unitatem firmiter tenere et vindicare debemus, maxime episcopi, qui in Ecclesia præsidemus, ut épiscopatum quoque ipsum unum atque indivisum probemus... Episcopatus unus est, cujus a singulis in solidum pars tenetur.

Les autres Pères de l'Église ne s'expriment pas avec moins d'énergie. « Au témoignage de saint Matthieu, dit Pa

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cien, évêque de Barcelone, le Seigneur a parlé à Pierre, à « un seul, afin de faire découler l'unité d'un seul (1). << Pour le bien de l'unité, dit aussi Optat de Milève, Pierre a « eu le privilége d'être préféré à tous les apôtres (2). Tu ne « peux nier, écrit-il à Parménien, qu'il ne soit parfaitement « à ta connaissance qu'il est à Rome un siége épiscopal, oc« cupé primitivement par Pierre, qui, par cette raison, a été appelé Céphas; que c'est avec ce siége et par ce siége, par« dessus tous les autres, que l'unité doit être conservée, afin chacun des autres apôtres ne puisse prétendre avoir un siége à part; de telle sorte que quiconque élève une chaire « contre cette chaire spéciale est prévaricateur et schismatique (3). » Saint Jérôme est encore plus concis et non moins énergique : « Un seul, dit-il, est choisi entre douze, « pour que l'unité du chef puisse fermer la voie au << schisme (4). »

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Or, pour atteindre ce but, il ne suffisait pas que les apòtres eussent un chef; il fallait encore que ce chef fût investi d'une dignité et d'un pouvoir tout particulier; il fallait que son autorité fût assez forte pour contenir tous les fidèles, les apôtres eux-mêmes, dans leur sphère respective, et empêcher que personne ne portat atteinte à l'unité de l'Église. Ce n'est pas, sans doute, que les apôtres eussent besoin de ce frein; mais, en établissant cet ordre de choses, Jésus-Christ donnait à l'Église la forme déterminée qui devait survivre aux apôtres et subsister inaltérable jusqu'à la fin. Et cet ordre, cette unité fondée sur la primauté de Pierre, se sont si merveilleusement conservés dans le sein de l'Église, que ceux-là

(1) Pacian., Epist. III: Ut unitatem formaret ex uno.

(2) Optat., Milev., lib. VII, c. Parmenian., c. III: Bono unitatis beat. Petrus præferri apostolis omnibus meruit.

(3) Id., lib. II, cap, 2.

·(4) Hieron., adv. Jovian. I, 14: Propterea inter duodecim unus eligitur, ut capite constituto schismatis tolleretur occasio,

même qui n'appartenaient pas à sa société n'ont pu lui refuser l'hommage de leur admiration (1).

CHAPITRE III.

DES APÔTRES.

S XVIH.

1. De l'apostolat en général.

Parmi les apôtres que Jésus-Christ rassembla autour de lui était André, frère de Simon. Appelé le premier à l'honneur de l'apostolat (2), ce n'est cependant pas à lui, mais à Pierre que devait, en vue de l'unité de l'Église, être conférée la primauté. Par cette prérogative, Pierre se trouve distingué de son frère selon la nature, comme de ses frères dans l'apostolat, avec lesquels il partage d'ailleurs tous les droits inhérents à cette dignité, considérée intrinséquement. Il faut donc toujours envisager dans Pierre sa double qualité d'apôtre et de prince des apôtres : dans les apôtres, pas un seul droit qu'ils n'aient en commun avec Pierre; tandis que Pierre jouit à lui seul du privilége de la primauté (3):

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(1) Hugo Grot., Vota pro ecclesiast. pace ad art. 7: Ordo sive in partibus, sive in toto continetur in principatu quodam, sive in præpositi unitate: et hoc est quod in Petro Christus nos docuit. Hic ordo semper in Ecclesia manere debet, quia semper manet causa, id est periculum a schismate. Discuss. rivet. Apolog. (ibid., p. 695): Sine tali primatu exiri a controversiis non poterat, sicut hodie apud protestantes nulla est ratio, qua ortarum inter se controversiarum reperiatur finis.

(2) Evang. Joann. I, 40.

(3) Adv. Pelag., De planctu Ecclesiæ, lib. I, c. 55: Petro ergo dictum est sine aliis et non aliis sine Petro, ut intelligatur sic ei attributa potestas ejusmodi, ut alii sine ipso non possint, ipse sine alijs possit ex privilegio sibi collato et concessa sibi plenitudine potestatis.

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Le Christ avait un double but en appelant les apôtres auprès de lui : il voulait, par ce commerce intime, les rendre témoins de ses paroles, de ses actes, et surtout de sa résurrection; il voulait, en second lieu, les envoyer plus tard aux hommes de tous les pays, de toutes les langues, de toutes les nations, pour les attirer et les réunir tous par l'amour de son Évangile (1). C'est ce dernier côté de leur mission qui est plus particulièrement exprimé par la dénomination d'apôtres, bien que le premier ne soit pas d'une moindre importance. Jésus-Christ les prit d'abord avec lui, les instruisit par la parole et par l'exemple, avant de les envoyer pour enseigner tous les peuples et leur rendre témoignage du divin Maître. C'est pour entrer dans ces vues que, sur l'invitation de Pierre, il fut procédé au remplacement de Judas par l'élection d'un autre apôtre qui pût être témoin de la résurrection du Seigneur (2). Avant de monter au ciel, le Sauveur leur dit luimême : « Vous me rendrez témoignage à Jérusalem et dans toute la Judée, et à Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre (3). » C'est pourquoi Pierre dit : » Il nous a ordonné de prêcher, de lui rendre témoignage devant le peuple, que « c'est lui qui a été établi juge des vivants et des morts (4). Et encore: « Nous sommes les témoins prédestinés de Dieu <«< avant tous les temps, nous qui avons mangé et bu avec lui depuis qu'il est ressuscité d'entre les morts (5). » Et l'apôtre saint Jean ajoute : « Nous vous prêchons ce que nous avons « vu, ce que nous avons entendu, afin que vous entriez en société avec nous (6).

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Or, c'est à ces témoins que Dieu a remis son pouvoir sur tout le genre humain, afin de l'amener à l'unité et dans la

(1) Coëffeteau, Sacr. monarch. eccl. cath., t. 1, p. 39.

(2) Act. I, 22.

(3) Saint Pierre, dans sa première épître, ch. 5, v. I, s'appelle lui-même testis Christi passionum, qui et ejus, quæ in futuro revelanda est, communicator gloriæ.

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