Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Cette règle doit avoir son application à l'égard du clerc ordonné qui, dans un mouvement de piété mal entendue, se mutile lui-même. Elle doit la trouver à plus forte raison dans l'appréciation des maladies, qu'il faut bien se garder de considérer en général comme des empêchements à l'ordination, ni comme une raison suffisante de déchéance de tout emploi ecclésiastique (1).

Bien loin de voir dans la faiblesse physique une cause d'irrégularité, l'apôtre des nations mettait sa gloire dans la sienne et sentait sa force s'accroître en raison directe de ses infirmités (2). Et, en effet, il n'est pas rare de trouver dans un corps débile un cœur doué d'une énergie extraordinaire, un esprit d'une maturité merveilleuse (3)! Toutefois, si la maladie dont l'ecclésiastique est atteint ne lui permet pas de faire usage de vin (abstemii), s'il est sujet au vomissement (4), si son état provoque le dégoût ou l'effroi, comme la lèpre (5) ou l'épilepsie (6), il ne peut, aux termes des prohibitions canoniques, être admis à l'ordination, et, si déjà il a été ordonné, exercer les fonctions du saint ministère.

Dans le cas de contestation élevée par l'ordinand sur l'existence même de quelqu'une de ces maladies, la question doit être vidée par une enquête dans un délai qui, d'après les leçons diverses d'un décret canonique, doit être de trente à quatre-vingts jours (7), et pendant lequel on observera s'il se manifeste chez l'ordinand quelque symptôme de la maladie qui lui a été imputée. Il serait néanmoins plus con

prêtre devenu sourd de célébrer dans une chapelle particulière, sans répondant. — Pirhing, a.a. O., n. 5, p. 486.

(1) Can. Scripsit mihi, 1. Can. Præsentium, 3, c. 7, q. 1.—Cap. Nisi quum, 10, X, de Renunc. (1, 9).

[blocks in formation]

abstèmes ne peuvent pas même être promus aux ordres mineurs. → Leuren,

a. a. O., q. 640, p. 358.

(5) Cap. Tua nos, 4, X, de Cler. ægrot. (III, 6).

(6) Can. In tuis litteris, 1, c. 7, q. 2.

(7) Can. Nuper, 2, c. 7, q. 2.

venable de subordonner à l'examen des circonstances la limitation de la durée de l'enquête; mais le délai d'un an est rigoureusement exigé lorsque, la maladie étant notoirement reconnue, celui qui en est atteint prétend en être guéri (1).

L'influence que plusieurs de ces maladies, comme par exemple, un violent mal de tête qui paralyse tout l'organisme (2), exercent sur les facultés morales de l'homme, et l'action plus directe encore de certaines autres affections forment la transition naturelle des maladies physiques proprement dites aux maladies plus essentiellement morales qui constituent des empêchements canoniques. Au nombre de ces dernières sont : la possession'(3), sinon dans tous les cas, du moins dans celui où le possédé est à chaque accès renversé par terre; l'imbécillité et la démence (4). Quant à cette dernière infirmité, il n'est pas nécessaire qu'elle soit continue et permanente; il suffit qu'elle soit sujette à retour et se manifeste par intervalles, comme la possession dans l'énergumène (5).

Telles sont, en peu de mots, les infirmités morales que l'on désigne habituellement sous le terme générique de defectus animi. On comprend quelquefois sous cette dénomination (6) le defectus ætatis, et même le defectus scientiæ et fidei; mais c'est donner au sens de ce mot une extension qu'il ne nous semble pas comporter.

(1) Can. Communiler, 3, d. 33. Ce délai n'est pas toujours suffisant. Conférences, a. a. O., p. 92.

(2) Can. Quamvis triste, 14, c. 7, q. 1.

(3) Can, Maritum, 2, d. 33: Afflictione diaboli vexatus.

4, ibid.

Can. Clerici,

(4) Can. Maritum, 2, d. 33. — Qui in furiam aliquando versus insanit.

(5) Conférences, a. a. O., p. 87.

(6) Berardi, a. a. O., p. 334.

S XLVIII.

Du défaut de foi et de science.

Si l'Église, dont la puissance est essentiellement spirituelle, attache néanmoins, par amour de la dignité extérieure, une si grande importance à la perfection du corps, combien plus elle doit tenir à la prédominance de l'élément spirituel dans ses prètres! Aussi, dans les conditions qu'elle exige des ordinands, ne lui suffit-il pas qu'ils soient sains d'esprit ; elle veut encore qu'ils aient cultivé et nourri toutes les facultés de leur intelligence, et elle refuse l'ordination aux esprits incultes et stériles, en leur opposant ces paroles du prophète :

[ocr errors]

«

« Parce que vous avez méprisé la science, je vous rejette<< rai des fonctions de mon sacerdoce (1). Car les lèvres du prêtre garderont la science, et l'on recherchera la loi de sa bouche parce qu'il est l'ange du Seigneur des armées (2). » L'ignorance est à peine tolérable dans les laïques; elle l'est bien moins encore dans les clercs, qui, par leur dignité, occupent une place si éminente dans l'humanité (3). Aussi doit-on rigoureusement exclure des saints ordres tous ceux qui sont désignés par les formules canoniques, comme inscii litterarum, illiterati, ignorantes et imperiti (4). L'évêque qui les ordonnerait offrirait au Seigneur, selon l'expression de l'Ancien Testament, et contrairement à ses préceptes, des bêtes aveugles (5).

La direction des âmes est la plus sublime des sciences, l'art des arts (6); cette mission difficile ne doit point être

(1) Oseas, IV, 6.
(2) Malach. II, 7.

· Can. Omnes psallentes, 7, d. 38.

(3) Si in laicis Can., 3, d. 38 (Leo M.).

(4) Can. Illiteratos, 1, d. 36. - Can. Qui in aliquo, 5, d. 51 (Conc. Tolet., IV, c. 19). — Can. Vilissimus, 45, c. 1, q. 1. - Can. Præcipimus, 10, d. 34. Can. Statuimus, 8, d. 61, note 58.

(5) Can. Sacerdotes, 2, d. 49.

(6) Cap. Quum sit, 14, X, de Æt. et qual. præf., I, 14.

confiée à des intelligences sans culture; la chaire du docteur ne peut être occupée par des hommes qui ne seraient pas même dignes de prendre rang parmi les disciples (1)! L'enseignement présuppose toujours le savoir; on ne devient pas chevalier sans avoir été d'abord écuyer; on ne donne pas de leçons avant d'en avoir reçu (2), et celui qui veut porter la lumière dans les ténèbres intellectuelles de ses frères, doit lui-même approcher son esprit du flambeau de la science pour dissiper ses propres ténèbres.

Ce fut donc avec juste raison que le pape Honorius III déposa un évêque qui avouait son entière ignorance de la grammaire et qui n'avait jamais lu Donat; fondant cette déposition sur les statuts canoniques et le respect de la majesté divine, qui ne permettait pas de tolérer une pareille imperfection (3) dans un ecclésiastique. Il n'est plus temps, en effet, de commencer à s'instruire alors que déjà on est revêtu d'une dignité qui impose à ses élus le devoir d'enseigner (4); ce serait donner un aveugle pour guide à un autre aveugle, et tous deux tomberaient dans la fosse (5)! Une première erreur en engendrerait une foule d'autres, l'ignorance n'est-elle pas la mère de toutes les erreurs (6) ? La science, au contraire, est la mère des vertus (7), et la posséder, c'est déjà une présomption que l'on possède également une âme vertueuse (8)!

La science est un bien, tandis que l'ignorance est un mal tellement odieux à l'Église, qu'elle s'est efforcée de le prévenir en prononçant dans ses synodes la peine de la suspense, et contre le clerc ordonné malgré son défaut de connaissances,

(1) Can. Sacerdotes, cit. (Conc. Lat., IV). (2) Can. Si clericatus, 27, c. 16, q. 1. (3) Cap. Quamvis, 15, X, tit. cit. teratura et insufficientia sua constat.

Per evidentiam facti usque adeo de illi

(4) Greg. Magn. Pastoral., p. II, c. 11. (5) Can. Quæ ipsis, 5, d. 38. Agobard. Tract. de privil. et jure sacerdot. (6) Can. Ignorantia, 1, d. 38 (Conc. Tolet., IV, c. 24). (7) Can. Præsentium, c. 1, q. 5.

(8) Cap. Cum in juventute, 15, X, de Præsumt. (II, 23).

et contre l'évêque qui lui a conféré l'ordination (1). Le concile de Trente (2), dans le sentiment profond des impérieux besoins de l'Église à cet égard, a fait aux évêques une obligation essentielle d'instituer des séminaires pour l'instruction des jeunes gens qui se destinent à l'état ecclésiastique.

Du reste, la sollicitude de l'Église pour la culture et le progrès de la science n'est pas d'origine récente; elle a marqué tous les siècles par des mesures empreintes de la plus haute sagesse; et, bien loin d'arrêter l'essor des intelligences, les dépositaires de la puissance spirituelle le couvrirent toujours de leur protection et l'encouragèrent de tout leur pouvoir.

Charlemagne, cet illustre prince qui, plus qu'aucun de ses successeurs, se montra fermement convaincu de cette idée, que de l'accord intime et de l'unité d'action de la puissance temporelle avec l'Église devait résulter le plus grand bonheur des peuples confiés à ses soins, Charlemagne, disonsnous, ne fit que traduire la pensée de l'Église en érigeant un grand nombre d'écoles sur toute la surface de ses vastes États (3). Le même esprit anime le pape Eugène II, lorsque, dans un concile tenu à Rome en l'an 826, il décrète solennellement que, dans tous les évèchés, dans toutes les paroisses, partout enfin où besoin serait, il soit institué des maîtres pour enseigner la jeunesse dans les sciences et les arts libéraux (4). L'étude même de la littérature profane n'était pas exclue de l'enseignement ecclésiastique, et l'on s'autorisait en cela de l'exemple de saint Paul, qui, dans plusieurs passages de ses épîtres, avait cité des sentences tirées des livres de l'école païenne (5). Mais cette étude devait avoir pour objet unique le bien de l'Église; aucun autre intérèt ne

(1) Can. Qui in aliquo, 5, d. 51. — Cap. Quum sit, cit. : ultioni gravi decernimus subjacere.

(2) Conc. Trid., Sess. 23, de Reform., c. 18. (3) Vid. Deutsche Geschichte, t. 2, p. 172.

(4) Can. De quibusdam, 12, d. 37.

(5) Can. Turbat, 8, d. cit. (Beda).

[blocks in formation]
« ÖncekiDevam »