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CHAPITRE VII.

DU SACERDOCE.

§ XXXIV.

1. Du signe distinctif du sacerdoce royal.

(La tousure.)

L'obligation pour les clercs de se distinguer des laïques par le signe extérieur de la tonsure est fort ancienne dans l'Église (1), sans remonter toutefois jusqu'aux premiers jours du christianisme. Il eût été trop dangereux pour les ecclésiastiques, alors qu'ils étaient sans cesse menacés par le glaive des persécuteurs, de signaler leur présence par une marque distinctive de leur dignité. Aussi leur vètement ne différaitil de celui des autres chrétiens que par une plus grande modestie, qu'ils observaient également dans leur chevelure. Cet usage paraît avoir inspiré les prescriptions de certains conciles (2, 3), ordonnant, à la suite du pape Anicet (4), de porter les cheveux courts.

(1) Thomassin, Vetus et nova eccles. disciplina, P. I, lib. 2, c. 37 sqq. (Vol. II, p. 260 sqq.) — Hallier, de Sacris electionibus et ordinat. P. III, p. 514 sqq. Devoti, Jus canon. univ. Vol. H, p. 150 sqq. Instit. canon. Vol. I, V. Espen, Jus eccl. univ. P. I, tit. 1, cap. 1.

p. 110 sqq.

(2) Le lib. Pontif. dit de ce pape: Constituit ut clericus comam non nutriat secundum præceptum Apostoli. (C. Prohibete, 21, D. 23.)

(3) Conc. Carth. IV, ann. 398, c. 44. (Cap. 5, X, de Vita et honest. cler. III, 1) : Clericus nec comam nutriat et barbam radat. Conc. Agath. (ann. 506), c. 20

(C. Clerici qui comam, 22, D. 23, cap. Clericis, 7, X, eod.).

(4) Mart. Bracc. (sæc. 7): Attonso capite, auribus patentibus. (Thomassin "

A. a. O.)

et devient la hiérarchie de l'enseignement, auquel vient se rattacher l'office de lecteur, dont l'attribution spéciale, au moins dans les temps primitifs, était de lire, dans l'assemblée des fidèles, des passages des prophètes et des livres du Nouveau Testament.

La hiérarchie, triple dans les pouvoirs qui la constituent, est donc triple aussi en elle-même; si dans la division qu'on en donne, l'enseignement ne figure pas d'une manière distincte, c'est évidemment parce qu'il n'a pas eu, comme la royauté et le sacerdoce, de développement historique qui les a constitués en ordre de pouvoirs gradués (1).

Une autre chose qui peut encore jeter beaucoup de confusion sur ce point, c'est la manière dont l'École présente l'organisation des diverses hiérarchies. Selon elle, au premier degré de la hiérarchie d'ordre figure l'évêque; la hiérarchie de juridiction commence par le pape et descend par degrés conjoints jusqu'à l'évêque, ce qui suppose que le pape n'est chef de l'Église que relativement à la juridiction, et nullement sous le rapport de l'enseignement et du sacerdoce. Or, bien que relativement au saint sacrifice de la messe, le pouvoir du simple prêtre soit égal à celui du pape même, que le caractère épiscopal soit le même dans chaque évêque que dans le pape (2), conséquemment que, dans la hiérarchiè de l'ordre, le pape prenne rang parmi les évêques, l'on ne doit pas pour cela perdre de vue un instant que le sacerdoce tout entier repose sur le suprême pontificat de Pierre, sur la plénitude de son pouvoir des clefs (§ 14), et que les évêques n'y parti cipent que par lui. Pour l'enseignement, nous voyons encore

(1) Ce passage manquerait de netteté, et même de logique, si l'auteur admet. tait comme principe rigoureux la formule de la triple hiérarchie. Mais telle n'est pas sa pensée; bien loin de là, nous le verrons, lorsqu'il aura à traiter ce sujet ex professo, combattre l'idée d'une hiérarchie multiple, et s'attacher à prouver qu'il n'y a qu'une seule et unique hiérarchie. Son intention, ici, est uniquement de maintenir la distinction des trois pouvoirs, distinction incontestable, spécialement en ce qui concerne le pouvoir d'enseigner, que des canonistes prétendent identifier avec le pouvoir de juridiction.

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les évêques au premier degré de l'échelle hiérarchique; mais ici encore ils n'y sont qu'en vertu de leur union avec le doc teur infaillible, avec Pierre. Car, à ce dernier seul, et non à eux, a été conféré le privilége de l'infaillibilité.

Quant au pouvoir gouvernemental, il repose tout entier sur la base monarchique de l'unique pierre fondamentale. Sous ce rapport, le pape se place bien encore dans la catégorie des évêques, mais en ce sens qu'il jouit de la plénitude du pouvoir épiscopal, et que c'est par lui que les autres évêques exercent la souveraineté (§ 23). Ainsi il figure à tous les degrés de l'épiscopat : parmi les évêques, comme évêque de Rome; parmi les métropolitains, comme métropolitain du Latium ; parmi les exarques, comme exarque d'Italie; parmi les patriarches, comme patriarche d'Occident; puis, en outre de tout cela, et par-dessus tout cela, il est le lieutenant du Christ dans toute l'étendue de son royaume sur la terre, la pierre fondamentale instituée de Dieu pour toute la hiérarchie.

Ce que le pape est à l'Église générale, ce que chaque évêque est à son troupeau respectif, chaque pouvoir inférieur l'est à la sphère au milieu de laquelle il est placé (1). Chacun de ses pouvoirs forme le centre de l'unité pour le cercle déterminé qui l'environne et sur lequel il exerce son action. Cette organisation est le développement naturel de l'ordre qui doit régner dans l'Église et qui l'harmonise avec sa destina

tion.

Toutefois ces diverses évolutions historiques de la hiérarchie, que nous voyons déjà accomplies à l'époque du concile de Nicée (2), ne doivent pas faire perdre de vue sa base divine; au point de vue de son origine et de son institution, elle n'a que trois degrés. Ce n'est qu'en s'écartant du sens rigoureux du mot qu'on en compte un plus grand nombre (3). On l'emploie même assez souvent dans une acception encore plus large par la raison que le baptême est une consécration

(1) Devoli, Jus can. univ. Prol., cap. 10, § 3 sqq.

(2) Ballerini, de Potest. eccles., p. 13.

(3) Devoti, a. a. O., § 6, p. 202.

surnaturelle, on va jusqu'à comprendre dans la hiérarchie ceux qui ont reçu cet auguste sacrement; mais, à s'en tenir à la signification stricte du mot, il n'y a proprement que ceux qui ont reçu la consécration de l'ordre qui fassent partie de la hiérarchie (1).

Ainsi l'ordre fournit une base essentielle de classification dans le royaume de Dieu, et forme le caractère distinctif d'un État spécial.

§ XXXIII.

4. Des États qui composent l'Église. (Le sacerdoce général et le sacerdoce particulier.)

Le choix que Jésus-Christ avait fait de ses apôtres les avait marqués d'un sceau particulier (2). Le vide que la réprobation de Judas avait laissé dans leurs rangs, avait été aussitôt comblé par l'élection au sort de Mathias (3), et peu après le sacré collége voyait le nombre primitif de ses membres accru encore par l'élection toute divine de Paul, séparé ainsi, selon sa propre expression, de la masse des hommes, autant par le mode que par l'objet de sa vocation (4).

Ainsi se trouvait institué, dans l'apostolat, un sacerdoce particulier, essentiellement distingué de toutes les autres familles humaines, et par l'origine et par la fin de son institution. Avec lui l'Église venait de naître !

Et peu après, ce sacerdoce proprement dit se présentait au monde dans le plein épanouissement de son organisation hiérarchique, avec ses évêques, ses prêtres, ses diacres, et dans l'exercice de son triple pouvoir.

Et la bonne nouvelle était annoncée à tous, et ceux qui la recevaient avec foi et amour devenaient, par la consécration

(1) Alteserra, Eccles. jurisd. vindic., lib. XI, p. 108.

(2) Ev. Joann. XX, 21.

(3) Act. I, 26.

(4) ̧ Rom. I, 1.

baptismale, membres du royaume de Dieu, et formaient, eux aussi, une race choisie, un sacerdoce royal, un peuple saint (1).

Ce sacerdoce général, sublime émanation du baptême, est fondé, comme tout sacerdoce, sur le sacrifice. Les sacrifices de l'ancienne loi, ceux même de la gentilité, malgré l'altération souvent hideuse de leurs traits, avec leurs rites étranges ou monstrueux, étaient tous des figures du majestueux sacrifice qui scella du sang d'un Dieu le pacte de l'alliance nouvelle conclue entre les cieux et la terre, et que, du levant à l'occident, chaque soleil voit se renouveler dans tout l'univers (2). Moïse s'écriait en parlant aux enfants d'Israël : Vous serez pour moi un royaume sacerdotal et un peuple saint (3); ces paroles, le prince des apôtres, en transformant la royauté sacerdotale en sacerdoce royal, les adresse avec encore plus de raison à tous ceux qui ont été baptisés au nom d'un Dieu en trois personnes! Qui, chacun d'eux est prêtre, chacun d'eux est roi, prêtre et roi dans l'ordre spirituel. Et qui pourrait leur contester cette double dignité ? Devenus par le baptême membres du corps de Jésus-Christ, et prenant en lui comme une seconde naissance, dans des flots de bénédictions et de grâces, par la vertu du signe de la croix (4), ne sont-ils pas passés du rang des esclaves à la condition d'hommes libres (5) et destinés à régner dans le séjour éternel (6)?

Dans l'Ancien Testament, tout le peuple prenait part au sacrifice. Pareillement, dans le Nouveau, tous ceux qui ont reçu l'onction du baptême offrent le sacrifice (7), le sacrifice de la justice (8) et de la louange (9).

(1) I Petr. II, 9. (2) Malach. 1, 11.

(3) Exod. XIX, 6. (4) Pseudo-Ambros., de Sacram., lib. IV, c. 1, n. 3. (5) Augustin. Tract. 11, in Joann. c. 3. Hallier. de sacris electionibus et ordinat. Vol. I, p. 9 sqq.

(6) Leon. Serm. 3, in die univ. assumt. suæ.

(7) Can. Missæ. Memento, Domine-omnium circumstantium—pro quibus tibi offerimus vel qui tibi offerunt hoc sacrificium laudis.— Hanc igitur oblationem servitutis nostræ, sed et cunctæ familiæ tuæ, quæsumus, Domine, ut placatus accipias-Dællinger.-Petr. de Marca, d. Discrim, cler. et laic., lib. 11, cap. 8. (8) Psalm. IV, 5. L. 21. —(9) Psalm. XLIX, 23.

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